Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre nous
3 mars 2010

Paradigme et prolégomènes

Ça m'est arrivé ce matin, en pressant les oranges (Pour le mode d'emploi de l'instrument, veuillez vous reporter à la documentation fournie).

Des mots, surgis de nulle part, ou alors de tellement loin dans ma mémoire...

Cela vous arrive-t-il à vous aussi de vous retrouver stupéfaits avec en vous des termes dont vous ne savez rien, ou alors si peu, et dont vous vous dites finalement qu'ils n'ont pu vous frapper que par leur étrangeté ?

Combien de fois les avez vous croisés dans votre existence ? Comment se fait-il que vous les ayez retenus ? Pour quel usage incertain les avez-vous un jour soigneusement rangés dans un coin de votre cerveau ?

Et surtout, d'où vient que vous y ayez soudain pensé ? À quel domaine de votre pensée folâtre étaient-ils liés pour qu'ils aient été brusquement extraits de leur somnolence et mis au grand jour, s'imposant à votre conscient comme des évidences à un moment précis ?

Ô Zigmund ! Grand Alchimiste des synapses enfiévrées, viens en aide à tes enfants !

synapse


Publicité
Publicité
5 avril 2010

Familles je vous...

Hier, nous avons rendu visite à la petite-cousine de mon épouse. Elle a une grosse peine de cœur et Françoise, n'écoutant que le sien, qui est grand, est allée lui porter le réconfort de son amitié.

La famille de mon épouse a toujours été un sujet d'étonnement pour moi. En effet, avant le décès de certains d'entre eux, j'avais personnellement seize cousines et cousins germains dont je ne rencontre que certains et de façon tout à fait épisodique. Mon épouse, elle, en a... une : Claire.

Pour compenser, elle fréquente donc des niveaux plus éloignés de sa famille comme cette petite-cousine, au demeurant charmante : Francine.  Je vous montre ces trois personnages, de droite à gauche par ordre d'âge et de taille : Françoise, Claire et Francine. Ouais, vous avez raison, c'était pas hier !


Cousines


Tout ça m'épate parce que moi, je n'ai jamais rencontré de personne équivalente dans ma famille sauf une fois vers mes quinze ans, du côté de ma mère, une rouquine somptueuse  dont j'ai oublié le prénom.

Faut dire que la famille de ma femme est restée groupée dans un seul village, alors que la mienne est dispersée aux quatre coins du pays (ma cousine Anne a même vécu aux Philippines, c'est vous dire).

Hier, nous sommes donc allés passer la journée en compagnie de Francine. Le midi, alors que nous déjeunions dans un restaurant vietnamien d'Ath, mon regard s'est porté vers l'extérieur de l'établissement, au travers d'une fenêtre située dans la salle contiguë à la nôtre et là, j'ai vu...

Allez

N'est-ce pas merveilleux ?


29 août 2010

Adrienne a raison !

Cela faisait quelque temps que Louise nous tannait pour aller visiter le zoo d'Anvers (Antwerpen pour les locaux). Nous y sommes allés mercredi.

Comme l'entrée du zoo jouxte (quel beau mot, n'est-ce pas ?)  la sortie de la gare centrale d'Anvers et que cette ville n'est pas spécialement facile côté parkings, nous y sommes allés en train. Pratique avec internet : vous achetez et imprimez des billets combinant le voyage aller-retour et la visite du zoo sans passer par les guichets.

Si l'on veut bien excepter le Thalys et les rames du RER parisien, il devait bien y avoir trente ans que je n'étais plus monté dans un train.

Le tram 3 passe dans notre quartier et nous dépose en sous-sol de la gare du Nord. Là, nous embarquons dans un train IC à double étage. Les sièges sont très confortables. Quand le machin démarre, je suis sidéré : silencieux, soft, pas d'à-coup, on se croirait dans le Thalys (sauf pour la vitesse bien sûr).

Moi qui n'avais connu que des trains brinquebalants dont certains étaient déjà en service avant la deuxième guerre mondiale et où le toc toc du choc des roues contre les joints des rails emplissait les wagons (en Belgide on prononce "ouagon"). Je commence à comprendre l'amour d'Adrienne pour les trains d'aujourd'hui.

Comble, malgré tout ce que racontent les journaux, il était même à l'heure. Le rêve !

Juste une petite chose : si je me décide à utiliser ce moyen de communication plus régulièrement, il va falloir que je me réhabitue à consulter les horaires détaillés. Au retour, nous sommes montés dans le premier train en partance pour Bruxelles. Manque de bol, c'était un train venant d'Amsterdam qui ne s'arrêtait pas à Bruxelles-Nord. Mais pas de panique, le tram 3 passe également à la gare du Midi. Nous avons simplement eu droit à un petit supplément de voyage.

Anvers1Anvers2

Vues de la salle des pas perdus de la gare d'Anvers et de l'entrée du Zoo


1 septembre 2010

Vernissage

Vous vous rappelez ce concours remporté par Louise ? Eh bien, demain c'est le vernissage de l'exposition où l'on pourra voir la fameuse photo. Elle se déroule aux Halles Saint-Géry du 3 septembre au 28 novembre.

Le plus étonnant, c'est que nous avons reçu le programme des journées du patrimoine de cette année.

Patrimoine001

Et en tête du document, que trouvons-nous ?

Patrimoine002

Ben voilà, comme ça vous avez droit à la photo originale et pas à une pâle imitation prise par le Papou.

J'ignore combien d'exemplaires de cette brochure seront distribués. Par contre je connais quelques écrivains (ou photographes) qui rêveraient d'un tel tirage, ils vont être verts de jalousie.

Heureusement Louise ne se rend pas trop compte, ça ne lui donnera pas le "dikke nek".


10 novembre 2010

Cranach

Contrairement à Adrienne, friande de musées et d'expositions, je suis un béotien. Je ne pratique ce genre d'endroits que contraint et contrit.

Aussi mon épouse (qui elle, bien entendu, adore ça) a-t-elle été bien étonnée lorsque je lui ai déclaré la semaine dernière : "Mercredi, nous irons au Bozar voir l'expo consacrée à Lucas Cranach". (Bozar, c'est le nouveau nom du Palais des Beaux-Arts choisi suite à une des innombrables querelles linguistiques inhérentes à mon délicieux pays, mais ça c'est une autre histoire dépassant l'entendement du Français moyen.)

À peine débarqués au fameux Palais (œuvre de Victor Horta), ça a démarré sur les chapeaux de roues : comme il faisait potable, je portais un blouson de daim que le préposé au vestiaire, prétextant des problèmes d'hygrométrie, m'a obligé à déposer et, par la même occasion, à vider de son contenu que j'ai bien eu du mal à caser dans les poches de mon pantalon. D'accord, je n'avais pas vraiment besoin de deux stylos à bille, d'un porte-mine, de mon GSM, de ma carte d'entrée au jardin botanique, de la batterie de rechange de mon appareil photo... mais j'emporte ce que je veux quand même ! Non, mais...

