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Entre nous
labo
4 mai 2009

Arthur est mort

Je vous entends venir : "Ouais, et Camelot est en ruines !"

Mais il ne s'agit pas de cet Arthur-là, ni d'ailleurs de celui qui sévit sur les chaînes françaises (dommage diront quelques langues de vipère).

Non, il s'agit d'un de mes premiers chefs, au labo. Un cas !

CordyIl était originaire du bas-Laeken, comme Annie Cordy (Leonia Cooreman) aujourd'hui baronne. Il avait sept ans de plus qu'elle, je vous laisse vous débrouiller avec son âge à son décès (pour son âge à sa naissance, je ne vous demande rien).

Il avait conservé le truculent accent local et appelait tout un chacun "fieu" ("fils" en brusseleir), sauf sa hiérarchie, bien entendu, on ne plaisantait pas avec les marques de respect à l'époque. Quand il vous parlait de vos propres collaborateurs, il disait "vos sbires".

Il aura bien résisté, lui qui blêmissait lorsqu'il tombait sur le journal (négligemment disposé à son intention sur le coin d'une paillasse) annonçant "Nat King Cole meurt à quarante-six ans !"

Dans ses labos, il y avait une ambiance folle. Surtout quand il n'était pas là. Chez nous, les labos portaient des numéros, si bien que quand on nous demandait où nous travaillions, nous répondions "au Stalag 12". Quand un nouveau débarquait (c'était fréquent dans ces Golden Sixties) et qu'il sortait, gonflé à bloc, du bureau vitré d'Arthur, nous lui serrions la pince, l'air contrit, en murmurant "condoléances".

Les quelques années que j'ai vécues sous ses ordres ont quand-même été parmi les plus joyeuses toute de mon existence. C'est qu'à l'époque, voyez-vous, nous étions jeunes (pour certains), nous étions fous (pour tous), ça aide.

Parmi les innombrables anecdotes que son décès m'a remises en mémoire j'en ai sélectionné une, bien gentille :

Un jour notre ami Jean (celui dont je prétends régulièrement qu'il est le père de mon fils, mais ceci est une autre histoire) se paie une hépatite.

Au bout d'une quinzaine de jours, le chef se fend d'une visite à son domicile, question de  voir si ça va encore durer longtemps, imaginons-nous.

Il se pointe, sourire aux lèvres, salue femme et enfants (lesquels trouvent le gaillard charmant, "Mais qu'est-ce que tu nous racontes ? Il est très gentil ton chef !") et pérore à qui mieux mieux pendant quelque temps, buvant force café et dévorant moult biscuits (gâteaux pour les Frenchies).

Sur le point de sortir, il avise un bocal muni de son poisson rouge et déclare aux enfants : " Il est marrant votre poisson, il a un nom ?".

Le chœur des gosses : "Arthur !"


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8 mars 2009

Portes ouvertes

Un beau jour, le Directeur du Centre de Recherche décide d'organiser des journées "Portes Ouvertes" pour les familles des membres du personnel. On sélectionne soigneusement les endroits à rendre accessibles. Immanquablement, quelques techniques d'analyse sont élues pour leur côté "spectaculaire".

Cela se passe bien entendu le weekend et je suis désigné "volontaire" pour faire les honneurs de mon labo de microscopie optique aux groupes de visiteurs.

Ce qu'il y a de bien avec les techniques modernes, c'est que les caméras digitales vous permettent d'afficher les images sur un moniteur et d'éviter le défilé fastidieux des spectateurs venant se pencher sur les oculaires pour tenter d'apercevoir quelque chose (et déréglant en passant la mise au point, c'est dingue ce que les gens sont sensibles à l'attrait des boutons de réglage moletés).

Le côté didactique de la chose n'était pas très dérangeant. Des sessions d'initiation aux techniques d'examen étant régulièrement organisées pour le personnel ou des visiteurs étrangers (clients, étudiants, etc), nous disposions d'un matériel de démonstration bien au point : affiches murales, échantillons etc.

Pour expliquer les examens en lumière polarisée, nous avions un montage de deux films polarisants d'une trentaine de centimètres de diamètre et distants d'une vingtaine. Le film avant avait une monture permettant de le faire tourner et l'ensemble était rétroéclairé au moyen d'un bac à lumière.

