Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre nous
1 mars 2008

Nany

Chourik0001Sur injonction de la compagne de mon fils, j'ai lu, toutes affaires cessantes, l'ouvrage ci-contre. J'en extrais un tout petit passage, à l'usage de tout qui voudra le trouver intéressant et, plus particulièrement, de quelques voisins de la blogosphère que ce genre de question semble tarauder.

"Élisavéta Ivanovna, elle, ne savait absolument pas être malheureuse, peut-être parce que son énergie pragmatique ne lui laissait pas le temps de réfléchir à des choses aussi abstraites et peu pratiques que le bonheur..."

En lisant cet ouvrage, une chose m'est apparue clairement : que ce soit dans celui-ci, dans Gogol, Tolstoï, Pouchkine, Vainer ou Fedorovski, l'âme russe m'est impénétrable et pourtant...

J'ai eu un oncle russe !

Je sais, pour vous, cette révélation doit être à peu près équivalente à "J'ai eu un ongle incarné" et vous amènera peut-être à réfléchir à Jésus qui, lui aussi, l'était, incarné. Rien n'est jamais perdu...

Mais foin des digressions oiseuses : j'ai eu un oncle russe ! Ce n'est quand-même pas donné à tout le monde, surtout parmi les gens de ma génération où les communications avec la Russie n'étaient pas des plus aisées.

Cet oncle m'est venu par alliance . Il avait épousé la soeur de ma mère, veuve de guerre et mère de cinq enfants. Quand je vous disais que l'âme russe m'est impénétrable ! Vous auriez osé, vous ? Lui, il l'a fait.

Son vrai prénom était Constantin, mais on le nommait Constant et, pour la grosse majorité de notre famille, Nany (l'orthographe n'est pas garantie, je n'ai jamais vu ce surnom écrit). On le devinait slave : pommettes saillantes, joues rouges, regard volontaire. Il n'a pas dû rigoler tous les jours, particulièrement au début où ça ne se passait pas tout seul avec les plus âgées des filles. Mais il était toujours calme et avenant.

Cet homme que, personnellement, je n'ai jamais vu s'emporter, vouait une adoration sans borne à ma tante. Quand il parlait d'un des enfants de cette dernière, il disait invariablement "notre ...". Et il avait quelques comportements qui m'enchantaient.

Il mélangeait les graines de ses légumes avant de les semer à la volée, prétextant que cela rendait plus difficile la prolifération de certains parasites. Ça n'allait quand-même pas jusqu'à faciliter les choses au moment de la récolte.

Enfant de Russes "blancs", émigré au temps de la révolution, il vouait une certaine inimitié aux communistes (la haine féroce n'était pas dans les possibilités de son caractère aimable), mais ne pouvait s'empêcher de me faire admirer les prouesses techniques de son peuple d'origine.

Quand nous débarquions chez lui, souvent à l'improviste, il se lamentait de n'avoir rien à nous offrir à manger, tout en extrayant de la cave, pains, beurre, confitures, charcuteries, tartes et gâteaux divers.

Ma tante ne jouant pas aux cartes, il profitait de la présence de mes parents pour faire d'inénarrables parties de Piquet "voleur" dont il était invariablement le perdant. Le jeu de Piquet est dit "voleur" lorsqu'on le joue à trois parce que bien que donnant lieu à des scores individuels, il est régulier que deux joueurs s'y allient pour amener la perte du troisième.

Lorsque dans les fêtes de famille, il dansait avec ma mère, il se vantait de ses capacités dans ce domaine, oubliant que, contrairement à sa soeur aînée, il n'avait pas connu les salons de Saint-Pétersbourg. Ça s'est calmé le jour où, au cours d'un tango renversé, il l'a basculée au sol d'un jeté de hanche digne d'un judoka.

Il repose, en contraste ultime aux plaines immenses de son pays natal bien aimé, dans un petit cimetière pentu accroché sur les hauteurs d'une berge mosane. Il passait devant chaque jour, lorsqu'il travaillait dur pour élever "ses" enfants, chevalier improbable, monté sur une antique mobylette pétaradante, enveloppé d'un nuage de fumée bleue.

Merci, Agata, de m'en avoir fait souvenir.


Publicité
Publicité
17 août 2010

Exegi monumentum ...

Je ne comptais pas en parler, mais en clôture de son blog (rassurez-vous, elle en a ouvert un autre), Sandrine a vendu la mèche. Par la même occasion, elle m'a élevé au statut de "monument historique belge" (d'où le titre), soulignant ainsi discrètement mon âge canonique.

Un jour donc, je reçois un message de MAP, m'annonçant qu'elle allait séjourner quelques jours chez Sandrine et Fred et me demandant, Bruxelles n'étant pas si loin de chez ces derniers, si j'accepterais de les recevoir tous les trois.

Vous auriez pu résister à l'appel de MAP vous ? Moi non plus ! Et je ne l'ai pas regretté, croyez-moi.

Mon épouse nous avait concocté un petit en-cas qui nous a tenus à table tout l'après-midi, après-midi qui est passé comme un rêve et au cours duquel nous avons bien ri. Je ne vais bien sûr pas tout vous raconter, mais ce que je regrette le plus, c'est de n'avoir pas immortalisé en pixels MAP découvrant l'advocaat !

J'ai collé ce billet dans la catégorie "blogs", parce que c'est à cette occasion que je me suis interrogé sur ce désir qu'éprouvent bien des blogueurs de rencontrer "pour de vrai" certains de leurs "collègues".

Personnellement, j'avais des craintes, un peu comme sur les sites de rencontre où vous vous demandez bien si l'individu en chair et en os ressemble vraiment à l'image qu'il affiche sur la toile. Pas que je pratique les sites de rencontre, simplement ils éveillent en moi comme un soupçon...

J'avais donc jusqu'à présent évité de rencontrer d'autres blogueurs pour la simple crainte d'être déçu... ou de les décevoir.

Depuis la visite des trois mousquetaires, je ne suis pas loin de changer d'avis.

Bien qu'un doute subsiste : si j'ai été ravi de les rencontrer, eux, n'ont-ils pas été déçus ? Chi lo sa ?

DSCF7711

Quoi, c'est trop petit ? C'est pour réveiller Val (vous savez, la dormeuse). De plus la photo est de Fred et je n'ai pas voulu la lui voler en entier.

Edit du 18 août

Comme je ne puis résister plus aux appels de Val qu'à ceux de MAP, j'ai rendu la photo "cliquable".
Pour les passionnés de faits historiques, la date de ce mémorable événement était le 3 août. D'autres questions ?


22 août 2010

Occupe-toi d'Amélie !

Si "c'est au mois d'août qu'on fait les fous", c'est également à cette époque que "La Folle" publie son opus annuel. Je l'ai acheté hier vers quinze heures et il était lu pour dix-neuf (ouais, ça a un peu traîné, mais j'ai d'abord dû rentrer à pied de la librairie).

Ça va cette année. Il s'agit d'un roman épistolaire et c'est succulent de voir une ex-anorexique vous raconter un obèse (même si ce n'est pas le premier qu'elle nous conte).

Am_lie001

En parcourant ce livre, j'ai dégoté un passage bien en phase avec ce dont je vous parlais dans mon billet précédent : les rencontres entre blogueurs (bien sûr ici, il s'agit de correspondants, mais c'est du pareil au même).

Elle explique bien cette gamine !

Am_lie002
 Am_lie003
Am_lie004

Vous voudrez bien excuser l'empilage incertain, mais j'ai pas eu le courage de tout bien mettre d'équerre, j'avais pas de fil à plomb sous la main.

Le plus dur dans tout cela, c'est finalement de constater que je pourrais avoir un point commun avec Marcel, moi qui n'en porte point !


