Aspirations
En l'absence de Maria, je passe l'aspirateur. Et ce faisant, je pense qu'il faudra bientôt assortir ce passage d'un coup de torchon (serpillière pour les Français, ne semons pas la confusion).
Du coup des images me reviennent : au cours de mon service militaire, ce nettoyage, à l'eau, était quotidien dans les chambrées (et je te parle pas des époussetages, vercotages, polissages et autres lits au carré !).
C'est pas que j'aie la nostalgie de la chose, mais à bien y réfléchir, je me demande si ça n'avait pas ses bons côtés, par exemple la fameuse mixité sociale qu'on essaie en vain de réaliser aujourd'hui dans les écoles à grand renfort de décrets inscription.
Et aussi cet entraînement à la propreté avec équipe de corvée nettoyage de l'enceinte de la caserne. Et ça me rappelle une anecdote : un jour, un enfoiré (si vous me permettez l'expression) s'était débarrassé de son paquet de cigarettes vide dans un des WC, créant une obstruction de la chose.
La réaction n'a pas traîné : un rôle de garde pour trois mois a été établi. Durant tous nos temps de présence dans notre bâtiment, un mec (extrait de la liste des fumeurs, soit à peu près tout le monde parce que les non-fumeurs refilaient aux autres leur quota de cigarettes à prix réduit, tu parles qu'on s'inquiétait de la santé des appelés à l'époque) en tenue de combat complète, du casque à cette saloperie française de mitraillette Vigneron dont la sécurité de crosse amenait immanquablement à l'enrayage du machin, était posté dans le local des toilettes et devait vérifier la propreté des lieux après le passage de chaque usager. Trois mois ! Qu'est-ce qu'on s'est fait chier (si j'ose dire)!
Tu t'étonnes qu'après ça, ce ne soit pas mon genre d'abandonner mes paquets de chips vides ailleurs que dans une poubelle ! Bon, d'un autre côté, je mange pas de chips, mais tu vois ce que je veux dire !
Je ne suis pas loin de penser que s'il y avait encore le service militaire, l'environnement serait plus propre !
Comment ?
Et les filles ?
C'est vrai qu'à l'époque, je n'ai jamais entendu de chiennes de garde réclamer à cor et à cri (à corps et à cris pour les Femen) l'égalité des sexes face à l'obligation militaire, mais sans doute était-ce un autre temps...