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Entre nous
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2 septembre 2008

Guerre totale

Je parcourais l'autre jour un billet de Joye, ou Iowagirl, c'est comme vous préférez.

J'ai connu une autre Joye sur Fllf. Ou c'était la même. C'est peu probable, ou alors, elle a bien changé ! Mais passons...

Dans ce billet donc, elle nous décrivait l'invasion de son genévrier par un parasite ainsi que sa méthode personnelle d'éradication. Elle devait être vachement remontée car elle paraphrasait même en italien parfait l'Inferno de Dante pour défier l'envahisseur.

Et là, une fois de plus, un curieux souvenir m'est revenu.

DoryphoresponteIl fut une année où l'invasion des doryphores creva le plafond des prévisions les plus alarmistes. La chose devait se dérouler au début des années cinquante. Le monde agricole était en proie à la panique la plus totale et même le gouvernement avait failli s'émouvoir, c'est vous dire ! Car la Belgique sans patates, c'est la Belgique sans frites et ça, c'est impensable.

Le Journal de Spirou lui-même se fendit d'une annonce de mobilisation générale. On y voyait un gamin en culottes courtes suspendu à un parachute et armé d'une Sten balayant de rafales des armées de doryphores (c'était l'immédiat après-guerre et l'imagerie militaire avait très bonne presse : même les cahiers distribués par l'Education Nationale étaient décorés des célèbres hydravions Catalina).

Et, effectivement, dès leur retour de l'école, les gamins se répandaient dans les champs de pommes de terre armés de ... vieilles boîtes à conserve, y collectant les larves oranges de ce coléoptère débraqué en Europe en même temps que les Américains lors de la première guerre mondiale. Les bestioles ramassées étaient ensuite brûlées dans un feu de branchages.  Et, le lendemain, c'était reparti. Vous voyez, Joye, que les méthodes d'éradication n'évoluent pas si vite que ça.

Aujourd'hui, on ne voit plus guère de doryphores, me semble-t-il.

Je crains qu'on ait subsitué à cet ennemi qui avait au moins l'élégance de ne pas se camoufler, de sournois pesticides cancérigènes. On n'arrête pas le progrès !


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1 juillet 2008

Walrus, au rapport !

Ordre de Mission :

Quant a votre jeunesse... tout ca c'etait il y a 20 ans, mais 20 ans plus tard, l'endroit a-t-il beaucoup change? votre maison a peut-etre ete reconstruite (encore une reference aux poissons, vous voyez)?

Posté par Janeczka, 25 juin 2008 à 22:54


Rapport de Mission :

Les choses ne se sont pas passées toutes seules, cher commanditaire.

D'abord, j'ai dû emmener mes petites-filles qui sont en vacances, sous prétexte de leur montrer l'endroit où j'avais passé une grande partie de ma jeunesse.

Dès le départ, l'aînée nous a bien fait comprendre qu'il était hors de question d'aller pique-niquer à la campagne et de devoir, en conséquence, partager son repas avec les mouches et autres insectes volants, grouillants, grimpants ou rampants, sans compter les araignées qui, comme chacun sait, ne sont pas des insectes. Ce qui nous a valu de devoir faire, à quelques kilomètres du but, une halte dans un petit resto italien de derrière les fagots, pour un déjeuner léger :

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Ensuite, mon épouse a décidé de passer d'abord dans le patelin voisin voir dans quel état se trouvaient les ruines du chateau des Ducs d'Havré et de visiter la roseraie (15000 rosiers, 250 espèces) qui y a été aménagée il y a cinq ans.

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VSH1Après cette visite (et une petite bière pour une raison évidente, mais que je n'évoque qu'avec un minimum de discrétion) j'ai pu entrer enfin dans le vif du sujet. Comme pour me rendre à l'endroit de la maison démolie, je passais devant celle où j'avais habité jusqu'à mon mariage, j'en ai pris un petit cliché tant qu'à faire. Je n'ai évidemment pu le réaliser que de la rue où vous remarquerez qu'il n'y a aucune fenêtre accessible à d'éventuels fauteurs de troubles ou grévistes agités. La façade de l'immeuble est tournée vers la cour de l'usine.