18 mars 2012

Sacré Marcel !

Vous connaissez sans doute mon infinie tendresse (enrobée du respect indispensable comme une poire Belle Hélène de chocolat) pour Proust.

Si vous deviez toutefois éprouver le besoin de vous en convaincre, je vous recommande la lecture de ma dernière contribution aux défis du samedi. (Quoi, "fils de pub" ?)

Comme je ne puis me défendre d'une pointe de masochisme, je continue, fourmi obstinée, l'exploration laborieuse du monde tarabiscoté du Grand Auteur Français.

Ma sainte mère m'avait bien dit que le travail était toujours récompensé, ce qui était déjà bien difficile à croire, et que même, il portait en soi sa récompense, ce qui l'était encore plus. Et pourtant...

Progressant au long des sinueux développements et circonvolutions diverses de l'oeuvre monumentale avec au coeur l'essoufflement que doit ressentir un jogger du dimanche qui se serait fourvoyé dans l'exploration des Grandes Jorasses, je tombe (dangereux ça, surtout dans les Grandes Jorasses pour un jogger non encordé) sur un passage où l'auteur approuve chaudement Madame de Villeparisis laquelle, je cite (de toute façon, je n'aurais pas pu l'inventer) :

" ... jugeait sévèrement ces écrivains, précisement parce qu’ils avaient manqué de cette modestie, de cet effacement de soi, de cet art sobre qui se contente d’un seul trait juste et n’appuie pas, qui fuit plus que tout le ridicule de la grandiloquence, de cet à-propos, de ces qualités de modération de jugement et de simplicité, auxquelles on lui avait appris qu’atteint la vraie valeur ;"


Comme il a bien l'honneur de vous le dire lui-même et sans sourire !

Quel pince-sans-rire, ce bon Marcel !

Je crois que je vais continuer un peu...

Proust3


 

19 septembre 2013

N'entrez jamais dans les librairies, ce sont des pièges à con !

Bon, le dernier opus de La Folle, je l'avais acheté chez Makro, donc ça ne vaut pas !

L'ennui, c'est que depuis presqu'un an,  suite à la visite de quelques uns de mes cousines et cousin (mouarf ! t'as vu le ridicule de l'accord en genre, dans le genre on ne fait pas mieux), j'étais en possession de chèques-lecture échangeables exclusivement chez Libris.

Avant qu'ils viennent à expiration, j'ai donc pris le métro pour me rendre Galerie de la Toison d'Or. J'avais décidé d'acheter le roman de Sfar (n'en a écrit qu'un, c'est donc pas la peine que je me fatigue à vous donner le titre), un roman de Mia Couto sur les conseils de Minuitdixhuit, et la version poche de "Le secret de la femme en noir" de Dominique Bona parce que j'avais entendu vanter cette biographie de Berthe Morisot par une charmante animatrice de radio. Je pensais de la sorte venir à bout de mes soixante euros de bons.

Ils n'avaient pas le dernier mentionné, si bien que j'ai dû aller le dénicher chez Filigranes trois jours plus tard (aujourd'hui donc) au prix de nouveaux voyages combinés tram - métro. Toujours aussi intéressant le métro, mais je vous raconterai plus tard si j'y pense encore...

Et le piège à con dans tout ça me direz-vous...

J'y viens !

Aujourd'hui, par exemple, étant entré pour acheter un machin à sept euros :

Morisot001

 je suis passé devant un bouquin qui m'a fait penser à plusieurs d'entre vous, d'Adrienne à MAP en passant par Berthoise, joye et Célestine (que celles que j'ai sautées oubliées veuillent bien me pardonner) et je n'ai pas résisté au plaisir de le leur faire voir :

Profs001

Mais le pire, ce fut lundi : non seulement ces libraires n'avaient pas le bouquin que je cherchais. Mais par dessus le marché en pénétrant dans ce lieu où m'avait poussé mon côté "un sou c'est un sou" (comme s'il y avait encore des sous ! pourquoi pas des liards et des deniers tant qu'à faire...) je suis tombé nez à nez avec devinez quoi ?

Un petit autel à la gloire du Marcel ! Rempli de ses œuvres et de celles d'éxégètes ou de biographes passionnés. Même un suisse y avait !

Si si, comme je vous le dis : la place qu'ils n'avaient pas voulu consacrer au stockage de mon bouquin, ils l'avaient dédicacée à la gloire du monument de la littérature française, au grand malade devant l'Eternel (ah non, ça c'est le titre du bouquin de Sfar).

J'aurais dû prendre la chose en photo, mais je venais de changer de GSM et si le précédent transférait ses photos vers mon PC via liaison infra-rouge, le nouveau utilise Bluetooth et mon ordi n'est pas équipé. Proust alors !


Publicité
Publicité
8 février 2019

Collé au mur

 

Ce matin, la radio nous informe que la police voit rouge.

Paraît que ça fait des mois qu'un tag (en vert et blanc) accusant la police d'assassinats orne le mur d'enceinte du palais royal de Laeken (la résidence du roi, pas son bureau qui lui est le palais de Bruxelles).

graffiti

La police se plaint du temps qu'on met à faire disparaître ce tag insupportable.

Destruction de pièce à conviction ?

C'est du propre ! (Si j'ose dire s'agissant de nettoyage...)


14 septembre 2008

Ça ne veut pas dire charrette !

À l'instar de Kloelle qui se trouvait "être de mariage" hier, moi, j'étais de restaurant !

Lors de l'année scolaire passée, puisqu'elle rêvait de cela, nous avions promis à Émilie (douze ans en novembre) de l'emmener dans un "grand" restaurant si elle réussissait sa dernière année d'études primaires.

Comme elle nous avait entendu vanter les qualités du Château du Mylord à Ellezelles, c'est là qu'elle a souhaité se rendre et nous nous sommes donc exécutés.

Sur place, elle a porté son choix sur un menu intitulé "Festival España", proposition étonnante dans un restaurant somme toute assez classique. En voici le détail ainsi que la composition des deux "micro-menus".

Menu003

Menu001Menu002

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il va sans dire que le choix de vins ne la concernait pas et qu'elle s'est contentée de boire du jus d'orange à l'apéritif et du Perrier pendant le repas.

Au grand étonnement du personnel de salle, notre petite-fille n'a, à l'exception d'une petite feuille de sauge frite, rien laissé échapper de ce repas.

Aux tables voisines de la nôtre, on servait d'autres menus, lesquels donnaient accès au "Charriot des desserts" (j'écris le mot avec deux "r" pour me conformer à une injonction de Papistache).

Émilie suivait le "véhicule" des yeux pour tenter d'identifier les desserts disposés sur les quatre niveaux de l'engin tandis que je lui racontais qu'une de mes jeunes ex-collègues à qui j'avais, voici plusieurs années, recommandé l'endroit pour fêter son premier anniversaire de mariage, avait goûté à tous les desserts du fameux trolley.

Au bout d'un moment, le maître d'hôtel s'est approché de notre table, poussant le machin, et, s'adressant à la gamine, lui a déclaré "J'ai remarqué que tu t'intéressais au charriot,  y a-t-il l'un ou l'autre de ces desserts dont tu désirerais goûter ?"

Me croirez-vous ? Sans sourciller elle a demandé un peu de gâteau au chocolat, de mousse de chocolat noir et une petite portion de Florentin.

Il m'a semblé qu'elle somnolait un brin pendant le trajet du retour, ce qui ne l'a pas empêché de se renseigner sur la faisabilité d'une petite visite au "Hof van Cleve", le seul trois étoiles de Belgique...


9 novembre 2008

P'tit déj' (pour Kloelle)

Sous ma dernière participation aux défis du samedi, Kloelle posait une question : "Mais comment fait-il ?"

