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Entre nous
12 avril 2020

6:20 AM


Vingt-cinquième jour de confinement. La radio (oui, dix-sept ans après ma mise à la retraite, mon réveil radio reste réglé sur 5:59 comme au temps béni où je travaillais j'allais au labo) en a fini avec les nouvelles du front COVID-19 et les émeutes d'Anderlecht (un motocycliste qui tentait d'échapper à un contrôle de police s'est encastré dans une autre bagnole de flics qui arrivaient en renfort et ça ne plaît pas à sa bande de copains).

Commence une longue "intro" au piano pendant laquelle j'attends que naisse la voix, SA voix, LA VOIX !

Mais non, pas Sinatra, pas Pavarotti, pas Natalie Dessay, ni Cecilia Bartoli, ni même, n'en déplaise à Michel Berger, Ella...

Non, elle :

Le genre de truc qui parvient à faire penser au pire mécréant que, peut-être, la vie valait la peine d'être vécue.

Ça me rappelle qu'un jour, quand je sévissais encore dans mes labos des rayons X, DDO (oui, nous étions tous désignés en raccourci par une série de trois initiales) était arrivé tout bouleversé au boulot : ce jeune gaillard fan de musiques dans le vent avait entendu cette chanson dans sa voiture sur le chemin du travail.

Je lui ai dit que je connaissais et le lendemain, je lui ai amené non seulement le CD de Maurane mais aussi celui de Gould.

Il en était comme deux ronds de flan, lui qui, lorsque nous l'avions reçu dans notre labo à ses débuts, nous avait en toute modestie déclaré "Appelez-moi Dieu !".

J'ai étonné Dieu, c'est un bon souvenir...


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3 avril 2020

Vocation (ter)


Dans son commentaire sous mon billet du 2 avril, mon neveu Joe m'enjoint de raconter comment est née ma vocation de boy-scout.

Il supposait sans doute que le "sauvetage" de mon voisin y était pour quelque chose, mais ce n'est pas le cas.

J'ai raconté ici mes premiers contacts avec le scoutisme dans une colonie de vacances organisée par l'employeur de mon père (le groupe Empain à l'époque) et animée par des routiers (en uniforme). C'est la première fois que j'ai rencontré ces mecs bizarres portant des noms d'animaux, je me rappelle encore quelques uns :

  • Ramier, qui m'avait fait découvrir la nature mieux que tous les cours de bio
  • Pivert, qui était champion du Hainaut au javelot
  • Éléphanteau, volumineux étudiant en médecine
  • Maki, un joyeux drille toujours la plaisanterie à la bouche
  • Zébu qui grattait lamentablement une guitare et ne connaissait qu'une chanson : Moi mes souliers de Félix Leclerc

Ces gaillards m'avaient fort impressionné et je rêvais moi aussi de faire du scoutisme, mais l'unité la plus proche se trouvait à Mons, un peu trop loin pour que je puisse m'y inscrire.

Dans la fièvre de mes dix ans, j'ai donc décidé de m'y atteler tout seul. J'ai embrigadé mes voisins pour constituer une mini-patrouille. Nous n'avions pas d'uniformes mais j'avais fabriqué des nœuds d'épaule et des foulards.

Nous avions élu comme terrain de jeu le petit triangle boisé situé entre la Haine, la canal du Centre et la voie de chemin de fer Mons-Charleroi.

C'est en rentrant de là que s'est déroulé l'épisode qui avait éveillé l'attention de mon neveu : le plus jeune des deux frères, plutôt que de marcher comme nous sur le replat de la berge s'amusait à circuler au ras de la pente de marne descendant vers la rivière et il a glissé.

Quand sa glissade s'est arrêtée, il était dans l'eau jusquà la ceinture et plutôt que de remonter calmement la pente, il se contentait de hurler comme un goret qu'il allait se noyer.

Pour arriver jusqu'à lui son frère et moi avons fait une chaîne (pour peu que deux maillons puissent constituer une chaîne) et en calant bien nos godasses dans la marne, lui s'accrochant à une pousse d'aulne et moi à sa deuxième main nous avons presque atteint son frère. C'est la hache que j'avais "empruntée" à mon paternel qui a fait l'appoint et à laquelle le pseudo noyé s'est accroché.

Les explications relatives au pourquoi de son état "humecté" auprès de sa mère ont mis fin à ma première tentative de scoutisme.


2 février 2020

Enchaînement logique


Vautré dans le fauteuil Ikéa Poäng avec repose-pied(s), je regarde défiler le générique de la série "Inspecteur Barnaby" (en anglais : "Midsomer Murders") et  j'aperçois le nom de l'acteur principal (à partir de la quatorzième saison) : Neil Dudgeon.

