Juliette
Six heures trente. Le réveil-radio débite sa musique et ses nouvelles plus ou moins fraîches. Rien qui requière de ma part une attention soutenue. Et puis, une voix ! Ah, je reconnaîtrais entre mille ce velours très légèrement nasillard !
Ce qui m'épate, c'est ce qu'elle chante : "Né quelque part" vous savez : les trottoirs de Manille, Maxime Leforestier... non ? Pas grave.
Alors dans ma petite tête, y a la machinerie qui s'ébranle : c'est pas si ancien cette chanson, et donc la reprise doit être récente. Petite recherche sur le net : l'enregistrement date de 2006. Et la Juliette est née en 27. M'en doutais, elle faisait déjà les beaux-jours de Saint-Germain des Prés que je venais à peine de quitter mes courtes culottes. "Courtes" j'ai dit, pas "couches", d'ailleurs elles n'existaient pas encore à cette époque, les couches-culottes, vous en êtes pour votre humour à six sols huit deniers !
Soixante-dix-neuf ans (quel plaie d'écrire pour des Français, je crois que je ne vais plus écrire que pour Tilleul) et sa voix n'a pas changé. Je l'ai adorée, cette femme-chatte qui déclarait lors d'une interview : "Les scientifiques sont souvent de grands poètes".
Allez, je le dis : "Juliette, les mots ne peuvent rendre le bonheur qu'il y a à avoir été votre contemporain !"
Bon, c'est pas tout ça, j'ai quelques CD à réécouter !
À dans quinze jours ! Ciao !