Bizarreries de la mémoire
Dans son dernier billet l'Adrienne nous offre, comme à l'accoutumée, une chute inattendue.
J'ai donc vu la photo de l'œuvre de Hopper, la main gauche gantée et l'explication qu'en donne l'auteure du billet.
Ce n'est qu'en lisant le commentaire suivant :
ah non, c’est le but 🙂
(sa main gantée m’a tout de suite donné cette idée)
que ça m'est revenu !
Quand j'habitais encore Montignies-sur-Sambre, mon père travaillait dans une société du groupe Empain. Le bâtiment qui jouxtait notre maison était occupé par une infirmerie (je crois qu'on disait "dispensaire" à l'époque) tenue par deux personnes à la fois infirmières et assistantes sociales me semble-t-il.
L'une était une splendide femme aux cheveux blonds coiffés comme ceux de Miss Holmes, vous savez, dans les aventures de Buck Danny.
L'autre, la responsable de leur cellule, était maigre, un peu "rigide" aussi, et avait un bras dont la main était toujours gantée. Là aussi, le gant cachait une prothèse. Avec les techniques d'aujourd'hui, elle serait sans doute articulée et mobile, mais nous étions à la sortie de la deuxième guerre mondiale.
J'étais bien trop jeune à l'époque pour m'inquiéter de l'origine de la chose (et pour tout dire, elle me faisait un peu peur).
Ce qui m'étonne dans tout cela, c'est le temps que ce souvenir a mis pour jaillir de ma mémoire ; il a fallu que l'Adrienne spécifie qu'elle avait fait le lien tout de suite pour que le déclic se fasse.
Oui, c'est bizarre la mémoire...