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Entre nous

7 mars 2014

Tiens !

Marcel001

... Louise a de nouveau changé de trousse...  et elle a même le plumier assorti. Bon, je ne vous le montre pas, c'est le même truc en forme de parallélépipède rectangle.

J'ai dit "Tiens!", mais en même temps, ça ne m'avait pas vraiment étonné, je connais sa mère : elle essaie de compenser la frustration que mon éducation excluant tout diktat des Marques lui a causée tout au long de son adolescence et pour ce faire, elle noie ses filles sous une avalanche de ces Musts momentanés.

Je me souviens même d'une marque de ce temps béni où l'on pouvait encore dire à sa descendante "Pour moi, une veste, ça vaut 250 francs, si tu veux absolument une Chevignon, va jouer les caissières chez Delhaize et paie la différence toi-même". Rien à voir bien sûr avec celles d'aujourd'hui que je peux lire sur le dos de mes petites-filles : Superdry, Hilfiger, Esprit, O'Neill...

Ça me fait toujours marrer qu'on puisse payer cher et vilain le privilège de se transformer en homme-sandwich se trimbalant la pub d'une marque.

Comme côté emballage scolaire, j'en suis resté à Kipling - mais oui vous connaissez ! Cette marque dont les créations sont accompagnées d'un petit singe en peluche pouvant sucer son pouce (moi je l'aurais bien vu se le fourrer dans le c..., mais je ne suis pas un grand publiciste) - j'ai jeté un œil à la tirette de la chose et là...

Marcel002

Je ne lui échapperai donc jamais !


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5 mars 2014

Nuit agitée

Je ne sais pas si c'est le Cannonau, la grappa, le ristretto ou l'effet combiné des trois, sans parler de celui du Zabaglione, mais j'ai eu une nuit plutôt agitée.

Je vous passe la séquence où j'ai dessoudé au fusil un mec dans un centre commercial, puis, enchaînement fatal déjà décrit ailleurs, toute une cohorte de flics venus pour m'arrêter.

Je tairai également celle de ma réception grandguignolofrancmaçonnesque au sein d'une famille de "l'honorable société" (le Cannonau n'est pourtant pas un vin sicilien...).

Non, ça c'est mon lot quasi quotidien.

Je vais vous parler de celle qui est un peu plus connectée avec ma vraie vie et où je devais tenter de synthétiser les résultats d'une recherche effectuée par un savant fou dans un labo fourré au fond d'un puits creusé à la main dans le coin d'une pièce au fouillis indescriptible et dont le centre était occupé par une énorme table tellement encombrée que celle du bon docteur Zigmund aurait pris des allures d'étendue désertique  à côté.

Cette table était couverte de feuillets de papier au format bizarre, comme si elles avaient la largeur d'un A6 et la longueur d'un A4. Ce qui leur donnait l'aire d'un A5 (soit un trente-deuxième de mètre carré) sans en avoir le format (ou l'air, si vous préférez).

Comment, vous ne connaissez pas la norme DIN en question ? C'est très simple : le format DIN A0 a une surface d'un mètre carré et le rapport de sa longueur à sa largeur est la racine carrée de deux, rapport qui a la propriété de se maintenir pour le format obtenu en coupant la feuille en deux au milieu de sa longueur et ainsi de suite à l'infini (ou presque).

Un petit dessin ?

A0

Bon, ça c'est fait !

Ces bandelettes hors norme étaient couvertes d'une écriture serrée, enrichie de petits dessins (vous savez, ceux qui valent mieux qu'un long discours mais ne vous épargnent néanmoins pas celui-ci) et de formules mathématiques. Paradoxalement, je n'y ai vu aucune équation chimique, ce qui me fut un grand soulagement, car en dépit de ma formation, je crains d'être aussi nul dans cette branche qu'en mathématiques, c'est vous dire.

Certaines de ces bandes semblaient encore superposées dans un ordre logique, mais la majorité qui avaient dû l'être aussi à l'origine, semblaient avoir fait fonction de terrain de jeu pour une smala de chatons.

