Radio
Le temps qui sépare le moment où je m'éveille et celui où je me lève se passe en deux étapes : le silence du petit matin puis le son du révéil-radio.
Parfois, j'essaie de comprendre les paroles de certaines des chansons que le machin diffuse.
Dur, dur ! Entre les distorsions, les traitements électroniques, les voix éraillées ou faiblardes, le texte anglais émis par des chanteurs qui ne le sont pas plus que moi, anglais, le débit forcené des rappeurs...
Ça m'énerve !
Dire que j'ai connu une époque où on comprenait aisément les paroles d'une chanson !
Et ce matin, en tentant de retrouver une chanson sur les galipettes pour le prochain défi, je suis tombé sur ceci :
Jamais entendue avant, celle-là !
Sacré Jean-Luc, il ne s'aigrit pas !
Il ne maigrit pas non plus d'ailleurs...
Hier matin
J'ai bien suivi l'arrivée du ver !
Dans les mots fléchés du jour, il y avait "BEDOUINS" (oui, comme la plupart des gens, je remplis les cases en majuscules) ce qui, immédiatement, m'a évoqué les paroles de La Fille du Bédouin :
Et le petit ânier
dans les bananiers
chipait des bananes
que la fille du bédouin
rangeait avec soin
dans son petit couffin
Ce qui m'a tout aussi immédiatement rappelé la plaisanterie éculée "si la fille du bédouin stocke des bananes, son père, le cheik, n'est pas sans provision", ouais, un rien m'amuse !
Le maillon suivant de la chaîne fut tout logiquement "Le Cheik" un machin inspiré par la vogue du roman de Pierre Benoit : "L'Atlantide" et sa célèbre Antinéa. Et c'est ça qui m'est resté dans la tête tout le début de la matinée ! La mélodie, en tout cas.
Il faut dire que ce ne sont pas les versions qui manquent !
Ça c'était la première version française en 21 (1921, hein).
Celle que je préfère, c'est celle de Django
Ce que je n'aurais pas dû faire par contre, c'est profiter de la recherche de ces version de "The Sheik of Araby" pour retrouver la totalité des paroles de "La Fille du Bédouin" :
Et tu t'étonnes qu'on ne les programme plus aujourd'hui, ces chansons de ma jeunesse !
T'as connu ma Tonkinoise ?
Le ver du jour
Oui, je recycle le titre, c'est assez normal : le ver du jour est quotidien (comme celui de l'apéro (excusez-moi, j'ai pas pu m'empêcher)).
Avec cette régularité, j'aurais même de quoi alimenter un blog mais bon, j'ai déjà assez de mal à nourrir celui-ci, alors...
Revenons à nos vers !
Aujourd'hui (comme la majeure partie du temps sans savoir d'où il sortait) c'était "Mon Homme".
Oui, parfaitement, je connais Mistinguett (j'ai même été, très brièvement, son contemporain) et je pourrais même vous fredonner la plupart de ses chansons, comme Avez-vous vu Hubert (j'ai aussi un chien), Les Barbus (la question ne me concerne pas, je dors sur le flanc), Oui, je suis d'Paris (moi pas, Dieu merci), On dit (eh oui, y avait pas besoin des réseaux sociaux pour médire), Je vous ai reconnu (je viens de vous dire que je la connaissais).
Mais revenons etc..., voici la chose :
Ouais, elle est pas à la pointe du combat féministe, la chansonnette !
Ben zut alors : il lui file des baffes pour lui piquer le fric dont on imagine bien comment il le lui fait gagner, si ça c'est pas du proxénétisme aggravé...
Et le comble, c'est qu'elle pense que c'est elle qui est coupable puisqu'elle demande de lui pardonner.
Et y en a qui avaient interdit de diffusion le gorille du brave Georges !
Vous chantiez ? J'en suis fort aise
L'autre matin, en préparant le petit-déjeuner, je me suis surpris à fredonner cette chanson de Gainsbourg :
Elisa, Elisa,
Elisa saute-moi au cou,
Elisa, Elisa,
Elisa compte-moi les poux !