J'ai donc pu pester pendant toute la visite contre cette incroyable discrimination vis à vis des blousons puisque tous les mecs à costard que j'ai croisés avaient, eux, classe oblige, été autorisés à conserver leur veste. Et je ne vous parle même pas de la demi-douzaine de rombières emmitouflées dans leur manteau malgré le fameux "vestiaire obligatoire pour raison de préservation des œuvres exposées".

Je me les suis donc gelées en parcourant l'exposition puisque, pour les mêmes raisons de préservation etc etc, la température intérieure était à peu de chose près la même que celle du dehors.

cranach_venusJe ne parviens toujours pas à comprendre ce qui a pu me pousser à prendre cette décision irréfléchie. Ce ne serait quand même pas le vague souvenir de l'image de cette nana à poil portant crânement de guingois un grand chapeau que ne renierait pas la reine Fabiola ?!

li_vreQu'est-ce qu'un petit-fils de la mère Flandre, berceau des Bosch, van der Weyden, Brueghel(s), Van Eyck, Metsys, van Dijck, Rubens... peut bien avoir à faire d'un étranger qui s'il sait peindre un œil, éprouve bien du mal à en faire un deuxième qui semble vraiment appartenir au même visage (même mon épouse qui se montre pourtant compréhensive envers le artistes, l'a remarqué). On comprend qu'il soit venu prendre des leçons chez les Flamands. D'autant que côté gravure, voyant leurs œuvres exposées côte à côte, je préfère le style plus incisif d'Albrecht Dürer, un de mes peintres favoris depuis le temps lointain où j'ai, médusé, découvert son lièvre.

La semaine dernière, c'était aussi le moment où il avait fallu pétitionner grave pour tenter d'éviter la lapidation à une petite dame, arguant avec la clairvoyance bonhomme du brave Georges "Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière..." et me faisant dans ma candeur naïve, maudire l'Islam et l'Iran. Et qu'est-ce que ceci a à voir avec cela, me direz-vous, déroutés... J'y viens :

Dans cette expo, je tombe sur trois représentations de "Jésus et la femme adultère". Tableaux dans lesquels des Juifs serrent dans leurs mains des pierres dont l'adaptation parfaite à leur paume suggère une sélection préalable soignée, me rappelant paradoxalement le criblage du charbon au temps de ma jeunesse.

La lapidation se trouverait donc être une sorte de coutume des peuples sémites.

Sémites. Paf ! Le mot de trop ! Le MRAX risque de me tomber dessus, même s'il pourrait d'abord examiner sa propre appellation. Sérieusement, comment peut-on se poser en pourfendeur des discriminations et s'intituler mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie ?

Qu'est-ce que c'est que cette discrimination ? Pourquoi faut-il distinguer l'antisémitisme de la xénophobie ? Les sémites nous seraient-ils (comme les cochons d'animal farm, comparaison malheureuse en la circonstance j'en conviens)  plus étrangers que les autres ?  Qu'est-ce que c'est que ce traitement de faveur (si j'ose dire) ? On croit rêver !


Publicité
Publicité
26 décembre 2010

Affinage

Mais non, je ne vais pas vous parler de fromage ! Encore que...

Vous vous rappelez peut-être que ma petite-fille, Émilie, adore cuisiner.

Pour le repas de famille du 24 décembre, nous avions décidé de répartir le boulot entre les divers convives. Nous nous sommes chargés du Champagne "Œil de Perdrix" de chez la veuve Devaux, des huîtres (plates) d'Ostende, du saumon fumé et du foie gras de canard. Notre fils du filet de biche aux lentilles (au Porto, les lentilles) et des vins d'hiver divers. La maman d'Agata de la bûche de Noël. Ma fille et ses filles des amuse-gueules.

Parmi ces derniers, Émilie a réalisé une étonnante préparation. Il y a quelques mois de cela, elle s'était posé la question "N'y aurait-il pas moyen de réaliser un Tiramisu salé ?" et l'avait répercutée auprès de sa grand-mère. Avec l'aide de celle-ci, elle avait fait une tentative dont je ne parviens pas à savoir si je vous en avais parlé ici et, comme par hasard, le module de recherche de Canalblog génère un "BAD FILE EXCEPTION" en sa ligne 601 lorsque j'introduis le mot "tiramisu" ou n'importe quel autre d'ailleurs, dans la case ad hoc.

Depuis, elle a affiné sa recette.

Elle grille de fines tranches de pain qu'elle découpe en disques s'adaptant au fond de petits caquelons individuels en porcelaine. Ce support est humecté par un mélange de Côtes du Rhône blanc et de vinaigre balsamique. Par-dessus cela, elle dépose une mixture fouettée de Mascarpone, Noilly Prat, jaune d'œuf, concentré de tomate, tomates séchées avec leur huile et sucre. Elle saupoudre de piment Noria et colle la chose au frais.

Je ne vous donne pas les proportions exactes, ce serait trop simple et la recette ne m'appartient pas. Mais c'était parfaitement dosé : le petit toast pas trop imbibé et le reste tout-à-fait délectable et d'une légèreté...

Rien que ce petit miracle de douceur, que j'aurais pu avaler en une seule bouchée (ce dont je me suis bien gardé), valait le déplacement sur les routes verglacées !

Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Ça se passait chez nous, cette soirée...

sapin


1 mars 2011

Quand faut y aller...

Il y en a qui ne doutent vraiment de rien !

Voilà-t-y pas qu'en rentrant d'avoir reconduit Louise chez elle au sortir de son activité en néerlandais tout en faisant un crochet par l'atelier de repassage de l'Agence Locale pour l'Emploi de Jette pour y récupérer la lessive de ma fille et avoir ensuite déposé Émilie à l'école de cirque de la ville de Bruxelles sur le site de Tour et Taxis, je découvre sous le billet précédant celui-ci un commentaire d'Adrienne me signalant qu'il lui serait agréable que j'en ponde un nouveau.

On voit bien qu'Adrienne n'est pas retraitée !

Où veut-elle donc que j'aie trouvé le temps de rédiger le billet espéré ?

Ce matin peut-être ?

Allons, soyons sérieux ! Après avoir fait au chat son injection d'insuline et lui avoir fait prendre son antibiotique, son anti-inflammatoire et son tonicardiaque, j'ai à peine eu le temps de prendre le petit-déjeuner avant de déposer mon épouse à son atelier de peinture sur soie puis de me rendre chez Delhaize acheter de quoi faire les pizzas réclamées par les filles pour demain midi (courses que je ne pourrais pas faire demain matin vu que j'ai rendez-vous chez mon néphrologue). Ensuite j'ai dû faire remplir la bonbonne de CO2 de la machine à eau gazeuse. Puis, j'étais chargé de passer chez des amis leur transmettre :
- les résultats de notre recherche de fournisseurs de pains-surprises
- une affiche annonçant la prochaine exposition de l'atelier dont question ci-avant
- le carton d'invitation au vernissage de la dite exposition
Tant que j'étais là, j'en ai profité pour régler le problème de l'aspirateur local qui n'aspirait plus rien.

