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Entre nous
28 août 2019

Des goûts et des couleurs


Ce matin, 8h30, on sonne à la porte palière de l'appartement. Concert immédiat d'aboiements du chien, lesquels aboiements redoublent lorsque j'ouvre la porte et que la bestiole constate qu'il s'agit d'un noir baraqué qui sourit de toutes ses dents. (Vous remarquerez que j'ai abandonné le langage de mon enfance qui m'aurait fait constater "Tiens, un nègre !").

Il dissimule presque complètement les deux comparses qui l'accompagnent. C'est l'équipe chargée de purger les radiateurs suite au remplacement de la chaudière de l'immeuble. Nous l'avons attendue toute la journée d'hier, conformément à l'avis affiché par le syndic.

J'enferme le chien dans les toilettes et les mecs se dispersent dans l'appart à la recherche des robinets purgeurs. C'est de justesse que j'en empêche un de pénétrer dans la salle de bain en l'assurant que je procéderai moi-même à la purge du radiateur qui partage pour l'heure l'endroit avec mon épouse.

L'irruption de ce malabar me fait souvenir que le weekend dernier c'était la ducasse d'Ath et qu'à cette occasion un problème extrêmement grave de racisme anti-noir s'était à nouveau fait jour, après ceux de Tintin au Congo, des Zwarte Piets (pères fouettards) et des Noirauds (société philanthropique).

Le cortège du carnaval d'Ath comporte un char (la barque des pêcheurs napolitains (on peut se moquer des Napolitains ?)) où se trouve un personnage grimé en noir appelé "Le Sauvage". L'association "Bruxelles Panthères" dirigée par un certain Mouhad Neghif s'oppose à cette représentation aux relents colonialistes et s'en plaint jusqu'à l'Unesco.

Sauf que le fameux Sauvage était déjà présent dans le cortège avant que la Belgique ait la moindre colonie et que dans le scénario du défilé il est censé avoir été récupéré sur l'île de Gavatao (une île imaginaire bien sûr).

ath

La ville d'Ath dit comprendre que cette représentation puisse en blesser certains et se dit prête à la faire évoluer. Comme les Noirauds ont décidé de se grimer aux couleurs belges plutôt de tout en noir, ça aide.

Je trouve personnellement que cette volonté de blanchir les noirs à tout prix est contre-productive, mais bon, c'est mon opinion.

Faudra-t-il bientôt changer le titre d'Orfeu Negro, remplacer la couleur "tête de nègre" par "bantou", englober le Negro spiritual dans le gospel (deux disciplines pourtant bien distinctes) ?

Feraient mieux de s'occuper  du sort des noirs aux Uesses et de la montée des nationalismes partout en Europe plutôt que des facéties folklorhydriques belgo-belges.

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17 août 2019

Ferry (non, pas Luc, Calais-Dover)


Louise est en route pour l'Angleterre. Son parrain et l'épouse de ce dernier (ma "deuxième fille" donc) ont décidé de l'emmener voir une expo et les studios de tournage des Harry Potter.

Ma fille (la vraie) devait déposer Louise pour vingt heures, hier, à leur adresse.

Comme avec son style de gestion personnelle de son agenda, elle avait oublié qu'à cette heure-là elle serait au théâtre, c'est moi qui ai dû récupérer Louise à son boulot, l'amener chez nous se changer et la conduire en compagnie de sa valoche à l'autre bout de la ville.

Dès qu'elle a embarqué dans la voiture au sortir de son travail, elle s'est immédiatement indignée : "Il n'y a que deux morceaux de Branduardi sur Spotify !".

J'ai immédiatement rectifié : "Tu n'as trouvé que deux morceaux de Branduardi sur Spotify !". Mais apparemment, la question n'était pas là...

Elle voulait savoir si je possédais toujours les CD d'Angelo que j'avais copiés sur son I-pod "à l'époque" comme elle dit. La vie de ma petite-fille semble compartimentée en époques liées à l'évolution de la technologie ou des séries télévisées.

Et son intention était de les écouter dans ma voiture pendant que je la conduisais chez son parrain.

Branduardi ! Qu'est-ce qu'une gamine de son âge branchée  Maître  Gims, Sliman ou d'autres bien pires encore, peut bien avoir à faire de l'Angelo !

Mais elle est comme ça et ça m'a pris moins de temps de retrouver le CD Best of de Branduardi parmi les neuf classeurs (sans classement) contenant les centaines et centaines de CD accumulés depuis l'abandon des cassettes audios, que de lui expliquer qu'il y en avait certainement d'autres sur spotify.

Je me suis contenté de lui dire que je me rappelais parfaitement mon premier Branduardi et de la libellule figurant sur le couvercle de la cassette "de l'époque", d'emporter le CD et d'en écouter quelques plages à fond les manettes pendant le trajet vers Woluwé-Saint-Pierre.

C'était pas si mal, finalement Branduardi (même que j'ai écouté la suite sur le chemin du retour). Faudrait peut-être que je rouvre ces classeurs de CD, j'y trouverais peut être quelque chose d'intéressant. Je parie qu'il y en a même l'un ou l'autre que j'ai acheté et que je n'ai jamais écouté...


15 août 2019

Aloïs


L'autre jour, mon neveu (putatif) Joe, nous resservait une de ses plaisanteries récurrentes : que l'une des rares choses dont il se souvienne, c'est du prénom d'Alzheimer.

Un peu plus tard, tandis que j'emmène le chien vers sa destination favorite, la radio diffuse une version du Stabat Mater de Pergolèse.

Les première paroles de la chose sont "stabat mater dolorosa" (la suite est plus confuse, voir plus loin).

Je m'avise alors que je n'ai jamais eu la curiosité de les traduire en français. Je m'y colle donc immédiatement : stabat au vu de sa terminaison doit être un verbe à la troisième personne du singulier de l'imparfait de l'indicatif. Cela doit donc signifier que quelqu'un était debout, la racine "sta" est assez universelle, même mes compatriotes néérlandophones disent "staan" pour être debout. La suite doit donc être le sujet qui se tient debout agrémenté de son état douloureux, suffit de vérifier que ces termes partagent bien le cas du...

Et c'est là que ça a coincé !

Je me rappelais parfaitement du vocatif, de l'accusatif, du génitif, du datif et de l'ablatif, mais le nominatif, il m'a fallu une grosse minute de trituration de méninges pour le ramener du fond de mon passé. C'est là que je me suis souvenu de mon neveu et de sa plaisanterie.

C'est là également que je me suis rappelé qu'à l'occasion de l'audition, toujours en voiture sur le chemin que nous savons, d'un autre chef d'œuvre de la polyphonie : la messe du pape Marcel (si si, comme je vous le dis, ce Marcel me poursuit partout) de Giovanni da Palestrina, je m'étais fait la réflexion suivante : "Il faudra un jour que je ponde un billet où je me demande si la polyphonie n'utilise pas l'enchevêtrement des voix pour occulter définitivement les paroles au profit de la musique pure".

Ben voilà, c'est fait !


2 août 2019

Un peu de philosophie


Mon premier blog (que j'ai dû transférer sur Wordpress, mon hébergeur d'alors ayant jeté l'éponge), je l'avais réalisé dans le style "Brèves de comptoir".

Atteint d'un poussée subite de nostalgie, je vous en ponds une petite :

"La vie, c'est comme le service militaire :
t'as pas demandé d'y aller et t'es obligé de jouer le jeu."


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