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Entre nous

1 mars 2011

Quand faut y aller...

Il y en a qui ne doutent vraiment de rien !

Voilà-t-y pas qu'en rentrant d'avoir reconduit Louise chez elle au sortir de son activité en néerlandais tout en faisant un crochet par l'atelier de repassage de l'Agence Locale pour l'Emploi de Jette pour y récupérer la lessive de ma fille et avoir ensuite déposé Émilie à l'école de cirque de la ville de Bruxelles sur le site de Tour et Taxis, je découvre sous le billet précédant celui-ci un commentaire d'Adrienne me signalant qu'il lui serait agréable que j'en ponde un nouveau.

On voit bien qu'Adrienne n'est pas retraitée !

Où veut-elle donc que j'aie trouvé le temps de rédiger le billet espéré ?

Ce matin peut-être ?

Allons, soyons sérieux ! Après avoir fait au chat son injection d'insuline et lui avoir fait prendre son antibiotique, son anti-inflammatoire et son tonicardiaque, j'ai à peine eu le temps de prendre le petit-déjeuner avant de déposer mon épouse à son atelier de peinture sur soie puis de me rendre chez Delhaize acheter de quoi faire les pizzas réclamées par les filles pour demain midi (courses que je ne pourrais pas faire demain matin vu que j'ai rendez-vous chez mon néphrologue). Ensuite j'ai dû faire remplir la bonbonne de CO2 de la machine à eau gazeuse. Puis, j'étais chargé de passer chez des amis leur transmettre :
- les résultats de notre recherche de fournisseurs de pains-surprises
- une affiche annonçant la prochaine exposition de l'atelier dont question ci-avant
- le carton d'invitation au vernissage de la dite exposition
Tant que j'étais là, j'en ai profité pour régler le problème de l'aspirateur local qui n'aspirait plus rien.

Adrienne me dira qu'hier...

Hier ! Nous étions invités au resto par mon ex-collègue Madame Jaja pour fêter ses vingt-cinq ans de service dans mon ancienne "boîte", en compagnie de mon ex-chef la charmante Greta . Au sortir du resto, nous les avons ramenées à la maison d'où elles sont reparties un brin avant minuit.

Avant-hier ?

C'était notre anniversaire de mariage (le quarante-sixième) et de toute manière c'était le troisième week-end du tournoi des six nations. Alors, hein ?

C'est pas de tout repos la vie de retraité. Vous verrez quand vous aurez mon âge !

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Post Scriptum :

Si notre amie Ruth me demande pourquoi je n'ai pas encore répondu à sa lettre où elle nous propose de nous prêter quand nous le voulons son bungalow de Sea Palling si nous désirons passer quelque temps dans le Norfolk, je l'adresse à Adrienne. Na !


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15 février 2011

Qu'est-ce qu'on est con quand on est jeune ! (Et ça ne s'arrange pas avec l'âge, croyez-en ma douloureuse expérience...)

Comment ça m'est revenu ? En voyant sur le côté droit de mon écran la photo d'un corbillard à l'ancienne mode, vous savez, celui des funérailles d'antan qui suivait la route en cahotant.

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Nous venions juste de déménager, mes parents et moi (et mon frère puîné). Il neigeait et faisait un froid de canard.

Dans mon nouveau patelin d'adoption, on venait de rapatrier la dépouille d'un soldat mort pour la patrie Dieu seul sait où sur le théâtre des opérations (et même, plus vraisemblablement, dans un quelconque stalag).

Avec mes copains d'école, nous faisions la haie, stoïques sous les flocons et la morsure du petit vent glacé.

Au pied de l'escalier menant à l'église (dont la toiture du clocher était dangereusement de guingois), toute la population du village avait fini par se rassembler, puisque les personnes disposées le long du trajet du cortège funéraire s'étaient intégrées à ce dernier au fur et à mesure de sa progression.