Je pourrais jouer au petit jeu du "À question idiote, réponse idiote : tout naturellement". Mais Kloelle, comme chacun peut le constater, bien que ravissante, est tout sauf une  idiote. Je vais donc lui donner ma recette, ce qui nous maintiendra dans l'ambiance du défi en question.

J'étais bien décidé, à la parution de la consigne, à ne pas participer pour cette fois. Imaginer des noms d'instruments ne me paraissait pas vraiment dans mes cordes (instruments, cordes, ça vous chante ?). Mais le jeudi matin, devant le peu de participations enregistrées, j'ai décidé de faire un (petit) effort. Cette décision prise, voici quelle fut ma démarche.

Tandis que je me connectais à l'éditeur de Canalblog, mes quelques neurones résiduaires établissaient péniblement quelques connections menant à la chaîne de pensées ci-dessous.

Cela fait bien longtemps maintenant que je n'utilise plus la cuisine à la réalisation de soupe à l'oignon (fondre ces sympathiques légumes est un travail délicat nécessitant tout le doigté d'un chimiste), de filets de saumon à la Bush (mais non, pas George W, une bière belge ambrée), de poulet à la Romeyer (une sauce à base de Gueuze), de homard au Porto, de pasteis de bacalhau (âmes sensibles s'abstenir). Non, je n'utilise plus la cuisine que pour préparer, comme chaque matin depuis près de trente ans, le petit-déjeuner que je porte ensuite au lit à mon épouse. Pour ce faire je n'utilise guère d'ustensiles en dehors de celui-ci :

Couteau

Plutôt que d'inventer un mot pour remplacer "couteau", comme le voulait une consigne imaginée par je ne sais quel esprit tortueux, je me suis demandé "Que ferais-je si le couteau m'était interdit ?". La réponse allait de soi (d'autant que je ne beurre pas mes propres tartines mais uniquement celles de ma chère et tendre). Je l'ai ensuite transcrite en quatre misérables petits vers, directement dans l'éditeur.

Temps de réalisation : quatre minutes (Canalblog était un peu lent jeudi matin).


31 août 2009

Ersatz

Je déplace une pile d'albums et une photo s'en échappe. C'est celle d'un mariage. Aussitôt je pense à Val qui semble friande de ce genre d'archives :

filleule

Comme pour la précédente, il ne s'agit pas non plus de mon propre mariage. C'est plus facile à deviner ici bien sûr : je suis bien plus âgé que la charmante jeune femme. Cela n'empêche rien me direz-vous. Mais quand-même...

Pour mieux vous plonger dans le doute, j'ai éliminé le marié d'un coup de Photoshop. Il n'était pas utile, c'est vers moi que sont tournés les yeux de la belle.

Mais qui est-elle ?

C'est Axelle, ma pseudo-filleule !

Que je vous explique : mon épouse travaillait à la Ligue Braille. Un de ses collègues, malvoyant, avait épousé une aveugle qui travaillait dans l'atelier protégé. Pour leur second enfant, un fils, ils ont demandé à ma moitié d'être sa marraine. Nous avons donc commencé à les voir régulièrement, ma femme fait toujours les choses avec sérieux.

Pour leur troisième enfant, ils avaient choisi comme parrain et marraine deux personnes qui se sont montrées singulièrement absentes une fois le baptême terminé.

Un jour, le collègue de ma femme lui a expliqué qu'Axelle ne voyait jamais ses parrain et marraine et qu'elle en souffrait parce que ses frère et soeurs voyaient régulièrement les leurs et le lui faisaient remarquer (les enfants ne sont pas les anges que certains rêvent). Il lui demanda si elle accepterait de faire "comme si" elle était aussi la marraine de la gamine.

Fine mouche, elle lui a conseillé, plutôt que d'obliger son fils à partager sa marraine avec sa soeur, de me demander si je ne voulais pas, moi, remplacer le parrain fantôme.

Voilà pourquoi l'unique filleule que j'aie n'est que ma pseudo-filleule. Et que je ne suis , de mon côté, qu'un ersatz de parrain !

Mais rassurez-vous, ça n'empêche pas les sentiments. Nous avons beaucoup correspondu à l'époque où elle était pensionnaire du côté d'Auxerre. Nous avons eu des discussions épiques sur des sujets pourtant délicats. J'espère que les personnes chargées de son éducation ne poussaient pas l'ardeur missionnaire jusqu'à surveiller son courrier : je ne suis pas particulièrement porté sur l'intégrisme religieux.


P.S.

Bien sûr, maintenant, Val se demande à quoi pouvait bien ressembler la photo originale, on ne se refait pas, n'est-ce pas ? Mais... il n'y a qu'à demander, ma belle :

Scan023


19 janvier 2010

Mêêêêh non !

irishÀ l'occasion des fêtes de fin d'année, ma fille m'a offert un pull. C'est un truc irlandais en laine vierge,  genre  "en direct du mouton au consommateur" (avec néanmoins quelques intermédiaires discrets).

Comme elle a passé la semaine de Noël chez ses beaux-parents avec sa petite famille, je la soupçonne de l'avoir acheté dans un magasin de la rue Ernest Renan à Tréguier (Côtes d'Armor).

C'est marrant cette grande internationale celte (ou pseudo telle) qui fait qu'au cœur de la Bretagne vous trouvez un magasin qui vend essentiellement des produits irlandais. Il s'appelle d'ailleurs "Courant d'Eire".

Les prix y pratiqués me font souvenir d'un gag fameux d'Achille Talon où ce dernier déclare à un commerçant "J'achète avec enthousiasme !" et s'entend répondre "Et moi, je vends sans ristourne...".

Picture_5Mais revenons à nos moutons. Chaque fois que je passe ce vêtement, j'y plonge forcément la tête et là, cette chaleur immédiate et cette odeur de suint me renvoient à ma jeunesse et me ramènent à cette petite école dont je vous ai parlé à maintes reprises.

Une des nombreuses promenades que nous avons effectuées en compagnie de l'instituteur avait pour but la bergerie locale. Elle se situait tout en haut de la côte sur le côté gauche de la route qui menait (et mène toujours d'ailleurs) au Rœulx, à peu près là où passe aujourd'hui l'autoroute Paris-Bruxelles.

C'était une bâtisse tout en bois, assez grande et plutôt basse, comme tapie au sol. Le troupeau s'y trouvait rassemblé et le berger nous attendait.

Nous avons eu droit à quelques histoires dont une tournant autour d'une opération que le berger aurait pratiquée lui même et dont je ne me rappelle plus la nature mais dont je revois encore la cicatrice sur le ventre de l'animal (la brebis, pas le berger).

ciseauxC'était le printemps, l'époque de la tonte, et nous avons assisté à une démonstration. Quelle dextérité ! Pourtant, les ciseaux de l'époque étaient assez rudimentaires et il fallait de la poigne pour comprimer le ressort. Les plus hardis et les plus costauds d'entre-nous ont même eu droit à une tentative. Inutile de dire que c'est le berger qui immobilisait l'animal tandis que mes copains s'escrimaient de manière très peu convaincante.

Après quelques considérations sur le traitement de la laine brute, nous avons quitté la bergerie. De l'autre côté de la route nous avons jeté un œil aux ruines d'un très ancien charbonnage avec cheminée d'aération en briques dont on remontait la houille dans des mannes en osier nous a dit le maître. Il s'appelait, si ma mémoire est fidèle, le charbonnage de la Brûlotte.   Je pensais qu'il ferait l'objet d'une nouvelle promenade, mais il n'en a rien été. Trop dangereux sans doute. Quand j'y passe aujourd'hui, je cherche en vain la cheminée. Mon pays n'est pas très soucieux de son patrimoine pré-industriel.

