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Entre nous
25 octobre 2012

Je dois avoir une tête de pigeon

Ce matin, tandis que je parcours les nouveautés bloguesques signalées à ma bienveillante attention par G**gle Reader, un bruit attire mon attention.

L'immanquable ouvrier polonais qui depuis hier creusait d'abord autour de puis sous notre terrasse à la recherche des restes des tuyaux d'évacuation emportés par un effondrement de terrain consécutif à une fuite ancienne dans le collecteur principal tambourine sur le vitrage de mon living du bout du manche de sa brosse (je m'arrête avant de décrire l'usage habituel de la brosse, faudrait pas me prendre pour Marcel, non plus).

Bob de guingois et large sourire aux lèvres, il me demande si "Moi pouvoir emprunter toi électricité parce que prise du hall problème fusible ou quoi..."

J'ai branché son allonge sur la réglette alimentant la MAP (Machine A Pain, qu'alliez-vous penser ?) sans m'inquiéter de la façon dont il allait me restituer les watts heures "empruntés".

Et ça m'a fait souvenir d'une autre aventure.

Au début de son immobilisation, mon épouse m'envoie rechercher des soies peintes chez la dame qui les fixe. En sortant de là, je croise sur mon chemin un gaillard qui me semble d'origine italienne et qui lance à l'épicier du coin lequel est lui d'origine maghrébine "Avec l'argent qu'ils dépensent pour ces papiers, on pourrait nourrir l'Afrique !" (C'était un peu avant les élections communales).

 Je me dis que celle-là, faudra que je vous la raconte et je m'arrête pour la noter (ben oui, je suis organisé, je trimballe partout un carnet que je n'utilise jamais). Mal m'en a pris, car profitant de cet instant, une dame, enceinte jusqu'aux dents, me hèle et me rejoint.

Elle me balance les yeux larmoyants et la voix assortie une histoire où elle sortirait de l'höpital Saint-Pierre voisin, son futur bébé serait malade et elle disposerait d'une ordonnance qu'elle ne peut faire exécuter faute de disposer des vingt-quatre euros nécessaires. Je lui réponds que je n'ai pas vingt-quatre euros sur moi. Si vous en aviez vingt, enchaîne-t-elle aussitôt, la pharmacienne me donnerait certainement le médicament.

Je n'ai que cinq euros lui dis-je en les lui extrayant de mon portefeuille. Elle les a pris en soupirant et nous nous sommes quittés.

Je vieillis, c'est dingue ! Je manque de réflexe ! Je venais de passer devant une pharmacie, j'aurais dû lui proposer d'y entrer et de payer avec ma carte de banque. J'aurais sans doute économisé cinq euros car la dame s'était bien gardée d'exhiber la fameuse ordonnance.

Ouais, je dois avoir une tête de pigeon !

Pigeon

Mais ça ne date pas d'aujourd'hui !


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21 octobre 2012

Stop ou encore...

À l'instar d'Adrienne, je me demande si je vais continuer le WEB.

Vous me direz, à l'instar de Joye cette fois, que pour ce qui concerne le présent blog ça ne fera pas une bien grosse différence. Comme vous êtes d'impénitents bavards, vous ajouterez que ce n'est pas avec ce genre de question que je vais être distingué pour l'originalité de mon propos, la grosse majorité des acteurs de la blogosphère se trouvant périodiquement en proie au même questionnement.

Il n'empêche que la question est sérieuse et que mes motivations sous-jacentes sont  d'un tout autre niveau que celles habituellement évoquées par les blogueurs tout-venant : l'usage intensif du trackball, de la souris et autres instruments de torture m'a filé une inflammation de l'articulation trapézo-métacarpienne (à la base du pouce pour ceux qui se désintéressent de la cartographie de leur propre organisme) et c'est vachtement douloureux même si l'évocation de ce genre de prétexte est de nature à faire naître sur votre visage un sourire condescendant.

De plus, depuis que mon épouse s'est fait opérer des deux pieds et porte des chaussures à la pointe de la mode "made in France" (si si, c'est écrit dessus, cliquez !), c'est moi qui promène le chien. Je sais que ce chien est une chienne, mais j'ai craint que vous alliez me faire une interprétation fallacieuse de la phrase précédent si je l'avais terminée par "chienne" et que vous alliez  dans la foulée (si j'ose dire vu son état) me suspecter de maltraiter ma moitié.