Adrienne me dira qu'hier...

Hier ! Nous étions invités au resto par mon ex-collègue Madame Jaja pour fêter ses vingt-cinq ans de service dans mon ancienne "boîte", en compagnie de mon ex-chef la charmante Greta . Au sortir du resto, nous les avons ramenées à la maison d'où elles sont reparties un brin avant minuit.

Avant-hier ?

C'était notre anniversaire de mariage (le quarante-sixième) et de toute manière c'était le troisième week-end du tournoi des six nations. Alors, hein ?

C'est pas de tout repos la vie de retraité. Vous verrez quand vous aurez mon âge !

P1030770

Post Scriptum :

Si notre amie Ruth me demande pourquoi je n'ai pas encore répondu à sa lettre où elle nous propose de nous prêter quand nous le voulons son bungalow de Sea Palling si nous désirons passer quelque temps dans le Norfolk, je l'adresse à Adrienne. Na !


2 juin 2011

Les petits Suisses

Vous n'êtes sans doute pas assez âgés pour avoir connu cette émission où la bande à Martin se moquait de ses voisins helvètes bien avant de s'en prendre aux belges. Mais bon, on ne va pas en faire un fromage, non plus !

Durant mes vacances, j'ai moi aussi eu droit à ma journée suisse.

C'était celle de notre première sortie en vélo.

Mon épouse avait manifesté à la propriétaire de notre chambre d'hôtes son intention d'aller sur l'île de Ré et d'y louer des vélos. Cette aimable personne s'était alors renseignée et nous avait annoncé que le "Camping du petit port de l'Houmeau" en louait.

Nous nous sommes donc, une fois notre petit-déjeuner expédié, rendus à ce camping et y avons loué les bicyclettes fraîchement révisées dont je vous ai parlé dans le billet précédent. Ayant laissé notre voiture dans leur parking, nous avons courageusement enfourché nos engins et sommes partis vers le port du Plomb.

Lorsque parvenu au sommet de la première côte(lette) de la route, je me suis retourné pour voir si mon épouse suivait, je l'ai aperçue qui marchait à côté de son vélo. Voilà pourquoi, lorsqu'elle m'a eu rejoint, nous avons décidé qu'elle roulerait  à son rythme (ou marcherait, selon les circonstances) en tête, question que je ne la perde pas de vue.

Nous avons atteint puis traversé le port et son petit pont-levis et avons commencé à longer la côte vers le nord. Au bout de trois ou quatre kilomètres, mon épouse s'arrête et déclare que nous aurions dû emporter de l'eau, parce qu'elle avait la gorge sèche. Je lui ai donc dit de m'attendre en prenant quelques photos et je suis parti quérir deux bouteilles d'eau dans le coffre de ma bagnole devant le camping, faisant ainsi l'enivrante expérience des porteurs d'eau des pelotons cyclistes.

Une fois étanchée notre soif, nous sommes repartis vers le nord à seule fin que je me retrouve le nez dans mon caca (on dit ça chez vous ?)  : moi qui prétendais depuis le matin que notre logeuse lorsqu'elle parlait de golf, entendait le golfe, l'espèce d'anse marine pénétrant dans les terres que nous longions depuis notre départ du port du plomb, j'ai été le premier à repérer sur notre droite, en face des carrelets, les deux gugusses se déplaçant sur un green en traînant leur caddie.

Nieul-0177

Vexé, j'ai décrété qu'il nous fallait faire demi-tour si nous voulions rallier le Café de la Mer à une heure acceptable pour le déjeuner. Non mais des fois !

En arrivant presque en vue de l'endroit, nous tombons sur une camionnette un brin vétuste qui bouche d'autant mieux le chemin qu'elle stationne bien en son milieu, les portières largement ouvertes. La chose est immatriculée en Confédération Helvétique et plus précisément dans le canton de Vaud. Nous mettons pied à terre pour la contourner et apercevons au passage le couple propriétaire de l'obstacle : ils commentent...  en allemand (ou un langage apparenté) le spectacle de l'océan, qui semble les fasciner comme le trio de la veille.

Nous les avons laissés à leur contemplation et avons rejoint le restaurant. Les tables de la terrasse face à la mer sont toutes réservées (pour un troupeau d'Anglaises qui vont mener un ramdam d'enfer pendant tout notre repas) et nous nous installons dans une petite cour à l'ombre de yucas en fleurs. La patronne nous amène les cartes, nous reconnaît et, lorgnant nos bicyclettes rangées un peu plus loin dans la cour, recommande la sienne à notre surveillance sur un ton goguenard : nous sommes adoptés !

Nieul-0185

Nos deux Suisses font alors leur entrée et s'installent à une table proche de la nôtre (ils auraient eu du mal à en choisir une éloignée au vu de l'exiguïté de l'endroit). La patronne refait son apparition et se voit commander une boule de glace pour la dame et un café pour son compagnon.

Ce qui m'a le plus amusé fut le moment de l'addition : pour régler les trois euros et quelques qu'atteignait cette dernière, le mec a extrait de sa poche un portefeuille en cuir de dimensions impressionnantes, percé d'un anneau que je me serais plutôt attendu à trouver au nez d'un taureau andalou et relié à la ceinture de son short par une chaîne à laquelle Hercule lui-même aurait hésité à s'attaquer. Un ancien gardien de banque suisse ? Un ex-garde suisse ?

J'adore les Suisses !

Nieul-0181Je me dois de signaler que ces sympathiques personnages ont été les seuls que j'aie vu laisser la monnaie de l'addition à la patronne-serveuse, rendons à César ce qui est suisse !


14 février 2012

Quand j'étais boy-scout

Dans l'unité où mes enfants étaient louveteaux, on organise une fête. Mon épouse et moi y assistons en parents consciencieux. J'y fais quelques photos dont je réalise un album que je remets à la cheftaine de Meute en lui déclarant que tout cela m'avait rappelé le temps heureux où j'étais moi-même "chez les scouts" .

Elle me dit "Nous cherchons un Chef d'Unité, le nôtre n'a repris le poste que par interim et voudrait quitter le mouvement, ça vous intéresse ?".

Tenté par la proposition, je consulte mon épouse. "Tu fais comme tu veux" me dit-elle "Mais je ne m'en mêlerai pas, je ne connais rien au scoutisme".

Je rencontre donc celui qui allait devenir mon prédécesseur, puis tout le staff d'Unité, pose ma candidature et suis élu Chef d'Unité (aujourd'hui on dit Responsable d'Unité, sans doute de mon temps étions nous tous des irresponsables et on a jugé bon de préciser les choses).

Au bout de quelques mois, notre maison (un appartement en fait) tient porte et table ouvertes. Et qui cette belle jeunesse vient-elle consulter, suivant le confesseur comme un chiot de la cuisine à la salle à manger et inversément ?

Mon épouse ! Celle qui ne se mêlerait jamais de rien, mais dont le sens du contact social, la chaleur humaine et le solide bon sens font merveille au milieu de ces grands ados et jeunes adultes.