Dans la revue 1905 de la société belge de numismatique, il est fait mention de l'endroit :

... [La concession de Thieu, Ville-sur-Haine, Gottignies avait déjà des sièges d'extraction au XVme siècle, d'après ce que rapporte M. J. Monoyer dans son mémoire de 1873, sur l'origine et le développement de l'industrie houillère dans le Bassin du Centre.]
...[Les travaux à Thieu, lieu dit la Brulotte, ont été interrompus en 1842, et, par arrêté royal de 1870, la concession a été réunie à celle de Strépy Bracquegnies, sous la dénomination de Strépy-et-Thieu.]

Et pourquoi diable une revue de numismatique s'intéressait-elle donc aux charbonnages, me demanderez-vous ? Parce que ceux-ci produisaient des jetons et méreaux, destinés entr'autres au contrôle des présences. Contents ?


26 avril 2010

Expo 2010

C'est la troisième année consécutive que l'atelier de peinture sur soie que fréquente mon épouse s'associe avec un atelier d'aquarelle et un autre de dentelle pour organiser une exposition commune dans leur centre culturel.

Comme à chaque fois, je me charge de faire quelques photos lors du vernissage.

Comme ça, j'ai les mains occupées, ça me permet de refuser le "verre de l'amitié" et pas, comme Val ne manquait pas de l'imaginer, de ne pas les laisser se balader sur les courbes engageantes de quelques dames de l'assistance (publique, comme l'ajoutait Francis Blanche dans son inénarrable sketch du Sar Rabindranath Duval avec Pierre Dac).

Je trouve parfaite cette mixité propre aux ateliers d'amateurs. On y trouve de tout, des naïfs aux surdoués (souvent des surdouées d'ailleurs m'a-t-il semblé cette année (mais de rien, Mesdames)).

Allez, quelques photos.

Vous vous rappelez des bas brodés de l'autre fois (non, pas de lien, z'avez qu'à fouiller) ? Eh bien, contrairement à la pub, cette fois je vous montre le haut !

haut200

Pour les œuvres exposées, je vous livre une courte sélection toute personnelle (vous voudrez bien excuser les reflets sur les verres protecteurs, entre le soleil et les spots, c'est dur de les éviter) :

Aim_e1

tita1

dentelle1001

Italie

Et si vous voulez en voir plus, ben, vous avez qu'à venir, c'est ici :

villa


19 décembre 2010

Ils sont fous ces Amerloques ! (tram en 3 actes)

Cadeaux de fin d'année obligent, nous effectuons ce dimanche matin une descente chez "Filigranes". Comme toujours, les cadeaux n'auront été qu'un prétexte puisque parmi les neuf bouquins acquis il ne s'en trouve que deux destinés à un cadeau. Passons...

Sur le chemin du retour, nous nous installons dans le tram 3. Deux messieurs turcs apparemment de ma génération se reculent d'une place pour me permettre de m'asseoir à côté de mon épouse et mon nouveau voisin de gauche me déclare "On est un peu serrés, mais au moins on est assis", ce que je ne puis que confirmer tout en le remerciant de son amabilité : les concepteurs des nouveaux trams que la STIB a mis en service sur la ligne rapide ont dû prendre mesure pour les places assises sur ces mannequins anorexiques qui peuplent les revues d'horreurs de mode.

L'arrêt suivant est celui de la gare du Nord. Je fais remarquer à mon épouse la présence sur le quai de trois individus qui semblent penser, puisqu'ils embarquent alors dans notre véhicule, que notre ligne doit aboutir quelque part sur les contreforts de l'Himalaya : sacs à dos, bonnets de laine, grosses bottines, tous trois approchant les deux mètres et d'allure athlétique.

Comme le tram s'éloigne du centre-ville, il se vide progressivement et après quelques arrêts, mes deux Turcs quittent la rame, non sans que mon voisin de quelques instants ne nous ait salués très poliment en nous souhaitant un bon dimanche. Je suis toujours abasourdi par le contraste de comportement entre ces émigrés de première génération et leur actuelle descendance.

Des sièges étant devenus libres, deux de mes alpinistes présumés s'asseyent. Le troisième reste debout, consultant de plus en plus fréquemment un plan du réseau de la STIB et échangeant avec ses comparses des regards d'autant plus inquiets que le paysage se dénude. Lorsque nous franchissons le canal  séparant le port de Bruxelles de son Yacht-club, ils sont tellement tendus que je m'enquiers (en anglais puisqu'ils semblent échanger dans cette langue) de leur destination : ce ne serait pas la première fois que je sauve des touristes qui ont emprunté la bonne ligne dans la mauvaise direction.

Ils veulent voir l'Atomium. Je les rassure donc : en bout de ligne, après le franchissement d'une passerelle piétonne, il ne leur restera qu'un bon kilomètre à parcourir pour joindre le but de leur excursion.

Ils se demandent alors s'ils auront le temps de visiter le monument, car ils doivent prendre un train pour Amsterdam à treize heures, gare du Nord. Comme il n'est pas loin de midi, un léger doute commence à m'étreindre. Plutôt que de leur expliquer l'itinéraire vers leur but, je leur propose de descendre avec nous, là où stationne ma voiture, ce qui me permettra de les déposer au pied de l'objet de leur quête. Ils acceptent tandis que je leur fais voir par la fenêtre du tram la tour japonaise et la maison chinoise.

Nous débarquons du tram, ils entassent leurs sacs dans le coffre de ma Nissan Note et réussissent, je ne veux pas savoir comment, à se loger dans l'arrière de mon véhicule ce qui doit établir une sorte de record de l'entassement (encore que depuis qu'à Karachi dix-neuf filles ont réussi à entrer dans une Smart et à y rester dix secondes, je commence à avoir des doutes).

Je les ai emmenés presque au pied du fameux Atomium (une épreuve de crosscountry empêchait les voitures de parvenir exactement sous l'ouvrage) en leur montrant au passage le palais royal de Laeken, ses serres et l'arrêt du 19 qui les ramènerait à l'arrêt du 3 où ils pourraient embarquer pour la gare du Nord. Ils se sont extraits de leur espace exigu, ont récupéré leur barda et se sont éloignés en se confondant en remerciements et en faisant de grands signes d'adieu.

Chemin faisant, j'avais appris que ceux que j'avais d'abord pris pour des Britanniques venaient de l'Ohio.

J'aurais dû leur filer mon adresse, car je doute fort qu'ils aient pu joindre la gare du Nord pour treize heures dans un patelin où le dimanche, il n'y a un tram que toutes les vingt minutes. Bien sûr, nous n'avons que deux lits d'appoint, mais des mecs qui peuvent se caser à trois dans l'arrière d'une Note ne doivent pas avoir besoin de plus d'un lit d'une personne pour reposer leurs carcasses.

Sont fous ces Américains !

atomium_bruxelles


7 mars 2012

Slaptitude

En français, on pourrait traduire ça approximativement par "coup de mou" mais bon, je ne suis pas là pour vous enseigner le belge.

Donc, ce n'est pas que je manque d'idées, il m'en vient des dizaines par jour, mais je n'ai pas le courage de transformer l'essai. C'est bête, mais c'est comme ça. Parfois, je vais jusqu'à taper quelques mots que j'enregistre sous forme de brouillon et ça en reste là. Si si ! D'ailleurs je vous en donne les titres en remontant le temps :

Ah, les chats !
Chienne de vie
Un monde fou, fou, fou !
J'aime pas trop avoir raison
Pédagogue
Quand j'étais boniche

Bref, c'est la torpeur, le nervous breackdown, le burnout, comme eût  dit Bernard Blier.