Horrifié par l'ampleur de la tâche, je me suis mis à la recherche de thé ou de café, mais n'en découvrant nulle part, j'ai décidé de prendre ma voiture pour aller en acheter et c'est là que je me suis retrouvé dans le centre commercial du début du billet.

Vous l'avez échappé belle, hein ?

14 janvier 2014

Vivement la retraite

J’aurais voulu vous écrire un mot.
Et même, j’ai failli vous écrire un mot.
Hier.
Mais je fus débordé.

Ma petite-fille doit réaliser un travail de fin d’études (secondaires) et a choisi comme thème l’organisation de la déportation des Juifs de Belgique lors de la dernière guerre mondiale, un thème (trans)porteur. Et bien sûr, sa mère étant elle-même surbookée, c’est moi qui ai été chargé de veiller, autant que faire se peut, à la correction de son style. Je peux vous assurer qu’il y a du boulot.

En plus de ce travail au long cours, il y a les interventions ponctuelles parmi lesquelles le soutien à la lecture quotidienne de l’un ou l’autre chapitre de “The Beach”, en version abrégée pour le niveau sixième. Un truc qui commençait fort puisqu’un des protagonistes de cette navrante histoire prononçait ça “The bitch” sous prétexte qu’il était écossais. Mais bon , ça va, ce ne sont pas les salopes qui manquent dans notre bel espace francophone.

Hier, en supplément de cela, je fus sollicité par la demoiselle pour collaborer à l’écriture d’un poème sur n’importe quel sujet et dans n’importe quelle forme, mais pour le lendemain impérativement. Notre collaboration s’est bien passée : elle a apporté son désir de parler de ses chats (Zig et Puce, pour la petite histoire) et j’ai fourni les bouts rimés. J’exagère, elle a aussi imaginé“boules de poils”, mais je lui ai fait remarquer que ça ne manquerait pas de faire cliché pour ne pas dire bateau.

Comme je le souligne souvent, la versification, ce n’est qu’une bête question de rythme et de vocabulaire (ce dont ma petite-fille est plutôt dépourvue), une fois qu’on est dans le tempo, plus rien ne vous arrête, en dehors de l’heure de la Chimay bleue, laquelle, par bonheur est arrivée au bout du dix-huitième vers (il en fallait minimum dix).

Entre temps, du fond de sa lointaine province, le fils de mon neveu s’est souvenu de mon passé de chimiste et m’a contacté pour obtenir mon aide à propos, lui aussi, d’un travail de fin d’études tournant autour de la valorisation des déchets plastiques. Il débarque demain dans l’après-midi étant donné qu’il est censé produire un premier jet pour ce vendredi. C’est vous dire s’il est en avance et vachement concerné ! J’ai donc un peu fouillé le web à la recherche de quelques sources et établi un questionnaire à l’intention du comique :

  • Quel genre de présentation ? Dossier écrit, exposé oral ?
  • Pourquoi avoir choisi ce sujet ?
  • De quoi s’agit-il exactement ?
  • Quel est le périmètre de la question : région, pays, Europe, monde ?
  • Quelle est la profondeur des investigations ? Jusqu’à quel niveau de détails doit-il traiter la production des déchets, leur récolte, leur traitement ?
  • Sur quelles données statistiques peut-il compter ?
  • Faut-il couvrir le côté politique de la chose ?

 

Ah ! Vivement la retraite !

Comment ça, j’y suis déjà ?

 

shiva01


27 décembre 2013

Rencontre

Je suis assis à contre sens du déplacement, sur ce siège de bout de rangée légèrement désaxé où vos pieds posent sur la rotule du tram articulé, ce qui fait que dans les virages, ils se déplacent indépendamment de vous.

Le véhicule stoppe, les portes s'ouvrent, elle monte à bord et s'installe face à moi (si l'on veut bien considérer que le fait d'être aux extrémités d'une ligne passant par le centre de rotation de l'articulation fait de nous des vis-à-vis).