Ils l'adorent, malgré qu'elle ne se gêne jamais pour leur dire leurs quatre vérités, ces choses qu'ils tentent de se cacher si soigneusement, ces choses qui, lorsque c'est moi qui les évoque, leur font tirer la gueule...

Et ils ne s'y trompent pas. Un soir, lors de ma visite de leur camp en Haute Savoie, le staff de la troupe des Eclaireuses décide de faire don d'un totem à cette étrangère au mouvement.

Elles l'ont baptisée "Mangouste" (vous savez cette bestiole qui s'attaque aux cobras) et pour qualificatif lui ont attribué "droit au but", acquis bien évidemment !

Il y a plus de trente ans de cela et aujourd'hui, sur Facebook ou IRL, les échanges continuent entre ma femme et mon ex-staff. Et c'est pareil pour ma famille et mes ex-collègues.

Elle est pas belle la vie ?

Scan017Tentative de prise de vue pour couverture de programme de bal d'Unité


20 juin 2012

Ne tombez pas dans le panneau !

Nous promenant un beau soir (de façon plus ou moins ordonnée) vers le port de plaisance d'Aldeburgh,

Alde120408-0077

Nous avons croisé sur notre chemin une autre barrière exhibant une autre pancarte mettant en garde contre un chien féroce :

120408-0089

N'allez pas croire pour autant, forts de cette double expérience, que seuls les particuliers se préoccupent de la sécurité des passants. Les communautés locales ont, elles aussi, à cœur de mettre en garde les usagers de leurs routes contre tous les dangers potentiels :

canard

Et quand je dis tous les dangers, ce n'est pas un vain mot :

vieux

Oui, vous l'avez déjà dit : "Ils sont fous ces Anglais !"


3 mars 2013

Andalousie

Ce matin, comme chaque dimanche matin (ou presque), je vais chercher des pistolets pour mon épouse et des tortillons pour notre voisine et moi. En sortant de la boulangerie, je constate que le client qui m'y précédait s'est arrêté devant la vitrine du commerce voisin et semble fort intéressé par ce qui se trouve affiché en vitrine.

Je jette moi aussi un œil : une agence de voyage, fermée, vous pensez, à sept heures du matin ! J'en suis à me dire que l'hiver qui se prolonge doit avoir une influence favorable sur le chiffre d'affaire de ces prometteurs de beaux jours lorsque mon regard est accroché par une des offres : sept nuitées en Algarve. Et c'est là que ça m'est revenu, d'un coup. L'irruption des souvenirs est une alchimie bien mystérieuse ! Jugez-en plutôt.

Notre ami René possède en Algarve un splendide appartement en time sharing, j'en ai parlé quelque part, mais je ne retrouve plus le billet. Nous y avons séjourné en sa compagnie une quinzaine de fois. C'est dire si l'Algarve, je connais sur le bout des doigts. J'aurais donc pu penser à un coin de cette région, mais non ! En 2002, René me dit "Pour ton cadeau d'anniversaire, quand nous serons au Portugal l'an prochain, nous irons passer deux jours dans un cinq étoiles en Andalousie".

Si bien qu'en mai 2003, nous nous retrouvons à la Casa Carmona, un ancien palais du seizième siècle transformé en Hôtel. Grand patio central  entouré de galeries, salons divers, piscine, chambres avec moucharabieh. Un endroit tout en fraîcheur malgré le soleil qui tanne dehors. Le restaurant a été aménagé dans les anciennes écuries.

S2010076 S2010059 S2010037 S2010026

S2010010 PICT0118 PICT0107 Carmona10002

Le soir au dîner, nous décidons de prendre des crêpes pour le dessert. Réponse du maître d'hôtel : "Désolé, nous n'avons plus de crêpes" !

Plus de crêpes, dans un machin cinq étoiles ! Nous en étions comme deux ronds de flan. Vous savez combien de temps ça prend pour faire une pâte à crêpes ? Mais non, ces comiques les achètent toutes faites, en Bretagne si ça se trouve, et vous les réchauffent vite fait. Un cinq étoiles!

Ben c'est ça qui m'est venu à l'esprit quand j'ai lu Algarve. C'est bizarre la mémoire...


23 mai 2013

At last, on the last day, I found one !

L'averse de grêle une fois passée, le chien a décidé de retourner gambader une dernière fois sur son tas de galets.

Grêle

C'est en le poursuivant pour tenter (en vain) de lui expliquer que s'il voulait que je lui lance sa balle il fallait d'abord qu'il la lâche (c'est vachement con un chien quand ça s'y met !) qu'il m'a sauté aux yeux.

Pas le chien...  le galet !

Galet PUR

Rond !

(ou presque...) comme je le serais moi-même si je devais avoir l'idée saugrenue de forcer un peu trop sur l'une ou l'autre des Trappiste belges ou sur le "Tally Ho !", l'introuvable barley wine de la brasserie Adnams à Southwold (remarquez pour ce dernier cas, que s'il reste introuvable, je risque pas de forcer, hein...).

Mais revenons à mon galet, rond. Preuve, s'il en était besoin, du bien-fondé de mon hypothèse, soit qu'un matériau honnête consciencieusement roulé sur la grève par le déferlement des vagues et leur ressac se doit de terminer en boule, à l'image de mes nerfs quand le chien refuse obstinément de me rendre sa balle, CQFD !

Reste à savoir après cette intense satisfaction morale pourquoi cette saleté de silex ne se comporte pas aussi honnêtement que ce que je pense être un bout de polyuréthane expansé, probable résidu de l'âme d'un planche à voile des débuts du véliplanchisme (faudra que je demande à ma copine, Madame Jaja, de vérifier à l'aide d'un petit spectre infra-rouge).


6 octobre 2013

Esprit de contradiction

L'autre jour, c'était dimanche sans voitures dans notre bonne ville. À cette occasion, mon épouse et moi quittons toujours la capitale (belge) pour une petite excursion... en voiture. Nous ne tenons pas particulièrement à assister à la démonstration brillamment répétée chaque année que si les cyclistes sont les plus fragiles des usagers de la route, ils en sont aussi, et de loin, les plus inconscients.

Françoise avait décidé d'aller revoir Chimay et d'y prendre le repas de midi. L'ennui, c'est qu'en devant quitter Bruxelles avant neuf heures et au regard des dimensions minimalistes du pays vous vous retrouvez (presque) n'importe où en moins de deux heures, même si vous vous dégourdissez les pattes et celles du chien une demi-heure en forêt de Rance.

Nous étions donc à Chimay bien avant midi et nous nous sommes contentés d'une traversée à faible allure de la place communale sur laquelle outre la collégiale et le château se trouve "Les armes de Chimay", un restaurant où ma moitié avait fait un stage aux temps lointains de ses études, question de voir "ce que c'était devenu".

Il nous est alors revenu que lorsque nos enfants étaient très jeunes, nous avions par deux fois loué pour des vacances le rez-de-chaussée de la maison de campagne que les tenanciers de cet établissement possédaient à Haybes sur  Meuse. Nouvelle poussée de nostalgie dans le chef de mon épouse et décision de continuer notre traversée de l'entre Sambre et Meuse en direction de ses souvenirs. Quelques dias d'époque ?

