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Entre nous
22 novembre 2010

Quinze (et une chasse)

Dans mon micro-réseau blogosphérique (les déplacements y suivent-ils les lois de la trigonométrie sphérique ?), un jeu a actuellement la cote : il s'agit de citer les quinze auteurs qui ont le plus marqué votre vie.

En remontant la chaîne des tags, je suis finalement tombé sur ceci sur le blog de Margotte :

En réponse au tag de Lali, voilà les 15 auteurs a qui je dois ma voracité littéraire… et qui m'accompagnent encore

Mais j'ai eu beau explorer le blog de Lali, je n'ai pas trouvé trace de l'origine du fameux "tag".

La dernière en date à y avoir répondu est Adrienne... et elle ne s'est pas contentée d'une liste. Son texte est un vrai bonheur. Tenter de faire mieux, ou ne fut-ce que de l'égaler, serait pure présomption. Je me contenterai donc de faire nettement moins bien.

Une bonne moitié des auteurs cités par tous ces blogamis me sont absolument inconnus ce qui est en soi réjouissant : la richesse de la littérature est telle que les quelques milliers de bouquins que j'ai lus ne sont qu'une goutte d'eau à côté du nombre de ceux que j'aurais pu lire (si j'avais choisi les bons, parce que je ne vois pas très bien où je serais allé cherché le temps d'en lire encore plus).

Parlons donc des seuls que je connaisse : ceux dont je me souviens parmi ceux que j'ai lus.

Si la Comtesse de Ségur m'a marqué, c'est de façon négative car je ne suis tombé pour ma première lecture sur aucune de ses œuvres tellement célèbres que même moi j'en connais les titres à défaut de les avoir lus. Non, je me suis farci "Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon" un ramassis d'horreurs avec peaux de bêtes pendant dans des placards que même Poupoune ferait mieux comme conte de fées. Exit la Comtesse donc !

Le premier auteur que j'ai lu est un collectif. En effet, dans ma petite enfance, le seul "livre" présent à la maison était... Le Petit Larousse ! Je me promenais dans ce machin comme je le fais parfois aujourd'hui sur le net : au hasard (mais le hasard existe-t-il ?) des liens et des références.

Ce n'est pas comme ça que ma liste va progresser, me direz-vous. Bon, d'accord ! Je vous cite d'abord le premier auteur que j'ai lu avec passion : Thomas Mayne-Reid et son "Les exilés dans la forêt" un monde étrange et inconnu où un couple de grands bourgeois et leurs enfants fuyant je ne sais quelle révolution survivent à travers l'Altiplano et la forêt amazonienne grâce à l'aide d'un indien tout en continuant à se donner du "mon ami" et du "mon amie". Rien que ça vous change de votre vie au sein du "Pays Noir".

Mon "auteur" suivant fut Jigé et son extraordinaire vie de Robert Baden-Powell parue en feuilleton et en images dans le journal de Spirou.

Après cela, j'ai lu des centaines de livres des collections pour la jeunesse, livres écrits à l'intention des jeunes ou versions adaptées d'auteurs pour adultes. Glissons.

Un jour, dans le secondaire, devant préparer une élocution sur un auteur "moderne" j'ai acheté un bouquin intitulé "Saint-Exupéry par lui-même". C'était tellement bien foutu qu'au bout de plusieurs années j'ai fini par acheter et lire tout Saint-Exupéry et à peu près tout ce qui est paru à son sujet avant 1980.

Tant que j'en suis à ces auteurs dont j'ai tout lu, je citerai donc Amélie Nothomb (avec plus ou moins de plaisir selon les cas) et Daniel Pennac (ah, la tribu des Malaussène !).

Viendront ensuite ceux dont j'ai presque tout lu : Erik Orsenna (ah, Madame Bâ !), Jacqueline Harpman (Moi qui n'ai pas connu les hommes). Je passe sous silence, bien qu'ils appartiennent à la même catégorie toute une chiée d'auteurs de polars et je ne vous parle pas de la littérature fantastique sauf pour en extraire Jean Ray, Edgar Poe et Mary Shelley.

Il y a aussi ces livres improbables comme ce "Conquêtes et problèmes de la science contemporaine" écrit par Bernhard Bavink entre les deux guerres mondiales, trouvé chez un bouquiniste et qui, tout dépassé qu'il fût pour le côté technique, n'en posait pas moins très clairement les problèmes de l'éthique scientifique, ce qui ne m'a pas empêché de le mettre aux vieux papiers lors de mon déménagement.

J'ai même tâté de l'un ou l'autre philosophe comme André Comte-Sponville.

Quoi ? Il en manque encore trois ? Allez, en vrac et pour mille mauvaises raions : Gore Vidal (et son Julien), Umberto Eco (j'ai bien aimé "Lector in Fabula") et... Amin Maalouf tiens !

Que tous les autres que j'ai aimé, passionnément, m'excusent à défaut de me pardonner.