Elle a la quarantaine rayonnante. Son manteau noir à la coupe classique et ses bottes de cuir de bonne facture détonnent un peu parmi les anoraks bariolés et les baskets aux lacets traînant au sol de ses voisins immédiats. Son visage  discrètement maquillé est encadré de cheveux bruns coupés au carré mais avec juste le brin de gonflant suffisant à souligner le charme de ses traits. Tout en elle respire l'élégance et la classe.

C'est alors qu'elle tire de son sac, bien dans la ligne du reste lui aussi, un livre qu'elle se met à lire. Le nom de l'auteur y figure en caractères démesurés, bien lisible malgré la distance :

 

levy

Personne n'est parfait...

 

(Et n'ajoutez pas "Ça fait peur !")


26 décembre 2013

Lentticchie cotechino e zampone

C'est pas que je sois particulièrement gourmand, mais si j'étais riche, j'irais tous les jours du mois de décembre chez Al Peperone. Et si j'étais encore plus riche, je les obligerais à mettre à la carte toute l'année cette recette italienne traditionnellement réservée au temps du nouvel-an.

Le zampone, c'est un pied de porc farci :

zampone

Le cotechino est une saucisse à cuire, un peu le genre Morteau mais dont la peau est constituée de couenne, d'où son nom.

Le plat lui-même ressemble à ceci :

lentillesJPG

Et ne me dites pas qu'il faut être italien pour aimer ça, j'ai même trouvé une Célestine qui en raffole !

Hélas, elle ne dit pas un mot du petit Cannonau de Sardaigne qui va si bien avec (protectionnisme viticole français, j'imagine), alors, je m'y colle :

cannonau-s-annada-sedilesu


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25 décembre 2013

Ein Weihnachtsoratorium

Dans le tram 3, l'inmanquable accordéoniste interprète, j'irais même jusqu'à dire réinterprète, un medley d'airs que je reconnais  ("Sous le ciel de Paris", je suis certain) ou crois reconnaître dans leurs notes de début parce qu'après, l'improvisation domine et finit par prendre des chemins audacieux. Le massacre est cependant moins sanglant que celui que je vous avais rapporté dans un billet antérieur.

Comme, courses de fin d'année obligent, le tram est plutôt bondé, j'en suis à me demander comment le virtuose de l'impro à soufflet va se débrouiller pour passer dans son public captif, lorsqu'une petite fille émerge d'entre deux voyageurs, munie d'un gobelet en carton paraffiné et le tend dans ma direction. Comme elle est très jeune, je me laisse attendrir malgré la piètre prestation du musicien, plonge la main dans ma poche et la ressors avec quelques pièces de monnaie. Au moment où je tends la main pour laisser tomber une pièce de deux euros dans son récipient, la fillette donne un coup de celui-ci sous mes doigts, dans le but de me faire lâcher le reste de la monnaie. J'ai tenu bon, mais j'étais à deux doigts, c'est le cas de le dire, de lâcher.

Une pro ! Six ans et pro de la manche... 

Et je crains fort que ce ne soit pas demain qu'elle verra les bancs de l'école.


22 décembre 2013

On va finir par le savoir !

C'est marché de Noël au Bois du Cazier à Marcinelle. Mon épouse m'y a entraîné; elle voulait y rencontrer quelqu'un.

Autour de cet ancien charbonnage célèbre depuis qu'une catastrophe s'y est produite au temps déjà lointain de son exploitation, il n'y a pas une place de stationnement à dégoter. Aussi ai-je déposé ma moitié à l'entrée avec pour consigne de m'appeler dès qu'elle en aura terminé avec son amie.

À force de chercher un endroit où attendre son coup de fil, je finis par découvrir un immense parking complètement désert en face du cimetière local. Celui-ci est établi sur une butte qui domine le charbonnage : il se trouve à quelques centaines de mètres de ce qui fut son principal fournisseur.

