Auto stop
Alors que, sur ordre de Janeczka, je photographiais mon ancienne école primaire, une voiture s'arrête devant moi. La passagère baisse sa vitre et me demande "Une petite photo s'il vous plaît". J'obtempère tandis que le conducteur me note son adresse e-mail sur un bout de papier.
Et une histoire ancienne me revient en mémoire.
Il fut une époque où avec quelques collègues, nous participions avec nos familles respectives à diverses activités. Avec les gosses, ça faisait une solide smala...
Un jour, nous marchions tous ensemble dans les bois entourant Masbourg. Vous ne savez pas où c'est ? Tant pis pour vous ! Pivoine pourrait sans doute vous aider. C'est d'ailleurs sans intérêt pour la suite de l'histoire.
Vers midi, nous faisons une halte au bord de la Masblette, la rivière locale (comment l'avez-vous deviné ?). Un autochtone y avait installé un barbecue et vendait des petits pains aux saucisses. J'étais assis sur un muret et faisais un sort à l'espèce de hot-dog quand un petit bolide rouge, une Morris mini-cooper, surgit du virage et se range, dans un nuage de poussière, au bord de la route.
La portière côté passager s'ouvre et, une diablesse blonde en jeans et bottes de cuir se précipite vers moi. Quand j'ai vu votre barbe, me dit-elle, j'ai senti qu'il fallait que je vous embrasse ! Vous permettez, Madame ? Demande-t-elle à ma fille qui, à l'époque, ne devait pas avoir plus de dix-sept ans. Et sans attendre la réponse de celle-ci, elle passe à l'exécution de son projet, profitant de ma stupeur.
Mon copain Georges, non, pas celui des chevilles, un autre, tombeur invétéré, n'en est pas encore remis. Moi non plus d'ailleurs.
Non, je ne me suis pas gouré de catégorie, il ne s'agit pas d'un rêve. D'ailleurs, je tiens à votre disposition une bonne quinzaine de témoins.