Pérouse
Je saisis donc la perche tendue par Papistache qui me demandait si l'Italie avait tenu ses promesses pour lui donner tout apaisement : l'Italie ne m'ayant rien promis, je n'ai pas été déçu. Je pourrais m'en tenir là, mais maintenant que je suis au clavier, je vais vous conter, tant qu'à faire, une petite anecdote.
Un beau matin, mon épouse et moi, sur ses insistances, sommes partis pour Pérouse (Perugia).
(La façade du bâtiment n'est pas incurvée, c'est un effet pervers de l'objectif employé à sa plus courte focale. Tilu vous corrigerait ça en un clin d'oeil, moi, je n'ai pas le courage).
Comme pour la majorité des villes intéressantes d'Ombrie et de Toscane, la vieille ville ou le centre historique, c'est à votre meilleure convenance, est perché (le masculin l'emporte ici aussi) au sommet d'une colline plus ou moins escarpée. Gare aux mollets ! À Pérouse, c'est plutôt plus que moins, en conséquence de quoi, à flanc de colline, les constructions s'arcboutent les unes sur les autres.
La chose n'est déjà pas en soi très rassurante, même si ça a survécu comme ça quelques siècles, mais quand vous savez, pour les avoir parcourues en arrivant, que toutes ces masses et ces efforts se reportent en fin de compte sur d'immenses caves aux allures de cathédrales, vous n'êtes pas très fier quand soudainement, le plancher émet un craquement sonore tandis que vous contemplez, béat, une oeuvre de Raphaël.
Et l'anecdote dans tout ça, me direz-vous ? J'y viens ! Avant de pénétrer dans ce labyrinthe de caves que vous parcourez moitié à pied, moitié en escalators et où vous comprenez immédiatement qu'ici, ce n'est pas la Belgique :
Avant tout cela, donc, je prends la précaution, à la sortie du parking où j'ai fini par trouver une place pour ma voiture, de faire un petit détour par les toilettes publiques au pied des fameux escalators. Pour y parvenir, je fends un groupe compact d'Italiens aussi hilares que retraités et attendant le départ de leur visite au pied d'une pancarte VIP brandie par leur guide.
Au moment de quitter les toilettes, une forte résistance m'empêche d'ouvrir la porte. Comme il y a malgré tout un peu de "mou" je pousse de toutes mes forces, la résistance cède et je me trouve nez à nez avec un groupe de ces retraités ! Ils bloquaient la porte en riant comme des cons parce qu'ils pensaient coincer ainsi un de leurs copains. Quand ils se sont aperçus de leur erreur, les trois ou quatre "bloqueurs" se confondaient en excuses tandis que le reste de la troupe se bidonnait grave, comme on dit maintenant.
Tous plus âgés que moi, pourtant faut le faire, et s'amusant comme des gamins ! Un effet secondaire du Sole d'Italia sans doute...