Mon épouse avait décidé que l'autre dimanche, nous irions voir la sœur cadette de ma mère, seule survivante de cette génération dans ma famille maternelle.
La visite étant programmée pour l'après seize heures, nous nous sommes offert une petite virée (avec l'inmanquable chien) en région liégeoise. Nous avions d'abord pensé nous rendre à Aubel ou à l'Abbaye voisine du Val Dieu, mais...
Le dimanche à Aubel,
c'est marché !
En août au Val Dieu,
c'est fiesta !
Alors, nous nous sommes souvenus de Limbourg, ancienne capitale du duché de même nom, un tout petit patelin isolé, plein de charme et quasiment désert, perché sur sa colline.
Bien vu ! Quand on s'est pointés au bas de la butte, il y avait un détournement. Détournement que nous avons suivi sur quelques kilomètres pour aboutir dans une prairie transformée en parking. C'était la kermesse au patelin. Sur la place habituellement déserte, ils avaient dressé un chapiteau et une scène, il y avait un chahut de tous les diables et midi arrivant, ils achevaient de cuire deux cochons à la broche à côté d'un méga-barbecue.
Bah, pas grave, derrière le coin il y avait un "salon de thé" où nous avons dégusté, seuls dans un charmant jardinet, une crêpe ardennaise accompagnée d'une bière de l'Abbaye de Val Dieu.
En quittant cet endroit, mon épouse décide, pour attendre l'heure de nous rendre à Liège, d'aller faire un tour au barrage de la Gileppe.
Lorsque nous arrivons aux environs de l'ouvrage, le nombre de voitures garées en dehors des parkings ne laisse pas de nous inquiéter : certes le site est couru, mais à ce point, ça ne nous semble pas normal. Nous rebroussons chemin, nous garons en contre-bas, laissons la voiture et empruntons un tronçon du GR local montant à travers bois à l'assaut des courbes de niveau. Et sous le couvert nous parviennent des bruits de haut-parleur : une épreuve cycliste se déroule autour du barrage !
N'allez jamais le dimanche dans la région liégeoise !
Après cette petite parenthèse touristique, nous nous sommes rendus chez ma tante, laquelle habite Loncin. Comme à chacune de nos visites, elle nous a invités en compagnie de son fils dans un resto local. Cette fois-ci, il s'agissait du restaurant de la gare de Liège-Guillemins, gare mieux connue sous le nom de son architecte : Calatrava.
Rien à redire au resto, nous y avons même dégoté un Savenière 2008 d'excellente tenue.
Ce n'est pas le cas pour la gare elle-même, un monstre de verre/béton/acier avec prix assorti : 437 millions d'Euros. Ce palais des courants d'air est glacial même en été et commence déjà à rouiller (problèmes d'étanchéité de la verrière de 32000 m²).
L'architecte Calatrava qui a pondu ce projet mégalomane possède son propre bureau d'étude, mais il a préféré sous-traiter le boulot à un bureau liégeois : Greish, ceux-là même qui ont présidé à la construction du viaduc de Millau avec son étonnant système de mise en place du tablier par glissement.
Ce qui m'a le plus amusé dans cette gare, c'est le parking. On y accède par le haut sur le flanc de la colline de Cointe. Les trois niveaux sont accessibles via un "plan" incliné en colimaçon. Le plus étrange, c'est que pour en sortir, quel que soit le niveau où vous vous êtes garé, vous devez réemprunter ce pas de vis descendant pour aller jusqu'au niveau inférieur où se trouve l'unique accès à un autre hélicoïde ascendant menant vers la sortie.
Sont fous ces architectes ! (mais à Bruxelles, ça fait un moment qu'on est au courant)