Haybes037    Haybes045    Haybes050

 Quelle idée ! Sans pratiquer le dimanche sans voitures, la plupart des villages de l'itinéraire étaient pourvus de déviations. Celui qui n'avait pas sa fête locale avait son moto-cross et entre Nismes et Olloy, c'était la fête des trains à vapeur !

DSCN3217

Après quelques tours et détours, montées et descentes de côtes à 10%, nous sommes parvenus à Haybes et ses anciens gisements d'ardoise. La Meuse est toujours là, calme, comme endormie au creux de ses versants boisés sur les pentes desquels nous avions assisté à une course de côte lors de notre séjour ancien.

DSCN3218

C'est donc là que nous avons déjeuné. Nous sommes ensuite repartis pour rejoindre la Belgique en faisant une boucle à travers le massif boisé tellement peu fréquenté que sur le bas-côté une biche nous regardait passer. Arrivés à un carrefour où nous aurions dû tourner à gauche, un panneau routier mentionnait Charleville à une quarantaine de km vers la droite. Nous nous sommes alors souvenus de la jolie place ducale de l'endroit, entourée de bâtiments de style classique où nous avions fait notre marché un calme matin de septembre en compagnie de notre propriétaire de l'époque et nous avons décidé d'aller la revoir.

La difficulté à trouver un stationnement, même dans un parking payant un dimanche après-midi aurait dû nous mettre la puce à l'oreille, mais bon, quand on est con...

Pour une photo dégagée de ce bel endroit, faudra qu'on y retourne une autre fois parce que là, c'était festival mondial des théâtres de marionnettes... ils m'ont pris pour un guignol !

DSCN3219      DSCN3222


14 janvier 2014

Vivement la retraite

J’aurais voulu vous écrire un mot.
Et même, j’ai failli vous écrire un mot.
Hier.
Mais je fus débordé.

Ma petite-fille doit réaliser un travail de fin d’études (secondaires) et a choisi comme thème l’organisation de la déportation des Juifs de Belgique lors de la dernière guerre mondiale, un thème (trans)porteur. Et bien sûr, sa mère étant elle-même surbookée, c’est moi qui ai été chargé de veiller, autant que faire se peut, à la correction de son style. Je peux vous assurer qu’il y a du boulot.

En plus de ce travail au long cours, il y a les interventions ponctuelles parmi lesquelles le soutien à la lecture quotidienne de l’un ou l’autre chapitre de “The Beach”, en version abrégée pour le niveau sixième. Un truc qui commençait fort puisqu’un des protagonistes de cette navrante histoire prononçait ça “The bitch” sous prétexte qu’il était écossais. Mais bon , ça va, ce ne sont pas les salopes qui manquent dans notre bel espace francophone.

Hier, en supplément de cela, je fus sollicité par la demoiselle pour collaborer à l’écriture d’un poème sur n’importe quel sujet et dans n’importe quelle forme, mais pour le lendemain impérativement. Notre collaboration s’est bien passée : elle a apporté son désir de parler de ses chats (Zig et Puce, pour la petite histoire) et j’ai fourni les bouts rimés. J’exagère, elle a aussi imaginé“boules de poils”, mais je lui ai fait remarquer que ça ne manquerait pas de faire cliché pour ne pas dire bateau.

Comme je le souligne souvent, la versification, ce n’est qu’une bête question de rythme et de vocabulaire (ce dont ma petite-fille est plutôt dépourvue), une fois qu’on est dans le tempo, plus rien ne vous arrête, en dehors de l’heure de la Chimay bleue, laquelle, par bonheur est arrivée au bout du dix-huitième vers (il en fallait minimum dix).

Entre temps, du fond de sa lointaine province, le fils de mon neveu s’est souvenu de mon passé de chimiste et m’a contacté pour obtenir mon aide à propos, lui aussi, d’un travail de fin d’études tournant autour de la valorisation des déchets plastiques. Il débarque demain dans l’après-midi étant donné qu’il est censé produire un premier jet pour ce vendredi. C’est vous dire s’il est en avance et vachement concerné ! J’ai donc un peu fouillé le web à la recherche de quelques sources et établi un questionnaire à l’intention du comique :

  • Quel genre de présentation ? Dossier écrit, exposé oral ?
  • Pourquoi avoir choisi ce sujet ?
  • De quoi s’agit-il exactement ?
  • Quel est le périmètre de la question : région, pays, Europe, monde ?
  • Quelle est la profondeur des investigations ? Jusqu’à quel niveau de détails doit-il traiter la production des déchets, leur récolte, leur traitement ?
  • Sur quelles données statistiques peut-il compter ?
  • Faut-il couvrir le côté politique de la chose ?

 

Ah ! Vivement la retraite !

Comment ça, j’y suis déjà ?

 

shiva01


17 mai 2014

Teatime

Mon épouse aime beaucoup visiter les jardins, particulièrement ceux assortis d'un château. J'en avais donc repéré un dans le comté (ben ouais, le Suffolk est un comté, on va pas en faire un fromage non ?).

Ça s'appelait Hemlingham et je croyais que c'était un patelin puisque MAPS l'avait localisé sans difficulté.

Première surprise une fois installés dans la voiture : l'atlas routier de Grande-Bretagne made by Bibendum de ma copilote ne le mentionnait pas. Je me suis donc rabattu sur le GPS qui, s'il acceptait le nom de l'endroit refusait tous les noms de rue que l'on peut s'attendre à trouver dans un honnête village britannique : main, high, church, castle, station... Il a fini par accepter Hall Lane et nous voilà partis !

Mon GPS a deux réglages : trajet le plus rapide et trajet le plus court. Le trajet le plus rapide vous fait passer par un maximum de voies... rapides dont il semble ignorer qu'elles sont également les plus engorgées. L'autre vous fait passer par un assemblage de bouts chemins réputés carrossables dont la suite se rapproche le plus possible de la ligne droite entre vous et votre objectif, ce qui vous garantit à tous les coups un itinéraire hautement touristique et éminemment rural, sans se préoccuper bien sûr d'où vous pourrez bien ranger votre véhicule quand vous tomberez nez à nez avec un tracteur dans un de ces chemins creux où les haies caressent langoureusement les flancs de votre voiture.

J'ai expérimenté la première méthode à l'aller et la seconde au retour et, comme disait l'Autre "En vérité, je vous le dis, le GPS, c'est l'aventure garantie !"

Et je ne vous parle même pas de la façon dont la voix synthétique, féminine et française du mien prononce les noms de lieux anglais !

Bref, après avoir sillonné à maintes reprises et dans les sens les plus divers les environs de la propiété, nous avons fini par en découvrir l'accès entre deux hautes haies au beau milieu de l'arc d'un virage de la route qui porte son nom. De village point, juste le château et une église au sein d'un domaine où outre celui des touristes, vous croisez des troupeaux de moutons, boeufs écossais et daims (m'a-t-il semblé puisque l'appellation anglaise "deer" est générique et recouvre aussi bien les cerfs que les chevreuils ou les daims, comme j'ai l'honneur de vous le... dire).