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16 novembre 2010

Contraste

Dimanche, Louise rentre de Wissant (un patelin entre les Caps Blanc et Gris Nez). Elle y avait été invitée par les parents d'une de ses condisciples.

Elle nous passe un coup de fil éploré : elle a égaré son i-pod. Pourtant elle est certaine qu'elle l'avait encore lors du trajet du retour.

Que répondre ? Que cela n'a rien d'étonnant vu le peu de soin qu'elle prend des choses, que si elle l'avait encore dans la voiture (que son propriétaire a fouillée en vain à la recherche de l'instrument), elle a dû le laisser tomber en débarquant, qu'elle aille voir dans la rue s'il ne se trouve pas sur le trottoir.

Bien sûr, elle y est déjà allée et n'a rien trouvé.

Le lendemain en arrivant chez elle, comme j'avais fait graver son nom et son adresse sur le boîtier, je jette un œil dans la boîte aux lettres : l'i-pod s'y trouve au milieu du courrier. Quelqu'un l'aura trouvé, ramassé pour finalement découvrir la gravure et ramener le petit machin électronique à l'adresse indiquée.

ipod

Quel quartier sympathique, me direz-vous. Il y a encore des gens honnêtes.

Et comment donc : ce même lundi, entre cinq et six heures du matin (soit entre la promenade du chien et le départ au travail de mon beau-fils) un (ou des) abruti(s) a (ou ont) bouté le feu aux deux voitures qui stationnaient dans les emplacements de parking (excusez le Belge que je suis de ne pas dire "stationnement" ou mieux "parcage") réservés aux handicapés. L'incendie n'a bien sûr pas manqué de se communiquer aux voitures voisines. Bilan cinq véhicules totalement ou partiellement "cramés".

Je me perds en conjectures. N'ayant pas vu les voitures immédiatement évacuées par la police et les pompiers. Je ne puis dire s'il s'agit :

  • d'un handicapé qui s'est vengé de mecs occupant indûment les espaces à lui réservés,
  • de mecs qui en veulent personnellement aux handicapés
  • d'un bête pyromane
  • d'une vendetta pour raisons privées ou intercommunautaires

Car il semble que le conducteur d'une des voitures arborant l'autocollant "handicapé" (ce qui ne prouve pas grand-chose avec les moyens d'impressions actuels) vienne d'Albanie. Et à cette occasion une anecdote m'est revenue en mémoire.

Il y a bien des années de cela, une copine de notre fils trouve un petit boulot comme serveuse dans un bistrot de Schaerbeek (pour la prononciation, voir Papistache).

Après quelques jours, le patron, un Albanais, ouvre un des tiroirs du comptoir, découvrant un pistolet automatique et lui dit : "Si quelqu'un vient et demande le colonel, tu prends le pistolet et tu lui tires dessus".

Elle a "changé de laiterie", comme on disait au temps lointain où je sortais encore avec mes collègues.


10 novembre 2010

Cranach

Contrairement à Adrienne, friande de musées et d'expositions, je suis un béotien. Je ne pratique ce genre d'endroits que contraint et contrit.

Aussi mon épouse (qui elle, bien entendu, adore ça) a-t-elle été bien étonnée lorsque je lui ai déclaré la semaine dernière : "Mercredi, nous irons au Bozar voir l'expo consacrée à Lucas Cranach". (Bozar, c'est le nouveau nom du Palais des Beaux-Arts choisi suite à une des innombrables querelles linguistiques inhérentes à mon délicieux pays, mais ça c'est une autre histoire dépassant l'entendement du Français moyen.)

À peine débarqués au fameux Palais (œuvre de Victor Horta), ça a démarré sur les chapeaux de roues : comme il faisait potable, je portais un blouson de daim que le préposé au vestiaire, prétextant des problèmes d'hygrométrie, m'a obligé à déposer et, par la même occasion, à vider de son contenu que j'ai bien eu du mal à caser dans les poches de mon pantalon. D'accord, je n'avais pas vraiment besoin de deux stylos à bille, d'un porte-mine, de mon GSM, de ma carte d'entrée au jardin botanique, de la batterie de rechange de mon appareil photo... mais j'emporte ce que je veux quand même ! Non, mais...

J'ai donc pu pester pendant toute la visite contre cette incroyable discrimination vis à vis des blousons puisque tous les mecs à costard que j'ai croisés avaient, eux, classe oblige, été autorisés à conserver leur veste. Et je ne vous parle même pas de la demi-douzaine de rombières emmitouflées dans leur manteau malgré le fameux "vestiaire obligatoire pour raison de préservation des œuvres exposées".