 

DSCN0407

 

Et ce chien, cette chienne donc, a la fâcheuse manie de se ruer sur tout ce qui bouge : chats, chiens, renards, pies, corneilles, merles et même feuilles mortes poussées par le vent. Ce qui m'oblige à bloquer son élan en poussant du pouce sur le bouton ad hoc de la laisse à dérouleur (ou enrouleur, ça dépend des circonstances). J'en viens même à me demander, depuis que l'animal a découvert que je n'étais pas rivé au bureau de l'ordinateur et qu'il lui suffit de venir geindre un petit moment à mes pieds pour avoir droit à la promenade, j'en viens à me demander donc, si ce n'est pas plutôt cet usage répété et inhabituel du pouce qui est à l'origine de mes douleurs...

Si bien que je reporte ma décision jusqu'au jour où, ma femme ayant retrouvé l'usage normal de ses pieds, je pourrai identifier avec plus de certitude l'origine du problème.


21 septembre 2012

Vous avez dit "Ruines" ?

Depuis mes dix ans, je n'avais plus mis les pieds dans le domaine de l'abbaye d'Aulne, celle dont vous parlait Adrienne ce matin.

J'avais le souvenir de pans de murs aussi gigantesques que menaçants, couverts de végétation grimpante, de lieux écrasants et mystérieux... Comme j'accompagnais des amis dans la région, j'ai voulu en avoir le cœur net et j'ai acheté un ticket (enfin, quatre).

Aulne001

C'est dingue comme les choses paraissent grandes quand on est petit. Le domaine qui m'avait semblé immense et dont j'étais sorti sur les genoux après l'avoir exploré dans tous ses recoins en compagnie de mes parents m'est apparu aujourd'hui plus modeste. Faut dire qu'à l'époque, on circulait librement à travers les ruines au risque de se prendre un moëllon sur la cafetière, alors qu'aujourd'hui, sécurité et avocats obligent, le parcours est strictement balisé et les endroits dangereux dûment clôturés.

Malgré tout, il y a quelques coins impressionnants. Les photos prises par Adrienne montrent, je m'en suis rendu compte, l'extrémité sud du transept et l'abside de l'église abatiale. Une petite vue dans la direction presque perpendiculaire ?

Aulne002

Le reste de l'église a quasiment disparu, sauf le portique d'entrée, ce devait déjà être un fameux bâtiment :

Aulne003

Allez, une petite vue satellite offerte par G**gle :

Aulne004

Vous voyez le bâtiment rectangulaire donnant sur la rue au nord de l'image ?  Non ? Mais cliquez sur l'image, non d'une pipe ! Ce sont les ruines de l'ancien réfectoire des moines. Le sous-sol est intact, c'est un restaurant. Nous y avons mangé de l'onglet à l'échalote. Photo ? (de la cave, pas de l'onglet enfin...)

Aulne005


30 août 2012

Addiction

J'imagine que depuis le temps, vous connaissez cette irrépressible attrait qu'exerce sur moi "La Folle" (Incidemment, ils lui consacrent une émission lundi sur la RTBF)

Aussi, dès ce 24 août me suis-je précipité dans la librairie du centre commercial.

Le dernier opus d'Amélie ne s'y trouvait pas.

Comme deux jours plus tard je devais passer à la FNAC à la recherche non du temps perdu mais des épisodes 2 et 3 du "Star Wars" de George Lucas, je n'ai pas fait le scandale qu'aurait pourtant bien mérité ce marchand de journaux se prenant pour un libraire (le pauvre n'y peut mais : il tient une officine de chaîne).

À la FNAC, je n'ai bien sûr pas trouvé les épisodes de Star Wars recherchés (j'ai dû les commander sur Amazon.fr) mais j'ai trouvé un appareil photo pour mon épouse confrontée, la pauvre, au problème de l'emploi par grand soleil des petits formats sans viseur.

J'y ai aussi, accessoirement, enfin mis la main sur le dernier roman de Nothomb (ce n'était pas difficile, il fallait en contourner une montagne pour traverser le magasin) :

Barbe bleue

Je n'ai pas pu lire ce chef d'œuvre en rentrant car j'ai dû me farcir (au format pdf) le mode d'emploi de l'appareil photo.

