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Entre nous
1 avril 2013

Vente à l'arraché

J'hésite à ranger encore ce billet dans la catégorie "À chaud", le temps passe si vite, n'est-ce pas...

Il y a quelque temps donc, un mercredi midi, je me gare dans la rue où se situe la maison de ma fille (j'aimerais pouvoir dire "devant chez ma fille", mais sa rue est très encombrée, même le mercredi midi). Je viens chercher mes petites-filles pour les faire manger, vaquer vaguement à leurs travaux scolaires et les emmener au manège.

Tandis que je manœuvre avec mon habileté coutumière, une voiture s'arrête à hauteur de la mienne et son conducteur se penche vers moi, me demandant par de vigoureuses gesticulations d'ouvrir ma fenêtre.

Lorsque les vitres latérales de nos véhicules respectifs sont descendues dans leur logement autorisant enfin la conversation, le gaillard me demande, dans cette langue, si je parle italien.

J'évite de lui expliquer qu'une pratique assidue des corons miniers de Wallonie ne m'a hélas appris de cet idiome que des expressions comme "Sbadato !", "Figli di puttana !" et autres joyeusetés et lui réponds que non.

C'est donc en français que cet Italien à la voiture immatriculée en Belgique me bonnit qu'il est chauffeur et ramène en camion d'Italie des costards de chez Armani. Qu'au dernier déchargement du dit camion il s'est aperçu qu'une caisse surnuméraire faisait partie du chargement et que son patron dûment averti (Tu parles, Charles !) lui avait donné licence de disposer de la marchandise. Là dessus, il me presse de lui révéler la taille de mes costumes.

Là aussi, j'ai évité de lui dire que je n'achète des costards que contraint et forcé par mon épouse, que cette faible fréquence a pour conséquence que ma taille varie à chaque fois et que je l'ai de toute manière oubliée entre deux occurrences, que les temps ont bien changé si les caisses ne tombent même plus du camion et que la détention de contrefaçons est sévèrement punie par la loi (de ce genre de conneries l'Europe veut bien s'occuper), pour me contenter de lui dire que sa proposition ne m'intéressait pas.

Il a insisté encore une fois pour connaître ma taille et devant mon refus réitéré est passé à l'utilisation du langage universel de base en me faisant un doigt d'honneur et en démarrant sur les chapeaux de roues, abandonnant dans l'air ambiant une âcre fumée bleue.

Ah, le petit commerce est de plus en plus dur...

Armani


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Commentaires
B
Je suis toujours stupéfaite de voir la naïveté des vendeurs qui nous considèrent immanquablement comme des imbéciles....
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B
Tu n'encourages pas l'esprit d'entreprise, aussi !<br /> <br /> C'est vrai quoi !<br /> <br /> Il a de l'idée, le bonhomme, un petit coup de pouce ne lui aurait pas fait de mal.
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W
Oui, genre "ex-XL"...
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M
Sympa le commerçant ! Tu aurais pu aussi lui donner une taille fantaisiste, genre "grande taille" ;-)
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V
Walrus. je vend des montres si tu veux. Pas cher!<br /> <br /> Tu en veux une? <br /> <br /> Une belle. De la marque. Même pas contrefaite.<br /> <br /> T'en veux une, dis? Prix d'ami! <br /> <br /> ;)
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P
Alors qu'avec un "Figli di puttana" d'entrée de jeu tu aurais sans doute évité cette déconvenue !
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P
Ah ha !!! "Tombés du camion", les costumes !!!
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W
On se réchauffe comme on peut, Adrienne !<br /> <br /> Ce doit être la rue, la fois précédente, c'était une famille de gitans qui cherchaient la maison communale qui n'est pas du tout dans ce coin-là...
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B
"à chaud", par les temps qui courent? LOL<br /> <br /> il doit en gaspiller, de l'essence, à tournicoter dans Bruxelles et environs jusqu'à ce qu'il trouve le type qui a la bonne taille et la juste envie d'un Armani!<br /> <br /> ça ne me semble pas du tout efficace...
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M
Eh bien finalement c'est le vendeur qui a pris une veste !!! :-)
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G
Votre langage soutenu fait un aimable contraste avec le langage gestuel de l'homme aux costumes ;)
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J
De mon côté, je vends des costumes de commandant du Costa Concordia. Tu n'es pas intéressé ? Je trouve que ça t'irait bien !<br /> <br /> <br /> <br /> http://p0.storage.canalblog.com/08/16/657358/85235057_p.jpg
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S
Je ne connais aussi qu'une grossièreté en cette langue et comme je suis gaulée comme un flan aux pruneaux sans noyau, je me serais abstenue itou de la proférer.<br /> <br /> <br /> <br /> Après la vente au cul du camion, la vente à la portière !! Ben dis donc, le commerce ne cessera jamais de se réinventer.
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M
Moi j'aurais été drôlement embêtée, je ne connais que des mots d'amour en italien...<br /> <br /> Ti abraccio fortissime con la mia lingua sull tua labra...<br /> <br /> Tu crois que j'aurais eu un prix pour le costard?
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P
C'était habileté coutumière contre habilitation costumière ?<br /> <br /> Et sinon, la probabilité qu'ainsi apostrophé on réponde en italien, dans cette rue, est-elle plus élevée qu'ailleurs en Belgique ? Ici, elle est proche de zéro.
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P
C'est une drôle de façon de vendre entre deux portes... de voiture !
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S
Au moins, tu ne t'es pas laissé prendre... Ca me rappelle mon fils (15 ans à l'époque) qui avait acheté à un marchand ambulant des "magnifiques" essuies pur lin à 10 euros la pièce... Ils n'étaient pas plus épais qu'une étamine...
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J
Pesce d'Aprile...je suis sûre qu'il t'avait menti : le bleu pastel n'est vraiment pas ta couleur ! <br /> <br /> <br /> <br /> :-D
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C
je viens de passer chez Adrienne. je repense à cette citation attribuée à Malraux (pour la polémique voir http://www.fichesdelecture.com/auteur/biographie/63-malraux/ )<br /> <br /> <br /> <br /> "Le siècle prochain sera religieux ou ne sera pas" Je trouve qu'il marchande beaucoup ledit siècle.
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