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Entre nous
13 mars 2016

Pour Lorraine qui patiente depuis 2012 (et d'autres qui le font depuis 2008)

Depuis le week-end dernier, mon épouse passe tous ses après-midi à l'expo qu'organisent trois des ateliers de la Villa, dont le sien, tandis que je garde le chien.

Mardi, elle m'appelle d'urgence : "Viens, ta cousine vient d'arriver !"

Je me précipite au volant de ma voiture, étrennant par la même occasion le nouveau roulement de la roue arrière droite.

Ma cousine ! Vous savez, celle-là même qui avait si gentiment refusé de m'épouser. Et je me dis qu'il serait peut-être temps de vous conter cette "autre histoire" un peu rapidement promise.

Lors de ma première année d'études de chimie, mon école organise un bal. Les étudiants sont sommés non seulement d'y participer mais d'y amener une cavalière ou un cavalier en fonction de leur sexe. Comme je n'ai pas de petite amie, je demande à cette amie d'enfance que je rencontre de temps à autre de m'accompagner. Elle accepte à condition de pouvoir amener une condisciple.

Le jour dit, elles débarquent chez nous, valises à la main. Étonnante paire de demoiselles : mon amie est plutôt petite et dotée de formes généreuses, la sienne est (comme dirait Célestine) plutôt du style "grande asperge" permanentée de surcroît. Mais elle a des yeux ! Deux ! Deux yeux immenses qui lui mangent le visage et promènent sur le monde un regard étonné.

Durant tout le repas qui précède notre départ, chaque fois que je lève les yeux de mon assiette, j'accroche de l'autre côté de la table son regard fascinant. Je dois avoir la tronche de Mowgli quand Kaa lui chante "Fais-moi confiance !" dans le Livre de la Jungle version Disney.

Au bal, tout se déroule normalement : je fais danser, plutôt maladroitement, au son des Dixie Stompers d'Albert Langue (dont le trombone se révèle être également un virtuose du tuba dans "la polka des cochons"), celle que j'ai invitée et j'évite de trop croiser le regard médusant de sa copine.

Lors du retour, à l'arrière de la voiture de mon père (c'est l'époque du "Vous permettez Monsieur" d'Adamo, les parents se font un devoir d'accompagner leur descendance au bal, ce qui n'a pas que des mauvais côtés, celui des finances par exemple) mon amie se blottit contre moi, se saisit de ma main et finit par m'embrasser gentiment mais avec détermination. L'autre semble somnoler dans son coin.

Quelques jours plus tard, la secrétaire de l'école m'appelle pour me donner une lettre arrivée à mon nom (et me demander d'éviter de me faire envoyer du courrier à l'école : "Ce n'est pas un pensionnat ici !" à quoi j'évite de répondre que je ne me suis rien fait envoyer du tout, c'est susceptible les secrétaires).

La missive provient de la propriétaire des yeux. J'apprends à sa lecture qu'on a cru remarquer que l'on ne m'était pas indifférente, que c'est réciproque et que l'on est prête à envisager...

Felicity Lott n'aurait pas dit mieux !

Mais bon, la première j'avais dit ! Et ce qui est dit est dit. J'allais quand même pas perdre mon pari ! D'autant que, si je puis me permettre, côté formes, je serais plutôt Cecilia Bartoli que Felicity Lott...


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23 janvier 2016

Qui se souvient d'Emmanuelle ?

Voilà-t-y pas que l'autre jour, en fouillant les dossiers photos de l'ordi à la recherche de Dieu sait quel cliché supposé illustrer un quelconque billet, je tombe sur le scan d'une photo de mon épouse entourée de nos enfants. Elle date de l'époque des noces d'or de mes parents.

C'est le siège sur lequel est assise ma femme qui me fait poser la question-titre.

Malgré tout le bruit qu'il avait suscité dans les années septante je n'ai pas vu ce film. Faut dire que je ne suis pas un grand fan de cinéma et encore moins de cinéma "érotique".

Mes seuls souvenirs concernent le fauteuil de son affiche parce qu'une de mes belles-sœurs avait eu l'idée saugrenue, quelques années plus tard, d'en offrir un dans le même style à ma mère.

Je ne sais pas ce que cette personne pudique, pour ne pas dire prude, en a pensé (pour peu qu'elle ait connu l'existence du film), mais mon épouse et moi, ça nous avait bien fait rire.

J'ai recadré la photo pour que vous goûtiez mieux la comparaison. Que gagneriez-vous à apprendre que ma fille était dotée à l'époque d'une chevelure rousse flamboyante ?