C'est donc là que nous avons eu droit aux discours de circonstance prononcés par quelques édiles communaux et autres présidents d'association d'anciens combattants ou prisonniers de guerre.

Au sortir de la guerre, en pleine question royale, on ne lésinait pas sur le patriotisme et les morts au champ d'honneur étaient encensés, portés aux nues même.

Pris par l'ambiance du moment et emporté par ma candeur naïve ( je sais que c'est un pléonasme, mais c'est pour me mieux faire entendre), je n'étais pas loin de jalouser le héros du jour lequel ne pipait mot, engoncé qu'il était dans son uniforme d'apparat en chêne massif.

Aujourd'hui où quelques enragés se verraient bien transformer ma ville en nouvelle Sarajevo, je me demande si cette exaltation n'était pas un brin surfaite. Qu'est-ce qu'on est con quand on est jeune ! (Et ça ne s'arrange pas avec l'âge, croyez-en ma douloureuse expérience...)

Dison02


26 janvier 2011

La trame du récit

Dans mon ancien blog, le tram m'était une importante source d'inspiration. Il faut dire qu'à l'époque, je l'empruntais régulièrement pour aller rechercher Louise à son établissement d'enseignement spécial et l'emmener à l'École de cirque.

Mon épouse m'a donné l'occasion de renouer avec ce moyen de transport : la puce de sa carte Mobib n'était plus détectée par les lecteurs. J'ai donc pris le tram 3 pour aller  faire remplacer cette carte au "shop" de la STIB (ils disent "shop" pour éviter d'avoir à utiliser les vocables propres aux deux langues de ma région bien aimée).

Au retour, dans ce tram, je suis assis face non pas  à l'un ou l'autre Ohio boy, mais à un monsieur d'origine nord-africaine dont, immanquablement, le portable se met à sonner (si l'on veut bien appeler "sonner" l'émission d'une mélodie voisine de "Trabaja la moukère" qui, tout à fait entre nous, est une chanson française).

Mon vis-à-vis engage donc avec un certain Abdel une conversation en arabe.

Et là, j'en suis resté comme deux ronds de flan : je comprends plus d'arabe que je ne l'aurais cru !

Si, si, je vous jure, j'ai parfaitement reconnu : salopette, chantier, test, réception, ça va, inspecteur... j'en passe et peut-être de meilleurs.

À ma place, l'un ou l'autre esprit mal tourné serait peut-être allé conclure, sans nul doute un brin hâtivement, que tout cela n'avait rien que de très normal et que l'arabe a bien dû emprunter à une autre langue les vocables relatifs au travail.

Je me garderai bien de lui emboîter le pas, le MRAX, à l'image de Big Brother, veille !

N'empêche, ça m'a bien amusé. Ça m'a même fait souvenir qu'à l'époque où j'étudiais le russe, j'avais été frappé par le fait que pas mal de termes techniques étaient dans cette langue des emprunts directs à l'anglais.

chantier


17 janvier 2011

La Diane

Six heures moins le quart. Dans le coin sud-est de la chambre "le bruit" me signale que dans un quart d'heure le réveil va se déclencher. Ben oui, mon réveil-radio est réglé sur six heures, comme au temps béni où je devais me lever pour partir au boulot.

Ce "bruit" ne se produit qu'en période de chauffe. C'est une sorte de "tic..... tic.... tic... tic.." dont l'intensité diminue au fur et à mesure que sa fréquence augmente. Il doit provenir de la dilatation des tuyaux du chauffage central, même si le radiateur de notre chambre est toujours fermé. Comme il apparaît toujours à la même heure, je conclus que dans un des appartements voisins quelqu'un a installé un balbutiement de domotique enclenchant le chauffage à cet instant.

En l'oyant ce matin, je me suis subitement souvenu de mon ex-collègue et néanmoins ami, Jean. Pour être plus précis, ayant plusieurs ex-collègues et amis prénommés Jean, je dirai qu'il s'agit de ce Jean qui riait jaune lors de la visite d'Arthur.

