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Entre nous
16 novembre 2010

Contraste

Dimanche, Louise rentre de Wissant (un patelin entre les Caps Blanc et Gris Nez). Elle y avait été invitée par les parents d'une de ses condisciples.

Elle nous passe un coup de fil éploré : elle a égaré son i-pod. Pourtant elle est certaine qu'elle l'avait encore lors du trajet du retour.

Que répondre ? Que cela n'a rien d'étonnant vu le peu de soin qu'elle prend des choses, que si elle l'avait encore dans la voiture (que son propriétaire a fouillée en vain à la recherche de l'instrument), elle a dû le laisser tomber en débarquant, qu'elle aille voir dans la rue s'il ne se trouve pas sur le trottoir.

Bien sûr, elle y est déjà allée et n'a rien trouvé.

Le lendemain en arrivant chez elle, comme j'avais fait graver son nom et son adresse sur le boîtier, je jette un œil dans la boîte aux lettres : l'i-pod s'y trouve au milieu du courrier. Quelqu'un l'aura trouvé, ramassé pour finalement découvrir la gravure et ramener le petit machin électronique à l'adresse indiquée.

ipod

Quel quartier sympathique, me direz-vous. Il y a encore des gens honnêtes.

Et comment donc : ce même lundi, entre cinq et six heures du matin (soit entre la promenade du chien et le départ au travail de mon beau-fils) un (ou des) abruti(s) a (ou ont) bouté le feu aux deux voitures qui stationnaient dans les emplacements de parking (excusez le Belge que je suis de ne pas dire "stationnement" ou mieux "parcage") réservés aux handicapés. L'incendie n'a bien sûr pas manqué de se communiquer aux voitures voisines. Bilan cinq véhicules totalement ou partiellement "cramés".

Je me perds en conjectures. N'ayant pas vu les voitures immédiatement évacuées par la police et les pompiers. Je ne puis dire s'il s'agit :

  • d'un handicapé qui s'est vengé de mecs occupant indûment les espaces à lui réservés,
  • de mecs qui en veulent personnellement aux handicapés
  • d'un bête pyromane
  • d'une vendetta pour raisons privées ou intercommunautaires

Car il semble que le conducteur d'une des voitures arborant l'autocollant "handicapé" (ce qui ne prouve pas grand-chose avec les moyens d'impressions actuels) vienne d'Albanie. Et à cette occasion une anecdote m'est revenue en mémoire.

Il y a bien des années de cela, une copine de notre fils trouve un petit boulot comme serveuse dans un bistrot de Schaerbeek (pour la prononciation, voir Papistache).

Après quelques jours, le patron, un Albanais, ouvre un des tiroirs du comptoir, découvrant un pistolet automatique et lui dit : "Si quelqu'un vient et demande le colonel, tu prends le pistolet et tu lui tires dessus".

Elle a "changé de laiterie", comme on disait au temps lointain où je sortais encore avec mes collègues.


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10 novembre 2010

Cranach

Contrairement à Adrienne, friande de musées et d'expositions, je suis un béotien. Je ne pratique ce genre d'endroits que contraint et contrit.

Aussi mon épouse (qui elle, bien entendu, adore ça) a-t-elle été bien étonnée lorsque je lui ai déclaré la semaine dernière : "Mercredi, nous irons au Bozar voir l'expo consacrée à Lucas Cranach". (Bozar, c'est le nouveau nom du Palais des Beaux-Arts choisi suite à une des innombrables querelles linguistiques inhérentes à mon délicieux pays, mais ça c'est une autre histoire dépassant l'entendement du Français moyen.)

