Les chiens ne font pas des chats
Lorsque Kenzo est mort, mon épouse, traumatisée par l'événement, a juré ses grands dieux que nous ne reprendrions plus d'animal chez nous (elle a néanmoins consenti à me conserver et à m'user comme j'étais).
Ma politique avait toujours été jusque là de me précipiter dans un refuge et de remplacer immédiatement l'animal disparu par un (ou deux selon les circonstances) autre(s). J'ai donc dû renoncer à ce comportement pour épargner à ma moitié les affres d'une nouvelle disparition (moi, je n'étais plus concerné, je suis trop vieux pour espérer survivre à un chat supplémentaire).
Les choses en seraient restées là si notre vétérinaire n'était le propriétaire d'une petite Jack Russel toute calme et ma fille d'un autre pas trop excité. L'idée est donc venue à cet individu d'associer les gènes des deux bestioles dans l'espoir de produire une nichée de fouilleurs de terriers au comportement angélique.
Je passe sur la saga de l'accouplement de deux bêtes de moins d'un an, je me contenterai de constater que si vous êtes véto propriétaire de manège, la sellerie semble mieux inspirer les chiens de cette race que le box d'un quelconque cheval (un hongre, peut-être ?).
Une fois la chose faite et son succès dûment constaté via échographie (pratique d'être véto) la pression sur mon épouse s'est mise à croître et embellir :
Notre fille : "Comme Moka est le père, nous avons droit à un jeune, ça t'intéresse ?"
Les filles de notre fille : "Un bébé de Moka, Mamou !"
Le véto : "Normalement ils seront très calmes..."
La femme du véto : "Vous pourrez choisir le plus doux"
Le 28 juillet, trois chiots et une chiotte (j'ai un doute, là...) sont nés.
Tout le monde : "Il faut vous décider !"
Françoise : "Qu'en penses-tu ?"
Moi : "On n'avait pas dit plus d'animaux ?"
Comme ma femme a toujours rêvé d'avoir un chien et que jusqu'ici je n'avais toléré que des chats, j'ai cédé, en spécifiant bien que je ne voulais rien avoir à faire avec ce chien, que ce n'est pas moi qui me tremperais la couenne pour le promener etc etc.
Maintenant, nous avons la bête et devinez voir qui elle suit partout ?
Ah oui, j'allais oublier... l'argument massue, définitif même, avait été : "Et le promener m'obligera à faire de l'exercice, ça me fera du bien !"
Ben là, l'effet est indéniable...