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Entre nous

5 janvier 2015

Mais qui danse encore la Rumba ?

À la demande de Pivoine, je colle ici ma dernière participation au défi du samedi. Je n'ai pas très bien compris ses motivations, mais voilà qui est fait. Je signale que bien avant de singer Perec, j'avais déjà créé une catégorie "Je me souviens" sur ce blog, c'est là qu'il faut cliquer si mes souvenirs vous passionnent.

- - -

 

1

Je me souviens d'une chanson qui disait "Je me souviens des beaux dimanches..." que je verrais bien fredonnée aujourd'hui par notre chère Lorraine. Celle dont c'est le pseudo, pas celle qui habite la Lotharingie (comme disent mes compatriotes du nord), encore que...

2

Je me souviens d'avoir entendu ma mère raconter plusieurs fois s'être jetée au sol avec moi dans ses bras sous les rafales d'un Messerschmitt 109, mais je ne me souviens pas du moindre goût de cette terre que j'aurais eue dans la bouche, ni de l'évènement lui-même d'ailleurs.

3

Je me souviens de notre petite maison de la rue du Pont Bary où, au matin du jour de la Saint-Nicolas, le poêle ronflait répandant une agréable chaleur et entourant d'une aura rouge les jouets disposés sur le sol.

4

Je me souviens d'une petite fille habitant la maison voisine de celle du coiffeur Isidore (que mon père traitait de "tailleur de pierre", fait que je n'aurais peut-être pas dû lui répéter) et dont la tenue ressemblait étonnamment à celle de sa poupée : souliers noirs vernis, soquettes blanches bien tirées sur les chevilles, robe à la jupe gonflée par un jupon plissé, gros nœud dans les cheveux, une vraie petite Martine, mais je ne me souviens plus de son prénom.

5

Je me souviens d'avoir, en compagnie de mes parents et d'autres curieux, marché la nuit en suivant les voies du tram jusqu'à l'endroit où elles plongeaient dans les eaux noires et sinistres de la Sambre sortie de son lit.

6

Je me souviens du saisissement que m'avait causé un sale gamin en me faisant observer une vieille boîte à sardines remplie d'eau tandis qu'il y envoyait le souffle de sa carabine à air comprimé. Éclaboussé, je pleurais comme un veau, ce qui m'a valu d'être consolé par une "grande" qui semblait faire office de chef de bande de ce ramassis de va-nu-pieds. Quelques jours plus tard, j'ai fait semblant de pleurer dans ses jupes, mais je ne devais pas être très convaincant car elle m'a envoyé sur les roses.

7

Je me souviens de cet étrange malaise, une sorte de vertige, qui me prenait chaque fois que je pénétrais avec mon père dans la salle des redresseurs qui alimentaient en courant continu les "trams verts" de Charleroi.

8

Je me souviens du slogan d'un apéritif au quinquina qui disait "Mieux vaut Laterre dans le corps que le corps dans la terre". Mes parents m'en envoyaient chercher à l'épicerie où j'entrais en saluant les tenanciers d'un joyeux "Bonjour Monsieur Mestdagh ! Bonjour Madame Mestdagh !", alors que c'était le nom de la chaîne de leur magasin d'alimentation.

9

Je me souviens d'avoir échangé avec mon ami André ma Sten enrayée, rouillée et un brin pesante pour mes petites mains contre un casque de l'armée américaine trop grand pour ma petite tête.

10

Je me souviens de ces petits galets enduits d'une couche brunâtre et emballés dans du papier de soie que l'on achetait sur les ducasses et qui "pétaient" quand on les jetait sur le sol.

11

Je me souviens de ce voisin qui avait l'outrecuidance de porter le même prénom que moi (mais le nom d'une marque de mayonnaise, bien fait !)  et dont j'ai porté longtemps l'empreinte des dents sur la poitrine après qu'il m'ait mordu jusqu'au sang avant d'être victime d'une crise d'épilepsie.

12

Je me souviens d'avoir bu de grands bols de sang de bœuf et de grandes cuillers d'huile de foie de morue, mangé du foie de veau cru, subi des séances de rayons UV, des douches glacées au jet, j'en passe et de meilleures, mais je ne me souviens plus s'il était question de rachitisme ou d'anémie ou des deux ou d'autre chose encore.