À peine débarqués au fameux Palais (œuvre de Victor Horta), ça a démarré sur les chapeaux de roues : comme il faisait potable, je portais un blouson de daim que le préposé au vestiaire, prétextant des problèmes d'hygrométrie, m'a obligé à déposer et, par la même occasion, à vider de son contenu que j'ai bien eu du mal à caser dans les poches de mon pantalon. D'accord, je n'avais pas vraiment besoin de deux stylos à bille, d'un porte-mine, de mon GSM, de ma carte d'entrée au jardin botanique, de la batterie de rechange de mon appareil photo... mais j'emporte ce que je veux quand même ! Non, mais...

J'ai donc pu pester pendant toute la visite contre cette incroyable discrimination vis à vis des blousons puisque tous les mecs à costard que j'ai croisés avaient, eux, classe oblige, été autorisés à conserver leur veste. Et je ne vous parle même pas de la demi-douzaine de rombières emmitouflées dans leur manteau malgré le fameux "vestiaire obligatoire pour raison de préservation des œuvres exposées".

Je me les suis donc gelées en parcourant l'exposition puisque, pour les mêmes raisons de préservation etc etc, la température intérieure était à peu de chose près la même que celle du dehors.

cranach_venusJe ne parviens toujours pas à comprendre ce qui a pu me pousser à prendre cette décision irréfléchie. Ce ne serait quand même pas le vague souvenir de l'image de cette nana à poil portant crânement de guingois un grand chapeau que ne renierait pas la reine Fabiola ?!

li_vreQu'est-ce qu'un petit-fils de la mère Flandre, berceau des Bosch, van der Weyden, Brueghel(s), Van Eyck, Metsys, van Dijck, Rubens... peut bien avoir à faire d'un étranger qui s'il sait peindre un œil, éprouve bien du mal à en faire un deuxième qui semble vraiment appartenir au même visage (même mon épouse qui se montre pourtant compréhensive envers le artistes, l'a remarqué). On comprend qu'il soit venu prendre des leçons chez les Flamands. D'autant que côté gravure, voyant leurs œuvres exposées côte à côte, je préfère le style plus incisif d'Albrecht Dürer, un de mes peintres favoris depuis le temps lointain où j'ai, médusé, découvert son lièvre.

La semaine dernière, c'était aussi le moment où il avait fallu pétitionner grave pour tenter d'éviter la lapidation à une petite dame, arguant avec la clairvoyance bonhomme du brave Georges "Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière..." et me faisant dans ma candeur naïve, maudire l'Islam et l'Iran. Et qu'est-ce que ceci a à voir avec cela, me direz-vous, déroutés... J'y viens :

Dans cette expo, je tombe sur trois représentations de "Jésus et la femme adultère". Tableaux dans lesquels des Juifs serrent dans leurs mains des pierres dont l'adaptation parfaite à leur paume suggère une sélection préalable soignée, me rappelant paradoxalement le criblage du charbon au temps de ma jeunesse.

La lapidation se trouverait donc être une sorte de coutume des peuples sémites.

Sémites. Paf ! Le mot de trop ! Le MRAX risque de me tomber dessus, même s'il pourrait d'abord examiner sa propre appellation. Sérieusement, comment peut-on se poser en pourfendeur des discriminations et s'intituler mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie ?

Qu'est-ce que c'est que cette discrimination ? Pourquoi faut-il distinguer l'antisémitisme de la xénophobie ? Les sémites nous seraient-ils (comme les cochons d'animal farm, comparaison malheureuse en la circonstance j'en conviens)  plus étrangers que les autres ?  Qu'est-ce que c'est que ce traitement de faveur (si j'ose dire) ? On croit rêver !


1 novembre 2010

Dernier virage

Vendredi, mon épouse m'avait emmené faire la tournée des cimetières. Elle avait choisi ce jour-là parce que la météo avait prédit qu'il serait le seul potable en cette fin de semaine. Et effectivement, il faisait beau.

Je ne sais si c'est l'ambiance de ces endroits ou l'une ou l'autre parole échangées entre ma femme et sa cousine lors du déjeuner (essayez donc de remonter le fil de vos pensées pour tenter d'établir l'origine profonde de la dernière qui vous assaille) mais je me suis soudain retrouvé à me demander si cette voiture qui nous transportait d'un site funéraire à un autre n'allait pas être la dernière que j'achèterais.

