Les rêveries du promeneur (de chien) solitaire - Silence
Cela faisait quelque temps déjà que les choses ne tournaient pas rond.
Ce n'était pas le temps, pareil à lui-même : variable, capricieux, aujourd'hui brûlant, demain glacial, féminin en un mot, comme il sied sous nos latitudes où ondule à la manière d'une danseuse orientale, le front polaire.
Ce n'était pas non plus le décor : immuable en gros mais infiniment changeant dans les détails, cycle naturel oblige.
Aujourd'hui, enfin, tout est rentré dans l'ordre : les avions ont repris leur ballet, le doux chant des réacteurs ponctue ma promenade toutes les deux minutes. Fini le silence angoissant qui régnait depuis le 22 mars. Tous est bien, je me sens enfin chez moi, à deux pas de Zaventem.
Le chien, lui, n'a rien remarqué, il file le nez au sol sur des pistes qui ne sont ni d'envol ni d'atterrissage.