Enfonce bien les ongles
De tes doigts délicats,
Dans la jungle
De mes cheveux, Lisa !
J'avais l'air un peu con, faut bien dire avec mon crâne où, comme on dit du côté de Charleroi, un pou ferré à glace ne tiendrait pas debout.
D'ailleurs, je ne connais même pas la moindre Elisa. Il y a bien une des nièces de mon beau-fils qui se prénomme Lisa, mais comme elle habite en Bretagne, je ne risque pas de lui chanter de chanson.
Par contre, j'ai connu une Elisabeth quand j'étais délégué de la base au conseil fédéral chez les scouts. Elle était secrétaire de ce conseil et c'est moi qui lui ai succédé dans cette fonction. Elle disait de moi "Faut toujours écouter Jean-Claude (oui, c'est mon prénom) : au pire de ses plaisanteries il y a toujours un fond de vérité et de bon sens !".
Elle était plutôt mignonne malgré un nez un peu style "boxeuse" et un jour, elle m'a définitivement soufflé : lors d'une assemblée générale, nous avons logé à trois dans une chambre-dortoir de La Marlagne, elle, le président et moi. En dignes boys-scouts le président et moi avions un vêtement de nuit plutôt style training que pyjama de soie, mais elle, elle portait une sorte de baby-doll en dentelle noire !
J'en aurai vu des choses !
Mais comme à l'époque j'avais déjà des allures de Mont Chauve, je n'ai pas trouvé utile de lui fredonner ma chanson.
Des petits trous
Ça fait tout le weekend que sur les chaînes télé et même radio on ne voit et n'entend plus que Gainsbourg.
Même Nicolas Blanmont, plutôt spécialisé opéra, nous détaille sur la première chaîne radio de la RTBF les emprunts que le gaillard a faits aux musiciens "classiques" (Mozart, Chopin, Grieg, j'en passe et de meilleurs (si Adrienne, on trouve mieux que Mozart...)) pour servir de mélodies à ses chansons !
Y serait pas mort des fois ?
Mais non, pas Blanmont, Gainsbourg !
Quoi ?
Depuis trente ans !
Et c'est maintenant qu'ils le disent ?
Ça a dû m'échapper à l'époque...
Faut dire que j'aimais bien Gainsbourg mais nettement moins Gainsbarre.
Quoi ?
J'ai bien le droit de préférer "Le Poinçonneur des Lilas" à "I want to fuck you", non ?
Enfin.. ça m'a quand même fait plaisir de le réentendre susurrer "La laideur a ceci de supérieur à la beauté qu'elle ne disparaît pas avec le temps."
Tu parles !
En rentrant d'une des innombrables promenades du chien (qui est toujours une chienne), mon regard est tombé, dans le rayonnage qui contient les rédisus de notre bibliothèque et garnit le hall d'entrée de l'appartement (faut être précis, ça ne coûte pas grand chose et ça allonge la sauce, j'ai pas lu Marcel pour rien), sur un livre au titre évocateur :
Bon vous, vous voyez la couverture, mais quand je suis tombé dessus, je n'en voyais que la tranche (je pourrais dire le dos, mais s'agissant de gigue, je me paie une tranche, c'est mon blog après tout).
Merde alors ! me suis-je dit in petto, tout un bouquin sur la gigue et il n'est pas dans le rayon cuisine, remédions à cette erreur !
Ce n'est qu'en l'extrayant de sa rangée que j'en ai vu la couverture, maintenant, nous sommes à égalité.
Me rappelais même pas qu'on avait acheté ce truc qui date de 2001 et encore moins de l'avoir lu.
Pour vous mettre dans l'ambiance, je vous colle le début de l'introduction :
Heureusement qu'il a employé le pluriel. Un Belge, ça existe, j'en suis un, mais le Belge, ça ne rime à rien. La preuve, trouvez-moi une rime à belge, vous allez voir !
