Huit heures, tout baigne : la nuit s'est relativement bien passée en dépit du Menetou-Salon (blanc), du Sancerre (rouge), des croquettes de crevettes et de Parmesan, du vol-au-vent et des profiteroles (oui, hier toute la famille était au resto because l'anniversaire de ma moitié). Le petit-déjeuner est prêt, mon épouse sort de la salle de bain, je peux démarrer la confection du thé (vert) et du café (arabica)...
Le chien qui est une chienne surgit et se met à geindre et à tourner en rond : je conclus qu'il veut sortir pour faire pipi (et plus si affinités). Je reporte à plus tard la préparation des boissons chaudes, enfile mon parka, enfile son harnais au chien, l'accroche à sa laisse et débloque la serrure de la porte...
Pendant ce temps, le téléphone de mon épouse a sonné elle décroche et après quelques mots, elle m'appelle : notre fille se trouve au garage Toyota à Anderlecht. Elle est allée y déposer le pick-up d'Émilie et doit en repartir avec un véhicule de remplacement.
Pour ce faire, elle doit laisser une photocopie de sa carte d'identité et de son permis de conduire, permis qu'elle ne retrouve pas dans son sac malgré des fouilles approfondies (vous connaissez les sacs des dames, n'est-ce pas).
Moralité : elle demande que je la rejoigne dare-dare pour qu'on enregistre la voiture avec mes coordonnées. Tu parles : dare-dare sur le ring extérieur de Bruxelles à 8 heures trente un lundi matin.
C'est donc mon épouse qui se chargera de la promenade du chien et de la préparation de son café tandis que j'empoigne une des quatre petites tranches de cramique que j'avais préparées pour moi. Je l'engloutis vite fait pendant que l'ascenseur me descend au garage. Pour le thé, je me contenterai d'une gorgée de Perrier (mon épouse exige la présente permanente de bouteilles de ce breuvage bulleux dans la voiture).
Le voyage vers Anderlecht est un peu moins pénible que je croyais : la circulation sur le ring se fait en moyenne à 40 km/h, en accordéon. L'accès en a été un peu éprouvant parce qu'il m'a fallu prendre la bretelle d'entrée du ring intérieur, traverser les trois files de bagnoles, passer sur le pont qui passe au-dessus du ring, m'insinuer dans l'autre sens dans la circulation qui venant d'Anvers va s'insinuer dans celle du ring extérieur. Mais ça va, je suis plutôt doué pour jouer du clignotant, des coups de freins, d'accélérateur et de volant.
Et me voici à destination. Le garage Toyota d'Anderlecht situé sur la sortie de l'autoroute de Mons (et par conséquent dans l'entrée de Bruxelles le long de la ligne de chemin de fer Paris-Bruxelles et inversement), c'est un endroit entouré d'un parking d'environ quarante emplacements où s'entassent une grosse centaine de véhicules.
Première tentative ratée, je remonte sur la sortie du ring, la traverse et vire à gauche dans une sorte de route de connexion où il m'a semblé apercevoir une place de stationnement libre depuis la sortie. Une fois sur place, je constate que pour entrer ma bagnole là-dedans, faudrait d'abord que je démonte les pare-chocs et j'ai pas les outils.
Je refais une boucle et m'arrête à nouveau devant l'entrée des bureaux du concessionnaire et j'appelle ma fille qui m'envoie me garer (en triple file) devant le pare-choc du char d'Émilie. Le mec qui surveille le parking me regarde sortir de ma tire d'un œil suspicieux mais ne fait pas de commentaire.
Je rejoins ma fille et vais faire photocopier les documents d'identité et signer le document de prise en charge de la voiture de remplacement. Une fois l'affaire réglée, je remets le papier et la clef du véhicule à ma fille qui va l'emmener Dieu seul sait où sans permis de conduire.
Je n'ai plus eu qu'à parcourir le ring dans l'autre sens (celui qui est le plus bouché en matinée) et rentrer chez moi embarquer le chien qui est une chienne qui n'envisage pas un seul instant de faire l'impasse sur sa galopade matinale dans le domaine des Trois Fontaines.
Elle est pas belle la vie ?