C'est que je viens d'entrer dans ma septantième année (façon astucieuse d'éviter de dire que je viens de fêter mon soixante-neuvième anniversaire et d'encaisser les fines allusions concomitantes) et qu'il n'est pas certain que je disposerai encore très longtemps des aptitudes nécessaires à la conduite d'un véhicule.

Depuis notre mariage, nous en sommes à notre treizième voiture. L'actuelle vient d'avoir quatre ans et n'a encore parcouru que quatre-vingt mille kilomètres, soit vingt mille kilomètres par an, ce qui est peu par rapport à ce qu'avalait (en voiture, bien sûr) mon épouse au temps où elle sillonnait toute la partie francophone de la Belgique pour aider les aveugles tardifs à s'adapter à leur environnement quotidien.

Étonnant, me direz-vous, d'utiliser des voitures pour jalonner le cours de vos existences. Mais que voulez-vous, on a les repères qu'on peut. Si j'avais choisi nos chats, d'abord nous n'en avons pas toujours eu, ensuite nous en avons souvent eu plusieurs en même temps et enfin, ils vivent largement plus de dix ans. Tandis que treize voitures en quarante-six ans, ça fait des tranches de trois ans et demi. C'est un peu plus précis comme découpage.

Bien sûr, ce n'est que statistique, la R5 avec laquelle mon épouse a tenté de renverser un autobus a duré moins longtemps que les autres.

Moi, quand j'ai mis un des breaks 18 sur le toit (je parle de son propre toit, pas du toit d'un immeuble quelconque dont j'aurais escaladé la façade grâce à mon style de conduite habituel), j'ai attendu pour le faire qu'il ait atteint l'âge moyen de nos bagnoles, ça fait plus ordonné.

Parallèlement à cette interrogation fortuite, ma petite machine mentale tentait d'établir un bilan de cette existence déjà bien avancée (j'adore ce mot et son parfum de fraîcheur douteuse). La balance oscillait dangereusement au fil des éléments pris en compte, mais est-il bien utile de vous gonfler avec ça ?

J'ai employé ce dernier verbe pour rester dans l'ambiance voiture, bien sûr !

sunbeam  ...............  58551660_1_


19 octobre 2010

Tout ça c'est la faute au bandit corse...

Vous connaissez tous les histoires belges. Mais connaissez-vous l'histoire belge ? Eh bien, elle aussi veut que l'on se frite !

Je ne vais pas remonter jusqu'au déluge, ni même jusqu'à la révolution brabançonne (encore que ce serait intéressant), je ne vais remonter que jusqu'au grand coupable de la bisbrouille linguistique nationale : Napoleone di Buonaparte.

Dans les territoires conquis par la France à l'issue de la révolution, les populations Flamandes et Wallonnes parlent des dialectes locaux. La bourgeoisie et la noblesse parlent le langage du souverain du moment. Elles sont bien entraînées : quand nous ne sommes pas espagnols, nous sommes autrichiens et quand nous ne sommes pas autrichiens, nous sommes français (sauf les Liégeois qui sont allemands).

Le premier-consul, puis l'empereur vont s'attacher à franciser les départements belges par des méthodes variées et imaginatives, supposant qu'une langue unique aidera à l'unification du pays. Cette action s'adresse bien évidemment par priorité aux classes dirigeantes et à la bourgeoisie industrielle naissante.

Si bien qu'à la chute de l'empire, lorsque les alliés vont constituer le royaume des Pays-Bas, ils vont associer aux provinces néerlandophones et protestantes du nord les provinces du sud catholiques et dont la classe dirigeante est francophone.