C'est là que ça m'est revenu !

Un bonhomme portant le même prénom a dirigé un moment le laboratoire de spectrométrie infrarouge avant que celui-ci ne s'ajoute à la liste des labos sous ma responsabilité.

Il avait une chevelure rousse frisée, était très joli garçon : athlétique, dynamique, sympathique et, avec ses chemises à carreaux, son petit gilet et ses jeans, on aurait facilement pris cet universitaire pour un bûcheron.

Il était Écossais.

Il a fini par épouser une des techniciennes de mon labo de microscopie optique, une délicate créature aux longs cheveux blonds et aux joues rouges, très portée sur la chose    ... religieuse.

Elle nous avait un jour conviés à grands cris, ses collègues et moi-même (en visite momentanée), à venir admirer combien l'œuvre de Dieu était merveilleuse (en l'occurrence la progression de la cristallisation d'un quelconque composé organique sur la platine à température programmable de son microscope polarisant).

Mon épouse et moi avons été conviés à assister à leur mariage dans une petite église des environs de Nivelles. Je me rappelle parfaitement avoir suivi la cérémonie sous l'œil bienveillant de Sainte Geneviève (le prénom de ma cheffe de service de l'époque).

Mais ce dont je me rappelle surtout, c'est de l'arrivée de la famille et des amis britanniques de Neil : ils ont débarqué d'un car, menés à la baguette par une dame pleine d'énergie et de peps munie d'un mégaphone : la mère du marié !

J'ai bien cru un moment qu'elle allait les faire pénétrer dans l'église en rang par deux et au pas, mais elle s'est contentée d'éviter la dispersion de son troupeau en courant tout autour comme un Border Collie bien entraîné (non, elle ne les a pas mordus au mollet).

Étourdissante ! Et mignonne avec ça...

Quelle femme !

J'ai pas regretté d'y être allé...

 

border


 

20 janvier 2020

Bizarreries de la mémoire


Dans son dernier billet l'Adrienne nous offre, comme à l'accoutumée, une chute inattendue.

J'ai donc vu la photo de l'œuvre de Hopper, la main gauche gantée et l'explication qu'en donne l'auteure du billet.

Ce n'est qu'en lisant le commentaire suivant :

ah non, c’est le but 🙂
(sa main gantée m’a tout de suite donné cette idée)

que ça m'est revenu !

Quand j'habitais encore Montignies-sur-Sambre, mon père travaillait dans une société du groupe Empain. Le bâtiment qui jouxtait notre maison était occupé par une infirmerie (je crois qu'on disait "dispensaire" à l'époque) tenue par deux personnes à la fois infirmières et assistantes sociales me semble-t-il.

L'une était une splendide femme aux cheveux blonds coiffés comme ceux de Miss Holmes, vous savez, dans  les aventures de Buck Danny.

holmes

 

L'autre, la responsable de leur cellule, était maigre, un peu "rigide" aussi, et avait un bras dont la main était toujours gantée. Là aussi, le gant cachait une prothèse. Avec les techniques d'aujourd'hui, elle serait sans doute articulée et mobile, mais nous étions à la sortie de la deuxième guerre mondiale.

J'étais bien trop jeune à l'époque pour m'inquiéter de l'origine de la chose (et pour tout dire, elle me faisait un peu peur).

Ce qui m'étonne dans tout cela, c'est le temps que ce souvenir a mis pour jaillir de ma mémoire ; il a fallu que l'Adrienne spécifie qu'elle avait fait le lien tout de suite pour que le déclic se fasse.

Oui, c'est bizarre la mémoire...


11 janvier 2020

Immigré


Chez ma fille, l'autre jour, on parlait de lapins et ça m'a rappelé mon père qui, au temps de ma jeunesse, en élevait quelques uns, les tuait, les saignait en leur enlevant un œil, les dépiautait, etc...

Dans la foulée, je me suis souvenu d'un jour où pour soigner le "doigt blanc" que je devais à mon onychophagie, il était sorti dans le jardin, en était revenu avec une petite feuille de poireau, en avait enlevé les couches "épidermiques" (il avait un petit canif à manche en corne dont la lame affûtée sur une pierre à l'huile coupait comme un rasoir) et l'avait enroulée autour de mon doigt comme pansement.

D'où tenait-il ces savoir-faire, lui qui, natif d'Hoboken, patelin industriel s'il en est, avait immigré en Wallonie en compagnie de sa mère veuve de guerre ?

