Basta pasta !
Nous étions invités ce midi dans un petit resto italien de la périphérie flamande de Bruxelles.
Dans la salle, on n'entend parler que le français et l'anglais (ou l'américain ? Faudra que je consulte Joye), à l'exception d'une dame qui parle néerlandais avec ses trois petits-enfants mais français avec le patron.
La carte, elle, est rédigée exclusivement en italien. Si utiliser pour la carte la langue du pays d'origine de la cuisine est une astuce pour ne pas la traduire en néerlandais, j'espère que la pratique ne va pas s'étendre au restaurant chinois voisin !
L'endroit est assez exigu, si bien que pour pouvoir accéder à son siège, un nouvel arrivant doit demander à mon épouse de bien vouloir se lever. Il le fait en néerlandais, langue qu'elle n'entend guère, mais la disposition des lieux rend toute traduction inutile : elle avait déjà dû le faire pour laisser sortir le client précédent. Le brave homme s'installe donc derrière moi et entame avec son vis-à-vis une conversation... en français bien évidemment.
Passons sur cet intermède linguistique.
La faible distance qui nous sépare me permet de ne rien perdre de la conversation de nos nouveaux voisins et leur permet, à eux, de contempler à loisir ce qui se trouve dans nos assiettes. Le plus âgé des deux est fort intéressé par le contenu de la mienne et je me charge de répondre à la question qu'il posait à son compagnon en lui signalant que je mange des "linguine alle vongole". Il s'enquiert ensuite de savoir ce que peuvent bien être des "penne", ce que nous lui faisons voir dans l'assiette de notre amie.
Une fois qu'ils ont fixé leur choix et l'ont communiqué au patron, le plus âgé des deux se met à détailler pour son compagnon les étapes de son dernier voyage : Palerme, Syracuse, Agrigente...
Le mec a fait le tour de la Sicile sans rencontrer la moindre penne, dis donc ! Je suppose qu'en bon Belge il n'a boulotté que des moules frites...