Le nouveau monarque, Guillaume premier d'Orange va mettre en œuvre la même politique linguistique que Napoléon : accès des postes directeurs de l'état, des administrations et de l'armée aux seuls néerlandophones. Ce qui, en plus des questions religieuses, ne manquera pas d'indisposer les Belges et va mener à la révolution de 1830.

Le nouvel état va donc se constituer en réaction à cette suprématie néerlandaise et se doter d'une constitution et d'une administration uniquement francophones.  La constitution belge ne se verra dotée d'une version officielle en langue néerlandaise qu'en... 1967 !

Le mouvement flamand va naître de cette domination exclusive du français sur l'état belge (le néerlandais ne sera reconnu comme ayant la même valeur juridique que le français qu'en 1898), mouvement qui va obtenir en 1921 que le néerlandais devienne la langue officielle (dans l'administration, la justice et l'enseignement) de la partie flamande du pays.

Mais pendant très longtemps (et sans doute encore un brin aujourd'hui) le néerlandais sera snobé par les francophones, comme étant une langue de faible importance internationale et de peu de valeur culturelle.

Ce qui accentue aujourd'hui la division des deux communautés, c'est que si la Wallonie a été dès le début de la Belgique le moteur économique de l'état, grâce à son industrie lourde, la tendance s'est inversée aux alentours des années soixante et les Flamands, après avoir bénéficié de la solidarité nationale pendant cent-trente ans commencent à trouver saumâtre de "subsidier" les Wallons (chômeurs et fainéants) depuis cinquante ans.

La Flandre, pour prendre une comparaison italienne, est devenue une espèce de "Ligue du nord" qui voudrait réserver sa richesse à son usage exclusif, tout en refusant de lâcher Bruxelles (où, bien qu'étant très largement minoritaires, les Flamands bénéficient d'une minorité de blocage garantie) qui leur rapporte beaucoup plus qu'elle ne leur coûte, l'hinterland de cette ville s'étendant largement sur le territoire flamand.

Je crois utile de spécifier que ce sont les Wallons qui ont refusé, lorsqu'il eût encore été intelligent de le faire, d'ériger la Belgique en état simplement (pour ne pas dire "bêtement") bilingue. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, n'est-ce pas ?

On n'est pas sortis de l'auberge (espagnole) !

Querelle


13 octobre 2010

Leuven

Samedi, nous étions conviés à une "petite fête" chez mon ex-chef. Elle et son mari (une sommité dans le domaine des implants cochléaires) fêtaient leur centenaire cumulatif  : ils ont tous deux cinquante ans. Ils ont une maison dans la périphérie de Louvain et avaient pour l'occasion fait couvrir leur terrasse par une tente (ou un chapiteau, c'est comme vous voulez), nous étions une bonne cinquantaine de convives.

Au menu : mouton à la broche ou buffet végétarien (ou combinaison des deux). Une petite formation musicale, plutôt jazzy, agrémentait la soirée.

Les invitations spécifiant "à partir de dix-huit heures" mais pas à partir de quand il serait trop tard, nous y sommes allés pour le début ou presque.

À l'exception de nous et de quelques collègues actuels de Greta (c'est le prénom de cette délicieuse petite Flamande que j'ai eu le bonheur de côtoyer pendant vingt ans), toute l'assistance était flamande. Si bien que lorsque nous sommes débarqués et pendant près d'une heure, nous étions les seuls francophones présents.

Comme Greta recevait ses invités au fur et à mesure de leur arrivée, nous sommes restés seuls dans notre coin... juste le temps que sa sœur et son époux nous repèrent et viennent nous faire la conversation en français tout en dégustant un petit vin blanc du Hageland d'excellente qualité.