13

Je me souviens du chausseur "À la chapelle" où l'on pouvait voir ses pieds dans ses godasses au moyen de rayons X, un pédoscope ils appelaient ça, j'avais pas encore de dosimètre à l'époque.

14

Je me souviens des "barakis" qui vivaient dans leur roulotte un peu plus loin que chez ma grand-mère. En été, leurs enfants venaient balader leur "snotneus" sur le seuil de la porte tandis que nous goûtions et finissaient toujours par recevoir des tartines.

15

Je me souviens de Leila, la fille d'un voisin de ma grand-mère avec qui je préparais des compotes sur un petit poêle dans un appentis de sa maison et qui m'assura un jour avoir le cœur à droite et m'en administra la preuve en attirant ma tête contre sa poitrine (très modeste à l'époque).

16

Je me souviens de la passerelle enjambant la ligne de chemin de fer où je courais m'immerger dans la vapeur à l'odeur douceâtre des locomotives entrant en gare d'Havré-Ville.

17

Je me souviens de ma voisine Maria qui me demandait de tendre l'avant-bras puis exécutait une "roue" enroulant sa taille autour de ma main. Par bonheur elle ne m'a jamais demandé d'inverser les rôles, j'ai jamais pu faire la roue, j'aurais eu l'air de ce que je suis...

18

Je me souviens de la fureur du colonel quand il avait découvert le halftrack de notre bureau de tir à l'ombre d'un pommier au sommet d'une colline de l'Eifel "On vous voit de Berlin(-Est)" qu'il gueulait. Mais c'était rien à côté de ce qu'il nous a passé quand ils nous ont retrouvés trois jours après la fin des manœuvres au fond de la grange d'une ferme en suivant la ligne téléphonique hors d'usage.

19

Je me souviens du visage extatique de MAP dégustant son premier advokaat à la petite cuiller.

20

Je me souviens de mon étonnement en découvrant sur "Chou romanesco, vache qui rit et intégrales curvilignes" un billet où une vidéo explique la démarche oulipienne au moment où cette même MAP nous demande de singer Georges Perec.

21

Je me souviens d'avoir arrêté ma lecture de "La vie, mode d'emploi" à la page 146 (sur 640) pour avoir commencé à trouver la chose plus chi pesante encore que le chef-d'œuvre de Marcel, et ce n'est pas d'avoir découvert le coup du cheval (voir 20) qui va me remettre en selle pour terminer le parcours.

22

Je me souviens d'avoir cherché sur quelle astuce était basée la rédaction du "Je me souviens" du même Perec, mais je n'ai rien trouvé de probant, sauf qu'il y a 480 de ces phrases numérotées. Alors, je pousse l'exercice jusqu'au bout ?

Comment ça, vous n'êtes plus là ?

 

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31 décembre 2014

o ghel an heu !

Je ne suis pas loin de partager le peu d'enthousiasme de Coumarine envers les souhaits de nouvelle année. Pas pour les mêmes raisons, bien sûr. Ce n'est pas parce que nous constatons chaque jour qu'à l'évidence le monde va mal, qu'il est indécent de souhaiter qu'il aille mieux.

C'est bêtement parce que comme il est facile, particulièrement sous nos latitudes, de constater la répétition du cycle annuel, il est parfaitement conventionnel d'en fixer le début à un moment donné ─ les Romains d'ailleurs l'avaient fixé en mars, comme l'attestent encore aujourd'hui les noms des mois de septembre à décembre ─. Mais bon, si l'on veut compter, faut bien commencer quelque part...

C'est donc le côté convenu et obligatoirement festif de la chose qui me chatouille. Un peu comme quand mon beau-fils nous intime l'ordre de regarder l'objectif de son appareil et de sourire, on voit très bien à mon air réjoui que j'ai quelques réticences, particulièrement à la énième prise.

quatre

 

Mais puisque nous voici arrivés à l'heure convenue,

Que l'année vous soit bénéfique !
(et à moi aussi)


21 décembre 2014

Joyeux Noël !

Mon fils, de séjour en Bourgogne, me fait parvenir par voie postale un des supports d'une campagne de sécurité routière locale.

Je me dois, en toute amitié, de vous faire partager cette précieuse mise en garde.

 

bourg001


19 décembre 2014

Voddeman & Co

Sacs-poubelles-rues-Bruxelles

Quatre jours, depuis la grève de lundi, que les sacs de ce tri sélectif dont se gargarise ma région encombrent les trottoirs.