VSH2Pour ce qui est de la maison démolie, aucune reconstruction n'a pu être constatée, mais on voit encore au sol quelques briques éparses. Je tiens à signaler que cette maison faisait partie d'un ensemble comprenant : la loge d'entrée (avec pointeuse) de la centrale électrique, la maison du concierge, l'infirmerie de l'usine, la maison occupée par mes parents et celle occupée par les parents de Maria. Quoi ? Je ne vous ai pas encore parlé de Maria ! On ne peut pas tout faire non plus...

Puisque j'étais sur place, je vous ai également pris une photo du pont-levis dont le mécanisme, inutile sur ce bras de canal désaffecté, a été démonté (de même qu'a été rasée l'espèce de casemate dont je vous entretenais l'autre jour).

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Une de l'écluse, dans un parfait état de délabrement.

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Une de la Wance, les eaux en étaient relativement claires, mais les plantes aquatiques sont néanmoins recouvertes d'un dépôt plus que suspect et une de la chapelle de Creuse :

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Quoi, il vous manque l'école ? Elle est toujours là et, semble-t-il, toujours en usage :

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Y a-t-il quelque-chose d'autre pour votre service, chère Janezcka ?


25 juin 2008

Un rieu de rien

Grand remue-ménage dans le monde de l'enseignement primaire francophone belge : l'épreuve de compréhension en lecture du CEB est durement contestée par certains. En cause, un style trop poétique et vieillot, l'utilisation de termes peu signifiants pour les enfants d'aujourd'hui, comme rieu et... épinoche !

Ma petite-fille, qui ne me semble pourtant pas briller par ses capacités en langue française, a trouvé ça "fastoche"! Nous verrons à l'autopsie. Elle a néanmoins compris qu'il s'agissait d'un ruisseau, par le contexte, et d'un poisson : elle avait vu des épinoches dans le DVD "La planète bleue".

Moi, à son âge, je n'avais pas besoin de DVD pour voir des épinoches. Il me suffisait, fait relativement rare, d'accompagner les garnements qui me servaient de condisciples jusque la Wance (pour les Français, lisez Ouance), un rieu de rien, ainsi que le disait en son début le texte de l'épreuve contestée. Nous y entrions, les jambes nues et, avec un peu de patience, nous pouvions voir apparaître les fameuses épinoches.

Epinoche

Ces animalcules ne dépassaient que difficilement les trois centimètres de long. En remuant prudemment le petit gravier du fond, vous pouviez aussi débusquer la loche, un poisson moustachu un peu plus long et connu pour ne vivre qu'en eaux très pures.

Loche

Le ruisseau en question répondait tout à fait à ce critère. Il était d'une fraîcheur et d'une limpidité extraordinaires. Je ne sais trop où le ruisseau prenait sa source. Il serpentait à travers les prés et, en le remontant, on parvenait à l'orée d'un bois, limite extrême du monde autorisé à mon accès. Vouloir aller au-delà, c'était m'exposer à la réprimande de mes parents et, surtout, prendre le risque de tomber nez à nez avec des membres de l'hostile tribu peuplant le village voisin.

L'un de ses affluents se nommait le ruisseau de Creuse. Lui, je pouvais le remonter jusqu'à sa source, réputée miraculeuse par les habitants du cru. Une chapelle se dressait d'ailleurs à proximité de la source, bienvenue après la longue course à bicyclette qui menait jusqu'à elle.

Il y a une vingtaine d'années, j'y suis retourné. La chapelle avait été rasée et remplacée par une sorte d'auvent en bois résolument moderne. Rasée également la maison que j'habitais à l'époque, vous savez, entre l'écluse et le pont-levis. Rasée et remplacée par... rien.

La Wance, elle, n'est plus que le déversoir des eaux de pluie de l'autoroute, morne, morte et stérile, comme tant de choses aujourd'hui.

Ne parcourez pas le monde en quête de votre jeunesse, c'est peine perdue, rappelez-vous, Branduardi vous avait prévenu !


18 juin 2008

Fonctionnaire

Au journal télévisé d'hier, on nous apprend que la Région wallonne va entamer une campagne publicitaire destinée à modifier auprès du vulgus pecum l'image du fonctionnaire. Les acteurs de ces spots seront les fonctionnaires eux-mêmes qui viendront nous exposer combien exaltantes peuvent se révéler leurs carrières.

EcluseLa chose se passait sur fond d'images extraites de ces fameux spots et soudain : le bouillonnement de l'eau à la sortie d'une écluse et dans ma tête un bouillonnement d'images.

J'ai vécu pendant quatorze ans le long du canal du Centre, du temps où il n'avait pas encore été mis au gabarit actuel.