Un filtre polarisant ne laisse passer que la lumière vibrant dans un seul plan. Si bien que si vous en collez deux à la suite l'un de l'autre dont les plans de polarisation sont perpendiculaires, plus aucune lumière ne passe. Vous pouvez constater cela en jouant avec deux paires de lunettes solaires "Polaroïd".

Si vous introduisez entre eux un objet transparent où la mise en œuvre a induit des tensions, ces zones de tension font elles aussi tourner le plan de la lumière et vous obtenez des images irisées du plus bel effet.

J'utilisais pour cette démonstration un de ces raviers à fruits thermoformés que nous connaissons tous. Et l'on pouvait voir très nettement au sein de l'image irisée les quatre ronds noirs correspondant aux trous présents au fond de ces raviers.

Je demandais alors au public la raison de la présence de ces orifices mystérieux. Et devant leur silence, leur déclarais qu'il ne servaient pas à évacuer le jus résultant de la dégradation des fruits consécutive à leur abandon plus ou moins prolongé au sein du frigidaire, antichambre de la poubelle comme chacun sait, mais simplement à éviter l'emprisonnement de l'air entre deux raviers lors de leur empilement à la sortie de la machine servant à leur fabrication.

L'évocation de ce jus suspect faisait naître sur le visage des enfants de merveilleuses grimaces de dégoût. Il y en a même qui se tâtaient les doigts, comme si ça collait ! Preuve du bien fondé de mon hypothèse.

Et j'en viens aux enfants : leur faculté d'émerveillement est sans limite. L'ennui, c'est que leur dynamisme l'est aussi. Si, déjà avec les "grands" il faut veiller au grain (le matériel scientifique ne résiste pas à tout), avec les enfants, particulièrement ceux ayant bénéficié des méthodes d'éducation modernes, y a de quoi faire ! J'en ai rattrapé un d'environ trois ans qui se hissait sur un tabouret à la force du poignet, les mains solidement agrippées aux oculaires d'un des microscopes de laboratoire.

Est-ce que les Directeurs ont des enfants ?

Microscope


9 janvier 2009

Greta

Lundi, mon épouse et moi assistions à un office de funérailles en l'église de Bertem. C'est une dame qui conduisait la cérémonie, une diaconesse sans doute. Le rite était destiné à la maman de mon dernier supérieur hiérarchique (du moins en ce qui concerne le volet technique de mon travail). Je me suis dit que c'était peut-être l'occasion de vous en parler. Mais non, pas de mon travail, de mon chef !

Elle s'appelle Greta, c'est une ravissante (entendez par là qu'elle me ravit, moi en tout cas) petite Flamande. Elle possède une voix légèrement rauque et parle français avec un délicieux accent. Elle est dotée d'une intelligence brillante et est d'une extrème gentillesse. Elle a pourtant du caractère et, la première fois que je l'ai vue s'emporter, j'ai été sidéré, tellement je m'attendais peu à une telle réaction de sa part.

Nous nous pratiquons depuis bientôt vingt ans et sommes devenus les meilleurs amis du monde. Elle a, à mes yeux en tout cas, une étonnante caractéristique : plus je la vois évoluer en âge, plus je lui trouve de charme. Bien sûr, quand je le lui dis, elle rit.

Il y a quelques années de cela, je me trouvais dans son bureau et suite à je ne sais quelles circonstances, elle en vient à me dire en se frappant les hanches : "Regarde, je suis trop grosse !" Et moi de lui répondre : "Chef, seule votre connaissance imparfaite de la langue française peut vous faire déclarer cela, vous n'êtes pas grosse, vous êtes somptueuse". Elle s'est précipitée sur son Robert et Van Dale.

Un autre jour, dans le labo de mon amie Jaja (mais non, pas Janeczka, cette Jaja-ci), quelques unes de ces dames s'extasiaient devant le charme d'un nouvel engagé (je tairai son nom pour ne pas le faire rougir, je dirai seulement qu'aujourd'hui, il joue les experts en criminalistique) lorsque Greta déclara "Moi, je préfère les hommes mûrs".