(Petite digression : quand je tape "Bernard" dans g**gle, devinez qui apparaît en tête de liste des suggestions ? Ce grand ,  cet immense entarté de BHL. Faudra que je dise un mot sur mes préférences au tigre de mon moteur de recherche).

Malgré mon état pénible, je vais quand même faire un effort pour vous parler d'hier.

Dans un élan de bonne humeur, je m'étais abonné à un "bouquet musical" chez mon télédistributeur. J'espérais ainsi me goinfrer de musique classique sur Mezzo. Mais le machin est assez répétitif et à la six ou septième apparition de Claudio Abado, je déclare forfait.

Dans le même bouquet figure une chaîne appelée Melody, spécialisée dans la rediffusion de machins des années cinquante à quatre-vingt. Mon épouse adore.

Si bien que lorsque j'éteins mon ordinateur et que je vais me coucher, je passe sur cette chaîne pour lui permettre de se délecter de Boney M, Cloclo, Abba et autres Dick Rivers ou Schmolz.

J'ai donc accompli ce même rituel hier. Mais là, stupeur, je tombe sur une émission de 1976 où Jacques Chancel recevait Jean Ferrat. Du coup je suis resté éveillé une bonne heure de plus. Ce n'est pas ça qui va arranger ma slaptitude !

Par contre, ça pourrait bien aider côté inspiration...


JeanFerrat


7 juin 2013

Amazing Grace

Non, je n'ai pas choisi ce titre parce qu'un cornemuseux l'interprétait l'autre samedi après-midi avec plus ou moins de brio sur le trottoir devant le pub local — non, je n'ai pas de photo, on ne sait jamais avec ces énergumènes à tuyaux... — , mais parce que j'ai assisté à un événement étrange...

Mon épouse et moi-même venions de quitter la promenade sinuant sur le sommet de la digue de la Alde et rentrions à travers les polders vers Aldeburgh lorsqu'un bruit inhabituel a attiré notre attention : un moteur d'avion à hélice !

Aldeburgh-117Aldeburgh-121

 

Mais attention, pas le lancinant toussotement moustiquoïde du petit avion de tourisme ni le grave vrombissement du lourd Hercules, non : l'inimitable rugissement d'un Rolls-Royce Merlin se rapprochant à vive allure.

Je n'ai pas eu le temps de prendre mon appareil photo et encore moins de le régler que l'avion est apparu, fonçant à toute allure vers la côte. Impossible de ne pas reconnaître sa silouhette mytique : un Spitfire !

Il est allé faire un virage serré au dessus de la mer puis a foncé à très basse altitude vers la petite bourgade. Arrivé au dessus de celle-ci, il a effectué une sorte de courte chandelle, a viré sur l'aile et est reparti vers l'horizon.

Rentré au nid (notre appartement s'appelait "The Nest", vous l'ai-je déjà dit ?) j'ai cherché à savoir d'où avait bien pu surgir cette antiquité avion et, avec un peu d'astuce et de patience, j'ai trouvé : The Grace Spitfire !  et l'étonnante histoire de son pilote :  Carolyn Grace.

Carolyn Grace

Ah, les femmes, elles m'épateront toujours !


17 novembre 2013

Mais c'est pas vrai !

Hier, de retour des courses au volant de ma voiture, j'écoute l'émission "Bientôt à table" diffusée sur la radio de bord par la première chaîne de la RTBF.

Carlo De Pascale nous y fait l'éloge du pistolet dans son style inimitable. Je vous transcris de mes doigts engourdis le texte de sa péroraison au cas où le podcast de l'émission disparaîtrait du web.

Le pistolet a le charme de ces produits, de ces plats, de ces spécialités dont le nom ne révèle rien, rien, tout en disant tout. Oui, le pistolet est de cette race-là. Tout comme l'américain pour rester en belgitude ou le Saint-Honoré ou le Kouglof pour aller ailleurs, le pistolet, ce monument de belgobelgitude qui ne répondra jamais ni flamand ni wallon au grand recensement de ce qui est wallo-wallon ou flamand de service qu'un jour on nous fera peut-être tous faire connectés à un détecteur de mensonge, le pistolet commence par un mystère : celui de son nom.

Pistolet, si tu permets que je te tutoie, pistolet mon ami, peu importe que ton nom évoque la pistole ou le pistore, d'abord je veux te dire "Arrête ! Arrête de disparaître, révéille-toi bon Dieu, c'est quoi ce laisser aller qui t'a fait tout doucement déserter les tables du petit-déjeuner du dimanche de nos riantes contrées au profit de viennoiseries toujours plus grasses et sucrées, subrepticement envoyées par des espions à la solde d'outre-Quiévrain afin de mener tout doucement notre pays vers la décadence de par la lenteur de la digestion qu'elles impliquent. Pistolet reviens, reviens au matin, reviens à midi et même le soir, tiens !"


Et ça revient très fort. Oui, grâce à vous, Valérie Lepla et Yves Guns, ça ne s'invente pas, un type qui s'appelle Guns comme dans Guns and Roses et qui fait des pistolets. Le pistolet, le vrai pistolet revient ! Oui, ce magique petit pain dont la forme fendue évoque immédiatement la plus parfaite des paires de fesses, alors que son volume qui remplit parfaitement la main d'un honnête homme est celui du sein nourricier idéal. Le sein nourricier ou ludique, le sein n'est pas toujours nourricier, mais,  je m'égare...
Le pistolet est donc une promesse de plaisir avant de donner du plaisir. A l'heure où, Yves Guns, le pain doit être de plus en plus une nourriture diététiquement correcte, le pistolet iconoclaste parce que sa mie doit être légère (elle n'est là que pour contraster sa croûte) alors qu'un pain, un pain normalement maintenant devrait durer trois jours, nourrissant etc... lui, le pistolet, il joue la carte de l'éphémère : soufflé, aérien, croustillant, ses promesses ne durent que quelques heures.

Le pistolet est prétexte. Je m'explique : le pistolet est certes parfait quand l'artisan a percé son secret et vous Yves Weapons, pardon, Yves Guns, vous avez foutrement mis le doigt dessus. Mais le pistolet commence à exister quand il lui arrive le meilleur du meilleur. Pardonnez-moi, Mesdames, mais le pistolet doit être fourré, et bien fourré encore bien ! Et là, Valérie Lepla, vous avez frappé fort, vous avez recruté le meilleur du meilleur en commençant par Yves Guns, on l'a dit, vous avez attaqué le pistolet par le milieu en lui fournissant la substantifique moëlle de l'artisanat local : haché (oui, du haché porc et veau cru, mais non vous n'allez pas mourir du ténia constrictor !), américain à base de bonne viande rouge des Flandres de chez Hendrik Dierendonck, boudin blanc, Gouda jeune, bloempansch, crevettes épluchées main ou même juste beurre salé.

Celui qui n'a pas mordu dans un pistolet tout frais, garni d'américain-cressonnette en buvant une vraie gueuze de chez nous n'a qu'une connaissance très imparfaite du bonheur. Alors, si pour nombre d'entre-nous et surtout toi qui a moins de vingt ans et qui nous écoutes, ou plutôt qui nous supportes, assis à la place du passager tandis que ta mère t'emmène au hockey ou à l'académie en ce samedi matin, oui toi ! Si pour toi le pistolet ne veut plus dire grand-chose, si donc pour certains, le cordon ombilical s'est rompu entre notre estomac, notre cerveau imaginaire et ce miracle à deux bosses qu'est le pistolet, ce n'est pas grave, il revient et de bien belle manière et surtout il nous révèle encore une fois qu'il y a chez nous des hommes et des femmes qui n'ont pas fini de nous donner envie d'une fois bien manger !

C'est bel et bien tout ça, me direz-vous, mais quel rapport cela peut-il bien présenter avec le titre du billet ? Hein ?