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Emmanuelle01


5 juillet 2015

Retraite anticipée

Régulièrement, dans cette petite fenêtre en haut à droite de mon écran, apparaît l'une ou l'autre photo du temps de mes activités laborieuses (normal, je travaillais dans un labo). À chaque fois, j'ai un petit pincement au cœur.

Je sais que pour la majorité de mes contemporains cela doit sembler incroyable : non seulement j'ai été parfaitement heureux au boulot, mais pire, s'il n'avait tenu qu'à moi, j'y serais encore.

Quand j'ai été engagé dans ces circonstances que j'ai déjà évoquées à l'intention d'Anaïs, la convention du secteur chimie établissait l'âge de la retraite à soixante-deux ans. Suite à des problèmes de financement des retraites complémentaires, il a ensuite été porté à soixante-cinq.

Aussi, lorsqu'il m'a été proposé de partir à soixante et un ans ai-je refusé tout net.

L'année suivante, ma double hiérarchie (poussée dans le dos par la DRH) est revenue à la charge. Ma directrice arguant de son prochain départ vers d'autres sphères où elle ne pourrait m'emmener dans ses bagages, ma chef de service disant de son plus suave accent flamand que son papa non plus ne voulait pas partir mais n'avait jamais regretté de l'avoir fait.

Ce qui m'a finalement décidé, c'est que durant cette dernière année, j'avais passé presque autant de temps à l'hosto qu'au boulot, que si ça se trouvait ça allait continuer et que ça ferait chier le monde et donc, basta et place aux jeunes !  C'était quand même l'âge convenu à mes débuts.

Je le regrette encore.

Ça vous étonne ? Faudrait peut-être que je vous montre les photos...

Hiérarchie
Bourré (de cortisone) et entouré de ma hiérarchie
Ma directrice porte un foulard de soie réalisé par mon épouse

 

Secrétaires
Bourré (de chocolat) au bar du Métropole
entouré de notre secrétariat

 

Ah, vous comprenez mieux, maintenant ! (Et vous n'avez même pas vu mes collaboratrices...)

Je dois à la vérité de dire que depuis que cette société que j'ai quittée a absorbé un groupe français et que mon ex-hiérarchie se plaint avec un ensemble touchant de la nouvelle ambiance consécutive à ce deal, déclarant à qui mieux mieux vouloir partir à la moindre ombre de proposition, j'ai un peu moins de regrets.

Ben oui, on se voit encore, ça ne fait quand même que douze ans que je suis parti !


26 mars 2015

Jean-Luc

Dans une émission récente (je ne garantis pas que le lien soit pérenne et je ne le colle qu'à l'intention de mon neveu Joe, personnes non averties s'abstenir), on fêtait sur la RTBF les quarante ans de la fondation de Sttellla par une interview du chanteur belge favori de mon dit neveu.

Ce que j'apprécie chez Jean-Luc Fonck c'est son esprit de répartie. Comme dans cette émission (pas sûr que ce soit celle dont je vous parlais) où il répond à l'animatrice qui lui demande s'il n'avait pas d'angoisse  avant son concert à l'Ancienne Belgique "Si, j'étais inquiet de savoir si tous ces gens allaient pouvoir retrouver leur parking". Comme ça, si vous avez suivi mon conseil, vous n'aurez pas tout perdu !

 

 

Cela m'a rappelé qu'aussi étonnant que cela puisse paraître en raison de mon peu d'attrait pour les sorties-spectacles, j'ai assisté aux débuts de Sttellla.

Un des animateurs de mon Unité scoute était copain avec Jean-Luc Fonck, si bien qu'un jour, nous avons, fin des années septante, organisé un concert de Sttellla dans le local scout. Pour vous dire comme c'était sérieux, on avait réalisé une "scène" en posant des panneaux de multiplex sur les sacs contenant les tentes de patrouilles, stabilité garantie !

Le clou du spectacle était sans conteste la prestation de Clarence, "le lion de la moto", qui en blouson de cuir exécutait un solo d'aspirateur.

Je les ai revus quelques mois plus tard alors qu'ils assuraient l'ambiance (et quelle ambiance) "musicale" au mariage du même animateur dans un des chalets de la Fresnaie à Dworp.

Rien que pour ça, je ne regrette pas d'avoir vécu, tiens !


Post Scriptum

Ah ben, tiens, je l'ai retrouvé :


5 janvier 2015

Mais qui danse encore la Rumba ?