Durant toute la soirée, toutes les personnes que nous avons croisées se sont adressées à nous dans notre langue, comme si dans ce pays, les problèmes communautaires étaient réservés à la seule classe politique. Vous me direz : "Louvain, ce n'est pas la Flandre, c'est le Brabant !". Et vous aurez raison, avant d'être supplantée par Bruxelles, Louvain était la capitale du duché de Brabant et c'est donc là que le mythique roi Gambrinus, bien connu des buveurs de bière, avait sa cour. Il n'était pas plus roi que moi, puisqu'il s'agissait en réalité de Jean premier, duc de Brabant. Mais je m'égare...

Revenons au mouton. Il y a quand même quelque chose que le Wallon empreint de mauvaise foi que je fus est forcé de constater : toute la famille de mon père était flamande et j'ai quelques amis flamands. Que tous ces gens viennent chez nous ou que nous nous rendions chez eux, on parle toujours français. Jamais nous ne faisons un effort pour parler néerlandais. Je peux comprendre que les Flamands puissent ne pas trouver cela drôle tous les jours, même si dans le cadre familial ou amical ils écrasent, si j'ose dire.

J'en connais qui insinueraient que même si l'on parlait néerlandais, certains Flamands aussi devraient faire un effort, mais ça, c'est un faux débat parce que je sais des tas de Wallons qui ont les mêmes problèmes avec le français.

Si vous êtes sages, je vous confierai les bases historiques de cet étrange comportement. Comportement dont je tiens à préciser immédiatement qu'il n'est pas à l'honneur des francophones de mon pays.

mouton


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6 octobre 2010

J'y suis retourné

Oui, je n'en ai pas parlé tout de suite, mais comme je vous l'avais promis, j'y suis retourné et j'ai photographié la chose. Quel boulot, hein ? Pas la photo, l'aquarelle pour illustration botanique (n'hésitez pas à cliquer).  Et le peintre n'est même pas bénédictin...

aquarelle

Je me demande ce qu'en pensera Pivoine, la spécialiste des glacis. Au fait, avec un pseudo pareil, elle aura peut-être droit à son portrait par l'artiste (Van de Kerkhove) ;o)


3 octobre 2010

Bonjour !!!

scramNous générons parfois des choses amusantes sans le vouloir. Ainsi, hier, le Papistache (je l'appelle souvent comme cela parce qu'il est unique et que je ne puis m'empêcher d'associer son pseudo au Scrameustache, ce personnage de BD extraterrestre autant que facétieux) le Papistache, donc se demandait sous mon billet consacré à Bruges comment on prononçait Schaerbeek.

Le néerlandais possède des sons longs et brefs et la règle pour les distinguer est assez simple : lorsque qu'une syllabe est ouverte (se terminant par une voyelle) le son de la voyelle est long. Si la syllabe est fermée (se terminant par une consonne) le son de la voyelle est bref sauf si la voyelle est doublée.

Dans Schaerbeek, les deux syllabes sont fermées mais les voyelles doublées. Les deux sons sont donc longs. Le ae se prononcera comme le a de "lard" en traînant un peu sur le a (le doublement du a par un e provient de l'ancienne façon d'écrire le néerlandais). Le ee est un e long et se prononce é comme dans "béquille" mais lui aussi allongé.

En gros, Schaerbeek se prononce donc "skârbék" (et pas skarbèk comme le font beaucoup de wallons).

Je dis "en gros" parce que la difficulté de prononciation de ce nom ne provient pas de ses deux syllabes longues et de l'écriture étrange du a double, mais bien du "Sch" initial,  un son à mi-chemin entre "ch" et "sk", et qui semble être imprononçable pour une bouche francophone. Cette difficulté est telle que, selon la légende, elle servit aux "klauwaerts" flamands à distinguer les membres de la garnison française logeant chez l'habitant lors des matines brugeoises de 1302.

GoedendagC'est là que se trouve la  coïncidence entre la question de Papistache et la ville de Bruges : ces partisans de la gestion des villes par leurs habitants (par opposition aux "leliaerts", supporters du lys de France,) auraient demandé aux suspects de répéter l'expression "Schild en vriend" ("Bouclier et ami") et fracassé le crâne de ceux qui en étaient incapables d'un coup de "goedendag" (en Français "bonjour") une sorte de masse d'armes.