Helmingham211Helmingham144

Helmingham025Helmingham307

 La visite s'est bien passée, merci. Surtout pour mon épouse qui adore les fleurs et les a photographiées sous tous les angles.

 Helmingham164Helmingham152Helmingham156Helmingham158

Helmingham091Helmingham093Helmingham100   Comment ?

Il n'y avait que des iris ? Non, mais l'iris est l'emblème de ma région, alors, tant qu'à faire...
Et j'ai même rencontré ma copine "Pivoine blanche" !

 Helmingham292

 Dans certains châteaux, pour un surcoût raisonnable, il vous sera accordé le privilège de prendre le thé en compagnie de Sa Seigneurie, une chose que les Anglais apprécient au plus haut point. Rien de cela néanmoins ici, un simple salon de thé installé dans les dépendances du château (l'ancienne remise à voitures si j'ai bien compris) avec une sorte de Miss Marple au service.

Et pour la première fois depuis Star Steps dans le Somerset des années 70, j'ai repris un vrai thé à l'anglaise, avec scones, clotted cream et confiture. Si Miss Marple était toujours vêtue d'une robe noire et d'un tablier blanc, la clotted cream était réputée venir de Cornouailles, c'est ce que mentionnait en tout cas son pot en plastique, et la confiture était une portion individuelle de marque anglaise dans son petit bocal de verre à couvercle qui fait "Pop !".

Finies les délicates porcelaines débordant de crème locale et de confitures "Home made". Non, je l'ai déjà dit : l'Empire britannique n'est plus ce qu'il était !


11 juin 2014

Walrus de zwijger

Ce matin, comme presque chaque jour sans pluie, la chienne m'a emmené en promenade au parc des trois fontaines.

Alors que nous quittons le banc qui couronne le versant herbeux de la vallée de la Senne, une silhouette féminine vient à notre rencontre.

Longue robe noire frôlant le sol au gré de sa démarche ondulante, longue étole blanche savamment ramassée en turban sur le sommet de la tête.

Arrivée presque à notre hauteur, elle se penche d'un geste élégant pour tendre en souriant la main vers le museau de la chienne laquelle, étonnamment, ne se met pas à aboyer comme une forcenée, ce qu'elle ne manque jamais de faire en pareille circonstance.

La chienne s'écarte, la dame se redresse et me salue. "Buon giorno !" lance-t-elle gaiement.

Je m'attendais à tout en cet endroit : du flamand, du français, de l'arabe, mais de l'italien... j'étais tellement surpris que je n'ai pas pensé à glisser les deux mots que je connais dans cette langue.

Dommage, ils auraient été tout à fait appropriés : bella donna !

 

turban


26 août 2014

Encore le tram

La pile de ma montre est morte.

C'est une Omega, en or (pas la pile, la montre).

Des goûts de luxe, moi ? Mais non ! Je l'ai reçue de mon employeur à l'occasion de mes quarante ans de service et je ne peux pas la revendre, elle a mon nom et les dates de mes exploits gravés au cul.

Une Omega, c'est comme une banque suisse, faut un sésame pour y entrer, donc, quand tu veux changer la pile, tu dois te dégoter un bijoutier nanti du passe d'ouverture.

Je prends donc le 3 pour me rendre en ville. Quand je le quitte à la station Rogier, je me retrouve derrière une jeune beauté maghrébine. Je l'avais déjà remarquée debout sur la plate-forme du tram : visage aux traits réguliers mais à l'expression sévère, taille fine soulignée par la ceinture étroitement serrée de sa veste claire, longues jambes moulées dans un pantalon noir, bottes montant jusque sous les genoux.

Inspiré par les leçons de l'Adrienne, je décide de la suivre (remarquez qu'à Rogier, quoique vous décidiez, vous partagez sur une assez longue distance votre itinéraire avec la moitié des voyageurs descendus de votre tram).

Mal m'en a pris. Pas qu'elle fût surveillée par son frère, non : à la traîne de son pas énergique et régulier au travers du hall, au long des couloirs, tapis et escaliers roulants, je vous assure que j'ai souffert ! Je n'ai été sauvé que par le surgissement sur notre gauche de l'officine de la bijouterie, but de mon périple.

Merci Adrienne ! C'était un peu comme quand le chien me promène, sauf que lui, s'il me fatigue également, il a une laisse et ne risque donc pas de me semer.

Pour ma prochaine filature, en lieu et place d'une toute en jambes, je choisis une grassouillette courte sur pattes et de préférence surchargée de paquets.

Et avant, je reprends l'entraînement... intensif !

 

filature

 


29 octobre 2014

Pause !

Ouais, vous me direz que c'était pas la peine de l'annoncer, que ça fait un moment que vous avez imprimé que ce blog est en mode pause perpétuel.

Mais vous me faites un procès d'intention, là ! Ce n'est pas de mon blog que je voulais vous entretenir, je pause quand je veux et j'ai même pas à vous le dire, non mais ! Est-ce que j'ai une tête à me poser des questions existentielles sur le mode "stop ou encore" ?

La pause qui m'inquiète, c'est celle qui se prolonge au sein d'une série rondement entamée par un mien neveu fan de Queneau et intitulée "99 dragons" et qui semble suspendue à sa vingt-huitième occurrence (aux erreurs de recherche googléenne près).

Et de me perdre en conjectures sur les raisons de cette interruption. La cause la plus probable semblant en toute logique se trouver dans le manque de dragons à pourfendre, leur population s'amenuisant gravement à force d'en dessouder.

Au vu des commentaires que mes contemporains profèrent à l'égard de leur belle-mère, on s'étonne un peu que les sujets manquent, mais sans doute mon neveu écarte-t-il de sa quête les dragons domestiques.

Aussi, lorsque dans le coin supérieur droit de mon écran la vignette de cette photo est apparue, j'ai décidé de la publier pour qu'il y trouve peut-être un regain de souffle créatif :

PICT0128

T'as vu l'estoc du mec ? On comprend que quand il le remet au fourreau on le traite de traîne-rapière !

Bon, passons... Il s'agit de faces de chapiteaux de deux colonnes jumelées du cloître de la collégiale Santa Juliana de Santillana del Mar, un chef d'œuvre de l'art roman cantabrique du XIIème siècle. Alors, je ne puis vraiment garantir qu'il s'agisse bien de Saint Georges, mais bon, c'est pas écrit dessus non plus et avouez que la scène y fait drôlement penser.

Donc, si mon neveu veut en faire ses choux gras, je lui fais cadeau de cette image réalisée par son oncle le 8 mai 2004. J'aime bien aider, moi (surtout si c'est les autres qui se fatiguent après) et j'aurai pas fait le voyage pour rien.


9 novembre 2014

Bon, cette fois-ci je vous en parle

Le nombre d'objets incongrus que j'ai pu découvrir en promenant le chien au domaine des Trois Fontaines dépasse l'entendement. Le mien, en tout cas. Ouais, je sais, je suis vite dépassé...