Le lendemain matin, il m'a fallu conduire les filles au manège, déposer ma femme chez son kiné puis tenter de trouver une deuxième batterie pour ce foutu Nikon P7100 (j'ai dû la commander, je l'aurai demain). Après dîner, je me suis tapé Woluwé pour dégoter des fèves des marais pour une recette qu' Emilie veut réaliser vendredi. Peu après mon retour, sms des filles signalant qu'elles avaient terminé au manège et que je pouvais aller les récupérer.

C'est quand je me suis assis au volant de ma voiture que le miracle s'est produit : lorsque j'ai tourné la clef de contact pour démarrer le moteur, il y a eu une sorte de "boum !" et mon tableau de bord s'est transformé en guirlande de Noël clignotante.

J'ai donc appelé Touring Secours pour remplacer la batterie qui m'avait fidèlement servi pendant six ans et c'est en attendant, assis sur le muret du parking, l'arrivée de leur patrouilleur que j'ai pu lire "Barbe bleue".

Je l'ai lu in extenso car et Amélie et Touring Secours se sont montrés dignes de leur réputation : l'une pour la brièveté de ses ouvrages, l'autre pour la longueur de ses temps d'attente.

Il est pas bien fait le meilleur des mondes ?


24 août 2012

Tapis !

Il y a une semaine, je me trouvais au balcon de l'hôtel de ville. La hauteur de celui-ci ne permettait pas de cadrer d'un seul coup le tapis de fleurs ornant la grand'place. J'ai donc, après avoir emprunté mon appareil digital à ma petite-fille qui avait comme à l'accoutumée égaré le sien, pris une série de vues dans l'intention de les assembler pour vous faire voir la chose.

L'ennui avec ces programmes permettant de générer une vue panoramique à partir de photos successives se recouvrant partiellement, c'est qu'ils sont conçus pour assembler des photos prises de face et qu'ils s'esquintent à maintenir les verticales bien verticales sur l'ensemble de la figure, pas les horizontales photographiées en vue plongeante. d'où le résultat que voici :

Tapis1

En parcourant le Net et en fouillant à fond les possibilités des programmes découverts, j'en ai déniché un qui permet d'appliquer à l'image finale une série de projections dont il vous faut choisir la plus appropriée à votre dessein. Si bien qu'en utilisant la "projection de Mercator inverse", j'ai obtenu une vue un peu plus représentative du tapis... au détriment de la linéarité des façades, bien sûr !

Tapis 2

De toute façon, ce n'était pas trop réussi cette année, les motifs africains utilisés étaient un peu trop disparates et les fleurs déjà  un brin fanées après trois jours de soleil de plomb lequel n'arrangeait rien à la violence du contraste entre les zones de soleil et d'ombre (et quand on connaît la pauvre dynamique des détecteurs numériques...)

Allez, ce sera peut-être mieux dans deux ans (si je peux y aller, bien sûr).


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10 juin 2012

Tiens qui voilà !

Hier, mon épouse a subitement trouvé qu'il était temps de rendre visite à nos parents dans leurs cimetières respectifs. Nous le faisons chaque année à cette époque à l'occasion des fêtes des Mères et des Pères.

Chaque année également, le déroulement est assez similaire : nous passons chez un fleuriste, nous nous rendons ensuite au cimetière où sont enterrés les parents de Françoise puis à celui où reposent les miens.

Invariablement, ces étapes franchies, il est midi et, comme nous nous trouvons à Biercée, patelin d'origine de la distillerie qui produit la célèbre Eau de Villée, nous lui rendons une petite visite également.

Il faut préciser que si, initialement, elle se trouvait juste en face de la maison de mes parents, elle a, depuis plusieurs années, déménagé dans le patelin voisin, Ragnies, dans la ferme de la Cour, un splendide ensemble médiéval qui dépendait de l'abbaye de Lobbes et où la justice était rendue, d'où son nom. Profitant de la place disponible dans ce nouvel environnement, ils y ont aménagé un espace dénommé "La grange des Belges" une sorte de brasserie dans un décor majestueux où l'on ne sert que des produits... belges.

Nous y avons donc pris une légère collation, puis en quittant l'endroit, nous nous sommes mis à la recherche d'un endroit où promener le chien. La Thudinie regorge d'endroits sympathiques. Nous n'avons donc eu aucune difficulté à dégoter un petit chemin qui, à défaut de sentir la noisette, longeait une rivière.