Ce mec avait un bagout de Dieu le Père (bien qu'il se déclarât agnostique). Ainsi, le matin, il s'emparait de "La Lanterne" de Léon ("La Lanterne" était le journal local bruxellois de l'époque) et nous faisait la "lecture" de l'épisode du jour du feuilleton. C'était désopilant parce que cette lecture quoique faite sur un rythme régulier, s'éternisait et était truffée de détails en tout genre et souvent salaces totalement étrangers à l'intrigue.

J'ai pensé à lui parce qu'il avait aussi complété la légende du Dahut. Vous connaissez bien sûr : la bestiole gambade au flanc des Puys en tournant dans le sens trigonométrique, ce qui fait que ses pattes gauches sont plus courtes que les droites et que pour le chasser il suffit de le laisser passer puis de crier "Oh Dahut !". Il fait alors demi-tour pour voir qui l'appelle et il tombe.

Jean l'avait amélioré ainsi :

Bien entendu, vous ne verrez le dahut tourner sur son Puy qu'à la belle saison, car pour la saison froide, il quitte la Massif Central pour venir hiberner dans le chauffage central. Il est alors appelé "pied'quin" et vous pouvez entendre son cri si caractéristique se répercuter dans vos radiateurs : "Roubouloulouglouglou !"

Dahut


15 janvier 2011

Mon Vieux

L'autre jour (le temps passe si vite que j'ai déjà oublié le jour exact, mais pas les circonstances : c'était sur le viaduc de Vilvoorde en me rendant chez Makro), l'autre jour, donc, un animateur de la RTBF interviewait Daniel Guichard et, immanquablement, nous avons eu droit à cette émouvante chanson.

Laquelle chanson m'a fait souvenir de mon propre père que, sauf dans le titre de ce billet et contrairement au chanteur pour le sien, je n'ai jamais appelé "mon vieux". Je crois d'ailleurs que l'expression était peu usitée en Belgique francophone à l'époque de la sortie de la chanson. J'ai, de ma naissance à sa mort, toujours appelé mon père "papa" : on peut donner du "Monsieur" et du "vous" à son père, pas à son papa.

Bien sûr, à l'instar de Guichard, et comme tout un chacun j'imagine, je dois bien avoir à me reprocher, au temps de mon adolescence, l'un ou l'autre moment d'énervement ou d'incompréhension à son égard, mouvements qu'il ne méritait certainement pas : je n'ai guère connu d'individus aussi calmes et pondérés que lui. En l'évoquant, j'ai parfois des doutes sur la fiabilité de l'hérédité : ma façon d'élever mes propres enfants ne semblait rien devoir au calme olympien de mon paternel.

Il avait des principes : chez nous, pas d'achat à tempérament, on épargnait avant d'acheter, quelle qu'ait pu être la vigueur du désir. Là aussi l'hérédité me questionne, moi qui ai souvent vécu "en avance sur mon temps" comme j'en plaisantais volontiers moi-même.

Immigré économique de deuxième génération (sa mère avait déménagé de la région d'Anvers vers celle du Centre après la première guerre mondiale) il était devenu électricien, habile de ses mains, intelligent mais peu passionné de culture (entre son boulot, son jardin, sa maison, ses enfants où aurait-il trouvé le temps de lire ?)

Bref, un père aimant bien que taiseux, fiable, droit, serein, toujours présent. Quand, parcourant ces blogs où percent des enfances difficiles, je pense à lui, je me dis que j'ai été pendant longtemps bien inconscient de croire qu'une jeunesse heureuse est dans la nature des choses, sans trop me demander ce qu'elle a pu coûter à ceux qui me l'ont offerte.

