Fiesta belga
Aujourd'hui, c'est la fête nationale de mon pays à vau-l'eau. On ne voit pas très bien ce qu'il y a à fêter, mais on le fête quand même, on ne sait jamais. Le Belge n'est pas à un illogisme près !
J'en étais à me demander quelle pouvait bien être ma nationalité, moi qui suis né d'un père flamand et d'une mère wallonne pendant l'occupation allemande, lorsque le speaker de Klara (la chaîne musicale classique néerlandophone) a parlé de Mozart. Sur la chaîne culturelle flamande, on est regardant sur les prononciations d'origine : on dit " Môtzart' ". On y fait aussi confiance à la large culture des auditeurs de la chaîne : on ne traduit pas les interviews faites en français ou en anglais, même si ça peut paraître étrange dans un pays(?) où la question linguistique fout la m... à plein pot. Ce qui m'a un jour valu d'entendre sur la même chaîne l'interview en VO (en français mâtiné de portugais) de l'archévêque de Recife, mais passons.
Ce " Môtzart' " m'a subitement rappelé que le premier spectacle dont j'ai gardé le souvenir est le Werther de Massenet. Quand je dis souvenir, c'est vraiment très vague (j'avais forcément moins de trois ans) : un personnage en habit verdasse se lamentant dans un décor fade sur la scène du Palais des Beaux-Arts de Charleroi.
Mes parents m'ont raconté qu'à cette occasion, j'avais frappé fort : je me serais écrié : "Oh, des Boches !" lorsque deux officiers allemands étaient venus s'installer dans les sièges devant les nôtres. Ils se seraient retournés en souriant et auraient murmuré : "Ne vous inquiétez pas, ce n'est qu'un enfant !"
Et après ça, Adrienne voudrait que j'aime l'opéra !