Mais je ne vais pas m'étendre sur nos aventures politico-linguistiques.
Bref, le bouquin nous parle de tous les chanteurs belges qui ont eu un certain succès en France. Tous chantent en français (bien sûr, pour contredire ma sortie précédente, ce serait trop simple n'est-ce pas, quelques un·e·s sont flamand·e·s comme Arno ou Axelle Red)
Le premier de ces artistes à être cité est...
Une artiste : Annie Cordy ! Faut dire qu'elle sévissait en France depuis 1950. Malgré son immense audience dans la francophonie, elle reste quasiment inconnue dans la partie flamande de mon pays. Pour la défense de mes compatriotes flamands je comprends qu'ils se méfient d'une bonne femme première marraine du PSG et ayant enregistré le premier hymne de ce club de foot parigot.
Et la suite du bouquin ? Ben je ne suis pas encore allé plus loin, il amuserait peut-être mon neveu Joe puisque Sttellla y figure en bonne place.
Ah, oui, le titre ! C'est un jeu de mots : La belle gigue (et la Belgique), c'est le titre d'une chanson d'André Bialek où ce dernier se plaint de ces tensions perpétuelles et mesquines entre nos communautés (et il n'avait encore rien vu !). Le refrain en était :
Ah la belle gigue gigue
Gigue que l'on pourra danser
Quand les vieilles digues digues
Digues on les fera tomber !
Quel doux rêveur...
Suite logique (?)
Tandis que je prépare le petit-déjeuner, je me surprends à fredonner une chanson de Brassens, vous savez :
C'est une erreur mais les joueurs d'accordéon
Au grand jamais, on ne les met au Panthéon
"Mon vieux Léon" ça s'appelle, je crois...
Mais comment en suis-je arrivé à fredonner cet air ? Je ne l'ai pas entendu à la radio quand je me suis levé : c'était une dame qui parlait... du Tour de France !
Je creuse et je trouve : c'est parce qu'avant sa disparition brutale du net, Terre à Terre m'appelait "mon vieux Walrus". Mais pourquoi avais-je évoqué le souvenir de cette blogueuse d'Avioth qui appelait son logis la cassine, cultivait son jardin et pratiquait le Zazen ?
Oui... ! Avioth est une commune française voisine d'Orval célèbre pour sa bière (Orval, pas Avioth qui est plutôt célèbre pour être un petit bled muni d'une énorme basilique).
Orval j'y avais pensé parce que cette (excellente) bière est assez difficile à trouver en magasin et qu'étant revenu bredouille de ma quête de Hommelbier (une blonde fortement houblonnée brassée à Poperinge) dans deux Colruyt différents, j'avais pensé que cette bière allait finir par être aussi introuvable que l'Orval (ou pire la Westvleteren*).
Pour Colruyt c'est facile : j'avais simplement pensé que je devais y aller faire le plein de croquettes, de jambon et de lait pour les chats de ma fille lesquels je dois aller alimenter, gratouiller et surveiller pendant son absence.
Je suis content de moi : c'était plus facile que pour la création. Mais en attendant, je n'ai toujours pas de Hommelbier !
Chez Carrefour peut-être ?
* Cherchez vous-même, c'est passionnant, vous verrez !
C'est toujours la même chanson !
Ce matin, en préparant le petit-déjeuner, je fredonnais une chanson de Brassens.
Parfaitement, je connais les paroles d'un tas de chansons de Brassens et, reparfaitement, ça m'arrive d'être de bonne humeur le matin (même si ça ne risque pas de durer longtemps).
Mais revenons à la chanson :
Je m'suis fait faire prisonnier
Dans le bonne ville de Nantes
Pour voir la fille du geôlier
Qui, paraît-il, est avenante.
Mais elle avait changé de ton
Et quand je lui dis "Que dit-on
Des affaires courantes
Dans la ville de Nantes ?"
La mignonne m'a répondu :
"On dit que vous serez pendu
Aux matines sonnantes
Et j'en suis bien contente !"