De temps à autre, suscitant mes souvenirs, son image apparaît, fugace, au bord de mon écran. C'est la seule de lui qui figure sur mon ordinateur, résultat de la numérisation (pour je ne sais quelles raisons) d'une diapositive. C'est une image de vacances à la mer du Nord. Il est encore jeune, plus que je ne le suis moi-même aujourd'hui. Mais ce pourrait être n'importe laquelle de ses photos, il y serait pareil à lui-même : serein.

Scan034

Et ne la ramenez pas avec l'hérédité, je sais, il avait des cheveux, lui !


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4 janvier 2011

Raz le bol !

Première règle du chercheur : "C'est toujours en ne cherchant rien qu'on trouve quelque chose". Je vous fais grâce des innombrables corollaires du genre "Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent on en cherche". Z'allez pas m'apprendre : j'ai été chercheur !

La preuve, c'est qu'en rangeant quelques dossiers auparavant épars sur mon bureau (je parle du bureau de mon ordinateur, pas du meuble portant le même nom mais tellement encombrant que j'ai dû le bazarder lors du déménagement), j'ai retrouvé la photo de la Pointe du Raz que j'ai cherchée en vain voici plusieurs semaines.

Quand je dis "photo de la Pointe du Raz", entendons-nous : il s'agit de la photo d'une peinture à l'huile représentant le site en question.

Et pourquoi cherchai-je donc cette photo voici quelques semaines ?

Parce que dans un commentaire à une amie blogueuse, je disais avoir, toujours au moment de mon déménagement, vendu cette toile sur e-Bay pour bien moins que la valeur de son cadre.

L'ennui, c'est que je ne parviens pas à retrouver le nom de cette blogueuse qui m'avait demandé si je n'avais pas une photo de la chose, question de lui faire mieux comprendre sa douleur. C'est pourtant pas faute d'écumer tous les recoins de ma blogosphère !

Vous me direz : "Normal que tu ne la trouves pas, puisque tu la cherches, en totale contradiction avec la première règle du chercheur !" et je ne pourrai que vous donner raison.

Comme, à l'instar de Poupoune, j'aime faire souffrir, vous comprenez ma déception. C'est moi qui souffre, ce qui est bien le comble pour un sadique.

C'est donc dans l'espoir que cette charmante inconnue, à qui j'eusse volontiers fait don de cette œuvre vu le prix que j'en ai obtenu, ne le reste pas (inconnue) que j'en (l'œuvre) publie ici la photo.

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31 décembre 2010

Meilleurs vœux à tous

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Faites la fête...
mais n'en sortez pas givrés !


26 décembre 2010

Affinage

Mais non, je ne vais pas vous parler de fromage ! Encore que...

Vous vous rappelez peut-être que ma petite-fille, Émilie, adore cuisiner.

Pour le repas de famille du 24 décembre, nous avions décidé de répartir le boulot entre les divers convives. Nous nous sommes chargés du Champagne "Œil de Perdrix" de chez la veuve Devaux, des huîtres (plates) d'Ostende, du saumon fumé et du foie gras de canard. Notre fils du filet de biche aux lentilles (au Porto, les lentilles) et des vins d'hiver divers. La maman d'Agata de la bûche de Noël. Ma fille et ses filles des amuse-gueules.

Parmi ces derniers, Émilie a réalisé une étonnante préparation. Il y a quelques mois de cela, elle s'était posé la question "N'y aurait-il pas moyen de réaliser un Tiramisu salé ?" et l'avait répercutée auprès de sa grand-mère. Avec l'aide de celle-ci, elle avait fait une tentative dont je ne parviens pas à savoir si je vous en avais parlé ici et, comme par hasard, le module de recherche de Canalblog génère un "BAD FILE EXCEPTION" en sa ligne 601 lorsque j'introduis le mot "tiramisu" ou n'importe quel autre d'ailleurs, dans la case ad hoc.

Depuis, elle a affiné sa recette.