À la demande de Pivoine, je colle ici ma dernière participation au défi du samedi. Je n'ai pas très bien compris ses motivations, mais voilà qui est fait. Je signale que bien avant de singer Perec, j'avais déjà créé une catégorie "Je me souviens" sur ce blog, c'est là qu'il faut cliquer si mes souvenirs vous passionnent.

- - -

 

1

Je me souviens d'une chanson qui disait "Je me souviens des beaux dimanches..." que je verrais bien fredonnée aujourd'hui par notre chère Lorraine. Celle dont c'est le pseudo, pas celle qui habite la Lotharingie (comme disent mes compatriotes du nord), encore que...

2

Je me souviens d'avoir entendu ma mère raconter plusieurs fois s'être jetée au sol avec moi dans ses bras sous les rafales d'un Messerschmitt 109, mais je ne me souviens pas du moindre goût de cette terre que j'aurais eue dans la bouche, ni de l'évènement lui-même d'ailleurs.

3

Je me souviens de notre petite maison de la rue du Pont Bary où, au matin du jour de la Saint-Nicolas, le poêle ronflait répandant une agréable chaleur et entourant d'une aura rouge les jouets disposés sur le sol.

4

Je me souviens d'une petite fille habitant la maison voisine de celle du coiffeur Isidore (que mon père traitait de "tailleur de pierre", fait que je n'aurais peut-être pas dû lui répéter) et dont la tenue ressemblait étonnamment à celle de sa poupée : souliers noirs vernis, soquettes blanches bien tirées sur les chevilles, robe à la jupe gonflée par un jupon plissé, gros nœud dans les cheveux, une vraie petite Martine, mais je ne me souviens plus de son prénom.

5

Je me souviens d'avoir, en compagnie de mes parents et d'autres curieux, marché la nuit en suivant les voies du tram jusqu'à l'endroit où elles plongeaient dans les eaux noires et sinistres de la Sambre sortie de son lit.

6

Je me souviens du saisissement que m'avait causé un sale gamin en me faisant observer une vieille boîte à sardines remplie d'eau tandis qu'il y envoyait le souffle de sa carabine à air comprimé. Éclaboussé, je pleurais comme un veau, ce qui m'a valu d'être consolé par une "grande" qui semblait faire office de chef de bande de ce ramassis de va-nu-pieds. Quelques jours plus tard, j'ai fait semblant de pleurer dans ses jupes, mais je ne devais pas être très convaincant car elle m'a envoyé sur les roses.

7

Je me souviens de cet étrange malaise, une sorte de vertige, qui me prenait chaque fois que je pénétrais avec mon père dans la salle des redresseurs qui alimentaient en courant continu les "trams verts" de Charleroi.

8

Je me souviens du slogan d'un apéritif au quinquina qui disait "Mieux vaut Laterre dans le corps que le corps dans la terre". Mes parents m'en envoyaient chercher à l'épicerie où j'entrais en saluant les tenanciers d'un joyeux "Bonjour Monsieur Mestdagh ! Bonjour Madame Mestdagh !", alors que c'était le nom de la chaîne de leur magasin d'alimentation.

9

Je me souviens d'avoir échangé avec mon ami André ma Sten enrayée, rouillée et un brin pesante pour mes petites mains contre un casque de l'armée américaine trop grand pour ma petite tête.

10

Je me souviens de ces petits galets enduits d'une couche brunâtre et emballés dans du papier de soie que l'on achetait sur les ducasses et qui "pétaient" quand on les jetait sur le sol.

11

Je me souviens de ce voisin qui avait l'outrecuidance de porter le même prénom que moi (mais le nom d'une marque de mayonnaise, bien fait !)  et dont j'ai porté longtemps l'empreinte des dents sur la poitrine après qu'il m'ait mordu jusqu'au sang avant d'être victime d'une crise d'épilepsie.

12

Je me souviens d'avoir bu de grands bols de sang de bœuf et de grandes cuillers d'huile de foie de morue, mangé du foie de veau cru, subi des séances de rayons UV, des douches glacées au jet, j'en passe et de meilleures, mais je ne me souviens plus s'il était question de rachitisme ou d'anémie ou des deux ou d'autre chose encore.

13

Je me souviens du chausseur "À la chapelle" où l'on pouvait voir ses pieds dans ses godasses au moyen de rayons X, un pédoscope ils appelaient ça, j'avais pas encore de dosimètre à l'époque.