Mais non, je ne me suis pas redressé en rentrant le ventre, je ne me suis pas senti concerné : elle n'avait pas dit "blets", non plus !

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16 décembre 2008

Lost Paradise

Dans son commentaire sous mon dernier billet, Papistache (j'ai toujours tendance à dire "le Papistache" parce qu'il est unique et prend parfois à mes yeux des allures de patriarche, même s'il est, à vue de nez,  plus jeune que moi) Papistache, donc, me pose une question.

Pour montrer que je m'en inquiète parfois, je suis allé rechercher un document que j'avais fait parvenir à tous ceux, famille, amis, collègues que j'avais conviés à quelques repas dans divers restaurants à l'occasion de mon soixantième anniversaire. Mon chef, une délicieuse petite Flamande était de toutes les occurrences.


Jette, le premier novembre 2001

[...]

C’est Françoise qui a eu l’idée de ces invitations au restaurant, pensant qu’il me serait agréable de me retrouver au milieu de vous, à moins que ce ne soit pour marquer de manière un peu solennelle que le nombre des jours que j’ai vécus dépasse largement celui de ceux qui me restent à vivre, que je suis plus proche de l’heure des bilans que du temps des espérances, que la question que je risque d’entendre le plus souvent ces prochains jours est : « Pas encore pensionné ? ».

C’est pour m’aider à répondre à cette question que j’ai convié mon chef à ces repas, question de faire comprendre que si ces princes qui nous gouvernent décidaient de porter brutalement l’âge de la retraite de 65 à 75 ans, je n’en serais pas trop affecté et n’irais pas manifester dans les rues comme un enseignant néerlandophone ou un syndicaliste wallon. D’autant qu’ayant toujours déclaré que je n’arriverais pas à l’âge de la pension, ça m’arrangerait vachement de bénéficier d’une rallonge !

Il vient d’y avoir vingt ans que Georges Brassens est mort. Il avait à l’époque l’âge que j’ai aujourd’hui et était devenu l'un des plus grands poètes de langue française de son siècle. Je crains que le bilan de mon existence, même en jouant des prolongations, soit loin d’être aussi positif. Je crains surtout qu’il me soit un jour demandé des comptes sur l’usage que j’ai fait des dons qui m’avaient été donnés et que vous avez tous, un jour ou l’autre, eu la bonté de me reconnaître. Je crains, enfin, de n’avoir guère d’excuses à invoquer en dehors de mon apathie naturelle et de celle-ci : je vous ai tous, et surtout toutes, beaucoup aimés, même si je n’ai pas toujours su saisir les occasions de vous le dire. Je ne raterai donc pas celle-ci : je vous aime, tels que vous êtes, pour ce que vous m’êtes, de la plus jeune au moins jeune d’entre vous.

Merci encore de m’entourer de tant de sympathie car, comme le disait Antoine de Saint-Exupéry, il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines.

 

Jean-Claude

 

PS : Françoise, qui me lit par dessus l’épaule, pense que vous ne me reconnaîtrez pas !


4 novembre 2008

Vocation

J'y avais déjà pensé lorsqu'avec mon copain André, de quelques années mon aîné, nous fabriquions nos propres pétards. Mais non, pas avec Marie-Jeanne, avec une poudre artisanale à base de charbon de bois, salpêtre et soufre.

Je reprends : j'y avais déjà pensé quelques années auparavant, mais à l'issue de mon premier cours de chimie, c'était décidé : je serais chimiste !

D'ailleurs, il me fallait immédiatement un labo.

Mon père qui n'était pas du genre à étouffer les vocations dans l'œuf, m'attribua dans la buanderie un espace pourvu d'une table consistant en une caisse en pin brut retournée sur quatre chevrons. Cela faisait d'autant plus sérieux que la dite caisse portait en lettres de quinze centimètres "The Brown-Bovery Company".

Si l'on veut bien oublier le risque de tacher ou trouer le linge, la buanderie était un endroit idéal. Elle se situait au niveau des caves, mais à l'extérieur de la maison et sa porte donnait directement dans la cour-piscine dont je vous ai déjà parlé. De plus, à cette époque, les lessiveuses étaient dépourvues de chauffage électrique. Il fallait donc chauffer l'eau sur un petit foyer que mon père avait construit en briques réfractaires.