Raconté comme cela, ça fait humour macabre, d'appeler un casse-tête utilisé au petit matin "goedendag". Mais certains historiens pensent que "schild en vriend" est une déformation de "Des gilden vriend ?" (en français "Ami des guildes ?") le g flamand étant tout aussi imprononçable pour les francophones que le sch. Toujours est-il que cela a conduit au massacre de 1500 Français, ce qui mena à la bataille des éperons d'or où le fameux Goedendag fut à nouveau à l'honneur. Goedendag qui plutôt qu'une masse d'armes était en réalité une sorte de pique courte que les milices flamandes utilisaient pour atteindre le cou des chevaliers à la jonction entre le heaume et la cuirasse.

Qui a dit "Gloub !" ?


27 septembre 2010

La Ville de Bruges

Lorsque nous nous sommes installés en région bruxelloise, voici plus de quarante-cinq ans, nous habitions Anderlecht.

Dès cet instant nous nous sommes promis de visiter un jour la "Maison d'Erasme" située dans cette commune. Eh bien... samedi, nous y sommes allés !

"Pas trop tôt !" me direz-vous. À quoi je répondrai : "Mieux vaut tard que jamais, hein !"

Je crois que ce qui nous a toujours fait repousser cette visite, c'est le prix du billet d'entrée : 1.25 € (y compris la visite du béguinage local). Sans doute craignions-nous que ce prix dérisoire cache un truc sans intérêt. Et pourtant...

La maison d'Erasme (en réalité la maison du chanoine Wichmans où Erasme a séjourné fréquemment entre 1517 et 1521) est un charmant bâtiment gothique de la fin du quinzième siècle transformé en musée. Les collections sont très intéressantes : mobilier, gravures d'Albrecht Dürer, miniatures de Holbein, tableaux de Jérôme Bosch, de Thierry Bouts, de van der Goes et de Roger de la Pasture, statues en bois et en pierre et une collection de livres anciens dont, acquis récemment, l'incunable de Sebastian Brant "La Nef des Fous" illustré par Dürer édition en latin de 1497.

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Une des salles est assez particulière : ses murs sont revêtus de cuir de Cordoue vert et or et les pans de murs séparant les fenêtres vont en diminuant de largeur au fur et à mesure que l'on s'écarte de la porte d'entrée, ce qui augmente l'impression de longueur de la pièce lorsqu'on y pénètre.

Dans cette pièce justement se tient une exposition d'art contemporain : un artiste espagnol a déposé au sol une peinture sur pierre à la cire, une sorte de tapis. Il a aussi déposé des sonogrammes de chants d'oiseaux sur les vitres. Certains jours une artiste vient y jouer du violon en dansant. Nous n'avons eu droit qu'à une vidéo de sa prestation avec son malheureusement (lequel a passé en boucle pendant toute la durée de notre visite).

Je partage avec la préposée à la garde du lieu une incompréhension totale de l'art contemporain. Elle nous a tout bien expliqué avec une verve et un accent bien bruxellois (elle a même utilisé quelques mots bien sentis en idiome local).

Comme nous paraissions sur la même longueur d'onde, elle nous a finalement proposé d'abandonner un instant la garde de la maison à sa collègue pour nous emmener visiter le petit béguinage d'Anderlecht (le plus petit de Belgique car il ne comptait à l'époque que huit béguines) lequel était normalement fermé pour cause de manque de personnel.

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Dans ce béguinage transformé en musée local j'ai découvert une statuette que je ne puis m'empêcher de vous faire voir :

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Et que venait donc faire la ville de Bruges dans tout cela, vous étonnerez-vous... eh bien, c'est tout simplement le nom de la brasserie de la place de la Vaillance où nous sommes allés prendre un déjeuner stoemp-saucisse avant de retourner en ville.