À un moment, ce chemin passe sous un pont de chemin de fer et, chose étonnante, un escalier muni d'une rampe métallique d'un vert assez criard part à l'assaut de l'antique construction. Je l'ai escaladé pour essayer de comprendre la raison de l'existence de ce détail incongru en pleine nature et j'ai débouché sur un ravel.

C'est sur cet escalier que je l'ai aperçu.

Ce qui m'a valu après les avoir descendues, de me refarcir la montée des marches armé de l'appareil photo de mon épouse, laquelle m'attendait le long de la rivière en compagnie du chien qui pleurait comme un veau parce que j'avais disparu.

C'est ici que vous intervenez pour vous écrier :  "Mais est-ce qu'il va nous dire ce qu'il avait aperçu au lieu de nous bassiner avec son chien ?"

Vous pensez bien que si ce n'était pas exceptionnel, je ne vous en aurais rien dit. Cela faisait des années et des années que je n'en avait plus vu. Pourtant, Dieu sait s'il fut une époque où on ne pouvait pas les rater !

Une baloûche !

Les Bruxellois disent "Ne Prinkier"

Et vous ?

Hanneton


 

6 juin 2012

Révélation

Mais non,  rassurez-vous, l'archange Gabriel n'est pas venu me susurrer à l'oreille une quatrième version du Livre. La révélation en question, bien plus terre à terre m'est venue de mon épouse.

Depuis que nous avons réservé à une petite dame de l'Agence Locale pour l'Emploi le travail de repassage, cela faisait des années que je n'avais plus repassé ne fût-ce qu'un mouchoir.

Repasser, ce n'est pas chinois, même si dans tous les albums de Lucky Luke ce sont précisément des Chinois qui tiennent les blanchisseries.

Dans l'urgence du retour de vacances et suite à un rhume contracté par mon épouse et moi-même par 37 degrés à l'ombre, je me suis mis à repasser lundi soir les innombrables mouchoirs sortis de la lessiveuse.

Comme je l'ai dit, ce n'est pas chinois et pourtant...

Lorsque vous avez (plus ou moins précisément) rendu sa forme initiale à votre mouchoir étalé devant vous face contre la table de repassage, vous le pliez en deux.

Jusque là, rien de bien terrible, il n'y a pas de décision particulière à prendre.

Pour l'étape suivante, c'est autre chose!

Appelons c la longueur du côté du mouchoir. Vous avez devant vous un rectangle ayant pour longueur c  et pour largeur c/2.

Vous pouvez, en le repliant parallèlement au premier pli, le transformer en un rectangle de longueur c et de largeur c/4.  Mais vous pouvez aussi, en le pliant perpendiculairement au pli initial, obtenir un carré ayant pour côté c/2.

Vous me suivez ?

C'est cette dernière méthode que j'ai toujours utilisée durant les années où l'ALE n'existait pas. C'est aussi au moment où j'utilisais lundi cette façon de faire que mon épouse est entrée dans la chambre et s'est écriée : "Mais tu plies les mouchoirs en carré !"

Et de m'expliquer que ce comportement s'oppose gravement à l'orthodoxie repassière qui veut que l'on plie d'abord deux fois dans le même sens avant d'exécuter ensuite deux pliages successifs dans le sens perpendiculaire. Mon épouse est régente ménagère de formation et l'orthodoxie repassière, ça la connaît !

Comme je lui faisais remarquer que le résultat final est quand même un tas de tissu carré ayant pour côté le quart du côté du mouchoir, elle me rit au nez en m'expliquant qu'en procédant de la manière traditionnelle, lorsque l'on saisit délicatement le mouchoir par un de ses coins il se déplie complètement sous l'effet de son propre poids tandis que celui plié selon ma méthode débile ne se dépliera qu'en le secouant sauvagement, ce qui nuit grandement à l'élégance du geste.

Sidéré, je fus !

Mais comment alors ne s'est-elle aperçue de rien durant ces années où ma pratique hérétique ne lui a pas permis de déployer avec toute la grâce requise ses petits carrés de batiste ?

Mouchoirs


18 mars 2012

Sacré Marcel !

