6:20 AM
Vingt-cinquième jour de confinement. La radio (oui, dix-sept ans après ma mise à la retraite, mon réveil radio reste réglé sur 5:59 comme au temps béni où je travaillais j'allais au labo) en a fini avec les nouvelles du front COVID-19 et les émeutes d'Anderlecht (un motocycliste qui tentait d'échapper à un contrôle de police s'est encastré dans une autre bagnole de flics qui arrivaient en renfort et ça ne plaît pas à sa bande de copains).
Commence une longue "intro" au piano pendant laquelle j'attends que naisse la voix, SA voix, LA VOIX !
Mais non, pas Sinatra, pas Pavarotti, pas Natalie Dessay, ni Cecilia Bartoli, ni même, n'en déplaise à Michel Berger, Ella...
Non, elle :
Le genre de truc qui parvient à faire penser au pire mécréant que, peut-être, la vie valait la peine d'être vécue.
Ça me rappelle qu'un jour, quand je sévissais encore dans mes labos des rayons X, DDO (oui, nous étions tous désignés en raccourci par une série de trois initiales) était arrivé tout bouleversé au boulot : ce jeune gaillard fan de musiques dans le vent avait entendu cette chanson dans sa voiture sur le chemin du travail.
Je lui ai dit que je connaissais et le lendemain, je lui ai amené non seulement le CD de Maurane mais aussi celui de Gould.
Il en était comme deux ronds de flan, lui qui, lorsque nous l'avions reçu dans notre labo à ses débuts, nous avait en toute modestie déclaré "Appelez-moi Dieu !".
J'ai étonné Dieu, c'est un bon souvenir...