Elle grille de fines tranches de pain qu'elle découpe en disques s'adaptant au fond de petits caquelons individuels en porcelaine. Ce support est humecté par un mélange de Côtes du Rhône blanc et de vinaigre balsamique. Par-dessus cela, elle dépose une mixture fouettée de Mascarpone, Noilly Prat, jaune d'œuf, concentré de tomate, tomates séchées avec leur huile et sucre. Elle saupoudre de piment Noria et colle la chose au frais.

Je ne vous donne pas les proportions exactes, ce serait trop simple et la recette ne m'appartient pas. Mais c'était parfaitement dosé : le petit toast pas trop imbibé et le reste tout-à-fait délectable et d'une légèreté...

Rien que ce petit miracle de douceur, que j'aurais pu avaler en une seule bouchée (ce dont je me suis bien gardé), valait le déplacement sur les routes verglacées !

Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Ça se passait chez nous, cette soirée...

sapin


19 décembre 2010

Ils sont fous ces Amerloques ! (tram en 3 actes)

Cadeaux de fin d'année obligent, nous effectuons ce dimanche matin une descente chez "Filigranes". Comme toujours, les cadeaux n'auront été qu'un prétexte puisque parmi les neuf bouquins acquis il ne s'en trouve que deux destinés à un cadeau. Passons...

Sur le chemin du retour, nous nous installons dans le tram 3. Deux messieurs turcs apparemment de ma génération se reculent d'une place pour me permettre de m'asseoir à côté de mon épouse et mon nouveau voisin de gauche me déclare "On est un peu serrés, mais au moins on est assis", ce que je ne puis que confirmer tout en le remerciant de son amabilité : les concepteurs des nouveaux trams que la STIB a mis en service sur la ligne rapide ont dû prendre mesure pour les places assises sur ces mannequins anorexiques qui peuplent les revues d'horreurs de mode.

L'arrêt suivant est celui de la gare du Nord. Je fais remarquer à mon épouse la présence sur le quai de trois individus qui semblent penser, puisqu'ils embarquent alors dans notre véhicule, que notre ligne doit aboutir quelque part sur les contreforts de l'Himalaya : sacs à dos, bonnets de laine, grosses bottines, tous trois approchant les deux mètres et d'allure athlétique.

Comme le tram s'éloigne du centre-ville, il se vide progressivement et après quelques arrêts, mes deux Turcs quittent la rame, non sans que mon voisin de quelques instants ne nous ait salués très poliment en nous souhaitant un bon dimanche. Je suis toujours abasourdi par le contraste de comportement entre ces émigrés de première génération et leur actuelle descendance.

Des sièges étant devenus libres, deux de mes alpinistes présumés s'asseyent. Le troisième reste debout, consultant de plus en plus fréquemment un plan du réseau de la STIB et échangeant avec ses comparses des regards d'autant plus inquiets que le paysage se dénude. Lorsque nous franchissons le canal  séparant le port de Bruxelles de son Yacht-club, ils sont tellement tendus que je m'enquiers (en anglais puisqu'ils semblent échanger dans cette langue) de leur destination : ce ne serait pas la première fois que je sauve des touristes qui ont emprunté la bonne ligne dans la mauvaise direction.

Ils veulent voir l'Atomium. Je les rassure donc : en bout de ligne, après le franchissement d'une passerelle piétonne, il ne leur restera qu'un bon kilomètre à parcourir pour joindre le but de leur excursion.

Ils se demandent alors s'ils auront le temps de visiter le monument, car ils doivent prendre un train pour Amsterdam à treize heures, gare du Nord. Comme il n'est pas loin de midi, un léger doute commence à m'étreindre. Plutôt que de leur expliquer l'itinéraire vers leur but, je leur propose de descendre avec nous, là où stationne ma voiture, ce qui me permettra de les déposer au pied de l'objet de leur quête. Ils acceptent tandis que je leur fais voir par la fenêtre du tram la tour japonaise et la maison chinoise.