Vous connaissez sans doute mon infinie tendresse (enrobée du respect indispensable comme une poire Belle Hélène de chocolat) pour Proust.

Si vous deviez toutefois éprouver le besoin de vous en convaincre, je vous recommande la lecture de ma dernière contribution aux défis du samedi. (Quoi, "fils de pub" ?)

Comme je ne puis me défendre d'une pointe de masochisme, je continue, fourmi obstinée, l'exploration laborieuse du monde tarabiscoté du Grand Auteur Français.

Ma sainte mère m'avait bien dit que le travail était toujours récompensé, ce qui était déjà bien difficile à croire, et que même, il portait en soi sa récompense, ce qui l'était encore plus. Et pourtant...

Progressant au long des sinueux développements et circonvolutions diverses de l'oeuvre monumentale avec au coeur l'essoufflement que doit ressentir un jogger du dimanche qui se serait fourvoyé dans l'exploration des Grandes Jorasses, je tombe (dangereux ça, surtout dans les Grandes Jorasses pour un jogger non encordé) sur un passage où l'auteur approuve chaudement Madame de Villeparisis laquelle, je cite (de toute façon, je n'aurais pas pu l'inventer) :

" ... jugeait sévèrement ces écrivains, précisement parce qu’ils avaient manqué de cette modestie, de cet effacement de soi, de cet art sobre qui se contente d’un seul trait juste et n’appuie pas, qui fuit plus que tout le ridicule de la grandiloquence, de cet à-propos, de ces qualités de modération de jugement et de simplicité, auxquelles on lui avait appris qu’atteint la vraie valeur ;"


Comme il a bien l'honneur de vous le dire lui-même et sans sourire !

Quel pince-sans-rire, ce bon Marcel !

Je crois que je vais continuer un peu...

Proust3


 

16 mars 2012

Basta pasta !

Nous étions invités ce midi dans un petit resto italien de la périphérie flamande de Bruxelles.

Dans la salle,  on n'entend parler que le français et l'anglais (ou l'américain ? Faudra que je consulte Joye), à l'exception d'une dame qui parle néerlandais avec ses trois petits-enfants mais français avec le patron.

La carte, elle, est rédigée exclusivement en italien. Si utiliser pour la carte la langue du pays d'origine de la cuisine est une astuce pour ne pas la traduire en néerlandais, j'espère que la pratique ne va pas s'étendre au restaurant chinois voisin !

L'endroit est assez exigu, si bien que pour pouvoir accéder à son siège, un nouvel arrivant doit demander à mon épouse de bien vouloir se lever. Il le fait en néerlandais, langue qu'elle n'entend guère, mais la disposition des lieux rend toute traduction inutile : elle avait déjà dû le faire pour laisser sortir le client précédent. Le brave homme s'installe donc derrière moi et entame avec son vis-à-vis une conversation... en français bien évidemment.

Passons sur cet intermède linguistique.

La faible distance qui nous sépare me permet de ne rien perdre de la conversation de nos nouveaux voisins et leur permet, à eux, de contempler à loisir ce qui se trouve dans nos assiettes. Le plus âgé des deux est fort intéressé par le contenu de la mienne et je me charge de répondre à la question qu'il posait à son compagnon en lui signalant que je mange des "linguine alle vongole". Il s'enquiert ensuite de savoir ce que peuvent bien être des "penne", ce que nous lui faisons voir dans l'assiette de notre amie.

Une fois qu'ils ont fixé leur choix et l'ont communiqué au patron, le plus âgé des deux se met à détailler pour son compagnon les étapes de son dernier voyage : Palerme, Syracuse, Agrigente...

Le mec a fait le tour de la Sicile sans rencontrer la moindre penne,  dis donc ! Je suppose qu'en bon Belge il n'a boulotté que des moules frites...

MouleFrites


 

13 mars 2012

Va à la mer...

de du Nord !

Hier, Louise est partie pour une semaine en classe de mer au Coq (De Haan pour les néerlandophones). Cet événement aère un peu notre emploi du temps : pas besoin d'être rentrés à 15 heures le lundi et le jeudi pour son retour de l'école, pas besoin de la pêcher à la sortie de son atelier construction le mardi à 17 heures ni à celle de son atelier théâtre le vendredi à 16. Bon, le jeudi, il faut encore conduire sa soeur à l'école de cirque et le mercredi aller la chercher chez elle pour la faire déjeuner, travailler un peu, la conduire au manège etc.