Je passe donc sur les centaines d'emballages aussi vides que variés (canettes, bouteilles, sachets...) abandonnés hors poubelles par des visiteurs incivils ainsi que sur les pièces d'habillement diverses (pulls, foulards, sweat shirts, gants, ceinture, écharpe, parapluie) oubliées par des distraits pour me concentrer sur quelques cas particuliers :

  • un gsm tout à fait fonctionnel, ce qui m'a permis d'avertir un oncle du propriétaire que je déposais l'engin à la brasserie de l'endroit
  • une tétine (sucette ?) pour bébé aux couleurs mauve et blanche du club de foot Royal Sporting Club d'Anderlecht
  • un frisbee arborant la publicité d'un magasin de peintures
  • quelques paquets neufs de mouchoirs en papier
  • une tablette intacte de chocolat au lait-noisettes
  • un petit sachet en plastique contenant les trois grammes de weed tolérés (il m'a fallu attendre ma septante-troisième année pour constater que le parfum du chanvre indien est très proche de celui du houblon) que j'ai balancé dans la poubelle à l'entrée de la plaine de jeux pour bambins.

Mais c'est le dernier en date (ce matin même) qui m'a le plus intrigué, que je vous montre :

cricket

Une balle de cricket !

Je n'imaginais même pas qu'on pouvait pratiquer ce sport dans mon pays.

Mais j'avais tort : la fédération compte vingt-sept clubs en très grande majorité flamands. Le plus marrant, ce sont les noms des membres du board de cette fédération : tous à consonnance indienne ou pakistanaise sauf deux d'origine britannique.

Le club le plus proche de chez moi est à Wolvertem, mais ils n'ont que deux équipes de moins de quinze et de treize ans... mixtes d'après la photo. Des filles, au cricket ! Je me demande ce qu'ils en pensent au Lord's...

Ben, rien, les femmes y sont admises depuis 1999. Tout se perd ma pauv'dame, tout se perd !


11 janvier 2015

Fouette cocher !

Badawi

Ce vendredi, le blogueur Raef Badawi a reçu en place publique les cinquante premiers des mille coups de fouet auxquels il a été condamné par l'Arabie Saoudite.

L'ONU s'inquiète de savoir si l'exécuteur de la sentence ne serait pas un Père Fouettard noir, ce qui constituerait  une atteinte gravissime au politiquement correct.

zwart


30 novembre 2015

Souvenirs, souvenirs

Tout ça, c'est la faute à l'Adrienne et à son Oncle rocker à banane (lequel apparemment avait aussi la pêche) .

Pour amuser le peuple, j'ai voulu retrouver une photo du temps où moi aussi je portais la banane (en véritable précurseur puisque le Rock'n Roll n'apparaîtrait que quelques années plus tard).

Je croyais me rappeler que j'avais déjà utilisé cette photo sur mon blog, mais  à quelle occasion ? ... et sur quel blog ?

Car j'ai trois blogs :

  1. Celui que vous êtes en train de lire
  2. Celui que je tenais avant lui
  3. Celui que j'écris dans ma tête et où je dépose chaque jour plusieurs billets que vous ne lirez jamais, petits veinards que vous êtes !

Comme mon premier blog ne comporte que de très rares photos (dont celle d'une bouteille de Noilly-Prat et celle d'une 4CV Renault, toutes deux à usage strictement documentaire à l'intention de Val, cofondatrice du Défi du samedi), il ne me restait le choix qu'entre les deux autres.

Pour celui dans ma tête, comme les illustrations en sont irrécupérables, je ne m'en suis pas inquiété : chance, c'est le plus volumineux !

J'ai donc examiné dans Canalblog les 910 illustrations répertoriées pour le numéro 1 et fini par m'apercevoir que dans le billet où je l'avais collée, elle était minuscule.

J'ai donc recherché pour le scanner le document original : un "snapshot" Kodack collé sur une des pages de mon journal intime, celui du temps où j'étais, comme le dit Jacques, "Beau, beau ! Beau et con à la fois !".

0

J'en ai trouvé deux autres :

12

plus une où je me suis rangé :

3

 

Chaque rare fois où je plonge dans ces archives, je me dis qu'il me faudrait penser à les détruire si je ne veux pas courir le risque que, si mes héritiers avaient l'idée saugrenue de les parcourir avant de les jeter, ils aillent découvrir que j'étais aussi con, si pas plus, qu'eux au même âge.


11 décembre 2015

SLC !

Ah oui, j'oubliais, vous êtes trop jeunes pour avoir connu ça !

 

slc

(clic!)

 Aujourd'hui, ils font un come-back, Salut les COPains, ça s'appelle.

Se plaisent tellement bien ensemble qu'ils jouent les prolongations. Mais paraît que demain, ça sera bon (ben oui, vous savez, l'hymne national français "Ah ça ira, ça ira, ça ira !" ou belge "Ça ira mieux demain !").

Bon, moi, optimiste impénitent, j'ai ma petite idée sur la question : vont encore nous pondre un de ces compromis à la noix, ou à la graisse de chevaux de bois pour parler contrescarpe, dont ils ont le secret ces montagnards accoucheurs de souris.

Avec leur capitale à sept mètres au-dessus de l'ancien niveau de la mer, les Flamands n'ont qu'à bien se tenir, vont devoir apprendre le français pour grimper dans les courbes de niveau !

Comment ? Mais oui, ils le connaissent déjà, vont juste devoir le parler.

Bon, c'est pas tout ça, faut que j'aille faire le plein de diesel...


6 janvier 2016

Au doigt et à l'œil

... c'est, pensais-je, la façon dont devrait vous servir un appareil digital.

Bernique ! Prenons un exemple simple : l'appareil photo.

Mon épouse ayant désiré réaliser pour expédier nos vœux une carte qui comporterait une photo de notre couple (éventuellement accompagné du chien), j'ai extrait mon trépied photo de l'endroit où je l'avais enterré.

Sur mon bon vieux Minolta argentique à déclenchement mécanique (la marque a disparu avec l'avènement du digital) le retardateur autorisant la réalisation de l'ancêtre de l'actuel selfie était commandé par un petit levier sur la face avant de l'appareil. Il suffisait de l'armer, de pousser sur le petit bouton découvert par le déplacement du levier, et celui-ci revenait lentement à sa position initiale pour déclencher l'appareil photo.

Sur l'appareil digital de mon épouse (un Nikon Coolpix P7100), la manœuvre, vous vous en seriez doutés en lisant "Coolpix", est beaucoup plus simple. Il suffit de basculer vers la gauche un bouton situé à l'arrière de l'appareil. Cette manœuvre fait apparaître sur l'écran de contrôle un menu déroulant proposant

  • de ne rien faire
  • de déclencher à la détection de personnages souriants (inutilisable avec moi)
  • d'utiliser une commande à distance (j'en ai pas)
  • de déclencher après dix secondes

Pour accéder à ce temps d'attente souhaité, il vous faudra donc basculer trois fois le bouton vers le haut puis l'enfoncer en son centre pour confirmer la sélection (si pour une raison quelconque, comme par exemple établir un record de temps de mise en place, vous voulez réduire le temps à deux secondes il faudra encore basculer droite, basculer bas, avant d'enfoncer le bitonio).