Patience, j'y viens : après cet éloge d'un monument national (bien qu'il semble exister sous le nom de pain fendu dans le Berry) et cette diatribe contre l'invasion d'un mode d'alimentation à la française, était-il vraiment judicieux de faire référence dans la suite au cliché rédhibitoire et usé jusqu'à la corde de ce pauvre Marcel ?

Pire, dans l'annonce de l'émission, ils avaient commencé par là ! Pauvre Belgique...

Compagnon de nos dimanches, petite Madeleine de Proust, le pistolet résonne en chacun d’entre nous. Entre souvenirs d’enfance et moments d’extrêmes délices, sur la digue, pour le petit déjeuner, sucré, salé, au roastbeef, au pickels... à chacun sa manière de le déguster ! Un petit pâton devenu emblématique de l’art de vivre à la belge tant et si bien, qu’une pasionaria vient de se lancer dans une aventure étonnante: le retour au pistolet original ! Un lieu dédié au roi des pains et décliné à la manière belgo-belge ! Produits bien de chez nous pour l’agrémenter… ce samedi c’est une histoire savoureuse qui nous sera contée ! Autour du mythique rondelet : Valérie Lepla, initiatrice du concept " Pistolet Original " et Yves Guns, néo-boulanger de tradition !

 pistolet


15 décembre 2013

Un monde d'images

Moi qui depuis des années me confine dans le rôle et l'attitude du mari soumis, l'autre jour j'ai eu un mouvement insensé : j'ai relevé la tête un instant.

Oh, ce n'était pas dans un geste de défi ou de rébellion, je sais trop bien où est ma place, disons plutôt un réflexe ancien autant que malheureux. J'ai relevé la tête et c'est là que je l'ai aperçu.

Un vieux schnok qui prenait un air de plus en plus étonné au fur et à mesure que son attention semblait se concentrer sur moi. Comme il semblait me scruter à la recherche de je ne sais quel détail ou souvenir, j'ai fait de même à son égard. Ben, effectivement, sa tête me disait quelque chose à moi aussi.

Ce n'est que  quand j'ai repéré la tablette où foisonnaient brosses, flacons et tubes divers qui barrait sa poitrine que j'ai réalisé que ce vieillard n'était autre que mon image spéculaire.

Ça m'a fait un choc, j'ai eu du mal à retrouver dans ce vieux débris l'un ou l'autre trait correspondant à l'image qu'en interne j'avais conservée de moi-même. Mais il faut me rendre à l'évidence : même s'il me renvoie renversée cette image renversante, un miroir plan reste un témoin impartial. Ce schnock sénile, c'est bien moi.

Remarquez, j'aurais dû avoir la puce à l'oreille. Par trois fois déjà, ces derniers temps dans le tram, des personnes (dont une jolie maghrébine) ont voulu me céder leur place assise.

 trambondé


22 décembre 2013

On va finir par le savoir !

C'est marché de Noël au Bois du Cazier à Marcinelle. Mon épouse m'y a entraîné; elle voulait y rencontrer quelqu'un.

Autour de cet ancien charbonnage célèbre depuis qu'une catastrophe s'y est produite au temps déjà lointain de son exploitation, il n'y a pas une place de stationnement à dégoter. Aussi ai-je déposé ma moitié à l'entrée avec pour consigne de m'appeler dès qu'elle en aura terminé avec son amie.

À force de chercher un endroit où attendre son coup de fil, je finis par découvrir un immense parking complètement désert en face du cimetière local. Celui-ci est établi sur une butte qui domine le charbonnage : il se trouve à quelques centaines de mètres de ce qui fut son principal fournisseur.

Malgré mon goût des endroits reposants, je ne le visite pas : le soir tombe, il fait de plus en plus sombre et une petite promenade avec le chien m'a déjà permis de goûter le côté mordant du vent d'hiver qui balaie le sommet de cette colline. Et de toute manière, je sais que j'y trouverais le carré réservé aux victimes des catastrophes minières, je connais par cœur ce genre d'endroit, je suis né à quelques kilomètres, au beau milieu du "Pays Noir". Je reste donc dans la voiture, le téléphone à portée de main.

À la radio, Xavier Deutsch vante les qualités de la collection "La Pléiade". Dommage qu'il croie utile lui aussi à cette occasion de nous assurer qu'on n'est plus le même homme quand on a terminé la lecture de...   À la Recherche du Temps Perdu !

Enfonceur de portes ouvertes !

Évidemment qu'on est un autre homme, avec le temps qu'on y passe on est vachement plus vieux qu'avant de s'y être mis.

Dommage, avant je l'avais trouvé bien ce garçon qui prônait la circulation des livres (en les abandonnant dans des endroits publics accompagnés d'une petite note engageant le découvreur à les lire et à continuer la circulation) et déclarait qu'il n'aimait pas les auteurs qui croient utile d'expliquer aux lecteurs comment lire leur œuvre. Tandis que vous écrivez votre roman, disait-il, vous êtes le maître, vous en faites ce que vous voulez, mais dès que vous le faites éditer, il ne vous appartient plus, il devient la chose du lecteur qui en fait à son tour ce qu'il veut et l'interprète de la façon qui lui chante. Et si ça ne vous plaît pas, ben tenez-le pour vous votre bouquin !

Ouais, dommage, il était bien ce garçon avant de ramener sa madeleine...

madeleine1_3


27 décembre 2013

Rencontre

Je suis assis à contre sens du déplacement, sur ce siège de bout de rangée légèrement désaxé où vos pieds posent sur la rotule du tram articulé, ce qui fait que dans les virages, ils se déplacent indépendamment de vous.

Le véhicule stoppe, les portes s'ouvrent, elle monte à bord et s'installe face à moi (si l'on veut bien considérer que le fait d'être aux extrémités d'une ligne passant par le centre de rotation de l'articulation fait de nous des vis-à-vis).

Elle a la quarantaine rayonnante. Son manteau noir à la coupe classique et ses bottes de cuir de bonne facture détonnent un peu parmi les anoraks bariolés et les baskets aux lacets traînant au sol de ses voisins immédiats. Son visage  discrètement maquillé est encadré de cheveux bruns coupés au carré mais avec juste le brin de gonflant suffisant à souligner le charme de ses traits. Tout en elle respire l'élégance et la classe.

C'est alors qu'elle tire de son sac, bien dans la ligne du reste lui aussi, un livre qu'elle se met à lire. Le nom de l'auteur y figure en caractères démesurés, bien lisible malgré la distance :

 

levy

Personne n'est parfait...

 

(Et n'ajoutez pas "Ça fait peur !")


1 avril 2014

Plan Cul...

 

Je savais que ça vous plairait !   Mais commençons par le commencement :

Depuis des années, mon épouse participe à un atelier de peinture sur soie. Au début, elle le faisait sous la férule d'une prof ou monitrice ou animatrice, je ne sais trop comment la dénommer et de toute manière, ça n'a plus d'importance puisqu'elle a déclaré forfait.

Les dames de l'atelier (une fois j'y ai vu un mec, mais il n'a pas fait long feu) se sont donc constituées en atelier libre et elles se soutiennent mutuellement dans leur progression vers la maîtrise de leur art. Comme quelqu'un devait se charger des relations avec le centre culturel qui les héberge, elles ont choisi mon épouse pour cette mission.

C'est là que j'ai commencé à l'entendre se plaindre du peu d'informations transmises par le Conseil Culturel local et que j'ai commis une de ces innombrables erreurs qui fleurissent mon existence. Je lui ai dit "Ben si tu veux savoir ce qui s'y passe, pose ta candidature pour entrer dans ce machin."

Et elle y est entrée...

