Les yeux revolver
Hier, sa photo est apparue dans la petite fenêtre où un programme affiche à intervales réguliers une image choisie aléatoirement dans le stock présent sur le disque de données de mon PC.
Digression :
Il y aurait beaucoup à dire sur ces programmes qui vous présentent des trucs choisis "au hasard".
La génération de nombres vraiment aléatoires est un problème difficile. Les méthodes imaginées sont très souvent entachées d'un biais caché, ce qui autorise un doute (outre sa voracité en calculs) sur l'application de la méthode de Monte-Carlo au calcul de π.
Pour ce qui concerne mon programme d'affichage de photos, je crains qu'il y ait un gros biais parce qu'il me semble que ce sont souvent les mêmes images qui reviennent.
Donc, sa photo est apparue en vignette dans le coin supérieur droit de mon écran.
Je vous fais voir ça en plus grand :
Elle a été prise au cours du repas célébrant mon départ à la retraite. Je devrais dire "un des repas", parce que comme celui offert par la société ne l'était que pour douze personnes, j'ai dû en organiser deux ou trois autres pour pouvoir inviter tou·te·s mes collègues (et néanmoins ami·e·s)
J'ai, comme toujours, bien peiné à me remémorer le prénom de la gamine : Anne.
Une fois le prénom retrouvé, le nom est venu tout seul, mais j'imagine qu'il présente autant d'intérêt pour vous que la lecture de Marcel pour moi.
Remarquez que mon défaut de mémoire peut s'expliquer : dès que j'ai hérité de cette charmante créature (elle faisait partie des meubles du laboratoire de spectrométrie infrarouge quand on l'a ajouté à ma panoplie) je ne l'ai plus appelée que "La brunette aux yeux bleus".
Ici, vous la voyez souriante et le regard porté vers le côté.
Ce regard, il fallait le voir de face : transperçant !
Chaque fois qu'elle me regardait, ça me faisait un choc et rien que d'y penser aujourd'hui, j'en frémis encore.