Après, il n'y a plus qu'à enfoncer à moitié le déclencheur de l'appareil pour mettre au point puis à fond pour démarrer la prise de vue. Simple, je vous l'avais dit non ?

La première prise a été ratée car comme j'étais derrière l'appareil et que le trépied était coincé entre la table et le rocking-chair, j'ai eu du mal à en faire le tour et à prendre la pose dans le délai imparti. Pour les suivantes, j'ai manipulé les boutons à l'aveugle de devant l'appareil, ce qui a augmenté mes chances d'être en place à temps. Ça n'a pas beaucoup aidé, vu que le chien que ma femme avait installé sur ses genoux se démenait comme un diable en me voyant arriver et qu'il était tout flou sur les photos.

Nous avons donc abandonné l'idée du chien d'autant que nous n'avions pas de kétamine sous la main.

Au bout de quelques essais nous avons opté pour l'avant-dernière prise. Mon épouse y est assez souriante et moi, ben je suis comme d'hab et de toute façon, je commençais à avoir des crampes dans les doigts, des crampes digitales, si vous voyez...

voeux2


22 février 2016

C'est reparti !

Chaque année à pareille époque, Thinking Day oblige, ça recommence !

Ce matin, la radio annonce qu'aujourd'hui, c'est la journée mondiale du scoutisme.

Merci les gars ! Depuis que le scoutisme, voici plus de cent ans, s'est répandu à travers le monde, le 22 février a toujours été la journée mondiale du scoutisme, même avant l'invention et la prolifération des journées mondiales de tous acabits.

Les branches féminines l'appellent Thinking Day, les masculines devraient l'appeler Founders Day, mais la première appellation prédomine largement et de toute façon beaucoup d'associations sont mixtes aujourd'hui.

La radio, donc annonce la chose et se fend d'une petite enquête auprès de ses auditeurs :

  • avez-vous été scout ?
  • le scoutisme vous a-t-il apporté quelque chose ?
  • n'est-il pas un peu militariste ?
  • n'est-il pas un peu ringard ?
  • ...
  • signez votre message de votre totem (qu'on rigole un peu)

Pour répondre en temps utile, j'aurais du sauter du lit immédiatement (il était six heures trente) et me précipiter sur mon ordi, mais ça n'aurait servi à rien : chaque année on leur explique et l'année suivante, ils reviennent avec les mêmes questions, les mêmes doutes, les mêmes reproches.

Et puis, qu'est-ce que ça peut bien nous foutre l'image qu'on a de nous, ça fait cent ans qu'on rame à contre-courant avec nos idées à la noix. Nous ne voulons pas nous vendre à coup de com comme de vulgaires politiciens plus soucieux de leur survie politique que de l'intérêt commun. Nous continuons avec une méthode éprouvée de former (bénévolement) des adultes biens dans leur peau, responsables et respectueux des autres, le reste, c'est du vent !

Comment ça, mon totem ? Vous ne m'aurez pas, j'ai déjà donné !

 

Scout

 


25 février 2016

À votre santé !

À propos de santé, vous ai-je déjà parlé de la mienne, chancelante ? Non !? Mais alors, c'est le moment ou jamais !

Je suis l'heureux bénéficiaire d'un glaucome ouvert (stabilisé) suite à l'abus de cortisone consécutif au traitement d'une hyalinose segmentaire et focale (si si, c'est dans Wiki) du temps où je travaillais encore.

Pour cette raison, je dois consulter un ophtalmo tous les six mois.

Comment ? Non, ce n'est pas le bon Docteur Zigmund et si, en Belgique, c'est encore possible d'obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmo dans les six mois. Ça va ? Bon, je continue...

Lors du dernier rendez-vous, aux alentours de la nouvelle année, l'homme de l'art me remplit la demande annuelle de renouvellement de l'autorisation de remboursement des gouttes oculaires nécessaires au traitement, document que je transmets immédiatement au médecin conseil de ma mutualité via mon bureau local.

Mi-février, toujours pas trace du document à remettre au pharmacien dans mon courrier. Bien, pense-je, la demande s'est égarée dans les méandres de l'administration mutualiste, je vais renouveler la démarche. Un mardi matin je me pointe à la polyclinique et au moment où je pousse sur le bouton d'appel de l'ascenceur, une technicienne de surface des plus charmantes m'interpelle : "Vous allez où ?" "Au service d'ophtalmo au troisième" lui réponds-je. "Sont jamais là le matin !" me signale-t-elle. "Merci, je reviendrai un après-midi" lui rétorque-je.

Ainsi dit, ainsi fait, le mardi suivant après-midi, je suis de retour, j'appelle l'ascenseur, j'y entre, je pousse sur le bouton du troisième, les portes se referment et... rien ne se passe : ils ne sont pas là le mardi après-midi non plus.

Je fais alors ce que j'aurais dû faire depuis le début : je consulte l'horaire des consultations sur le site de la polyclinique (rigolez pas, si vous connaissiez le site du Chirec, vous auriez fait comme moi). Et je décide de me pointer un mercredi après-midi, c'est ce que j'ai fait hier.

La charmante secrétaire (toutes les dames sont charmantes dans cet établissement) du lieu m'établit immédiatement le document demandé (imitant au passage parfaitement la signature de son patron) et me voici de retour chez moi. Je décide de l'envoyer directement au médecin conseil et cherche son adresse sur le site de la mutuelle. C'est alors que j'aperçois dans la boîte courrier de mon espace personnel un document pdf du 25 janvier : l'autorisation désirée. Je l'imprime en maudissant ces enf... qui n'envoient plus les trucs par la poste et passe à la déchiqueteuse la demande obtenue de haute lutte et désormais inutile.

C'est en pliant l'autorisation pour pouvoir la transmettre à mon pharmacien que je constate que c'est celle de l'an dernier !

Récupération parmi le fouillis de la déchiqueteuse des vingt-six bandelettes ayant constitué le document, reconstitution de la chose par collage soigneux sur une feuille A3 (c'est fou comme ça aide de sacrer comme le Capitaine Haddock pour effectuer ce travail délicat). Découpe et scannage du document reconstruit et impression subséquente.

Toujours à la recherche de l'adresse, je découvre un onglet "Statut" dans mon espace personnel sur le site de la mutuelle : j'y constate que ma demande a été enregistrée puis acceptée par le médecin conseil fin janvier. Ils n'envoient plus d'autorisations : elle sont répertoriées dans une base de données accessibles aux pharmaciens.

Z'auraient pu le dire !

 

wa01

 


Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>
Newsletter
30 abonnés
Publicité
Entre nous
Visiteurs
Depuis la création 202 858
Entre nous
Derniers commentaires
Archives
Publicité