Nous débarquons du tram, ils entassent leurs sacs dans le coffre de ma Nissan Note et réussissent, je ne veux pas savoir comment, à se loger dans l'arrière de mon véhicule ce qui doit établir une sorte de record de l'entassement (encore que depuis qu'à Karachi dix-neuf filles ont réussi à entrer dans une Smart et à y rester dix secondes, je commence à avoir des doutes).

Je les ai emmenés presque au pied du fameux Atomium (une épreuve de crosscountry empêchait les voitures de parvenir exactement sous l'ouvrage) en leur montrant au passage le palais royal de Laeken, ses serres et l'arrêt du 19 qui les ramènerait à l'arrêt du 3 où ils pourraient embarquer pour la gare du Nord. Ils se sont extraits de leur espace exigu, ont récupéré leur barda et se sont éloignés en se confondant en remerciements et en faisant de grands signes d'adieu.

Chemin faisant, j'avais appris que ceux que j'avais d'abord pris pour des Britanniques venaient de l'Ohio.

J'aurais dû leur filer mon adresse, car je doute fort qu'ils aient pu joindre la gare du Nord pour treize heures dans un patelin où le dimanche, il n'y a un tram que toutes les vingt minutes. Bien sûr, nous n'avons que deux lits d'appoint, mais des mecs qui peuvent se caser à trois dans l'arrière d'une Note ne doivent pas avoir besoin de plus d'un lit d'une personne pour reposer leurs carcasses.

Sont fous ces Américains !

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14 décembre 2010

Bio (logique ?)

Boer_zkt_vrouwTandis que j'ôtais, ce matin, les couvercles des pots de confiture, j'ai eu une pensée pour vous, chers lecteurs. Non que vous soyez à mes yeux confits de l'une ou l'autre tare inavouable, bien sûr que non !

Simplement je me suis dit qu'il y aurait bien là matière à un petit billet.

Si vous cliquez sur l'image pour pouvoir lire plus commodément l'inscription, vous pourrez constater deux choses relatives à mon pays bien aimé.

D'abord la marque de ces confitures, fabriquées par une société laitière (à l'origine, elle fabriquait des yaourts) de Kruishoutem (le patelin où se situe le "Hof van Cleve", un des meilleurs restaurants belges, peut-être même le meilleur), est inscrite dans une langue qui n'existe pas. En français on dirait, tout comme en anglais, "Pure nature" et en néerlandais "Puur natuur". Vous avez sous les yeux un merveilleux exemple du fameux compromis à la belge (lesquels Belges, à force de compromission, vont bientôt disparaître de la carte d'Europe où ils n'occupaient déjà qu'une toute petite place).

Ensuite, vous verrez que, pour une raison que j'ignore et dont je ne vais donc pas discuter ici, ce brave confiturier fait sur ses couvercles la promotion des deux déclinaisons belges d'une émission de télé-réalité où des agriculteurs cherchent des épouses. Les Français ne seront pas dépaysés, l'émission (un concept britannique) existe aussi chez eux sur M6.

Lorsque l'on considère le titre donné à ces émissions par les deux communautés, on pourrait tenter d'en déduire l'une ou l'autre caractéristique de la philosophie de ces dernières.

Ainsi, pour les Flamands (honneur à nos représentants majoritaires) "Boer zoekt vrouw" ("Paysan cherche femme") indiquerait un solide pragmatisme, un "droit au butisme" de bon aloi, ils seraient éleveurs que ça ne m'étonnerait pas.

Pour les Wallons, "L'amour est dans le pré" dénoterait un côté de doux rêveur, coupé des réalités matérielles, cherchant (à tâtons et dans le foin) un avenir aussi merveilleux qu'improbable.

Comment voulez-vous que ces gens-là se comprennent (pour peu qu'ils en aient seulement le désir) ?

Et les Bruxellois ? Me demanderez-vous...  C'est gentil de vous intéresser à mon cas, mais la question est sans objet : la dernière ferme de la région bruxelloise a cessé ses activités il y a deux ans.


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