Faits divers
Comme la majorité d'entre vous l'auront lu sur les défis du samedi, je viens de rentrer de vacances. Je ne vais pas vous faire une resucée de mon intervention là-bas. Mais vous narrer quelques petits détails qui m'ont amusé lors de mon court séjour en Charente Maritime sur le chemin du retour.
Nous logions en chambre d'hôte. Formule très pratique qui vous oblige à manger deux fois par jour au restaurant. Ce logement était situé à Nieul-sur-Mer à deux pas de La Rochelle. Nous nous sommes donc rendus dans cette jolie ville anti-automobilistes à la recherche de cadeaux pour nos proches. C'est dingue la foule qu'il y avait dans ce patelin. Quel contraste avec l'endroit extrêmement calme où nous avions établi notre camp de base.
En dehors de cette courte excursion, nous avons passé tout notre séjour sur la côte locale, aux abords du petit port du Plomb à l'embouchure du Gô.
Le premier jour nous nous sommes promenés à pied sur un chemin longeant la mer. Les deux suivants, mon épouse a absolument voulu prendre des vélos en location. Pour notre premier jour cycliste nous sommes partis vers le nord, le lendemain vers le sud. Je crois qu'en tout nous avons bien roulé... vingt kilomètres (si, si, je viens de mesurer sur Google Earth).
Faut dire qu'on était limités :
D'une part, les vélos étaient préréglés sur des développements minuscules qui vous font faire du sur place malgré un moulinement énergique, mais ça tombait bien, mon épouse a un style vélocipédique particulier : quand ça monte, elle s'essouffle et quand ça descend, elle a peur et elle freine.
D'autre part, le midi, nous devions nous retrouver à notre point d'attache : le Café de la Mer !
Comme son nom ne l'indique pas, le Café de la Mer est un... restaurant. Lors de notre première visite, nous nous étions installés en terrasse, face à l'océan et à l'île de Ré.
Les bulots dont j'avais commandé une assiette en guise d'entrée sont arrivés brûlants. Ils venaient d'être cuits dans une sorte de bouillon de légumes (j'ai retrouvé parmi les "bêtes" un morceau d'oignon avec pelure et racines et quelques fragments de carottes et de poireaux) épicé d'un peu de curry et d'une bonne dose de curcuma. Original !
Tandis que je m'escrimais à extraire au moyen de l'instrument ad hoc les bestioles de leurs coquilles, j'ai été interrompu par l'arrivée d'un trio de Français : un couple de ma génération et leur fille (qui qu'a dit "Y a des Tanguy femelles" ?).
Ils se sont installés à la table voisine de la nôtre dans l'angle de la terrasse. Comme ils essayaient de s'orienter tous trois face à la mer, il y avait comme qui dirait de l'empêchement stérique. Ils disaient (sans s'adresser directement à moi) "Si le Monsieur pouvait se déplacer un peu..."
Cédant à mon amabilité coutumière, j'ai donc émigré face à mon épouse, leur laissant libre l'espace que j'occupais et me suis retrouvé dos à la mer. La chose m'était assez équilatérale : la mer a beau être, comme disait l'autre, "toujours renouvelée", c'est quand même aussi toujours un peu la même chose, hein !
Là où je l'ai trouvé un peu plus saumâtre, c'est quand en fin de séance, ils ont commencé à se faire part mutuellement de leur incompréhension face (si j'ose dire) à des gens qui pouvaient dîner tranquillement sans se soucier du si merveilleux spectacle offert par l'océan !
Non, je n'ai rien dit ! Faut dire qu'entre temps, ils avaient largement contribué à me mettre de bonne humeur, jugez-en par vous-mêmes :
- Alors que la carte et une affiche de bonnes dimensions stipulaient que le pain accompagnant les plats était un pain de seigle agrémenté de graines diverses, la fille se met, dès réception de sa commande, en quête de pain blanc.
- Pour manger ses bulots, elle repart chercher une pince à crustacés et s'en sert pour casser le bout de leurs coquilles et tenter d'extraire la bestiole en en suçant l'extrémité (ça m'a rapplelé qu'enfant, c'est comme ça que je mangeais les cornets de glaces)
- En essayant de subtiliser une langoustine dans l'assiette de son mari, la mère a renversé le verre de blanc de sa fille qui s'est mis à pousser les hauts cris (je ne lui ai pas proposé de s'abreuver à ma bouteille, mon abnégation a ses limites)
- Bien que les parents affichassent des tronches de Français moyens classiques, la fille devait avoir des ascendances turques (ah, les secrets de famille !), en tout cas au vu du nombre de cigarettes qu'elle fumait.
Et je vous épargne les poncifs psycho-socio-éduco-politico-économiques qui émaillaient leur conversation.
Le séjour commençait bien !
Si j'ai un moment, je vous raconterai nos autres visites au Café de la Mer ainsi que celles à la Cabane du Pertuis et peut-être même à Coquillages et Crustacés, mais là, je dois vous laisser, Adrienne trépigne d'impatience, la pauvre !