Au centre ville, nous sommes allés voir l'exposition où se trouve la photo prise par Louise. Puis nous sommes allés prendre une bière dans un estaminet dénommé "À l'image Nostre-Dame" un endroit étonnant mais malheureusement en assez mauvais état :

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Petit addendum à l'usage exclusif de Val

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22 septembre 2010

Coïncidence

100806_0093Hier, tandis que mon épouse exerçait ses talents à son atelier de peinture sur soie (et même sur soi, si j'en juge par la couleur de ses doigts), je suis allé me promener au jardin botanique de Meise. Françoise et moi nous y rendons régulièrement, il ne se trouve qu'à quelques minutes en voiture de notre domicile et j'ai acheté pour trente-cinq euros un passe qui me permet de le visiter autant que je le veux pendant un an en compagnie de trois personnes.

C'est un domaine de 92 hectares avec arboretum, serres, jardins, étangs et château rassemblant 18000 plantes. Tout cela est décrit ici.

Comme hier j'y allais pour marcher, je n'avais pour une fois pas emporté d'appareil photo.

Mal m'en a pris, car dans la tour sud-ouest du château se tenait une nouvelle exposition temporaire montrant les aquarelles de champignons réalisées par quelques illustrateurs de publications scientifiques. Dans la cage d'escalier, un dessin encadré montre, tout le long d'un rameau, les étapes successives de sa représentation, du crayonné à la pose des derniers détails : incroyable ! La photo prise avec mon portable est inexploitable, mais rassurez-vous, j'y retournerai avec un appareil photo, vous verrez ça (en image cliquable pour Val).

salmLe soir, lors de l'émission radio "Le jeu des dictionnaires", l'invitée de la semaine est Brigitte Fossey. Elle se trouve à Bruxelles parce qu'elle y joue une pièce racontant la rencontre (imaginaire) de l'Impératrice du Mexique et de la Princesse Salm Salm, une Américaine à l'incroyable destinée que Brigitte Fossey résume pour les auditeurs. Cette dame aurait entre autre été le seul officier féminin de l'armée des Etats-Unis lors de la guerre de sécession.

Mais où est donc la coïncidence, me direz-vous ?

Eh bien, ce château dont j'escaladais vaillamment la tour le matin même (par l'escalier intérieur, rassurez-vous) est celui où l'ex-Impératrice du Mexique (fille de Léopold II, deuxième roi des Belges) a fini ses jours et c'est dans son parc qu'a été installé le Jardin Botanique National lorsqu'il a dû, faute de place, quitter le centre de Bruxelles.

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12 septembre 2010

Tu m'étonnes !

Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler de l'actualité de mon pays.

Mais comment qualifier cette actualité : judiciaire, religieuse, sociétale (que le TLFi refuse), morale ? Vous choisirez vous-même.

Dans mon pays déliquescent vient d'éclater une bombe : le rapport d'une commission met au jour des centaines de cas de maltraitance sexuelle perpétrés, surtout dans les années soixante, par des religieux catholiques sur des enfants dont ils avaient la garde.

Ça vous fait un de ces foins !

Sans vouloir ironiser sur des faits impardonnables, il y a quand même quelque chose qui m'échappe : le côté "révélation aussi extraordinaire qu'inattendue" des faits évoqués.

Je doute fort d'être le seul imbécile à avoir des amis ayant fréquenté les pensionnats de l'enseignement catholique et à avoir entendu raconter de ces comportements à tout le moins "limite" des frères et autres encadrants.

Pas le seul à avoir supposé que cela ne devait être que la partie émergente et soft d'un iceberg de turpitudes.

Je m'étonne donc du côté "historique" (pour employer un des mots favoris de la gent médiatique) de cette révélation que j'ai bien du mal à considérer comme autre chose qu'un pétard mouillé.

Ceci, bien entendu, indépendamment de la gravité du problème évoqué.


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