Chauffe Marcel !
Mercredi, Louise m'entraîne à la FNAC. Bien qu'elle ne décode qu'avec une extrême difficulté la signification du fourmillement des caractères d'un texte, elle voulait que je lui achète des livres de la série "Grand galop". Comme mon épouse organise dans notre appartement l'AG de son atelier de peinture sur soie, j'emmène la gamine. De toute façon, je dois me procurer l'opus annuel de "La Folle" (pas le meilleur, je vous avertis).
À peine sommes-nous revenus qu'Émilie, la sœur de l'autre, nous appelle de son stage d'équitation et de néerlandais du côté de Poperinge : elle aimerait que je lui dégote pour son retour le deuxième volume de "La Reine Liberté" de Christian Jacq.
Vendredi, je retourne donc à la FNAC pour satisfaire sa demande et là, je tombe sur une édition en un seul volume de "À la Recherche du Temps Perdu" de l'inneffable Marcel.
Pris d'un remords subit face à mon jugement un brin carré sur une œuvre dont je n'ai lu que de rares extraits et poussé dans mes derniers retranchements par les Adrienne, Margotte et autre Madame de K qui ne parlent que de lui, j'achète le machin : 2400 pages au format 205 x 140 mm, papier "bible", caractères microscopiques, poids 1587 grammes.
Bien sûr, ce faisant, j'ai une arrière-pensée : "S'il m'emmerde, je le brûle", conditionné par quarante ans de vie dans un appartement muni d'un feu ouvert. Sauf qu'à peine sorti de la librairie, je me rappelle que mon nouvel appart en est, lui, absolument dépourvu.
Bon, ben, le cas échéant, il ne me restera qu'une option devant l'inévitable question : "Vous avez lu la Recherche ?"
Répondre : "Je l'ai parcourue d'un derrière distrait..."