Ah, la mémoire...
Voici une photo de celui par qui tout est arrivé.
J'ai dû pour vous la faire voir scanner une ancienne dia. Ce qui n'est rien comparé au temps qu'il m'a fallu pour remettre la main dessus. J'ai peut-être pas l'air comme ça, mais je ne suis pas très strict dans ma méthode de classement. (Ké méthode ? Interviendront avec raison les mauvaises langues).
Aujourd'hui, il ressemblerait plutôt à ça (celle-là, je n'ai eu qu'à l'emprunter à l'appareil digital de mon épouse) :
Lorsqu'étant jeunes mariés et jeunes parents (ça n'a pas traîné), mon épouse se mit à me faire part de son irrépressible besoin de vacances pour elle et, bien sûr, surtout pour les enfants, besoin que je ne partageais déjà pas à cette lointaine époque, j'avais cru trouver la parade en déclarant :
"Je veux bien prendre des vacances, à condition que ce soit en Grande-Bretagne !"
Ben oui, je suis comme ça, manipulateur, sournois et tyran domestique.
C'est ainsi que je me suis retrouvé à Porlock (Sommerset), au Pays de Galles l'année suivante et, pour les quelques années ultérieures, à Aldeburgh (Suffolk) avec une infidélité en faveur d'Ilfracombe (Devon).
Ma célèbre méthode de classement ne me permet pas de mettre une date précise sur ces événements, mais j'estime que notre premier séjour à Aldeburgh (prononcez quelque chose comme "ôldbre") devait se situer au tout début des années septante, puisque les enfants venaient d'entamer le cycle des études primaires.
Il est bien difficile d'imaginer ce que des gosses stockent comme impressions dans leur mémoire et surtout jusqu'à quel point ces souvenirs sont le reflet exact de la réalité vécue.
Mon fils, par exemple se souvient de parties de pétanque sur les chemins parcourant la lande environnante alors que je ne les situe (image à l'appui) que le long de la grève. Mais il est vrai que je n'ai pas réussi à remettre la main (voir toujours ma méthode de classement) sur les photos de l'époque qui est celle où j'ai abandonné la dia pour la photo papier, photos stockées par centaines dans des cartons vierges de toute intrusion depuis le déménagement.
Avec ma fille, ça concorde mieux, au moins en ce qui concerne les homards achetés sur la grève et dégustés accompagnés de saladcream sous le hayon du breack, ma fille a la mémoire gastrique très précise.
Toujours est-il que, quels que soient leurs souvenirs et le niveau d'exactitude de ceux-ci, nos enfants ont décidé de nous emmener là-bas avec leurs deux familles pour nos septante ans, espérant y retrouver sans doute des effluves de jeunesse.