Je me les suis donc gelées en parcourant l'exposition puisque, pour les mêmes raisons de préservation etc etc, la température intérieure était à peu de chose près la même que celle du dehors.

cranach_venusJe ne parviens toujours pas à comprendre ce qui a pu me pousser à prendre cette décision irréfléchie. Ce ne serait quand même pas le vague souvenir de l'image de cette nana à poil portant crânement de guingois un grand chapeau que ne renierait pas la reine Fabiola ?!

li_vreQu'est-ce qu'un petit-fils de la mère Flandre, berceau des Bosch, van der Weyden, Brueghel(s), Van Eyck, Metsys, van Dijck, Rubens... peut bien avoir à faire d'un étranger qui s'il sait peindre un œil, éprouve bien du mal à en faire un deuxième qui semble vraiment appartenir au même visage (même mon épouse qui se montre pourtant compréhensive envers le artistes, l'a remarqué). On comprend qu'il soit venu prendre des leçons chez les Flamands. D'autant que côté gravure, voyant leurs œuvres exposées côte à côte, je préfère le style plus incisif d'Albrecht Dürer, un de mes peintres favoris depuis le temps lointain où j'ai, médusé, découvert son lièvre.

La semaine dernière, c'était aussi le moment où il avait fallu pétitionner grave pour tenter d'éviter la lapidation à une petite dame, arguant avec la clairvoyance bonhomme du brave Georges "Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière..." et me faisant dans ma candeur naïve, maudire l'Islam et l'Iran. Et qu'est-ce que ceci a à voir avec cela, me direz-vous, déroutés... J'y viens :

Dans cette expo, je tombe sur trois représentations de "Jésus et la femme adultère". Tableaux dans lesquels des Juifs serrent dans leurs mains des pierres dont l'adaptation parfaite à leur paume suggère une sélection préalable soignée, me rappelant paradoxalement le criblage du charbon au temps de ma jeunesse.

La lapidation se trouverait donc être une sorte de coutume des peuples sémites.

Sémites. Paf ! Le mot de trop ! Le MRAX risque de me tomber dessus, même s'il pourrait d'abord examiner sa propre appellation. Sérieusement, comment peut-on se poser en pourfendeur des discriminations et s'intituler mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie ?

Qu'est-ce que c'est que cette discrimination ? Pourquoi faut-il distinguer l'antisémitisme de la xénophobie ? Les sémites nous seraient-ils (comme les cochons d'animal farm, comparaison malheureuse en la circonstance j'en conviens)  plus étrangers que les autres ?  Qu'est-ce que c'est que ce traitement de faveur (si j'ose dire) ? On croit rêver !


1 novembre 2010

Dernier virage

Vendredi, mon épouse m'avait emmené faire la tournée des cimetières. Elle avait choisi ce jour-là parce que la météo avait prédit qu'il serait le seul potable en cette fin de semaine. Et effectivement, il faisait beau.

Je ne sais si c'est l'ambiance de ces endroits ou l'une ou l'autre parole échangées entre ma femme et sa cousine lors du déjeuner (essayez donc de remonter le fil de vos pensées pour tenter d'établir l'origine profonde de la dernière qui vous assaille) mais je me suis soudain retrouvé à me demander si cette voiture qui nous transportait d'un site funéraire à un autre n'allait pas être la dernière que j'achèterais.

C'est que je viens d'entrer dans ma septantième année (façon astucieuse d'éviter de dire que je viens de fêter mon soixante-neuvième anniversaire et d'encaisser les fines allusions concomitantes) et qu'il n'est pas certain que je disposerai encore très longtemps des aptitudes nécessaires à la conduite d'un véhicule.

Depuis notre mariage, nous en sommes à notre treizième voiture. L'actuelle vient d'avoir quatre ans et n'a encore parcouru que quatre-vingt mille kilomètres, soit vingt mille kilomètres par an, ce qui est peu par rapport à ce qu'avalait (en voiture, bien sûr) mon épouse au temps où elle sillonnait toute la partie francophone de la Belgique pour aider les aveugles tardifs à s'adapter à leur environnement quotidien.

Étonnant, me direz-vous, d'utiliser des voitures pour jalonner le cours de vos existences. Mais que voulez-vous, on a les repères qu'on peut. Si j'avais choisi nos chats, d'abord nous n'en avons pas toujours eu, ensuite nous en avons souvent eu plusieurs en même temps et enfin, ils vivent largement plus de dix ans. Tandis que treize voitures en quarante-six ans, ça fait des tranches de trois ans et demi. C'est un peu plus précis comme découpage.

Bien sûr, ce n'est que statistique, la R5 avec laquelle mon épouse a tenté de renverser un autobus a duré moins longtemps que les autres.

Moi, quand j'ai mis un des breaks 18 sur le toit (je parle de son propre toit, pas du toit d'un immeuble quelconque dont j'aurais escaladé la façade grâce à mon style de conduite habituel), j'ai attendu pour le faire qu'il ait atteint l'âge moyen de nos bagnoles, ça fait plus ordonné.

Parallèlement à cette interrogation fortuite, ma petite machine mentale tentait d'établir un bilan de cette existence déjà bien avancée (j'adore ce mot et son parfum de fraîcheur douteuse). La balance oscillait dangereusement au fil des éléments pris en compte, mais est-il bien utile de vous gonfler avec ça ?

J'ai employé ce dernier verbe pour rester dans l'ambiance voiture, bien sûr !

sunbeam  ...............  58551660_1_


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