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Entre nous
24 janvier 2010

Équinoxe, déjà ?

Un jour, il y a à peu près  dix ans, Geneviève m'appelle dans son bureau. Elle m'annonce qu'en raison de la mutation d'une collègue, elle a décidé d'ajouter le laboratoire de microscopie optique à mon secteur d'activités.

- Excellente nouvelle Chef bien-aimé, grâce au microscope, je vais enfin pouvoir voir mes augmentations !

Comme elle ne se laisse pas désarçonner aussi facilement, elle me répond "Tu ne vas quand-même pas te plaindre de ton salaire ?" ( omettant d'ajouter mais je l'entendais penser  : "surtout pour le boulot que tu abats...")

Le lendemain matin, j'entre dans son bureau et dépose un Équinoxe devant elle (l'équinoxe, c'est une petite pâtisserie individuelle consistant en un hémisphère d'environ six centimètres de diamètre de mousse au chocolat napée de chocolat fondant et posé sur une fine galette de riz soufflé).
- Merci,  c'est en quel honneur ?
- C'est pour me faire pardonner mon excédent de salaire, je t'en apporterai un au début de chaque mois.

J'ai tenu parole jusqu'à ma retraite. Sauf que ma liste de distribution s'est rapidement étoffée, s'étendant à mon personnel, mes collègues, quelques dames du secrétariat etc. Si bien qu'à la fin de ma carrière, je fournissais chaque mois vingt-cinq petits gâteaux.

Quelques mois après cette scène, le nouvel-an s'annonce. J'enquête dans mes labos : "ça vous dirait un bout de foie gras au lieu du gâteau de janvier ?" J'obtiens un oui franc et massif à faire pâlir De Gaule de jalousie et déclare "Je vais négocier".

- Chef, j'avais pensé remplacer le gâteau de janvier par du foie gras, qu'en penses-tu ?
- Que du bien, Walrus !
- Évidemment, s'il n'y avait pas cette interdiction de consommation de boissons alcoolisées, je l'aurais bien accompagné d'une larme de Sauternes...
- Occupe-toi du Sauternes, je me charge de l'autorisation !
- Amen, Chef !

Et chaque mois de janvier je servais à  mes amis du foie gras de canard mi-cuit accompagné de toasts de cramique et de confiture de chicons (endives pour les Français) amoureusement cuisinée par moi  et, par la grâce du Chef, arrosé de Sauternes. Le plus drôle, c'était de voir la tête des mecs qui s'inquiétaient dans le couloir de la provenance de cette odeur de cramique toasté.

Pour conserver le mouvement, et en souvenir de cette époque bénie, depuis ma retraite nous invitons chez nous en janvier quelques uns de mes anciens collègues. La semaine dernière,  le jeudi midi, il y avait Jacqueline, Greta et (la grande) Catherine (quand elle s'est penchée pour m'embrasser, je ne me rappelais pas qu'elle était si grande). Au menu : Champagne, foie gras, Sauternes, magret de canard aux légumes tournés glacés, Cahors, Équinoxe...

Comme elles ne s'étaient pas vues récemment (l'une avait été mutée et l'autre avait démissionné pour élever ses enfants et seconder son mari dans son travail), elles ont passé leur après-midi à se raconter leurs vies. C'était vraiment agréable de les voir et entendre se parler, comme au temps où nous formions un groupe uni dans nos laboratoires.

Allez, plus qu'un an à attendre !

Quoique...

bombe


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21 janvier 2010

JdJ 20

C'est la saison des bières de Noël.

À la maison nous en avons deux en stock :

  • la très classique Gordon Xmas Ale brassée par John Martin sous licence de la brasserie d'Edinburgh : 8,8°
  • une beaucoup plus locale bien dans le goût belge tant du côté de l'humour* que de la teneur en alcool : 12°

* Que je vous explique : cette bière est brassée par la brasserie Dubuisson. Lorsque les Dubuisson ont cherché un nom pour leur bière spéciale (une blonde douce titrant également 12%vol), ils ont trouvé sympa de l'appeler par l'équivalent anglais de leur patronyme : "Bush" (pour pouvoir continuer à l'exporter aux US ils ont dû, voici quelques années, changer son nom à cause de George). Si bien que leur brassin spécial Xmas porte fièrement sur son étiquette la mention "Bush de Noël". Les Belges mourraient pour un gag.

C'est donc en dégustant un verre de ce sympathique breuvage (qui devrait enchanter Joe Krapov s'il arrivait à en dégoter) que je tapote sur mon clavier. Mais pour vous dire quoi ?

