Tiens, Canal ne me signale pas que j'aurais déjà utilisé ce titre ? C'est étrange me connaissant, mais passons...

Mercredi, nous sommes allés rendre visite à notre ami René dans son home médicalisé. Ce home est une construction en U et notre ami est logé dans la dernière chambre du premier étage de la branche du U opposée à celle de l'entrée (vous suivez ?). Il faut donc à l'aller comme au retour parcourir la quasi totalité du bâtiment en traversant au passage la grande salle commune.

À l'aller, des résidents, la plupart en fauteuil roulant tentaient avec plus ou moins de succès de réceptionner un ballon lancé par une animatrice. Au retour, la salle s'était transformée en réfectoire. À la sortie de celui-ci, deux gaillards (enfin, gaillards, c'est façon de parler) installés aux aussi dans leurs fauteuils roulants embouteillent la sortie.

Le plus proche de nous nous remarque et s'écarte pour nous laisser passer mais le second, qui ne nous a pas vus, s'engage dans le couloir.

Il tente d'y progresser tantôt en poussant sur une des roues de l'engin, tantôt en essayant de tirer sur une des mains courantes garnissant les murs du couloir. Chacune de ces manœuvres ne le fait progresser que de quelques centimètres et de surcroît l'amène à dévier vers une des parois.

N'écoutant que mon bon cœur (et mon envie de quitter les lieux, c'est là qu'intervient le titre) je lui propose de l'aider ce qu'il accepte tout en s'inquiétant de qui je suis à quoi je réponds "un visiteur" et j'apprends qu'il se rend tout au bout du couloir dans une autre salle. Je l'y gare face à une table et fais demi-tour.

C'est là que je croise le deuxième qui lui, malgré une masse qui me paraît colossale, manie son véhicule avec maestria et me gratifie d'un "Merci pour mon copain !". Et je me demande si, sans notre arrivée, il ne s'apprêtait pas pousser l'autre avec son propre fauteuil, le train-train quotidien quoi...