The day after
Quand, comme hier, après quelques journées maussades, surgit un jour resplendissant où éclatent toute la beauté et toute la richesse de la nature, invariablement me revient en mémoire le titre du premier chapitre d'un roman-feuilleton qui paraissait dans mon hebdo-jeunesse favori : "Le dernier beau jour de la terre".
C'était dans les années cinquante.
À l'époque, le futur absolu était l'an 2000. Avant de nous conter l'invasion de notre bonne vieille terre par des extra-terrestres, l'auteur nous décrivait notre planète dans la première année du siècle actuel. Ce ne devait pas être un très grand visionnaire, car de ce qu'il nous annonçait pour 2000, je n'ai rien vu advenir, sauf, bien plus rapidement d'ailleurs, les petits parapluies-cloches transparents (loué soit le PVC bourré de plastifiant).
Je trouve bien évidemment étrange d'associer un beau jour au fait qu'il puisse être le dernier mais que voulez-vous, c'est incontrôlable, une sorte de réflexe conditionné. Inquiétant donc, puisque je pense comme le chien de Pavlov bavait. À noter que Pavlov parlait de réflexe conditionnel et non pas conditionné.
Mais en réfléchissant à la question, ce n'est pas plus mal, finalement, d'avoir ce genre de pensée automatique qui m'incite à profiter pleinement du bonheur présent. Car si ce beau jour n'est sans doute pas le dernier de la terre, il pourrait très bien être le mien !