14

Je me souviens des "barakis" qui vivaient dans leur roulotte un peu plus loin que chez ma grand-mère. En été, leurs enfants venaient balader leur "snotneus" sur le seuil de la porte tandis que nous goûtions et finissaient toujours par recevoir des tartines.

15

Je me souviens de Leila, la fille d'un voisin de ma grand-mère avec qui je préparais des compotes sur un petit poêle dans un appentis de sa maison et qui m'assura un jour avoir le cœur à droite et m'en administra la preuve en attirant ma tête contre sa poitrine (très modeste à l'époque).

16

Je me souviens de la passerelle enjambant la ligne de chemin de fer où je courais m'immerger dans la vapeur à l'odeur douceâtre des locomotives entrant en gare d'Havré-Ville.

17

Je me souviens de ma voisine Maria qui me demandait de tendre l'avant-bras puis exécutait une "roue" enroulant sa taille autour de ma main. Par bonheur elle ne m'a jamais demandé d'inverser les rôles, j'ai jamais pu faire la roue, j'aurais eu l'air de ce que je suis...

18

Je me souviens de la fureur du colonel quand il avait découvert le halftrack de notre bureau de tir à l'ombre d'un pommier au sommet d'une colline de l'Eifel "On vous voit de Berlin(-Est)" qu'il gueulait. Mais c'était rien à côté de ce qu'il nous a passé quand ils nous ont retrouvés trois jours après la fin des manœuvres au fond de la grange d'une ferme en suivant la ligne téléphonique hors d'usage.

19

Je me souviens du visage extatique de MAP dégustant son premier advokaat à la petite cuiller.

20

Je me souviens de mon étonnement en découvrant sur "Chou romanesco, vache qui rit et intégrales curvilignes" un billet où une vidéo explique la démarche oulipienne au moment où cette même MAP nous demande de singer Georges Perec.

21

Je me souviens d'avoir arrêté ma lecture de "La vie, mode d'emploi" à la page 146 (sur 640) pour avoir commencé à trouver la chose plus chi pesante encore que le chef-d'œuvre de Marcel, et ce n'est pas d'avoir découvert le coup du cheval (voir 20) qui va me remettre en selle pour terminer le parcours.

22

Je me souviens d'avoir cherché sur quelle astuce était basée la rédaction du "Je me souviens" du même Perec, mais je n'ai rien trouvé de probant, sauf qu'il y a 480 de ces phrases numérotées. Alors, je pousse l'exercice jusqu'au bout ?

Comment ça, vous n'êtes plus là ?

 

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3 mars 2013

Andalousie

Ce matin, comme chaque dimanche matin (ou presque), je vais chercher des pistolets pour mon épouse et des tortillons pour notre voisine et moi. En sortant de la boulangerie, je constate que le client qui m'y précédait s'est arrêté devant la vitrine du commerce voisin et semble fort intéressé par ce qui se trouve affiché en vitrine.

Je jette moi aussi un œil : une agence de voyage, fermée, vous pensez, à sept heures du matin ! J'en suis à me dire que l'hiver qui se prolonge doit avoir une influence favorable sur le chiffre d'affaire de ces prometteurs de beaux jours lorsque mon regard est accroché par une des offres : sept nuitées en Algarve. Et c'est là que ça m'est revenu, d'un coup. L'irruption des souvenirs est une alchimie bien mystérieuse ! Jugez-en plutôt.

Notre ami René possède en Algarve un splendide appartement en time sharing, j'en ai parlé quelque part, mais je ne retrouve plus le billet. Nous y avons séjourné en sa compagnie une quinzaine de fois. C'est dire si l'Algarve, je connais sur le bout des doigts. J'aurais donc pu penser à un coin de cette région, mais non ! En 2002, René me dit "Pour ton cadeau d'anniversaire, quand nous serons au Portugal l'an prochain, nous irons passer deux jours dans un cinq étoiles en Andalousie".

Si bien qu'en mai 2003, nous nous retrouvons à la Casa Carmona, un ancien palais du seizième siècle transformé en Hôtel. Grand patio central  entouré de galeries, salons divers, piscine, chambres avec moucharabieh. Un endroit tout en fraîcheur malgré le soleil qui tanne dehors. Le restaurant a été aménagé dans les anciennes écuries.

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Le soir au dîner, nous décidons de prendre des crêpes pour le dessert. Réponse du maître d'hôtel : "Désolé, nous n'avons plus de crêpes" !