Malgré mon goût des endroits reposants, je ne le visite pas : le soir tombe, il fait de plus en plus sombre et une petite promenade avec le chien m'a déjà permis de goûter le côté mordant du vent d'hiver qui balaie le sommet de cette colline. Et de toute manière, je sais que j'y trouverais le carré réservé aux victimes des catastrophes minières, je connais par cœur ce genre d'endroit, je suis né à quelques kilomètres, au beau milieu du "Pays Noir". Je reste donc dans la voiture, le téléphone à portée de main.

À la radio, Xavier Deutsch vante les qualités de la collection "La Pléiade". Dommage qu'il croie utile lui aussi à cette occasion de nous assurer qu'on n'est plus le même homme quand on a terminé la lecture de...   À la Recherche du Temps Perdu !

Enfonceur de portes ouvertes !

Évidemment qu'on est un autre homme, avec le temps qu'on y passe on est vachement plus vieux qu'avant de s'y être mis.

Dommage, avant je l'avais trouvé bien ce garçon qui prônait la circulation des livres (en les abandonnant dans des endroits publics accompagnés d'une petite note engageant le découvreur à les lire et à continuer la circulation) et déclarait qu'il n'aimait pas les auteurs qui croient utile d'expliquer aux lecteurs comment lire leur œuvre. Tandis que vous écrivez votre roman, disait-il, vous êtes le maître, vous en faites ce que vous voulez, mais dès que vous le faites éditer, il ne vous appartient plus, il devient la chose du lecteur qui en fait à son tour ce qu'il veut et l'interprète de la façon qui lui chante. Et si ça ne vous plaît pas, ben tenez-le pour vous votre bouquin !

Ouais, dommage, il était bien ce garçon avant de ramener sa madeleine...

madeleine1_3


15 décembre 2013

Un monde d'images

Moi qui depuis des années me confine dans le rôle et l'attitude du mari soumis, l'autre jour j'ai eu un mouvement insensé : j'ai relevé la tête un instant.

Oh, ce n'était pas dans un geste de défi ou de rébellion, je sais trop bien où est ma place, disons plutôt un réflexe ancien autant que malheureux. J'ai relevé la tête et c'est là que je l'ai aperçu.

Un vieux schnok qui prenait un air de plus en plus étonné au fur et à mesure que son attention semblait se concentrer sur moi. Comme il semblait me scruter à la recherche de je ne sais quel détail ou souvenir, j'ai fait de même à son égard. Ben, effectivement, sa tête me disait quelque chose à moi aussi.

Ce n'est que  quand j'ai repéré la tablette où foisonnaient brosses, flacons et tubes divers qui barrait sa poitrine que j'ai réalisé que ce vieillard n'était autre que mon image spéculaire.

Ça m'a fait un choc, j'ai eu du mal à retrouver dans ce vieux débris l'un ou l'autre trait correspondant à l'image qu'en interne j'avais conservée de moi-même. Mais il faut me rendre à l'évidence : même s'il me renvoie renversée cette image renversante, un miroir plan reste un témoin impartial. Ce schnock sénile, c'est bien moi.

Remarquez, j'aurais dû avoir la puce à l'oreille. Par trois fois déjà, ces derniers temps dans le tram, des personnes (dont une jolie maghrébine) ont voulu me céder leur place assise.

 trambondé


25 novembre 2013

Les trois sœurs

Voilà trois semaines aujourd'hui, mdqltpv*, j'assistais avec mon épouse aux funérailles du mari d'une de mes cousines. Funérailles est impropre puisqu'il s'agissait d'absoutes, de crémation et de dispersion, mais là n'est pas mon propos.

Nous constations une nouvelle fois, mes cousines et moi-même, que nous ne nous rencontrions pratiquement qu'en de telles circonstances et nous nous promettions une fois de plus de remédier à ce triste état de fait, avant que les funérailles de l'un d'entre nous ne se retrouve le prétexte de la prochaine réunion. Les probabilités en ce sens vont croissant : personne ne rajeunit, nous n'avons bien sûr plus de parents et je suis le seul encore pourvu d'un conjoint mais ça ne vaut pas, vous connaissez la propension des femmes à survivre à leur(s) époux.