Slalomant entre eux, les préposés à leur ramassage vont de porte en porte réclamer leurs étrennes.

 

Ces mecs adorent :

  • se foutre de la gueule des cochons payants
  • se faire copieusement engueuler

 

 Votez !


10 décembre 2014

Futile...

Cela fait un moment que ça me tourne dans la tête et avec cette émission entendue l'autre (procrastination oblige) samedi, je me suis dit que c'était l'occasion de vous en parler...

Mais commençons par le commencement.

Parmi les multiples blogs dont je parcours chaque jour les nouveautés, quelques uns se distinguent par des préoccupations, des questionnements, que je ne puis qualifier autrement que de philosophiques.

Chez certains, cela semble la quête patiente d'une vérité, d'une essence qui se situerait au fond de soi mais déboucherait par instants sur une mystérieuse transcendance.  Chez d'autres, la quête semble similaire mais on la sent accompagnée d'une angoisse souvent très prégnante. Chez d'autres encore, une religiosité se fait jour, quand ce n'est pas un engagement plus formel.

Quoi qu'il en soit, les blogs de ce genre me fascinent toujours, qui me ramènent à l'intérêt (j'ai failli dire la passion, mais c'eût été exagéré) que j'ai manifesté à un moment de ma vie pour le phénomène mystique.

Ils me fascinent et me rendent un peu jaloux lorsque je considère le contenu du mien dont on ne peut nier qu'il soit... superficiel.

Que voulez-vous ! Comme je le disais récemment dans un commentaire adressé à Coumarine, je suis futile. Et par voie de conséquence, ma production "bloguesque" l'est également.

Bien sûr, pleine de commisération, Coumarine a eu la gentillesse de sous-entendre que ce pourrait n'être qu'un voile dont je couvrirais des pensées plus profondes. Je l'en remercie, mais j'ai comme un doute !

Et l'émission dans tout ça, me direz-vous.

J'y viens. On y parlait du dernier livre d'Alexandre Lacroix, une sorte de sceptique postmoderne, intitulé "Comment vivre lorsqu'on ne croit en rien ?".

On en citait un passage (dont j'imagine qu'il doit être repris en quatrième de couverture, car c'est le même qu'on retrouve partout) : "Ne perds pas ta vie à poursuivre un but illusoire ; ne choisis jamais ; obéis toujours à ton désir le plus grand ; admire aussi souvent que tu le peux les apparences de ce monde".

Et en lien avec cette sensation partagée par nombre d'entre nous que nos instants de béatitude les plus profonds nous viennent lorsque notre pensée n'est plus attachée à rien d'autre que l'évidence du monde, cette étonnante conclusion : "En somme, rien n’est plus profond que la surface".

Bon ben, en tant qu'auteur superficiel, faudrait peut-être que je me mette à lire Socrate dans mes vieux jours....

socrate


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9 novembre 2014

Bon, cette fois-ci je vous en parle

Le nombre d'objets incongrus que j'ai pu découvrir en promenant le chien au domaine des Trois Fontaines dépasse l'entendement. Le mien, en tout cas. Ouais, je sais, je suis vite dépassé...

Je passe donc sur les centaines d'emballages aussi vides que variés (canettes, bouteilles, sachets...) abandonnés hors poubelles par des visiteurs incivils ainsi que sur les pièces d'habillement diverses (pulls, foulards, sweat shirts, gants, ceinture, écharpe, parapluie) oubliées par des distraits pour me concentrer sur quelques cas particuliers :

  • un gsm tout à fait fonctionnel, ce qui m'a permis d'avertir un oncle du propriétaire que je déposais l'engin à la brasserie de l'endroit
  • une tétine (sucette ?) pour bébé aux couleurs mauve et blanche du club de foot Royal Sporting Club d'Anderlecht
  • un frisbee arborant la publicité d'un magasin de peintures
  • quelques paquets neufs de mouchoirs en papier
  • une tablette intacte de chocolat au lait-noisettes
  • un petit sachet en plastique contenant les trois grammes de weed tolérés (il m'a fallu attendre ma septante-troisième année pour constater que le parfum du chanvre indien est très proche de celui du houblon) que j'ai balancé dans la poubelle à l'entrée de la plaine de jeux pour bambins.

