Illumination
Je lisais ce matin sur Dautenbon un éloge de la feuille blanche. Cela commençait ainsi, pour la suite, suivez le lien :
"Si j'aime écrire, c'est que la page blanche est le plus fabuleux espace de liberté qui soit : en pliant, tordant et assemblant les mots et les phrases, on peut faire à peu près n'importe quoi."
À ces mots, le Walrus ne se sent pas de joie !
Car il vient, en un éblouissant éclair de lucidité, de comprendre la motivation profonde des forçats du blog, des forcenés de l'écriture, des chatouillés de la plume, des obsédés du stylographe ou du clavier. Cette motivation, c'est le perfectionnisme !
La page blanche est pure potentialité. C'est le chef d'œuvre absolu en devenir. On comprend qu'elle file le vertige !
Le pauvre scribouilleur aura beau y mettre tout son art, toute son imagination, tous ses soins, tout son amour, le produit final ne parviendra jamais à égaler ce dont il avait rêvé. Le travail le plus accompli ne comblera pas l'infini potentiel contenu dans la page blanche.
Et il s'y remet, sans fin, obstiné jusqu'à l'épuisement, insatiable pourchasseur de chimère.
Et le lecteur assiste, enchanté, à ce combat perdu d'avance...