Ces cousines sont trois, d'où mon titre. Titre qui, votre immense culture oblige, vous évoque immédiatement Tchékhov, même si, comme moi, vous n'avez jamais vu ni même lu cette pièce (Bon, ça, c'est arrangé. C'est quand même pratique Internet (et qu'est-ce que c'est chiant la lecture d'œuvres théâtrales, surtout de Tchékhov)).

Sans en avoir jamais lues, mais pour avoir vu les couvertures des éditions de poche de ses œuvres ou les affiches de leurs représentations, j'imaginais que le monde de cet auteur baignait dans la quiétude, la douceur d'un farniente aux accents russes et j'associais volontiers cette ambiance à l'image de mon trio de parentes. J'aurais peut-être pas dû lire la pièce, ça gâche un peu mes impressions maintenant !

Bien sûr, elles ne sont pas russes (encore que...) mais en dignes Namuroises au parler à la fois chantant et traînant, elles évoquent le calme et la douceur. L'aînée a la voix un soupçon voilée, juste ce qu'il faut pour la rendre encore plus caressante. La suivante, férue d'astronomie, ex-mannequin québécois mais que ne rebutent pas les travaux de la construction, reste une belle femme malgré ses quatre-vingt piges. La dernière qu'un rien étonne ou émerveille, même si elle a son caractère, est ma préférée, c'est que nous sommes très proches en âge, si bien qu'un beau jour, même ...

Oui, ça leur va comme un gant cette image que j'avais de l'œuvre de Tchékhov...

 la ceriseraie

Coïncidence, c'est justement sous le cerisier de son jardin qu'on a dispersé (les cendres de) Roger.

 

* "Mon dieu que le temps passe vite !"
J'utiliserai à l'avenir des abréviations, comme il est de coutume dans l'e-monde, en lieu et place des expressions et poncifs de circonstance tout faits et rebattus au fil des blogs comme une vulgaire madeleine à Marcel...


17 novembre 2013

Mais c'est pas vrai !

Hier, de retour des courses au volant de ma voiture, j'écoute l'émission "Bientôt à table" diffusée sur la radio de bord par la première chaîne de la RTBF.

Carlo De Pascale nous y fait l'éloge du pistolet dans son style inimitable. Je vous transcris de mes doigts engourdis le texte de sa péroraison au cas où le podcast de l'émission disparaîtrait du web.

Le pistolet a le charme de ces produits, de ces plats, de ces spécialités dont le nom ne révèle rien, rien, tout en disant tout. Oui, le pistolet est de cette race-là. Tout comme l'américain pour rester en belgitude ou le Saint-Honoré ou le Kouglof pour aller ailleurs, le pistolet, ce monument de belgobelgitude qui ne répondra jamais ni flamand ni wallon au grand recensement de ce qui est wallo-wallon ou flamand de service qu'un jour on nous fera peut-être tous faire connectés à un détecteur de mensonge, le pistolet commence par un mystère : celui de son nom.

Pistolet, si tu permets que je te tutoie, pistolet mon ami, peu importe que ton nom évoque la pistole ou le pistore, d'abord je veux te dire "Arrête ! Arrête de disparaître, révéille-toi bon Dieu, c'est quoi ce laisser aller qui t'a fait tout doucement déserter les tables du petit-déjeuner du dimanche de nos riantes contrées au profit de viennoiseries toujours plus grasses et sucrées, subrepticement envoyées par des espions à la solde d'outre-Quiévrain afin de mener tout doucement notre pays vers la décadence de par la lenteur de la digestion qu'elles impliquent. Pistolet reviens, reviens au matin, reviens à midi et même le soir, tiens !"


