Le pire, c'est que je le savais
Hier, nous sommes allés au Poelbos fêter le centième anniversaire de la fondation de l'unité scoute dont j'ai été le responsable de 1975 à 1982.
C'est mon épouse qui avait dégoté l'annonce de l'événement sur Fesse de Bouc (c'est elle qui se charge de nos relations avec les anciens scouts) et avait décidé de nous y inscrire.
Elle avait aussi relevé une phrase dans le descriptif de l'activité : "N'oubliez pas votre foulard !"
Comme je lui faisais remarquer que nous avions donné les nôtres lorsque j'avais quitté le mouvement, elle me répond que je n'ai qu'à mettre celui de mon Woodbadge que je possède toujours. À quoi je rétorque que les organisateurs font certainement référence au foulard d'unité (en l'espèce fond bleu roi, bord rouge) plutôt qu'au signe distinctif des fils du Laurier (les détenteurs du Woodbadge font automatiquement partie du clan des Mac Laren) et que porter ce truc allait me faire passer pour un snob. Mais, en vertu du vieil adage "Ce que femme veut...", nous l'avons quand même emporté.
Arrivés à la fiesta, nous avons expliqué la chose aux quelques participants que nous connaissions déjà présents et ils m'ont dit de le mettre.
À peine l'avais-je passé autour du cou que débarque Joëlle (Fennec pour les intimes) et tandis qu'elle m'embrasse, que me glisse-t-elle à l'oreille, cette fine psychologue au franc parler ?
"Stoefer !"
Non, il ne s'agit pas du Stouffer du prix de Médecine, il s'agit d'un vocable bruxellois signifiant en gros : vantard, snobinard, m'as-tu (bien) vu, prétentieux, bref un mec que n'étouffe pas la modestie.
Comme dit dans le titre : le pire, c'est que je le savais...
Mais je l'ai gardé : quand le vin est tiré...