À la queue leu leu
Ce matin, après avoir déposé mon épouse chez son kiné, je me rends au magasin Delhaize voisin et j'y achète deux fascicules de mots fléchés, faut bien que je m'occupe pendant sa séance qui étonnamment dure rarement moins d'une heure et demie.
Comme je ne voulais acheter que ces articles, je n'ai pas utilisé le système de self-scanning et je me dirige vers une caisse classique où un client achève de ranger ses achats dans son sac et paie sa note.
Je dépose mes articles sur le tapis-roulant et... rien ne se passe !
La caissière et le mec en question continuent calmement la conversation qu'ils avaient entamée.
Cette conversation tourne autour de l'informatisation généralisée et des emplois perdus qui en résultent. Les deux participants font un relevé qu'ils tentent exhaustif des domaines d'actvité frappés par le phénomène et pour chacun donnent des exemples : plus de receveurs ni de contrôleurs sur les trams et les bus, plus de caissiers dans les banques, plus de vendeuses dans les magasins, plus de guichetiers dans les gares, etc, etc. Je ne sais plus quand ils ont bifurqué vers la construction et les ouvriers importés puis vers ces jeunes qui ne veulent plus travailler parce qu'il faut se lever à quatre heures.
Je suis resté impassible pendant toute leur conversation.
C'est la môme arrivée derrière moi qui a lancé "Heureusement que Delhaize paie encore des caissières à faire passer le temps aux retraités!"
Et le gusse a remballé son accent liégeois pour se diriger vers la sortie.
Dommage, j'avais encore une heure à tirer avant que ma femme sorte de chez son kiné !
Bah, je suis allé voir Marlies, ma pharmacienne favorite, elle adore quand je la fais rire, ça n'a pas raté.
Quoi ?
Non, il n'y avait personne après moi.