Mais c'est le dernier en date (ce matin même) qui m'a le plus intrigué, que je vous montre :

cricket

Une balle de cricket !

Je n'imaginais même pas qu'on pouvait pratiquer ce sport dans mon pays.

Mais j'avais tort : la fédération compte vingt-sept clubs en très grande majorité flamands. Le plus marrant, ce sont les noms des membres du board de cette fédération : tous à consonnance indienne ou pakistanaise sauf deux d'origine britannique.

Le club le plus proche de chez moi est à Wolvertem, mais ils n'ont que deux équipes de moins de quinze et de treize ans... mixtes d'après la photo. Des filles, au cricket ! Je me demande ce qu'ils en pensent au Lord's...

Ben, rien, les femmes y sont admises depuis 1999. Tout se perd ma pauv'dame, tout se perd !


29 octobre 2014

Pause !

Ouais, vous me direz que c'était pas la peine de l'annoncer, que ça fait un moment que vous avez imprimé que ce blog est en mode pause perpétuel.

Mais vous me faites un procès d'intention, là ! Ce n'est pas de mon blog que je voulais vous entretenir, je pause quand je veux et j'ai même pas à vous le dire, non mais ! Est-ce que j'ai une tête à me poser des questions existentielles sur le mode "stop ou encore" ?

La pause qui m'inquiète, c'est celle qui se prolonge au sein d'une série rondement entamée par un mien neveu fan de Queneau et intitulée "99 dragons" et qui semble suspendue à sa vingt-huitième occurrence (aux erreurs de recherche googléenne près).

Et de me perdre en conjectures sur les raisons de cette interruption. La cause la plus probable semblant en toute logique se trouver dans le manque de dragons à pourfendre, leur population s'amenuisant gravement à force d'en dessouder.

Au vu des commentaires que mes contemporains profèrent à l'égard de leur belle-mère, on s'étonne un peu que les sujets manquent, mais sans doute mon neveu écarte-t-il de sa quête les dragons domestiques.

Aussi, lorsque dans le coin supérieur droit de mon écran la vignette de cette photo est apparue, j'ai décidé de la publier pour qu'il y trouve peut-être un regain de souffle créatif :

PICT0128

T'as vu l'estoc du mec ? On comprend que quand il le remet au fourreau on le traite de traîne-rapière !

Bon, passons... Il s'agit de faces de chapiteaux de deux colonnes jumelées du cloître de la collégiale Santa Juliana de Santillana del Mar, un chef d'œuvre de l'art roman cantabrique du XIIème siècle. Alors, je ne puis vraiment garantir qu'il s'agisse bien de Saint Georges, mais bon, c'est pas écrit dessus non plus et avouez que la scène y fait drôlement penser.

Donc, si mon neveu veut en faire ses choux gras, je lui fais cadeau de cette image réalisée par son oncle le 8 mai 2004. J'aime bien aider, moi (surtout si c'est les autres qui se fatiguent après) et j'aurai pas fait le voyage pour rien.


18 octobre 2014

Pour me mettre dans l'ambiance...

... comme nous sommes conviés par des copains à un spaghetti socio-politique, je vais vous faire une brève de comptoir.

 

J'ai passé mon adolescence avec comme leitmotiv :

"La vie, sans doute, c'est autre chose..."

 

 

À l'aube de ma soixante-quatorzième année, je crois tenir enfin la réponse :

NON !

4 septembre 2014

Confirmations

Pile dans les délais impartis autant qu'habituels, le dernier opus de notre geisha nationale est paru. Je l'ai acheté chez Makro en même temps que les gésiers de poulet pour le chien. Pure coïncidence, inutile d'y chercher la moindre allusion subtile, ça ne me ressemblerait pas. Je l'ai acheté et bien sûr je l'ai lu. Comme je ne devais pas attendre la camionnette de Touring Secours cette année non plus, j'ai profité de la séance de kiné de mon épouse.

amélie001

On peut dire ce que l'on veut de cette charmante enfant, je ne peux pas m'empêcher de l'aimer. Je suis comme ça, j'aime quand on me fait rire ou même simplement sourire, et elle y réussit toujours.

Je ne vais pas vous raconter l'histoire (et ne vous exclamez pas "Quelle histoire ?"), si ça vous passionne, vous n'avez qu'à la lire, ça vous prendra un peu moins de deux heures. Comment ça, le kiné de mon épouse prend son temps ? Y a des mecs qui ont encore de la conscience professionnelle, non mais !