Elle venait d'introduire, comme disait l'autre, "le petit bout du petit ongle rose du petit doigt de sa petite main" dans l'engrenage graisseux qui mène dent par dent à la pente savonneuse du surengagement socio-culturel. (Je sais de quoi je parle, j'ai moi-même fini, au temps d'une splendeur révolue, secrétaire fédéral d'une des associations de boys scouts de Belgique). Car une fois dans la place, elle a été chargée par les animateurs des autres ateliers de les représenter au conseil d'administration du centre culturel où sa sociabilité et son solide sens pratique l'ont fait accéder au bureau de ce même conseil. Si bien qu'aujourd'hui (et la majorité des autres jours de la semaine) elle a des réunions d'une importance capitale pour une commune dont ni elle ni moi ne sommes d'ailleurs les habitants.

Et le plan cul...  dans tout ça me direz-vous. Patience, j'y viens !

Devant récupérer ma moitié à la fin d'une de ces innombrables réunions dont une des caractéristiques est de ne jamais se terminer dans les délais annoncés, je parcourais de mes pas  le hall d'entrée du centre culturel et de mes yeux la collection de prospectus qui s'y exhibent sur des étagères et présentoirs divers. Et c'est là que je l'ai vue :

Plan_cul

J'ai empoché un exemplaire de cette plaquette, persuadé qu'en l'étudiant bien au calme chez moi, j'y trouverais enfin, dans la soixante-treizième année d'une existence de rêve, la réponse à cette question qui me taraude, à savoir :

"Qu'est-ce donc, une bonne fois pour toute, que cette culture dont on me rebat les oreilles depuis ma plus tendre enfance ?"

Croyez-moi ou pas, le machin consacrait, ô joie, ô délices, un chapitre entier à cette définition !

Ou plutôt à ces définitions, car il était intitutlé "Quelles définitions pour le mot culture ?"

La lecture du titre avait déjà un peu réduit mon enthousiasme mais celle de la première ligne l'a complètement mis à plat. Je vous la livre en la scannant digitalisant numérisant (restons français ventrebleu !) pour vous montrer que je n'en remets pas une couche :

Plan_cul003

La suite nous plonge dans un jargon proche de celui qu'à la lecture du blog de Célestine j'imagine être celui des pédagocrates de l'Education Nationale Française.

Bref, c'était pas un bon plan et j'éviterai, pour ne pas offenser vos chastes oreilles, de vous dire où je l'ai eu !

 

Question subsidiaire concernant la plaquette :

Pouvez-vous imaginer dans quel cerveau tordu a pu naître l'idée d'utiliser la tronche hilare d'Ernest Borgnine pour souligner la multiculturalité marquée de ma région d'adoption ?


4 août 2014

Radio Star

La radio, me serait une source intarissable de billets si je notais toutes les idées qui me passent par la tête tandis que je l'écoute en conduisant. Mais voilà, si j'ai sur moi de quoi noter, faudrait que je m'arrête pour me saisir du calepin coincé dans la poche supérieure droite de ma saharienne, du porte-mine dont l'agrafe pince le rebord de la poche supérieure gauche, mais dont la pointe est malencontreusement emberlificotée dans les restes de la pochette de mon abonnement de la STIB, que j'ouvre le dit carnet fermé par un élastique récalcitrant et que je me souvienne après tout ce temps de la connerie qu'avait débitée le présentateur radio. Donc, je ne note pas et j'oublie, raison pour laquelle mon blog reste complètement sous-alimenté.

Il y en a pourtant une qui me revient, même si elle date de samedi et si depuis, bien d'autres idées m'ont traversé l'esprit et se sont perdues au fil du temps, vous savez : un clou chasse l'autre et toutes ces sortes de choses.

Un spécialiste pipoles/variétés me bassine les oreilles de la relation palpitante entre France Gall et Michel Berger.

Quoi, c'est pas frais ? Et 14-18, c'est nouveau peut-être ? Non mais ! De toute façon, c'est l'été, y a que des rediffusions, alors...

Bon, revenons à nos moutons : on s'en serait douté qu'ils auraient une relation, le Pays de Galles est rempli de bergers, je le sais, j'ai visité et me suis perdu dans les moors. Ce qui m'a fait tiquer dans tout ça, c'est quand le narrateur a déclaré qu'une thermodynamique s'est installée entre eux.

Thermodynamique, j'te jure ! Sait-il seulement ce que c'est ? D'habitude, ils parlent d'osmose sans déjà trop connaître les bases du phénomène, mais thermodynamique, putain ! (comme on dit dans la région de notre Célestine)

J'en ai fait de la thermodynamique et j'en frémis encore après plus de cinquante ans. Pour moi, c'est énergie et enthalpie, libres ou pas, entropie et irréversibilité, sources froides et chaudes (ouais, comme dans les stations thermales), compressions adiabatiques, machines thermiques et tout le toutim.

Néanmoins, pris d'un doute, je me suis précipité sur le TLFi pour en obtenir la définition en français : "Branche de la physique qui traite des échanges entre les diverses formes d'énergie, des états et des propriétés de la matière, des transformations d'état et des phénomènes de transport".

Ah, des phénomènes de transport quand même !

Ben rut alors, mettons que j'ai rien dit ! (en anglais shakespearien : much ado about nothing)

galles


15 août 2015

Fatalitas ! (comme eût dit Chéri-Bibi)

Ah oui, j'oublie toujours... vous êtes trop jeunes pour savoir qui est Chéri-Bibi !

Donc, Fatalitas !

Ça devait bien faire un an (à vue de nez) que mon épouse se plaignait de l'accumulation dans un coin de notre chambre non point de bouquins mais de matériel électrique, informatique et sonovisiophotographique hors d'usage que je devais conduire incessamment à la déchetterie.

Faut vous dire qu'à Bruxelles, c'est pas la campagne, pour une petite virée à la déchetterie, faut s'armer de patience (et de sa carte d'identité). Les files sont souvent interminables et ces salauds ont retiré de leur site la webcam qui permettait de les estimer avant de vous mettre en route.

Comme mon épouse venait de vidanger la friteuse, emplissant un ennième flacon d'huile usagée qu'il me fallait aller ajouter à ceux déjà accumulés au fond de mon emplacement dans le garage commun, j'ai empoigné la chose et mon courage à deux mains, j'ai chargé la voiture et j'y suis allé.

Chance, il n'y avait que quelques voitures devant moi et j'ai donc pu déposer (aidé d'un des aimables préposés au tri) dans les conteneurs ad hoc :

  • une quinzaine de litres d'huile de friture
  • une vingtaine de cartouches d'imprimantes diverses
  • quelques ampoules dites "économiques" (j'ai jamais dû en remplacer autant que depuis que j'utilise ces trucs prétendument long life)
  • un grille-pain dûment court-circuité par mon épouse avec la lame d'une spatule
  • une déchiqueteuse à documents victime d'un bourrage définitif
  • un fer à repasser cramé par l'usage intensif
  • une imprimante Epson
  • un scanner de même marque atteint comme sa consœur d'obsolescence programmée
  • deux casques stéréo férocement démolis par Louise
  • un pèse-personne mécanique qui me trouvait de plus en plus léger en dépit de mon embonpoint croissant
  • une chiée de câbles d'alimentation ou de raccordement divers dont deux SCART flambant neufs encore sous plastique
  • une poêle à frire qui avait dû être anti-adhésive dans un passé lointain
  • un lecteur de DVD... si je l'avais retrouvé (pourtant je suis sûr de l'avoir stocké quelque part !)

Je suis alors rentré chez moi (en m'égarant dans un détournement judicieusement organisé à cet effet par les travaux publics) baignant dans la plus béate satisfaction du devoir accompli.