Trop tard pour le lui demander ! Mais il semble qu'à cette époque la majorité des gens connaissaient un tas de pratiques entre le jardinage, la taille des fruitiers, le petit élevage, le ressemelage des chaussures, la réparation des bicyclettes, le rafistolage des chaises à la colle d'os, j'en passe et de meilleures.

Quand je pense qu'aujourd'hui, ajouter un cran supplémentaire à une ceinture semble un problème insoluble pour certains...

Tout ça pour vous dire que je suis un fils d'immigré, mais qu'étonnamment, mon père n'a pas jugé bon de m'enseigner la langue de sa région d'origine (je connais des immigrés italiens de quatrième génération qui continuent de parler leur idiome). Remarquez que ma mère ne m'a pas non plus appris le liégeois.

Tout ça m'a valu des réunions de famille où la génération précédente (sauf ma mère) discutait en flamand et où par conséquent je n'entravais que dalle ! Ce qui me revient aujourd'hui, c'est qu'ils utilisaient tous à profusion la même expression : "Ik zeg dat". Eh bien moi,"Je dis que" je trouvais ça très bizarre !


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1 décembre 2019

Roule, ma poule !


Première sortie en voiture ce matin en quête de viennoiseries.

Pendant que nous les mangeons, le smartphone de mon épouse émet sa mélodie annonçant un appel en direct (il émet aussi de temps à autres d'autres mélodies dont, pour certaines, nous ignorons la raison).

Louise appelle parce qu'elle a raté le tram prévu, que le suivant arrivera dans douze minutes et elle se demande si elle arrivera à l'heure au boulot (c'est la semaine où elle travaille le week end).

Elle appelle chez nous parce que si elle appelle sa mère, elle va se faire engueuler dit-elle.

Logiquement, un dimanche, elle ne devrait pas avoir de  problème pour être à l'heure malgré son retard mais mon épouse lui dit de prendre le tram suivant et d'attendre à l'arrêt où elle passe du tram au bus et que j'irai  l'y cueillir en voiture.

Dans notre voiture la radio est pourvue de six chaînes préprogrammées :

  1. Musique 3
  2. Klara
  3. La première
  4. Vivacité
  5. Classic 21
  6. Nostalgie

Les trois premières sont celles que mon épouse et moi écoutons selon les circonstances, la cinquième est celle d'Émile, la sixième celle de Louise et personne n'écoute jamais la quatrième.

Je branche donc la chaîne ad hoc, vais récupérer son auditrice à l'arrêt du bus et la dépose chez les Pilifs.

Sur le chemin du retour, j'ai droit à mon contemporain, le Fugain des années septante quand il portait encore des bottes, il chante "Fais comme l'oiseau". Ça ne nous rajeunit pas mais c'est sympathique et même actuel (sauf qu'il n'y a plus d'oiseaux).

Au moment où je pénètre dans le garage, c'est Antoine qui nous balance ses "Élucubrations".

En quittant la voiture je me rappelle le passage :

"On verra Marc Aryan dans les couloirs du métro,
Et Johnny Halliday en cage à Médrano"

... le passage et la colère de l'ineffable Johnny qui s'est fendu d'une petite guéguerre musicale avec l'auteur de cette charmante boutade.

Pauvre Johnny, quel manque d'humour total, quelle absence d'autodérision !

Tu t'étonnes que les Belges lui aient refusé sa naturalisation (belge, c'est mieux que français, rapport à Monaco...)


18 novembre 2019

Alauda


Ma mère chantait, si mon souvenir est exact, "L'alouette, ma belle, dit dans son chant joli, lireli lireli, lireli lireli..." et, bien sûr, j'ai oublié la suite et je ne l'ai pas retouvée sur le net.

alouette-des-champs

On a écrit beaucoup de chansons qui parlent d'alouette :

  • celle où on lui plume les pattes (pas besoin de vous la faire entendre)
  • celle où l' on veille et dort au son de son chant
  • celle où on l'appelle "aloette"
  • celle où Gilles Dreu nous évoque Madeleine (juste pour que je n'oublie pas Marcel)
  • celle de la comédie musicale "Roméo et Juliette" (je vous en fais grâce)

Elle apparaît aussi dans le fameux "miroir aux alouettes", instrument suranné s'il en est, vu que des alouettes, je crains qu'il n'en reste guère pour en faire le célèbre pâté d'.

Vous vous rappelez la dernière alouette que vous avez vu partir à l'assaut du ciel, vous ? C'était quand ?