Ce numéro-ci m'a particulièrement enchanté parce qu'il m'a amené quelques confirmations écrites de choses que je supputais déjà !

J'ai raison de la traiter de geisha nationale puisque l'on peut lire page 60 "J'enneigeai mon teint, charbonnai mes yeux et carminai mes lèvres". Si ça ne vous évoque pas une de ces créatures raffinées, qu'est-ce qu'il vous faut ? Et de un.

Depuis que je la désigne (gentiment) sous le vocable "La Folle", je ne fais que partager sa propre opinion, ainsi, page 150 (si si, il y a plus de 150 pages) :
- C'est ta folie, j'ai dit : ta manière d'être folle. Des gens fous, il y en a partout. Des fous comme toi, ça n'existe pas. Personne ne sait en quoi consiste ta folie. Pas même toi.
- C'est exact.

Et de deux !

Pour la troisième, j'ai bu du petit lait : je savais que nous devions avoir, en plus de la folie, quelques petites choses en commun. Je n'ai pas été déçu. Voyez sa méthode de visite d'un musée (page 77) :

"Ce que je ne supporte pas, dans les musées, est le train de sénateur que les gens se croient obligés d'adopter en leur sein. Pour ma part, je m'y déplace au pas de gymnastique, embrassant du regard de vastes perspectives : qu'il s'agisse d'archéologie ou de peinture impressionniste, j'ai observé les avantages de cette méthode. Le premier est d'éviter l'atroce effet Guide Bleu : "Admirez la bonhommie du Cheik el-Beled : ne dirait-on pas qu'on l'a croisé hier au marché ?" ou : "Un litige oppose la Grèce et le Royaume-Uni au sujet de la frise du Parthénon." Le deuxième est concomitant du premier : il rend impossibles les considérations de sortie de musée. Les Bouvard et Pécuchet modernes en ont la chique coupée. Le troisième avantage, et non le moindre en ce qui me concerne, est qu'il empêche le surgissement du terrible mal de dos muséal."

Bon, côté dernier avantage, moi ce serait plutôt l'échauffement de la voûte plantaire, mais à cela près, c'est moi tout craché.

Vous savez quoi ? J'suis heureux !

Qui qu'a dit "Un imbécile heureux" ?


26 août 2014

Encore le tram

La pile de ma montre est morte.

C'est une Omega, en or (pas la pile, la montre).

Des goûts de luxe, moi ? Mais non ! Je l'ai reçue de mon employeur à l'occasion de mes quarante ans de service et je ne peux pas la revendre, elle a mon nom et les dates de mes exploits gravés au cul.

Une Omega, c'est comme une banque suisse, faut un sésame pour y entrer, donc, quand tu veux changer la pile, tu dois te dégoter un bijoutier nanti du passe d'ouverture.

Je prends donc le 3 pour me rendre en ville. Quand je le quitte à la station Rogier, je me retrouve derrière une jeune beauté maghrébine. Je l'avais déjà remarquée debout sur la plate-forme du tram : visage aux traits réguliers mais à l'expression sévère, taille fine soulignée par la ceinture étroitement serrée de sa veste claire, longues jambes moulées dans un pantalon noir, bottes montant jusque sous les genoux.

Inspiré par les leçons de l'Adrienne, je décide de la suivre (remarquez qu'à Rogier, quoique vous décidiez, vous partagez sur une assez longue distance votre itinéraire avec la moitié des voyageurs descendus de votre tram).

Mal m'en a pris. Pas qu'elle fût surveillée par son frère, non : à la traîne de son pas énergique et régulier au travers du hall, au long des couloirs, tapis et escaliers roulants, je vous assure que j'ai souffert ! Je n'ai été sauvé que par le surgissement sur notre gauche de l'officine de la bijouterie, but de mon périple.

Merci Adrienne ! C'était un peu comme quand le chien me promène, sauf que lui, s'il me fatigue également, il a une laisse et ne risque donc pas de me semer.

Pour ma prochaine filature, en lieu et place d'une toute en jambes, je choisis une grassouillette courte sur pattes et de préférence surchargée de paquets.

Et avant, je reprends l'entraînement... intensif !

 

filature

 


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