Les Keis
L'autre jour, la voisine d'en haut à gauche (une noire assez mignonne, mais moins que la demoiselle qui vient garder ses gosses lorsqu'elle travaille) vient sonner à notre porte. Elle souhaitait nous emprunter du lait parce que ses petites filles refusent de dormir sans en boire , qu'elle était à court et que les magasins étaient déjà fermés. Elle a promis de nous en rendre une autre bouteille.
Sans doute exactement, dis-je à mon épouse, comme ces Hollandais qui, sur les campings et sous prétexte qu'ils se déplacent à vélo en transportant tout leur barda, vous empruntent du sucre, de la farine, du riz, des œufs, du lait, mais sans jamais parler de vous les rendre, où iraient-ils les chercher ? Ils sont là juste pour la nuit...
Et c'est là que m'est revenue cette histoire hollandaise (en Belgique, nos voisins du nord sont réputés plus près de leurs sous encore que les Ecossais, c'est vous dire).
Il y a bien des années, nous campions dans la région de Saint-Vith, dans la partie germanophone de notre beau pays. Nous nous trouvions un soir devant notre tente lorsque débarque un peloton de Bataves. Ils installent leur campement, enchaînent leurs vélos, puis l'un d'eux se met à faire des crêpes sur un minuscule réchaud camping-gaz.
Je me dis qu'au train où ça progresse, il en a pour la nuit à nourrir le groupe. J'empoigne donc mon réchaud à deux becs, deux poêles et propose au cuistot de tripler sa cadence grâce à ce matériel supplémentaire. Il accepte et je retourne à mon poste d'observation.
Et là, j'ai vu qu'il n'était pas un Hollandais pour rien ! Non parce qu'il ne nous a même pas proposé une de ses crêpes, mais parce qu'il a continué à cuire sur mon réchaud après avoir rangé le sien pour économiser son gaz !
Pour la satisfaction de Val j'ai autorisé le clic magique, ce qui vous permettra peut-être de constater que la devise des Pays-Bas est rédigée en... français : "Je maintiendrai"