C'est dans ce foyer que je fabriquai mon charbon de bois. Le salpêtre et le soufre, "La Boule Rouge", la droguerie du bled, m'en fournit volontiers (moyennant cependant espèces sonnantes et trébuchantes).

Je préparai mon premier mélange puis passai aux essais.

Tout à l'excitation de fabriquer ma première ration de poudre noire, j'avais confondu efficacité et précipitation : le mélange était peu homogène et trop riche en soufre. Il était difficile à allumer, brûlait mal et ne fusait même pas. Par contre, qu'est-ce qu'il fumait ! J'aurais pu le filer à un viticulteur pour soufrer ses barriques, mais à l'époque, on n'avait pas encore pensé à planter de la vigne sur les terrils, la plupart desquels étaient d'ailleurs encore en activité.

Je rangeai ce premier résultat peu encourageant dans un sac en papier sur le coin de ma "table". Puis je me plongeai dans d'autres observations, mélangeant à peu près tout ce qui me tombait sous la main avec des résultats parfois inattendus.

Un jour que je chauffais au rouge le bout d'une lame de scie à marqueter dans un but qui m'échappe aujourd'hui, pris d'une pulsion aussi subite qu'irrépressible, Monsieur le Juge, je plongeai le bout rougi dans le sac de poudre. Ce machin que j'avais toujours eu du mal à enflammer à chacune de mes nombreuses tentatives, brûla d'un seul coup !

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Accessoirement, il mit le feu à la caisse en pin et à tout ce qui, dessus, se trouvait être combustible. Mon père, alerté par le nuage d'anhydride sulfureux qui avait envahi toute la cour, arrêta le début d'incendie d'un seau d'eau bien placé.

Comme le seau était vide, il y balaya d'un geste auguste (c'était son prénom) de la main ce qui restait sur la table, assortissant son action d'un bien senti : "Quand on n'y connaît rien, on ne fait pas de chimie !"

Le lendemain, le seau d'acier galvanisé était percé.

Ce n'est que quand je lui fis remarquer la justesse de sa sentence de la veille qu'il me fila la baffe que j'avais gagnée de haute lutte.


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12 juillet 2008

Vive la mariée !

Mariage2En parcourant le blog de Val et ses aventures pré-convolantes, une petite histoire m'est revenue...

Lorsque nous étions encore très jeunes, très très cons et très très très méchants, un de nos collègues, appelons-le Dupont, d'ailleurs je crois que c'était son nom, épouse une demoiselle. À l'époque, ça se faisait beaucoup d'épouser des personnes du sexe opposé.

Le jour de la cérémonie, nous l'attendons à la sortie de l'église du patelin de la mariée et tandis que nous balançons du riz à tour de bras (aujourd'hui, avec la montée du prix des denrées alimentaires, on y regarderait à deux fois), nous poussons discrètement vers lui le fils de l'un d'entre nous.

Nous avions soigneusement drillé le gosse âgé d'environ deux ans et il s'accroche au pantalon à rayures du marié en criant "Papa ! Papa !"

Croyez-moi, ou pas, ça a jeté comme un froid ! Je crois même que nous étions les seuls à rire et notre copain, retour de voyage de noces, nous a fait la gueule quelques jours. Quel râleur !

Malheureusement, je n'ai pas pour l'instant d'acteur en culottes courtes sous la main, La Rochelle est à huit cent kilomètres et Val va être sur ses gardes, maintenant !


21 mars 2008

Délégation

Je classe ce billet dans la catégorie "à chaud". Humour bien involontaire parce que, dehors, les averses de grêle se succèdent, ce qui ne réchauffe pas particulièrement l'ambiance.

ApocalypseComme dans nos régions, nous baptisons la grêle "veaux de mars", j'effectue une petite recherche sur le Net et je m'aperçois que cette façon de dire est assez répandue.  En cherchant une illustration de grêle, je tombe sur un site qui montre la tapisserie d'Angers avec une vue illustrant ce passage de l'Apocalypse : «Et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui furent jetés sur la terre...».

