Au doigt et à l'œil
... c'est, pensais-je, la façon dont devrait vous servir un appareil digital.
Bernique ! Prenons un exemple simple : l'appareil photo.
Mon épouse ayant désiré réaliser pour expédier nos vœux une carte qui comporterait une photo de notre couple (éventuellement accompagné du chien), j'ai extrait mon trépied photo de l'endroit où je l'avais enterré.
Sur mon bon vieux Minolta argentique à déclenchement mécanique (la marque a disparu avec l'avènement du digital) le retardateur autorisant la réalisation de l'ancêtre de l'actuel selfie était commandé par un petit levier sur la face avant de l'appareil. Il suffisait de l'armer, de pousser sur le petit bouton découvert par le déplacement du levier, et celui-ci revenait lentement à sa position initiale pour déclencher l'appareil photo.
Sur l'appareil digital de mon épouse (un Nikon Coolpix P7100), la manœuvre, vous vous en seriez doutés en lisant "Coolpix", est beaucoup plus simple. Il suffit de basculer vers la gauche un bouton situé à l'arrière de l'appareil. Cette manœuvre fait apparaître sur l'écran de contrôle un menu déroulant proposant
- de ne rien faire
- de déclencher à la détection de personnages souriants (inutilisable avec moi)
- d'utiliser une commande à distance (j'en ai pas)
- de déclencher après dix secondes
Pour accéder à ce temps d'attente souhaité, il vous faudra donc basculer trois fois le bouton vers le haut puis l'enfoncer en son centre pour confirmer la sélection (si pour une raison quelconque, comme par exemple établir un record de temps de mise en place, vous voulez réduire le temps à deux secondes il faudra encore basculer droite, basculer bas, avant d'enfoncer le bitonio).
Après, il n'y a plus qu'à enfoncer à moitié le déclencheur de l'appareil pour mettre au point puis à fond pour démarrer la prise de vue. Simple, je vous l'avais dit non ?
La première prise a été ratée car comme j'étais derrière l'appareil et que le trépied était coincé entre la table et le rocking-chair, j'ai eu du mal à en faire le tour et à prendre la pose dans le délai imparti. Pour les suivantes, j'ai manipulé les boutons à l'aveugle de devant l'appareil, ce qui a augmenté mes chances d'être en place à temps. Ça n'a pas beaucoup aidé, vu que le chien que ma femme avait installé sur ses genoux se démenait comme un diable en me voyant arriver et qu'il était tout flou sur les photos.
Nous avons donc abandonné l'idée du chien d'autant que nous n'avions pas de kétamine sous la main.
Au bout de quelques essais nous avons opté pour l'avant-dernière prise. Mon épouse y est assez souriante et moi, ben je suis comme d'hab et de toute façon, je commençais à avoir des crampes dans les doigts, des crampes digitales, si vous voyez...