Le soir même, tandis que l'orage gronde au dehors, la voisine du premier (celle-là même qui était venue la veille me demander pourquoi son GSM dont la batterie s'était échappée suite à une chute ne redémarrait pas tout seul après remontage) sonne à notre porte. Elle a un problème avec sa télé.

Une fois sur place, le diagnostic est vite posé : bien que le fils (qui a oublié ses lunettes chez lui ce qui l'empêche d'intervenir) grommelle dans la cuisine que c'est à cause de l'orage, je constate que le connecteur qui relie la télé au décodeur ne tient à celui-ci que par miracle et génère un contact et donc une image intermittents.

Descente rapide chez moi et remontée avec le câble SCART (le dernier en ma possession depuis le matin) reliant jusqu'alors mon vieux lecteur VHS à ma télé. Remplacement du câble : tout baigne !

J'ai maintenant un lecteur VHS qui attend ma prochaine visite à la déchetterie. J'avais hésité à l'ajouter au chargement le matin...

Fatalitas !

 

Scart-Cable


8 mars 2016

Étrange nouvelle

Hier, je me suis découvert retraité français !

Si, si ! C'était dans l'Écho du 7 mars :


Devient-on français quand on achète français? Pour le quotidien français "Les Echos", la réponse est oui, à en juger par la manchette publiée dans son édition du vendredi 26 février. "Le bon millésime des géants français", titre le journal, avant de citer les six groupes hexagonaux qui méritent, selon lui, un coup de chapeau pour leurs résultats 2015: Axa, Airbus Group, Safran, Saint-Gobain, PSA et… Solvay! Voilà notre géant de la chimie naturalisé français, sans doute parce qu’il a racheté le groupe Rhodia, ou parce que son action figure dans l’indice CAC 40 d’Euronext Paris.

 

Mais je m'en fous, j'habite déjà en Belgique !

 

solvay


24 septembre 2016

Bon, ça c'est fait

 

La tirette d'un des pantalons d'équitation d'une de mes petites-filles ayant eu une fin aussi brutale que déchirante, mon épouse m'envoie en acheter une autre chez Veritas.

Comme il me faut attendre encore quelques minutes l'ouverture de cette boutique, je fais un crochet par la librairie du centre commercial et j'achète (deux euros et cinq cents plus cher qu'en France, comble pour le bouquin d'une Belge acheté en Belgique) le dernier opus de La Folle.

J'y ai pensé par association d'idées : ce sera vite bouclé, comme une fermeture éclair : zip en 't es gebakke !

Voilà-t-y pas que la gamine fait dans la réécriture du conte maintenant (un peu comme Vegas dans celle de la Genèse). Elle a choisi comme victime le "Riquet à la houppe" du bon Monsieur Perrault.

Oui, "houlà.... houppe!", comme vous dites.

À ce propos, vous avez vu son petit air canaille sur la pochette du bouquin ? Je la verrais bien moi, comme hobby faire du hula hoop autour de son obi, à la plus japonaise des Belges. Si si, je la crois capable de tout, et plus encore.

Riquet001

 

Quoi ? Ce que je pense du bouquin ? J'avais promis ? Bon...

Gentillet, avec une amusante digression (étude statistique à l'appui) sur pourquoi les histoires d'amour doivent mal finir dans les romans, sous peine d'être dans le cas contraire envoyés au rayon "eau de rose" des bibliothèques de gares, et bien finir dans les contes s'ils veulent être portés au pinacle de la littérature.

De toute façon, quoi qu'elle fasse, je pardonne tout à cette enfant, d'autant qu'à l'ultime page de ce dernier ouvrage figure une phrase qui m'a immédiatement évoqué le dernier billet du blog de Célestine :

"Ils ne se dirent pas tout, non pas par vaine coquetterie, mais parce qu'ils étaient conscients de comporter chacun une part d'indicible."

C'est pas beau, ça ?


19 décembre 2016

C'est mon neveu qui a recommencé !

 

Dans un de ses billets que j'avais lu sans le commenter pour ne pas alourdir l'addition, mon neveu Joe se paie doucement la carafe de mon auteur favori.

Mais trop tard, le ver était de retour dans le fruit !

Aussi, c'est immédiatement à ce cher Marcel que j'ai pensé  en découvrant ce passage de Thomas Mann , hameçonné que je fus (comme on dit aujourd'hui) par les mots "de bonne heure" chers à l'individu en question :

"Il s'était pourtant de bonne heure rendu compte qu'il appartenait à une génération où était rare, non point le talent, mais le fonds de santé dont le talent a besoin pour s'épanouir."

Voilà qui explique bien des choses ! Manque d'épanouissement !

Remarquez, ça fait un moment que j'avais pressenti quelque chose de ce genre, je m'en étais d'ailleurs ouvert voici quelques années aux lecteurs du défi du samedi.

Comment ça, c'est moi le grand malade ?

Après tout, vous avez peut-être raison : voici quelques jours, mon épouse m'a emmené acheter son inmanquable sapin de Noël.

Elle a choisi un Nordmann qui a l'avantage de conserver très longtemps ses aiguilles, mais ne présente par contre pas l'odeur caractéristique des résineux.

Mais qu'à cela ne tienne : d'abord on l'installe dehors et ensuite je peux facilement compenser cette perte de senteur de sapin si j'en crois mon taux de créatinine.

 

sapin

 


31 décembre 2016

Eh bien, nous y (re)voilà !

 

Moi aussi ça m'énerve ! 

Enfin, surtout le côté bassement mercantile qui semble avoir pris le dessus sur tous les autres.

Parce qu'il y en a d'autres, un peu plus positifs et que l'on peut comprendre (même si l'on fait mine de s'en défendre).

Nous traînons nos misérables existences dans un monde cyclique, rythmé par les saisons et il est naturel de nous y référer ne fût-ce que pour mesurer le temps.

Bien sûr, nous pouvons nous contenter de constater le retour des choses sans nous sentir obligés de le fêter : c'est le clan de ceux qu'horripilent le côté festif obligatoire des anniversaires quels qu'ils soient.

Mais nous pouvons aussi voir ces événements comme une occasion de nous retrouver avec ceux qui nous sont proches, ce qui en soi est déjà une fête, non ? Alors, si l'une ou l'autre de ces occasions est assortie d'un zeste de tradition, où résiderait le mal ? Si le sapin ne m'est pas indispensable, il ne me dérange pas non plus.

À ce propos, la semaine dernière nous étions dans la maison de mon fils en Ardenne pour nous retrouver tous en famille. Ce que j'aime dans cette maison, c'est le contraste entre l'incomparable chaleur des poêles à bois et la fraîcheur des chambres non chauffées. Bon, il ne faisait pas glacial non plus, Agata, ma bru finement pétillante n'a même pas sorti les bouillottes.

C'était une réunion très réussie :

Louise et Emilie s'étaient chargées des amuse-gueules, vous aimez les religieuses à la crème de saumon et les macarons au foie gras vous ?

amuse gueules

Mon fils s'était occupé de la barbue, du pigeon et des vins. Il m'épate toujours, il est très doué pour la cuisine et bien qu'il ne disparaisse jamais très longtemps dans celle-ci, tout est toujours prêt dans les temps, cuisson parfaite et tout et tout (et je ne vous parle pas de sa cave).

Emilie, toujours elle, s'était chargée du dessert, c'est une vraie pro de la pâtisserie (que, comble, elle n'aime pas vraiment déguster) elle dit qu'en faire la détend.

P1000122

Bah, les fêtes, c'est pas si dramatique finalement...


Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>
Newsletter
30 abonnés
Publicité
Entre nous
Visiteurs
Depuis la création 202 858
Entre nous
Derniers commentaires
Archives
Publicité