Question de temps...
Régulièrement, je prends le tram 3 pour aller déposer ou rechercher à la fixation des œuvres de l'atelier de peinture sur soie de mon épouse (ben oui, j'ai que ça à faire, vous êtes jaloux hein ?).
Comme j'ai horreur d'être en retard, je pars largement en avance et débarque généralement beaucoup trop tôt à la station de destination (oui, ce tram est une ligne rapide circulant soit en site propre, soit en sous-sol et donc il a des arrêts comme un tram et des stations comme un métro). Du coup, je suis obligé d'errer dans les rues avoisinantes pour me présenter à l'heure convenue chez Madame Lechat (c'est vrai qu'elle a un regard qui rappelle le Siamois).
Eh bien, je peux vous assurer que pour des durées similaires de promenade, cela semble passer beaucoup plus vite en flânant au soleil de juin qu'en battant énergiquement le pavé par moins quinze en février. Cette relativité de sensation dans l'écoulement du temps en fonction du climat m'amène à me réjouir : dans l'enfer qui m'est promis, il fera chaud et l'éternité passera donc plus vite.
La dernière fois, comme il faisait beau, je me suis attardé sur le petit marché se trouvant à la sortie de la station et j'ai constaté que dans ce quartier populaire et populeux, les prix des denrées étaient sensiblement moins élevés qu'au marché de Wemmel, commune plus bourgeoise de la périphérie. Les prix eux aussi sont donc relatifs !
C'est aussi sur ce marché que j'ai assisté à une scène amusante : deux individus de couleur (dans ma jeunesse on disait "nègres", mais comme chacun sait, cette appellation est aujourd'hui carrément politiquement incorrecte, n'en déplaise à Joséphine et sa revue ou à Rubens et ses têtes) discutent le bout de gras devant l'étal d'un boucher-charcutier. Ils lui narrent leur visite "à Disneyland ! Mais pas à Paris hein ! Non, à Orlando mon pote ! Génial mec ! C'est bien mieux qu'ici, en France..."
"Ici, en France", sur le Parvis de Saint-Gilles, ce doit encore être un coup de Depardieu !