Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre nous
10 avril 2014

Au vert

Ma femme et moi nous sommes épousés sans contrat de mariage.

Enfin, sans autre contrat que celui par défaut (comme on dit en informatique) c'est-à-dire le régime de la communauté légale de l'époque, soit la communauté totale : tout ce qui est à moi est à toi et réciproquement. Comme à cette époque également, c'était encore le mari qui décidait du lieu du domicile et que la femme avait encore besoin de son autorisation pour ouvrir ne fut-ce qu'un compte en banque, c'était plutôt, vu de ma position, du style tout ce qui est à toi est à moi et tout ce qui est à moi est à moi (l)également.

Depuis, ça a changé : chacun peut faire ce qu'il veut et la responsabilité reste collective.

Tout ça pour vous dire que comme ma femme a un chien, ce chien est également le mien (me demande si quand on divorce on le coupe en deux... Parce que ça, ce serait un bon plan). Donc, comme ce chien est à moi, c'est moi qui suis chargé de l'emmener courir au parc des Trois Fontaines (en réalité, faudrait le dire en néerlandais puisque s'il se trouve à deux pas de chez moi, il se trouve aussi en région flamande).

Ce matin, je me suis donc exécuté et suis allé me rafraîchir les pieds dans la rosée matutinale (comme dit le Papistache).

Y en a qui disent que la marche vous vide l'esprit. Je me demande ce qui peut bien leur faire dire ça, parce que moi, dans ma petite tête, ça carbure ferme !

La première chose, ce fut ce rayon de soleil qui emplit soudain mon dos de sa chaleur bienfaisante et me fit revenir en mémoire ces petits matins de juillet où après le lever et la toilette, en colonie de vacances à Petite-Chapelle, je me précipitais dans la pelouse servant au rassemblement et au lever des couleurs (le machin était géré par un staff scout) pour m'installer dans un creux du terrain et exposer au soleil montant le dos de ma carcasse rachitique en attendant le petit-déjeuner.

La deuxième, ce fut cette plantule surmontée d'une petite fleur bleue et j'ai pensé "cardamine des prés" et, par association directe, à mon collègue François Verhoeven, que nous appelions "Verschtroumpf" et qui possédait un herbier de plusieurs centaines de plantes locales. François, décédé dans la cinquantaine d'un cancer du cerveau. François et le petit groupe d'amis que nous avions formé entre cinq membres du labo d'électrochimie, leurs épouses et leurs enfants. Une fois par an, nous allions tous ensemble au resto, en hiver nous organisions des soupers chez ceux qui vivaient en appartement, en été des barbecues chez ceux qui vivaient à la campagne. Une fois nous avons même organisé un week-end en chalet au milieu de la forêt de Mirwart.

La suivante, ce furent ces centaines d'inflorescences vert-jaune jonchant le sentier, là, j'ai eu comme un doute, était-ce normal ? Etait-ce comme ça du temps où je courais les bois, où je reconnaissais les essences au premier coup d'oeil ? J'ai presque tout oublié... à quoi ça peut bien me servir aujourd'hui de savoir que le frêne (sec) brûle sans presque faire de fumée et donne les meilleures braises, hein ? Remarquez que quand j'ai cuisiné en brûlant dans le petit poêle de la maisonnette perchée sur la colline de la Haute Folie, des débris de chêne de la charpente du dix-septième siècle de l'abbaye de Saint-Denis en Brocqueroie, ça chauffait mieux que l'anthracite... de ça au moins, je suis sûr !

Bon, ne nous appesantissons pas, mais franchement, pour se vider l'esprit, vaut mieux regarder une série américaine à la télé que se promener dans le parc des Trois Fontaines Domein De Drie Fonteinen.

 


Publicité
Publicité
1 avril 2014

Plan Cul...

 

Je savais que ça vous plairait !   Mais commençons par le commencement :

Depuis des années, mon épouse participe à un atelier de peinture sur soie. Au début, elle le faisait sous la férule d'une prof ou monitrice ou animatrice, je ne sais trop comment la dénommer et de toute manière, ça n'a plus d'importance puisqu'elle a déclaré forfait.

Les dames de l'atelier (une fois j'y ai vu un mec, mais il n'a pas fait long feu) se sont donc constituées en atelier libre et elles se soutiennent mutuellement dans leur progression vers la maîtrise de leur art. Comme quelqu'un devait se charger des relations avec le centre culturel qui les héberge, elles ont choisi mon épouse pour cette mission.

C'est là que j'ai commencé à l'entendre se plaindre du peu d'informations transmises par le Conseil Culturel local et que j'ai commis une de ces innombrables erreurs qui fleurissent mon existence. Je lui ai dit "Ben si tu veux savoir ce qui s'y passe, pose ta candidature pour entrer dans ce machin."

Et elle y est entrée...

Elle venait d'introduire, comme disait l'autre, "le petit bout du petit ongle rose du petit doigt de sa petite main" dans l'engrenage graisseux qui mène dent par dent à la pente savonneuse du surengagement socio-culturel. (Je sais de quoi je parle, j'ai moi-même fini, au temps d'une splendeur révolue, secrétaire fédéral d'une des associations de boys scouts de Belgique). Car une fois dans la place, elle a été chargée par les animateurs des autres ateliers de les représenter au conseil d'administration du centre culturel où sa sociabilité et son solide sens pratique l'ont fait accéder au bureau de ce même conseil. Si bien qu'aujourd'hui (et la majorité des autres jours de la semaine) elle a des réunions d'une importance capitale pour une commune dont ni elle ni moi ne sommes d'ailleurs les habitants.

Et le plan cul...  dans tout ça me direz-vous. Patience, j'y viens !

Devant récupérer ma moitié à la fin d'une de ces innombrables réunions dont une des caractéristiques est de ne jamais se terminer dans les délais annoncés, je parcourais de mes pas  le hall d'entrée du centre culturel et de mes yeux la collection de prospectus qui s'y exhibent sur des étagères et présentoirs divers. Et c'est là que je l'ai vue :

Plan_cul

J'ai empoché un exemplaire de cette plaquette, persuadé qu'en l'étudiant bien au calme chez moi, j'y trouverais enfin, dans la soixante-treizième année d'une existence de rêve, la réponse à cette question qui me taraude, à savoir :

"Qu'est-ce donc, une bonne fois pour toute, que cette culture dont on me rebat les oreilles depuis ma plus tendre enfance ?"

Croyez-moi ou pas, le machin consacrait, ô joie, ô délices, un chapitre entier à cette définition !

Ou plutôt à ces définitions, car il était intitutlé "Quelles définitions pour le mot culture ?"

La lecture du titre avait déjà un peu réduit mon enthousiasme mais celle de la première ligne l'a complètement mis à plat. Je vous la livre en la scannant digitalisant numérisant (restons français ventrebleu !) pour vous montrer que je n'en remets pas une couche :

Plan_cul003

La suite nous plonge dans un jargon proche de celui qu'à la lecture du blog de Célestine j'imagine être celui des pédagocrates de l'Education Nationale Française.

Bref, c'était pas un bon plan et j'éviterai, pour ne pas offenser vos chastes oreilles, de vous dire où je l'ai eu !

 

Question subsidiaire concernant la plaquette :

Pouvez-vous imaginer dans quel cerveau tordu a pu naître l'idée d'utiliser la tronche hilare d'Ernest Borgnine pour souligner la multiculturalité marquée de ma région d'adoption ?


Newsletter
30 abonnés
Publicité
Entre nous
Visiteurs
Depuis la création 202 535
Entre nous
Derniers commentaires
Archives
Publicité