Un autre monde
Hier, nous sommes retournés dans cette demeure dont parlait le chien qui est une chienne l'autre jour.
La petite-cousine de mon épouse est décédée "inopinément", comme on dit. Nous nous sommes donc rendus (sous la neige) au crematorium de Mons où son fils a résumé l'existence de sa mère et pour confirmer le côté bonne vivante de celle-ci nous a fait entendre en conclusion une chanson de ma toute prime jeunesse dis donc : "Ah le petit Vin blanc", version Tino Rossi. Ce sont les arrières-petites-filles de la défunte qui ont dû être surprises ! Pour son côté "sorteuse", il ne nous a pas fait écouter "C'est loin tout ça !" qui date de la même époque, il n'avait pas le temps d'être exhaustif.
Néanmoins, pour attendre le retour des cendres avant de les conduire au cimetière, tout le monde a été convié à prendre un petit en-cas au Champagne (Bordeaux rouge ou bière blonde pour les allergiques, j'ai vu personne boire de l'eau en dehors des enfants) dans cette maison où j'ai enfin commencé à comprendre l'utilité d'un hall de dix-neuf mètres de long.
Nous, nous nous tenions dans la petite salle à manger (avec quand même un coin salon) où le lustre en cristal et son bon mètre cinquante surplombait encore largement les personnes présentes, c'est vous dire la hauteur sous plafond de l'endroit ! Dans la pièce de l'autre côté du hall mon épouse a reconnu le fondateur de Pairi Daiza, un copain du fils de la maison qui, lui, œuvre dans le milieu bancaire. Bref, du "beau monde".
Remarquez que parmi tout ce peuple, c'est encore mon épouse qui avait les plus anciens souvenirs en commun avec la défunte : leurs mères étaient cousines, elles habitaient le même patelin et se voyaient très régulièrement. Nous avons même une photo où ces petites-cousines se trouvent ensemble sur un char du cortège fêtant la libération de leur patelin à la fin de la deuxième guerre.
J'ai bien peur (c'est façon de parler bien sûr) de ne plus jamais retourner dans cette étrange demeure.