Mon domicile se trouvait entre une écluse et un pont-levis. Durant les vacances, vers mes onze ans, j'allais saluer les préposés et au bout de quelques visites, ils me laissaient les aider à la manoeuvre des "ouvrages d'art".

Un jour, l'éclusier m'a même confié la garde de l'écluse, le temps d'une course au patelin. L'éclusage des péniches, c'est simple, mais ça demande une certaine méthode pour effectuer la bonne séquence d'ouverture et de fermeture des vannes et des portes. J'ai écrit une procédure pour l'édification de Pivoine dans un commentaire sur son blog, je ne vais pas recommencer ici.

PontChez le pontonnier, c'était plus simple. Il n'y avait qu'à tourner la face verte du disque métallique prévu à cet effet vers le bateau qu'on voulait laisser passer (il n'y avait le passage que pour un bateau), baisser la barrière interdisant l'accès aux véhicules, déverrouiller le tablier et commencer à lever le pont. Je tournais pour cela une roue aussi grande que moi, faisant chanter le cliquet qui sautait d'une dent à la suivante dans le mécanisme anti-retour.

De tourner plein pot toutes ces manivelles, tant au pont qu'à l'écluse, car tout était manuel, je me faisais les biscoteaux dont je manquais cruellement (je ne sais pas si vous imaginez la masse d'une porte d'écluse)

Ce qui m'enchantait près du pont, c'était l'abri du pontonnier ! Si l'éclusier disposait d'une sorte de cabine plutôt spacieuse et contenant, entr'autres, le tableau de commande de la pompe de rééquilibrage de niveau des biefs, à proximité du pont, il n'y avait qu'une sorte de cube d'environ deux mètres sur deux, contenant une chaise, une petite table et un poêle à charbon.

Moi, je rêvais de devenir pontonnier et d'habiter dans le cube. Rentré chez moi, j'imaginais un aménagement du lieu autorisant cette lubie ! J'ai perdu les plans, mais je me souviens qu'il y avait beaucoup de trucs rabattables.

Les Japonais pensent qu'ils ont inventé un système original avec leurs hôtels à logettes genre nid d'abeilles, mais j'y avais pensé avant eux ! Sauf que moi, je n'avais qu'une logette. Ce que je ne m'étais jamais demandé, c'est ce qu'aurait pensé l'administration de cette idée originale.


29 février 2008

Histoire piquante

Anaïs, sur son blog, nous a écrit une sorte de litanie sur le mode "Quand j'étais môme". Elle m'a bien amusé et à force de comparer l'environnement de sa jeunesse avec celui de la mienne (quand Anaïs est née, j'étais déjà vieux), je me suis souvenu d'un petit événement qui concerne mon frère puîné.

seringueÀ l'époque, quand j'étais môme donc, une infirmière était venue chez nous pour faire une injection à mon frère de quatre ou cinq ans.

Les seringues de ma jeunesse n'étaient pas du tout comme celles d'aujourd'hui qui nous arrivent sous blister, pré-stérilisées. Elles étaient en verre et métal, complètement démontables, réutilisables et il fallait les désinfecter avant chaque usage (bonjour les hépatites).

À cet effet, les infirmières les trinqueballaient dans de jolies boîtes en laiton chromé et, avant d'en utiliser une, elles remplissaient sa boîte d'alcool pour y faire mariner la seringue. Ces seuls préparatifs faisaient déjà blêmir mon frère.

Au moment crucial, l'infirmière remplissait la seringue et couchait mon frère, les fesses à l'air, sur la table. Elle avait une technique d'injection qui devait beaucoup à l'art des banderilleros : elle coinçait l'aiguille entre l'index et le majeur et balançait une bonne claque sur le popotin de mon frère. Selon elle, la claque dissimulait la douleur de la pénétration de l'aiguille. Elle adaptait alors la seringue sur l'aiguille pour procéder à l'injection proprement dite.

Sauf qu'entre la claque planteuse d'aiguille et l'injection, mon frère était prestement descendu de la table, l'aiguille dans la fesse, et s'était réfugié du côté opposé à l'injecteuse, poussant des cris de goret qu'on mène au sacrifice.

Avait alors commencé un match poursuite où je tenais le chrono d'une main impartiale. Seule l'intervention en traître de ma mère a permis à mon frère de ne pas terminer ses jours une aiguille dans le cul.


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