Premier contact
Mon néphrologue préféré vient d'accepter une place de chef de clinique dans un hôpital flamand de la capitale (on la lui a proposée parce qu'il est francophone, enfin, disons parce qu'il parle français)*. Comme je l'accompagne dans ses pérégrinations, je me rends dans cette clinique pour régler la question des prélèvements que je dois y effectuer la semaine prochaine.
Premier choc culturel : le passage protégé pour piétons aboutit directement non pas en face du trottoir longeant le bâtiment des consultations mais... droit dans l'entrée pour voitures du parking réservé aux donneurs de sang !
Deuxième choc : lorsque je me présente au bureau d'inscription des prélèvements, la préposée m'annonce (dans un français impeccable, je dois le reconnaître) que, malheureusement, l'ordinateur est en panne et qu'il faudra patienter (m'en fous, je venais surtout chercher les récipients nécessaires à la collecte de mes mictions d'une journée).
Mon sang d'auditeur n'a fait qu'un tour : mes collègues de la communauté flamande ignoreraient-ils donc la question à mille euros (une de mes préférées) : "Puis-je voir la procédure à suivre en cas de panne du système informatique ?"
Il faut croire que oui, ou que la procédure existe bel et bien et qu'elle consiste à dire : " U moet een beetje wachten !"
Je tiens à signaler que chez Colruyt, autre société flamande, mais sévissant, elle, dans la grande distribution plutôt que dans la santé, j'ai assisté, médusé, à une panne informatique générale un samedi midi : en moins de deux minutes, chaque caissier s'est vu doublé d'un autre employé muni de formulaires papier, les codes de vos marchandises étaient transcrits à la main sur ces formulaires, on y relevait votre identité et votre adresse, une petite signature et vous receviez la facture à domicile dans le courant de la semaine suivante. C'est pas de la qualité ça ?**
* Faudra que je vous explique un jour le décapant folklore linguistique belge en général et bruxellois en particulier.
** Ouais, c'est surtout une façon élégante de ne pas perdre le chiffre d'affaire du meilleur jour de la semaine, mais bon...