Plus de crêpes, dans un machin cinq étoiles ! Nous en étions comme deux ronds de flan. Vous savez combien de temps ça prend pour faire une pâte à crêpes ? Mais non, ces comiques les achètent toutes faites, en Bretagne si ça se trouve, et vous les réchauffent vite fait. Un cinq étoiles!

Ben c'est ça qui m'est venu à l'esprit quand j'ai lu Algarve. C'est bizarre la mémoire...


25 décembre 2012

Un type bien !

Du temps où j'étais boy scout, notre commissaire aux relations extérieures avait organisé avec quelques uns de ses collègues (français, italien, catalan, danois) une série de rencontres de réflexion entre des délégations des instances dirigeantes de ces diverses fédérations pratiquant le scoutisme "ouvert" (entendez "non confessionnel").

Le premier de ces grands pow-wow a eu lieu en France, au château de Montlaville à Chardonnay, à la limite de la Côte Chalonnaise et du Mâconnais (je sais les références qu'il faut utiliser lorsqu'on s'adresse à un public connaisseur). Il allait tourner autour de cette fort intéressante question : le scoutisme a-t-il un projet de société à défendre ?

Comme il est à la base de l'initiative, c'est mon ami Jean-Luc, notre représentant international, qui se fend du discours d'ouverture.

L'individu naviguait à l'époque dans la sphère de l'Académie royale des Sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique (il est encore, entre autres, aujourd'hui, à moins que les choses aient changé très récemment, secrétaire général adjoint de l'Union Académique Internationale). C'est vous dire si le drôle a, en plus d'une prestance naturelle, du bagout, du bagage et, au besoin, de l'entregent.

Il se lance donc dans une de ces péroraisons dont il a le secret, emmenant un auditoire captivé dans un ensemble de considérations des plus sérieuses pour aboutir à une petite tirade sur la place qu'occupe la Belgique dans le monde culturel et, toujours avec un sérieux papal, propose à l'auditoire d'ouir un pur produit musical de cette énaurme culture.

Époque (fin des années septante) oblige, il dépose alors avec soin un disque sur le plateau d'un électrophone et l'Œuvre éclate dans toute sa splendeur, semant la consternation et l'incrédulité dans les rangs de l'auditoire médusé :

 

Les choses commençaient bien !

Si vous êtes sages, je vous conterai comment, lors de ce même week-end mémorable, je me suis fait traiter de sophiste par un professeur d'une université française. Fallait bien pour épauler mon commissaire que j'apporte ma pierre au colossal édifice de la réputation belge en France !


14 février 2012

Quand j'étais boy-scout

Dans l'unité où mes enfants étaient louveteaux, on organise une fête. Mon épouse et moi y assistons en parents consciencieux. J'y fais quelques photos dont je réalise un album que je remets à la cheftaine de Meute en lui déclarant que tout cela m'avait rappelé le temps heureux où j'étais moi-même "chez les scouts" .

Elle me dit "Nous cherchons un Chef d'Unité, le nôtre n'a repris le poste que par interim et voudrait quitter le mouvement, ça vous intéresse ?".

Tenté par la proposition, je consulte mon épouse. "Tu fais comme tu veux" me dit-elle "Mais je ne m'en mêlerai pas, je ne connais rien au scoutisme".

Je rencontre donc celui qui allait devenir mon prédécesseur, puis tout le staff d'Unité, pose ma candidature et suis élu Chef d'Unité (aujourd'hui on dit Responsable d'Unité, sans doute de mon temps étions nous tous des irresponsables et on a jugé bon de préciser les choses).

Au bout de quelques mois, notre maison (un appartement en fait) tient porte et table ouvertes. Et qui cette belle jeunesse vient-elle consulter, suivant le confesseur comme un chiot de la cuisine à la salle à manger et inversément ?

Mon épouse ! Celle qui ne se mêlerait jamais de rien, mais dont le sens du contact social, la chaleur humaine et le solide bon sens font merveille au milieu de ces grands ados et jeunes adultes.

Ils l'adorent, malgré qu'elle ne se gêne jamais pour leur dire leurs quatre vérités, ces choses qu'ils tentent de se cacher si soigneusement, ces choses qui, lorsque c'est moi qui les évoque, leur font tirer la gueule...

Et ils ne s'y trompent pas. Un soir, lors de ma visite de leur camp en Haute Savoie, le staff de la troupe des Eclaireuses décide de faire don d'un totem à cette étrangère au mouvement.

Elles l'ont baptisée "Mangouste" (vous savez cette bestiole qui s'attaque aux cobras) et pour qualificatif lui ont attribué "droit au but", acquis bien évidemment !