Que grâce au petit coup de pouce d'Agata, je me suis remis à la lecture et que je vous propose en conséquence l'extrait ad hoc du dernier bouquin que j'ai lu :

stoker001

Alors, un petit coup de Google ? Bonne chance ! Allez, je vous aide, doublement :  j'ai laissé le début de la quatrième phrase et le mot essentiel y est.

Edit du 24 janvier 2010

MAP a découvert le titre et l'auteur de l'ouvrage :

stoker002

Si vous voulez mon avis, l'arrière-petit-neveu (qui a puisé dans les notes de son célèbre parent) n'arrive pas à la cheville de son ancêtre, lequel avait pour lui l'attrait de la nouveauté.

C'est à  la fois une suite et un rappel (au cas où vous seriez la dernière personne à n'avoir pas lu Dracula) du roman de Bram Stoker. Faible. Si vous aimez le genre, je vous conseillerais plutôt :

drakula001

Ou celui-ci, un autre sujet mais bien plus prenant également :

frank001


20 janvier 2010

Photo

Hier, tandis qu'elle part pour son atelier de peinture sur soie, mon épouse m'envoie chez le libraire chercher une carte "avec un cheval ou des chevaux" à expédier à Émilie qui participe à un séjour scolaire dans un centre ADEPS.

Chez le libraire, point de carte ad hoc.

Elle m'avait aussi dit "S'il n'en a pas, tu pourrais photographier la peinture qu'Émilie avait réalisée avec son amie pendant les vacances".

En mari soumis que je suis et comme il n'y a guère de lumière par ce matin gris, me voilà donc obligé de sortir le pied de l'appareil photo et de m'exécuter. Vous ne pouvez pas imaginer ce que c'est de photographier l'image pâle figurant sur le support diaphane qu'est un léger voile de soie. Après quelques essais, j'obtiens ceci :

carte

Ce matin, faisant pivoter mon siège vers la fenêtre, je tombe nez à nez avec un rayon de soleil, le premier depuis des jours et des jours (rassurez-vous, ça n'a pas duré).

Je me dis que je vous montrerais bien ce que je vois assis dans cette position. Comme j'ai remisé le pied dans un endroit plus accessible que la veille, je vais le chercher, y fixe l'appareil, règle le zoom pour avoir à peu près le même angle de vue que mes yeux et clic, full automatique, et voilà ce que j'obtiens :

100120_0006

Ah, la photo ! On croit que c'est un truc factuel, comme dirait l'auditeur que je fus...

Eh bien pas du tout ! Moi, quand je regarde la même vue, je vois les détails de l'intérieur de la pièce en plus du spectacle extérieur.

Alors : manque de dynamique du détecteur digital ? Travail de correction intense de mon unique neurone ? Je ne sais trop. Toujours est-il que pour vous permettre de vous rendre à peu près compte de ce que je vois de mon siège, j'ai dû y aller d'un petit coup de flash obligé pour éclairer un brin l'avant-plan :

100120_0007

Croyez-moi, la vie n'est pas simple !


19 janvier 2010

Mêêêêh non !

irishÀ l'occasion des fêtes de fin d'année, ma fille m'a offert un pull. C'est un truc irlandais en laine vierge,  genre  "en direct du mouton au consommateur" (avec néanmoins quelques intermédiaires discrets).

Comme elle a passé la semaine de Noël chez ses beaux-parents avec sa petite famille, je la soupçonne de l'avoir acheté dans un magasin de la rue Ernest Renan à Tréguier (Côtes d'Armor).

C'est marrant cette grande internationale celte (ou pseudo telle) qui fait qu'au cœur de la Bretagne vous trouvez un magasin qui vend essentiellement des produits irlandais. Il s'appelle d'ailleurs "Courant d'Eire".

Les prix y pratiqués me font souvenir d'un gag fameux d'Achille Talon où ce dernier déclare à un commerçant "J'achète avec enthousiasme !" et s'entend répondre "Et moi, je vends sans ristourne...".

Picture_5Mais revenons à nos moutons. Chaque fois que je passe ce vêtement, j'y plonge forcément la tête et là, cette chaleur immédiate et cette odeur de suint me renvoient à ma jeunesse et me ramènent à cette petite école dont je vous ai parlé à maintes reprises.