Faudra que je pense à visiter Angers ! Mais poursuivons.

Je trouve également une sorte de site de discussion où je découvre un texte en Wallon (peut-être du Mosan) sur la grêle, assorti de sa traduction en Français. Personnellement, je n'ai pas besoin de la traduction : bien que je n'en parle aucun, je comprends à peu près tous les patois de la région wallone. Je vous livre la chose :

Qwand les vês d'mas gruzelèt so l'teût
L'ivièr tchante si dièrin rèspleu
Ca l'prétins tot hosselé d'violètes
Djase dèdja d'amour è catchète...

Quand les veaux de mars grêlent sur le toit
L'hiver chante son dernier refrain
Car le printemps tout bercé de violettes,
Parle déjà d'amour en cachette.

Ce qui est étrange, c'est que cette citation se trouve au beau milieu d'un échange à propos des cadres qui délèguent le boulot à d'autres. Et c'est là que me revient en mémoire la petite anecdote que voici :

Nous héritons un beau jour d'un nouveau chef de service. À l'époque, j'avais mon bureau au milieu de mes labos : à droite la spectrométrie de fluorescence X, à gauche la diffraction X. Au bout d'environ deux semaines, notre nouveau chef entre dans mon bureau. Dans la conversation, il glisse : "Ce que j'admire le plus chez toi, c'est ta capacité à déléguer ! Tu fais ça tellement bien que je finis par me demander s'il te reste quelque chose d'autre à faire..."

Quelle dangereuse perspicacité ! Mais je ne me laisse pas démonter aussi facilement. J'aurais pu lui opposer le contrat de travail tacite conclu en son temps avec le prédécesseur de son chef à lui, mais je lui ai simplement exposé ma conception de la fonction que j'occupais :

  • assurer la gestion stricte de ce qui m'était confié (j'avais écrit un programme de gestion de mes laboratoire dès avant la naissance des "LIMS")

  • assurer la veille scientifique et technologique des techniques qui m'avaient été dévolues

  • asseoir mon "autorité" sur mes compétences

  • être à tout moment disponible pour mes adjoints et tout membre de mon personnel, ce que je considérais et considère toujours aujourd'hui comme essentiel à l'accomplissement d'une fonction d'encadrement

Mais qu'est-ce que je vous raconte là ! Vous ne m'avez pas cru quand-même ? Lui non plus, je crois, mais il a bien fait comme si...


11 mars 2008

Disclaimer

Ana_sSuite à un léger malentendu avec Anaïs, du blog de laquelle je vous recommande la lecture dès qu'elle aura terminé sa grève, je vais vous raconter une petite histoire, authentique, il va de soi dans la présente catégorie.

Il y a de cela très très longtemps, je terminais laborieusement des études de chimie (laborieusement, puisque la chimie, comme chacun sait, se pratique en laboratoire) et passais mon oral du cours de "droit civil et constitutionnel".

L'examinateur me pose la question suivante : "Quelle différence y a-t-il entre un Juge et un Procureur du Roi ?"

Je voulais expliquer que le Juge étant, à l'inverse du Procureur, indéboulonnable, il était moins sujet à d'éventuelles pressions politiques. Comme j'avais, déjà à l'époque, le sens du raccourci audacieux, je commençe à lui répondre : "Le juge est intègre..."

C'est à ce moment que dans les gradins de l'amphi, un bonhomme saute sur ses pieds et s'exclame : "...et le Procureur ne l'est pas ! Je m'en doutais un peu, mais je n'osais pas le dire ! Passez à mon bureau, je vous engage, je sens qu'on ne va pas s'emmerder avec vous !"

Je me suis donc retrouvé un peu plus tard dans un grand laboratoire avec pour tacite job description d'amuser le peuple. J'ai honoré ce contrat pendant quarante ans à la satisfaction générale (celle de mes employeurs et la mienne).

Je me rappelle même qu'un jour, à Paris, lors de l'évaluation d'un stage de formation à l'audit ISO 9000, un des participants avait écrit dans les commentaires de ne pas oublier d'inviter "Walrus" la prochaine fois, qu'on rigole un peu!

Et il y a l'Anaïs qui tient absolument à me prendre au sérieux ! Triste époque...


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