Il y a plus de trente ans de cela et aujourd'hui, sur Facebook ou IRL, les échanges continuent entre ma femme et mon ex-staff. Et c'est pareil pour ma famille et mes ex-collègues.

Elle est pas belle la vie ?

Scan017Tentative de prise de vue pour couverture de programme de bal d'Unité


14 novembre 2011

Brelevenez

 

Juste pour le fun et pour imiter Berthoise qui faisait remarquer à Joe Krapov qu'elle aussi était allée à Amiens, je signale à ce même Joe que, moi aussi, je suis allé à Brelevenez (et à Amiens, et à Rennes) mais c'était il y a bien longtemps.

Y avait quand même déjà des photos numériques :

 


27 octobre 2011

J'aime les filles !

Sur le blog d'Adrienne, le jour de mon anniversaire, on parlait de l'égalité des sexes.

Dans les commentaires, Adrienne me demandait si j'avais regardé les vidéos renseignées par Caro.

La réponse est "Oui, j'ai vu !"... et pour tout dire, dans ma longue existence, j'ai vu bien d'autres choses. Si je ne suis pas assez âgé pour avoir connu la grande époque des suffragettes anglaises, ni celle des ligues féminines américaines, je le suis assez pour avoir connu dans mon pays la concession du droit de vote aux femmes pour les élections parlementaires (c'était en 1948).

Après ça, plus rien ne m'a été épargné échappé, des tigresses du MLF aux chiennes de garde, et je passe sur les Groult, de Beauvoir et autre Badinter.

Mais rien ne vaut l'expérience personnelle :

L'ONU déclare mille-neuf-cent-septante-cinq année internationale de la Femme. Cette année-là, je viens d'être élu Chef d'Unité et, conscient de mes devoirs envers les jeunes dont je supervise l'encadrement, je participe à l'annuel Congrès des Chefs d'Unité organisé par la Fédération des Éclaireuses et Éclaireurs.

Lorsque je débarque, plein d'allant, sur le lieu du congrès (en l'occurrence l'ancienne abbaye de Brogne à Saint-Gérard transformée en auberge de jeunesse), admirant au passage la pancarte "Congrès des CU" trônant dans la parking de l'institution, les organisateurs me tombent sur le paletot.

"Vous, le nouveau, au nom de la coéducation, vous êtes désigné volontaire pour participer au groupe de discussion sur l'année internationale de la femme, il n'y a que des filles inscrites pour l'instant !"

À l'heure dite, je pénètre dans la salle réservée au groupe que j'ai choisi (Tonton, pourquoi tu tousses ?), prends place sur un siège au milieu de quelques représentantes du beau sexe (je ne dis pas faible, je ne suis pas fou !) et immédiatement, mes phéromones mâles font leur effet sur ces dames :

Elles me jettent des  regards aussi accusateurs qu'assassins et m'exposent avec  énergie, leurs griefs vis-à-vis du mouvement, de leurs conjoints, du monde en général et de moi, en particulier, au point que je me demande comment les cons qui m'ont choisi "Merle moïsiaque" (on ne rit pas !) comme totem ont pu passer à côté de "Bouc émissaire" qui eût bien mieux convenu en la circonstance.

Après qu'elles m'aient épluché par le détail les statistiques de la composition des staffs de tous les niveaux de la fédération, pour constater que plus on s'éloigne de la base, plus la proportion de femmes présentes à chaque niveau diminue, pour se terminer, outrage ultime, par la présence d'une unique femme parmi les douze membres du Conseil Fédéral, elles me posent LA question :

"Pourquoi ?!?"

Si la vigueur de leur attaque m'a un brin désarçonné, elle ne m'a pas enlevé mon sens de l'analyse (on est chimiste ou on ne l'est pas) et je risque, d'une voix calme et posée, l'hypothèse qui me paraît la plus plausible, l'accès à ces postes étant dans notre grand mouvement démocratique sujet à élections : "Peut-être n'y a-t-il pas assez de candidates ?"

C'est là que j'ai enfin vraiment compris ce que devait être la position des pandores évoqués par Brassens au milieu des furies du marché de Brive-la-Gaillarde.

"Les enfants !"
"Les repas !"
"Le boulot !"
"Le mari !"
"La lessive !"
"La maison !"
"L'école !"

J'ai échappé de peu aux coups de mamelles et j'ai risqué un faible : "Stéréotypes !" en refermant derrière moi le battant de la porte où s'est fiché le "Bowie knife" lancé par une main vigoureuse.

Bowie knife


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