Mon épouse déclare aimer Permeke et ce, depuis qu'elle était tombée en pâmoison devant une toile de lui représentant un champ de blé ensoleillé et ondoyant. C'était lors de notre visite, voici quelques années déjà, d'une expo au Musée d'Art Moderne d'Ostende consacrée à l'enfant de la ville, James Ensor, et aux artistes belges plus ou moins contemporains de ce dernier.
Voilà pourquoi je l'ai accompagnée voici quinze jours déjà (Mon Dieu que le temps passe vite, ma bonne dame !) à la rétrospective Constant Permeke organisée au Palais des Beaux-Arts de notre bonne ville, me permettant de constater une nouvelle fois que ce qui coûte dans ce genre de manifestation, ce n'est pas le transport (ils sont, mais plus pour longtemps, gratuits pour les vieux*), ni même l'entrée (y a des réductions pour les vieux*), ce sont les à-côtés du style catalogue de l'expo et petit en-cas vite pris en face, au Cap d'Argent le bien nommé... Encore heureux que je sois allergique aux audio-guides qui vous expliquent le pourquoi du comment et au-delà, c'est toujours ça d'économisé !
Mais revenons à Constant...
Chaque fois que j'entends ce prénom, je pense, mais non pas à Fernande! à... Ernest ! Ben oui, c'est comme ça. Et ça date de longtemps : j'ai appris lors de la fraction de mes cours d'anglais consacrée à la littérature que la pièce d'Oscar Wilde, donnée en francophonie sous le titre que j'ai utilisé pour celui de ce billet, s'intitule en réalité dans sa langue originelle (ou originale ?) "The importance of being earnest", ça vous en bouche un coin, hein !
Mais revenons à Constant... Permeke et à sa rétrospective.
Il n'y avait qu'une représentation de champ de blé ensoleillé. Un champ censé se trouver dans le Devonshire et malgré tout ensoleillé ! Passons... Mon épouse ne pense pas que c'était le même tableau que celui vu à Ostende. Quant à moi, faut pas rêver, j'accompagne mon épouse et mon regard sur les expos est tout personnel : je me promène sans trop enregistrer et en cherchant plutôt le surgissement d'une émotion esthétique ou, à défaut, le détail qui tue, ou, encore plus à défaut, le petit rien insolite...
Oui oui, rassurez-vous, j'ai trouvé !
Dans un coin obscur du parcours, entre les œuvres monumentales de notre expressionniste national m'évoquant tantôt Picasso dans le traitement de la tête d'un cheval, tantôt Léger pour la massivité des formes, j'ai découvert un petit dessin à la plume en assez piètre état, daté de 1919 et résolument un ovni au milieu du reste :
Une sorte d'étude dénotant une belle aisance dans le tracé, un petit côté académique tranchant avec le reste et surtout, dans le coin inférieur gauche de la chose, un détail comme qui dirait... bruegelien !
* L'exposition, le jour où nous l'avons visitée l'était essentiellement par des vieux. C'est tellement fréquent que Bozar a prévu le coup et met à disposition des sièges pliants en duralumin et toile que vous pouvez trimballer avec vous pour vous permettre de vous asseoir devant une œuvre pour la contempler à souhait. Faut soigner sa clientèle majoritaire, n'est-ce pas...