L'Adrienne a du chien
L'Adrienne sur son blog nous évoque l'Angleterre, les Anglais, le Somerset et les chiens.
Pour ces derniers, c'est normal, elle est dans le Yorkshire.
Cela m'a fait souvenir de mes premières vacances anglaises à Porlock, dans le Somerset. L'Angleterre de l'époque avait de quoi étonner un continental tel que moi :
Par la fenêtre de notre chambre d'hôtel, nous pouvions voir à l'arrêt du bus sur le trottoir d'en face les autochtones se livrer à un de leurs sports favoris : le queueing. Dès qu'un Anglais en rejoint un autre, ils commencent une file, chose incompréhensible pour nous chez qui monter dans un bus relève de la foire d'empoigne.
Dans les débits de boisson, pubs ou cafés (si si, il y a des cafés en Angleterre, où l'on ne vend que des boissons sans alcool) il faut se présenter au comptoir, commander et emporter ses consommations. La première fois que nous nous sommes installés à une table dans un café, nous avons attendu que le patron vienne s'inquiéter de nos souhaits... et nous y serions encore si d'autres clients ne nous avaient enseigné le mode d'emploi par leur propre comportement, parce que le tenancier semblait trouver tout naturel que nous nous soyons assis sans rien consommer du tout pendant de longues minutes, ils sont comme ça les Angliches : aucun comportement aussi étrange puisse-t-il leur sembler ne les autorise à manifester leur étonnement.
Dans le magasin d'artisanat où nous faisions l'achat de quelques cadeaux, la vendeuse attachée à nos pas nous faisait très discrètement remarquer que le total de nos emplettes venait de dépasser cent Livres (il faut dire qu'à l'époque la Livre valait trois fois celle d'aujourd'hui).
Dans le salon de l'hôtel, lorsque le Labrador de l'endroit décidait de s'allonger sur le tapis devant le feu ouvert, tout le monde écartait son fauteuil pour lui faire de la place.
Autour de ce même feu ouvert, lorsque j'avais raconté que dans la bruyère des Moors nous avions croisé une chasse à courre (accompagnée de sa meute de contestataires munis de pancartes) et que pour parler des chiens j'avais employé le vocable "dogs", un Anglais bon ton m'avait aboyé "Hounds !" au visage pour corriger mon impardonnable confusion. Bien sûr, il ne s'y était senti autorisé que parce qu'au préalable, notre hôtesse nous avait présentés dans les formes, vous savez "How do you do" et toutes ces sortes de choses...
Presque chaque fois où nous embarquions dans notre voiture dûment immatriculée en Belgique, il se trouvait un autochtone pour s'informer, avec les circonlocutions d'usage, de notre ressenti à propos de sa région.
Finalement, le moins étonnant dans tout cela, c'était encore de devoir rouler à gauche...