Dans mon micro-réseau blogosphérique (les déplacements y suivent-ils les lois de la trigonométrie sphérique ?), un jeu a actuellement la cote : il s'agit de citer les quinze auteurs qui ont le plus marqué votre vie.
En remontant la chaîne des tags, je suis finalement tombé sur ceci sur le blog de Margotte :
En réponse au tag de Lali, voilà les 15 auteurs a qui je dois ma voracité littéraire… et qui m'accompagnent encore
Mais j'ai eu beau explorer le blog de Lali, je n'ai pas trouvé trace de l'origine du fameux "tag".
La dernière en date à y avoir répondu est Adrienne... et elle ne s'est pas contentée d'une liste. Son texte est un vrai bonheur. Tenter de faire mieux, ou ne fut-ce que de l'égaler, serait pure présomption. Je me contenterai donc de faire nettement moins bien.
Une bonne moitié des auteurs cités par tous ces blogamis me sont absolument inconnus ce qui est en soi réjouissant : la richesse de la littérature est telle que les quelques milliers de bouquins que j'ai lus ne sont qu'une goutte d'eau à côté du nombre de ceux que j'aurais pu lire (si j'avais choisi les bons, parce que je ne vois pas très bien où je serais allé cherché le temps d'en lire encore plus).
Parlons donc des seuls que je connaisse : ceux dont je me souviens parmi ceux que j'ai lus.
Si la Comtesse de Ségur m'a marqué, c'est de façon négative car je ne suis tombé pour ma première lecture sur aucune de ses œuvres tellement célèbres que même moi j'en connais les titres à défaut de les avoir lus. Non, je me suis farci "Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon" un ramassis d'horreurs avec peaux de bêtes pendant dans des placards que même Poupoune ferait mieux comme conte de fées. Exit la Comtesse donc !
Le premier auteur que j'ai lu est un collectif. En effet, dans ma petite enfance, le seul "livre" présent à la maison était... Le Petit Larousse ! Je me promenais dans ce machin comme je le fais parfois aujourd'hui sur le net : au hasard (mais le hasard existe-t-il ?) des liens et des références.
Ce n'est pas comme ça que ma liste va progresser, me direz-vous. Bon, d'accord ! Je vous cite d'abord le premier auteur que j'ai lu avec passion : Thomas Mayne-Reid et son "Les exilés dans la forêt" un monde étrange et inconnu où un couple de grands bourgeois et leurs enfants fuyant je ne sais quelle révolution survivent à travers l'Altiplano et la forêt amazonienne grâce à l'aide d'un indien tout en continuant à se donner du "mon ami" et du "mon amie". Rien que ça vous change de votre vie au sein du "Pays Noir".
Mon "auteur" suivant fut Jigé et son extraordinaire vie de Robert Baden-Powell parue en feuilleton et en images dans le journal de Spirou.
Après cela, j'ai lu des centaines de livres des collections pour la jeunesse, livres écrits à l'intention des jeunes ou versions adaptées d'auteurs pour adultes. Glissons.
Un jour, dans le secondaire, devant préparer une élocution sur un auteur "moderne" j'ai acheté un bouquin intitulé "Saint-Exupéry par lui-même". C'était tellement bien foutu qu'au bout de plusieurs années j'ai fini par acheter et lire tout Saint-Exupéry et à peu près tout ce qui est paru à son sujet avant 1980.
Tant que j'en suis à ces auteurs dont j'ai tout lu, je citerai donc Amélie Nothomb (avec plus ou moins de plaisir selon les cas) et Daniel Pennac (ah, la tribu des Malaussène !).
Viendront ensuite ceux dont j'ai presque tout lu : Erik Orsenna (ah, Madame Bâ !), Jacqueline Harpman (Moi qui n'ai pas connu les hommes). Je passe sous silence, bien qu'ils appartiennent à la même catégorie toute une chiée d'auteurs de polars et je ne vous parle pas de la littérature fantastique sauf pour en extraire Jean Ray, Edgar Poe et Mary Shelley.
Il y a aussi ces livres improbables comme ce "Conquêtes et problèmes de la science contemporaine" écrit par Bernhard Bavink entre les deux guerres mondiales, trouvé chez un bouquiniste et qui, tout dépassé qu'il fût pour le côté technique, n'en posait pas moins très clairement les problèmes de l'éthique scientifique, ce qui ne m'a pas empêché de le mettre aux vieux papiers lors de mon déménagement.
J'ai même tâté de l'un ou l'autre philosophe comme André Comte-Sponville.
Quoi ? Il en manque encore trois ? Allez, en vrac et pour mille mauvaises raions : Gore Vidal (et son Julien), Umberto Eco (j'ai bien aimé "Lector in Fabula") et... Amin Maalouf tiens !
Que tous les autres que j'ai aimé, passionnément, m'excusent à défaut de me pardonner.