Les rêveries du promeneur (de chien) solitaire - Openspace
Le chien a dû vous le dire, ces derniers jours, je suis allé le promener assez régulièrement au domaine des Trois Fontaines.
Durant le trajet en voiture, la radio fonctionne. C'est fou ce qu'on apprend en trois kilomètres !
L'autre jour, une dame parle de méthodes d'organisation de travail (à l'usage des étudiants qui entrent en période de "bloque", j'imagine, j'ai pris l'émission en route). Outre l'actuellement incontournable mindfullness, elle cite un truc que je n'avais jamais entendu jusqu'ici : le sketchnoting, une sorte de dérivé avec dessins et couleurs du mieux connu mind mapping.
L'arrivée sur le lieu de promenade lui a coupé le sifflet.
En déambulant derrière le chien, je me suis pris à rêver à tous ces termes souvent anglicisants que j'ai entendus et même parfois pratiqués au cours de mon existence.
Ça avait commencé au summum de la vogue (ou de la vague, c'est comme il vous plaira) du yoga avec la méditation transcendantale (j'aimerais bien entendre Dali prononcer ce terme avec conviction).
Après, ce fut la grande période des analyses, tu pouvais pas rencontrer un mec un peu branché qui ne te demande des nouvelles de ton analyse en Gestalt ou non et à qui il te fallait bien avouer que tu ne connaissais même pas le moindre psy, amenant des regards de commisération sur le sort funeste qui t'attendait face à la non résolution de ton Œdipe. J'ai même lu Zigmund pour en arriver à craindre que les psys ne soient ceux qui avaient le plus besoin de consulter un collègue.
Puis, je suis tombé dans la dynamique de groupe, vous savez : brain storming et leadership, analyse transactionnelle et ateliers du CEMEA sur l'expression non-verbale.
Et aujourd'hui, pleine conscience et concentration. (Dans une autre émission, j'ai même entendu un gaillard faire un subtil distinguo entre pleine conscience et mindfullness, c'est dire s'il y en a qui creusent profond).
Et quand je rêve, marchant mécaniquement derrière le chien, je range ça dans quelle boîte ? Je n'en sais trop rien, je crains de ne pas avoir retenu grand-chose de tout cela.