Une des nombreuses promenades que nous avons effectuées en compagnie de l'instituteur avait pour but la bergerie locale. Elle se situait tout en haut de la côte sur le côté gauche de la route qui menait (et mène toujours d'ailleurs) au Rœulx, à peu près là où passe aujourd'hui l'autoroute Paris-Bruxelles.

C'était une bâtisse tout en bois, assez grande et plutôt basse, comme tapie au sol. Le troupeau s'y trouvait rassemblé et le berger nous attendait.

Nous avons eu droit à quelques histoires dont une tournant autour d'une opération que le berger aurait pratiquée lui même et dont je ne me rappelle plus la nature mais dont je revois encore la cicatrice sur le ventre de l'animal (la brebis, pas le berger).

ciseauxC'était le printemps, l'époque de la tonte, et nous avons assisté à une démonstration. Quelle dextérité ! Pourtant, les ciseaux de l'époque étaient assez rudimentaires et il fallait de la poigne pour comprimer le ressort. Les plus hardis et les plus costauds d'entre-nous ont même eu droit à une tentative. Inutile de dire que c'est le berger qui immobilisait l'animal tandis que mes copains s'escrimaient de manière très peu convaincante.

Après quelques considérations sur le traitement de la laine brute, nous avons quitté la bergerie. De l'autre côté de la route nous avons jeté un œil aux ruines d'un très ancien charbonnage avec cheminée d'aération en briques dont on remontait la houille dans des mannes en osier nous a dit le maître. Il s'appelait, si ma mémoire est fidèle, le charbonnage de la Brûlotte.   Je pensais qu'il ferait l'objet d'une nouvelle promenade, mais il n'en a rien été. Trop dangereux sans doute. Quand j'y passe aujourd'hui, je cherche en vain la cheminée. Mon pays n'est pas très soucieux de son patrimoine pré-industriel.

Dans la revue 1905 de la société belge de numismatique, il est fait mention de l'endroit :

... [La concession de Thieu, Ville-sur-Haine, Gottignies avait déjà des sièges d'extraction au XVme siècle, d'après ce que rapporte M. J. Monoyer dans son mémoire de 1873, sur l'origine et le développement de l'industrie houillère dans le Bassin du Centre.]
...[Les travaux à Thieu, lieu dit la Brulotte, ont été interrompus en 1842, et, par arrêté royal de 1870, la concession a été réunie à celle de Strépy Bracquegnies, sous la dénomination de Strépy-et-Thieu.]

Et pourquoi diable une revue de numismatique s'intéressait-elle donc aux charbonnages, me demanderez-vous ? Parce que ceux-ci produisaient des jetons et méreaux, destinés entr'autres au contrôle des présences. Contents ?


10 janvier 2010

JdJ 19

Bien sûr vous tombez des nues. Il est vrai que cela fait bien longtemps que nous n'avons plus pratiqué le Jeu de Janeczka.

C'est que depuis ce déménagement à l'occasion duquel j'ai dû faire cadeau de 1500 bouquins à OXFAM et en virer quelques dizaines d'autres aux vieux papiers, j'ai eu comme un passage à vide côté lectures. Et pas seulement côté lectures ajouterait Val qui trouve que ma production bloguesque manque cruellement de régularité.

Val n'a pas tort, je dois être atteint d'un mal sournois, je n'ai même pas participé à la dernière épreuve du défi du samedi. Pourtant, c'était facile, le vert est partout :

  • dans le fruit (ah non, ça, c'est le ver)
  • sur les chaussures (ah non, ça, c'est le vair)
  • sur la table (ah non, ça, c'est le verre)
  • dans les poèmes (ah non, ça, c'est le vers)

Il est même sur ma table de nuit, colorant les chiffres de mon réveil matin et illuminant mes insomnies.

Car j'ai des insomnies, moi qui prétends depuis toujours que même ma mauvaise conscience ne m'empêche pas de dormir ! Mais rassurez-vous (pour peu que vous ayez jamais manifesté le moindre début d'inquiétude) ce ne sont que des insomniettes, je n'ai jamais eu besoin de beaucoup de sommeil et je crois que l'âge aidant, il m'en faut de moins en moins, on se console comme on peut.

Mais revenons à nos moutons et à Janeczka en particulier (j'aurais dû dire brebis). Bien sûr je n'ai pas complètement arrêté de lire. Depuis le JdJ 18, j'ai lu quelques bouquins dont La Princesse des Glaces de Camilla Läckberg, le dernier opus de La Folle (Le Voyage d'Hiver), j'en passe et de meilleurs (ben oui, ces deux-là n'étaient pas transcendants).