Si, si, moi, je peux répondre à cette bête question : c'était le 15 mai 2014 vers dix-sept heures à Dunwich dans le Suffolk.

Dunwich007

Comment ? Vous ne la voyez pas ? Je vous montre l'endroit, j'ai même pas essayé de la photographier au comble de son ascension : j'ai pas d'objectif à miroir sur mon appareil photo !

Mais je dois bien avouer que l'occurrence précédente semble remonter à la nuit des temps, ou tout du moins à l'aube de mon existence. C'était dans les champs près de la briqueterie à Ville-sur-Haine à une époque où on labourait encore avec un cheval et où dans le champ en face de chez ma grand-mère, on fauchait encore le froment à la faux.

Remarquez que mon animal totem qui perd ses  plumes au fil de la chanson, on n'en voit plus non plus ! Oui, je sais, je l'ai déjà dit...


17 novembre 2019

Ah, la Volga !


En attendant l'heure du match de rugby (ben oui, contrairement au foot, j'aime bien le rugby), je regardais une réémission d'une séquence de "Des Racines et des Ailes". Ça se passait sur une rivière canalisée du Morbihan et, à un moment, on voyait une sorte de péniche hollandaise (plus précisément un skûtsje) tractée par un cheval.

skutje

Et c'est là que ça m'est revenu.

Quand j'habitais Ville-sur-Haine, j'étais riverain du Canal du Centre. La majorité des péniches y naviguant à l'époque étaient pourvues de moteur, mais il en subsistait quelques unes qui n'en avaient pas et elles étaient alors halées par un petit tracteur (vert dans mon souvenir). De plus rares encore l'étaient par un cheval de trait, comme dans cette enquête de Maigret "Le Charretier de la Providence".

Une seule fois, c'est vous dire si je suis vieux, à mon grand étonnement, j'en ai croisé une, en bois et de dimensions plus modestes, halée... par une femme ! Tellement penchée vers l'avant dans son harnais, la pauvre, que je craignais de la voir s'effondrer. Elle n'avait pas l'air à la fête, je vous prie de me croire!

Le batelier, lui, manœuvrait le gouvernail en barre franche (donc en prise directe, sans roue de barre).

Comment ?

Non, il ne m'a pas semblé qu'il portait un fouet...


11 novembre 2019

Mais qui se souvient d'André Verschueren ?

 
Ben moi ! Mais c'est pas de ma faute, je le jure, c'est à cause de Souchon qui sévissait ce matin sur mon réveil-radio DAB+ (faut vivre avec son temps, pas comme Alain qui voudrait retrouver une âme fifties !).

Il a toujours été comme ça, Alain, accordéon, bagadou et flonflons à la fraise...

Donc, un petit coup d'André ? C'est lui qui l'a voulu, il avait qu'à pas !

Non, non, ne me remerciez ps !

(Et si ça vous chante, j'ai quelques Yvette Horner)


7 novembre 2019

Vocation (bis)


Les choses sont bizarres parfois...

Je croyais que mon rêve de devenir chimiste remontait à mes premiers cours en cette matière ou à mes expériences explosives avec mon copain André, mais un fait m'est revenu en mémoire en cherchant tout autre chose...

La nuit dernière, couché sur le dos et donc éveillé (quand je dors, je suis sur le côté... gauche), je contemplais le trait de lumière qui rayait le plafond. Il était parfaitement immobile car il provenait de l'éclairage du parking à l'arrière de l'immeuble. Et, subitement, il me revint des images d'un trait de lumière qui se déplaçait à travers la chambre parce qu'il était produit par des voitures passant dans la rue.

Mais bien que l'image ait été précise, je ne suis pas parvenu à la situer. Alors j'ai commencé à tenter de me rappeler toutes les chambres que j'ai fréquentées. En vain, bien entendu. Mais en essayant de me remémorer celle de mon enfance à la rue Bois Monceu à Montignies-sur-Sambre, je suis tombé sur autre chose : si je ne me rappelais pas de la disposition des lieux et si la rareté des voitures à l'époque où j'y habitais rendait peu probable que le phénomène s'y soit produit, je me suis subitement souvenu d'un petit bocal où j'avais enfermé des fragments de trognon de chou ce qui au bout d'un temps avait produit lorsqu'on l'ouvrait un parfum "intéressant".

J'aurais peut-être pas dû le faire humer à ma mère, elle devait avoir quelque chose contre les produits organiques soufrés parce qu'elle a  jeté le truc à la poubelle en maudissant les gosses et leurs idées stupides.

Est-il possible que déjà à l'époque les mercaptans aient exercé leur emprise sur moi ?


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