Et ça revient très fort. Oui, grâce à vous, Valérie Lepla et Yves Guns, ça ne s'invente pas, un type qui s'appelle Guns comme dans Guns and Roses et qui fait des pistolets. Le pistolet, le vrai pistolet revient ! Oui, ce magique petit pain dont la forme fendue évoque immédiatement la plus parfaite des paires de fesses, alors que son volume qui remplit parfaitement la main d'un honnête homme est celui du sein nourricier idéal. Le sein nourricier ou ludique, le sein n'est pas toujours nourricier, mais,  je m'égare...
Le pistolet est donc une promesse de plaisir avant de donner du plaisir. A l'heure où, Yves Guns, le pain doit être de plus en plus une nourriture diététiquement correcte, le pistolet iconoclaste parce que sa mie doit être légère (elle n'est là que pour contraster sa croûte) alors qu'un pain, un pain normalement maintenant devrait durer trois jours, nourrissant etc... lui, le pistolet, il joue la carte de l'éphémère : soufflé, aérien, croustillant, ses promesses ne durent que quelques heures.

Le pistolet est prétexte. Je m'explique : le pistolet est certes parfait quand l'artisan a percé son secret et vous Yves Weapons, pardon, Yves Guns, vous avez foutrement mis le doigt dessus. Mais le pistolet commence à exister quand il lui arrive le meilleur du meilleur. Pardonnez-moi, Mesdames, mais le pistolet doit être fourré, et bien fourré encore bien ! Et là, Valérie Lepla, vous avez frappé fort, vous avez recruté le meilleur du meilleur en commençant par Yves Guns, on l'a dit, vous avez attaqué le pistolet par le milieu en lui fournissant la substantifique moëlle de l'artisanat local : haché (oui, du haché porc et veau cru, mais non vous n'allez pas mourir du ténia constrictor !), américain à base de bonne viande rouge des Flandres de chez Hendrik Dierendonck, boudin blanc, Gouda jeune, bloempansch, crevettes épluchées main ou même juste beurre salé.

Celui qui n'a pas mordu dans un pistolet tout frais, garni d'américain-cressonnette en buvant une vraie gueuze de chez nous n'a qu'une connaissance très imparfaite du bonheur. Alors, si pour nombre d'entre-nous et surtout toi qui a moins de vingt ans et qui nous écoutes, ou plutôt qui nous supportes, assis à la place du passager tandis que ta mère t'emmène au hockey ou à l'académie en ce samedi matin, oui toi ! Si pour toi le pistolet ne veut plus dire grand-chose, si donc pour certains, le cordon ombilical s'est rompu entre notre estomac, notre cerveau imaginaire et ce miracle à deux bosses qu'est le pistolet, ce n'est pas grave, il revient et de bien belle manière et surtout il nous révèle encore une fois qu'il y a chez nous des hommes et des femmes qui n'ont pas fini de nous donner envie d'une fois bien manger !

C'est bel et bien tout ça, me direz-vous, mais quel rapport cela peut-il bien présenter avec le titre du billet ? Hein ?

Patience, j'y viens : après cet éloge d'un monument national (bien qu'il semble exister sous le nom de pain fendu dans le Berry) et cette diatribe contre l'invasion d'un mode d'alimentation à la française, était-il vraiment judicieux de faire référence dans la suite au cliché rédhibitoire et usé jusqu'à la corde de ce pauvre Marcel ?

Pire, dans l'annonce de l'émission, ils avaient commencé par là ! Pauvre Belgique...

Compagnon de nos dimanches, petite Madeleine de Proust, le pistolet résonne en chacun d’entre nous. Entre souvenirs d’enfance et moments d’extrêmes délices, sur la digue, pour le petit déjeuner, sucré, salé, au roastbeef, au pickels... à chacun sa manière de le déguster ! Un petit pâton devenu emblématique de l’art de vivre à la belge tant et si bien, qu’une pasionaria vient de se lancer dans une aventure étonnante: le retour au pistolet original ! Un lieu dédié au roi des pains et décliné à la manière belgo-belge ! Produits bien de chez nous pour l’agrémenter… ce samedi c’est une histoire savoureuse qui nous sera contée ! Autour du mythique rondelet : Valérie Lepla, initiatrice du concept " Pistolet Original " et Yves Guns, néo-boulanger de tradition !

 pistolet


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