Les geôlières n'ont plus de cœur
Au pays de Nantes et d'ailleurs.
La geôlière de la chanson
Avait de plus nobles façons...
Stop !
Ou, comme on dit dans les séries américaines :
Objection votre Honneur !
Supputations entraînées par le machisme atavique de l'auteur de la chanson qui colporte l'idée que les femmes sont coupables de tout, toujours et partout !
Ne se pourrait-il pourtant que les geôlières n'aient pas changé d'un poil et que ce soient les prisonniers d'aujourd'hui qui n'ont plus le charme de ceux de jadis ?
Hein ?
Qu'est-ce que t'en dis, Georges ?
Mais que tout cela ne vous empêche pas de passer un bon réveillon pour ceux qui aiment ça et de démarrer l'année nouvelle sur les chapeaux de roues pour tout le monde !
Slaptitude
En français, on pourrait traduire ça approximativement par "coup de mou" mais bon, je ne suis pas là pour vous enseigner le belge.
Donc, ce n'est pas que je manque d'idées, il m'en vient des dizaines par jour, mais je n'ai pas le courage de transformer l'essai. C'est bête, mais c'est comme ça. Parfois, je vais jusqu'à taper quelques mots que j'enregistre sous forme de brouillon et ça en reste là. Si si ! D'ailleurs je vous en donne les titres en remontant le temps :
Ah, les chats !
Chienne de vie
Un monde fou, fou, fou !
J'aime pas trop avoir raison
Pédagogue
Quand j'étais boniche
Bref, c'est la torpeur, le nervous breackdown, le burnout, comme eût dit Bernard Blier.
(Petite digression : quand je tape "Bernard" dans g**gle, devinez qui apparaît en tête de liste des suggestions ? Ce grand , cet immense entarté de BHL. Faudra que je dise un mot sur mes préférences au tigre de mon moteur de recherche).
Malgré mon état pénible, je vais quand même faire un effort pour vous parler d'hier.
Dans un élan de bonne humeur, je m'étais abonné à un "bouquet musical" chez mon télédistributeur. J'espérais ainsi me goinfrer de musique classique sur Mezzo. Mais le machin est assez répétitif et à la six ou septième apparition de Claudio Abado, je déclare forfait.
Dans le même bouquet figure une chaîne appelée Melody, spécialisée dans la rediffusion de machins des années cinquante à quatre-vingt. Mon épouse adore.
Si bien que lorsque j'éteins mon ordinateur et que je vais me coucher, je passe sur cette chaîne pour lui permettre de se délecter de Boney M, Cloclo, Abba et autres Dick Rivers ou Schmolz.
J'ai donc accompli ce même rituel hier. Mais là, stupeur, je tombe sur une émission de 1976 où Jacques Chancel recevait Jean Ferrat. Du coup je suis resté éveillé une bonne heure de plus. Ce n'est pas ça qui va arranger ma slaptitude !
Par contre, ça pourrait bien aider côté inspiration...
C'est clair !
Cela faisait un petit temps déjà qu'il me semblait que les Français parvenaient de plus en plus difficilement à distinguer le "in" du "un" dans leur prononciation.
Bien sûr, sous l'influence de mon passé scientifique, j'avais ménagé une large place à un léger doute : celui relatif à mon acuité auditive. Cette dernière, sous les atteintes combinées de l'âge, des excès et de toutes ces sortes de choses, aurait pu s'être détériorée.
Mais il n'en est rien.
C'est officiel : la chose est tellement entrée dans les mœurs que l'auteur (un certain David Mc Neil) d'une des dernières chansons (Souvenez-vous) de Julien Clerc y fait rimer "fin" avec "parfum".
Vous ne me croyez pas ? Je cite :
..."On aurait pu rouler sans fin
Dans les couleurs et les parfums"...
Vous doutez toujours ? Qu'à cela ne tienne :
Julien Clerc Souvenez vous
envoyé par davidharry. - Regardez la dernière sélection musicale.
Ah ! Ça vous en bouche un coin, hun ?
Pauvre France...