L'horaire de ce lundi s'étant comme je viens de vous le dire retrouvé libéré (après avoir assisté au départ du car), mon épouse en a profité pour réaliser un de ses rêves : montrer la mer au chien !

Faut dire que la bestiole a déjà sept mois et demi et n'a toujours pas vu la mer ce qui, vous en conviendrez aisément, est tout bonnement scandaleux !

Dans notre petit pays à Adrienne, Anémone, Coumarine, Lorraine, Pivoine, Tilleul et moi (si j'ai oublié quelqu'un, faites-moi signe), quand il faut se rendre à la côte, on n'a guère à se poser de question : il n'y en a qu'une d'une soixantaine de kilomètres, bétonnée quasiment d'un bout à l'autre sauf aux deux extrémités constituées en réserves naturelles : le Westhoek et le Zwin. C'est la côte de la Mer du Nord qui se situe à l'ouest du pays (je sais, je vous l'ai déjà faite celle-là ;o).

Nous nous sommes donc rendus à Nieuport (en réalité Nieuwpoort, ça aussi je vous l'ai déjà dit).

Passé Gand (Gent) le ciel s'est dégagé et nous avons eu droit à un soleil resplendissant.

Si en été, à cause de la foule la plage est interdite aux chiens, en hiver elle leur est ouverte. Nous avons donc emmené Câline au bord de l'eau. Nous savons maintenant que la bête a peur du ressac. Comment avons-nous pu vivre plus de sept mois dans l'ignorance de cette information capitale ! Pour le reste, nous avons pu constater que sur le sable découvert par la marée basse, elle galope aussi follement que sur la pelouse du parc des Trois Fontaines. Sauf que la plage se trouve à cent-vingt kilomètres de chez nous et la pelouse à deux.

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L'appétit aiguisé par cette sortie au grand air et par la bière que nous avons dû prendre en apéro au Kraaienest, mon épouse ayant eu à satisfaire un petit besoin urgent, nous nous sommes mis en quête d'un endroit où déjeuner. Mis en quête, c'est façon de parler, nous avions garé notre voiture à quelques encâblures du "Boticelli" une sorte de brasserie, trattoria, oenothèque locale que nous avions déjà fréquentée voici quelques années. On y sert une cuisine italienne vraiment italienne, des vins irréprochables, le tout à des prix relevant du commerce à main armée (mais bon, c'est la côte, n'est-ce pas, faut bien flinguer le touriste, il n'est pas obligé de venir non plus).

Nous étions un peu inquiets, car nous n'avions jamais emmené le chien au resto (elle en aura vu des choses pour cette journée, la bête). Je l'ai donc accroché au moyen d'une laisse courte à l'armature de ma chaise et, contrairement à mes craintes, elle ne s'est pas agitée et ne s'est pas mise à geindre. Tout se déroulait donc pour le mieux sauf qu'au moment où le délicieux accessoire de comptoir monté sur talons aiguilles est venu nous déposer l'addition (qui n'avait jamais aussi bien mérité son surnom de "douloureuse"), cette charmante personne a poussé un cri d'horreur ou au moins de stupeur. La chienne,  chose que dans mes rêves les plus fous je n'aurais même pas osé imaginer, lui avait lêché le pied ! Faudra que je pense à faire chien dans une prochaine existence...

En sortant du resto, stupéfaction : le soleil avait disparu et une sorte de brume de mer avait envahi le paysage. Nous sommes malgré tout retournés sur la plage pour constater un détail amusant : la côte flamande est une sorte de digue protégeant les terres intérieures dont une grande partie sont des polders, des étendues se situant sous le niveau de la mer. Pour éviter d'avoir à émigrer en Wallonie suite à la montée du niveau des océans, les braves Flamands ont entrepris de renforcer et rehausser la digue de mer :

P1060339

Si bien que cet escalier qui autrefois menait à la plage fait aujourd'hui figure de plongée vers les enfers et qu'accessoirement, les promeneurs du front de mer doivent escalader une dune artificielle pour apercevoir la mer. Et je ne vous parle pas des pauvres mecs qui ont acheté cher et vilain un rez-de-chaussée avec vue sur mer ! On va peut-être leur installer un périscope... ou une webcam ?


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