Mais il y a malgré tout un petit je ne sais trop quoi qui a brisé cet appétit féroce de lecture qui était mien jusqu'il y a peu. Signe évident du malaise : j'ai entamé plusieurs ouvrages que j'ai abandonnés après quelques pages ou chapitres, selon le cas : du jamais vu !

Alors : déménagement et petits travaux concomitants, addiction aux blogs, excès divers de fin d'année ? Allez savoir !

Depuis notre déménagement j'ai reçu (la période est propice : anniversaire et fêtes), et même acheté, plusieurs ouvrages. Je me suis enfin décidé à en lire un : un cadeau d'Agata qui semble le trouver intéressant. Je l'ai donc lu, nous en reparlerons après le jeu annoncé.

Vous avez quelques jours pour vous pencher sur la question, voici l'extrait ad hoc :

cousu001

Edit du 13 janvier 2010

MAP avait donc trouvé la solution avec l'aide de Google, mais personne n'avait dit que c'était interdit. D'ailleurs, essayez donc la question d'Agata en son commentaire, même avec Google : bonne chance !


cousu002

Il s'agit de la première œuvre de l'auteur. C'est une espèce de conte relatant les (généralement pénibles) aventures d'une génération de femmes subissant une sorte d'initiation lors de la survenance de leurs premières règles.  À cette occasion, elles se transmettent une boite qu'elles ne peuvent ouvrir avant six mois et où mature un don dont elles ne savent rien avant l'ouverture.

C'est bien écrit et on se laisse facilement envoûter par l'atmosphère très spéciale. Personnellement, j'ai trouvé la fin un peu moins prenante.

J'aurais mauvaise grâce à trop critiquer l'ouvrage, c'est un livre qui prêche dans mon sens : les femmes sont les forces qui tiennent l'humanité debout.


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3 janvier 2010

En des lieux secrets

Cette nuit, je rêvais que je retournais après des années dans un camping où j'avais abandonné, sans crier gare, une caravane (plus grande que celle que je possède réellement). Ce qui est étonnant c'est que je connaissais l'endroit. Pas que j'y sois déjà allé, non, j'en avais déjà rêvé : un espace herbu et ombragé en bordure d'un canal.

Il y a dans mes rêves des lieux qui reviennent ainsi régulièrement. Certains sont tout à fait imaginaires, d'autres sont liés à des endroits que j'ai connus dans la réalité. Paradoxalement, les deux plus récents exemples sont des terrains de camping qui ne présentent pas de caractéristiques troublantes. Ceux de ma jeunesse étaient bien plus étranges que les campings de mes vieux jours.

Le premier dont je me souvienne se situait à Seilles. Mes grands-parents maternels habitaient  la rive gauche de la Meuse, sur les premières pentes du "tienne" menant au quartier du "Nouveau monde". Le terrain était distribué en terrasses pareilles à des gradins pour titans.

Au niveau le plus bas, sous les petites maisons, se trouvaient des réduits dont certains abritaient du foin et de la paille, des outils de jardinage, des brouettes, et d'autres  des chèvres.

Au niveau suivant, cinq petites maisons basses alignées et devant elles une sorte de cour/ruelle bétonnée bordée par un mur de pierres retenant le niveau supérieur supportant des jardins. Au bout de ces jardins un nouveau mur, celui de l'étage suivant et, adossés à ce mur, les clapiers des lapins.

Dans mes rêves d'enfant, à côté de ces clapiers, il y avait un appentis et dans cet appentis, une petite porte carrée qu'il fallait franchir à quatre pattes. Bien qu'elle se trouvât sur le petit côté de l'édicule et eût dû, en toute logique, s'ouvrir sur le jardin, elle donnait sur un couloir étroit, un boyau plutôt, qui, au bout d'un assez long cheminement,  s'ouvrait sur une petite pièce, elle-même suivie d'un nouveau couloir et ainsi de suite.

J'ai passé bien des nuits à progresser dans ces couloirs, sans jamais rebrousser chemin ni non plus trouver d'issue. Invariablement, une sensation d'étouffement me saisissait et je me retrouvais haletant dans mon lit.


Seilles

On voit la rangée de maisons au centre de la vue satellite. Le gros bâtiment au toit gris n'existait pas à l'époque, la route en contrebas non plus. Et le chemin sur la gauche, n'était qu'un raidillon en terre battue.

Désolé mais à cet endroit, Google Earth n'a pas sa définition maximale, c'est un peu flou, comme dans un rêve.

Au fait, rêvez-vous en couleurs ?


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