Bis repetita
... vous connaissez certainement la suite de cette locution latine. Sinon, nous ne sommes pas sur Internet pour rien, un petit coup de Google et hop ! Cette locution est-elle si véridique qu'on voudrait nous le faire croire ? J'en doute, voici pourquoi...
Je devais avoir dix-sept ans. Mon cousin se marie. Je dis "mon cousin" parce qu'il l'était effectivement, mais j'aurais plutôt dû dire "un de mes cousins". Vous connaissez l'étendue des familles du début du siècle dernier, n'est-ce pas! J'ai donc huit cousins et presqu'autant de cousines, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Un mien cousin, donc, se marie. On me colle dans la suite, au bras d'une de ses soeurs, ma cousine donc, appelons-la Germaine, juste pour le fun, bien sûr.
"Germaine" donc, était un rien plus âgée que moi, avait une taille de guêpe, un port de reine, une douceur dans le parler à faire fondre les icebergs (c'était pourtant plus difficile que de nos jours). J'en étais bleu... ça n'a pas vraiment changé.
Après la Maison communale (en France on dit Mairie) et l'église, repas côte à côte, échange de propos joyeux, entre cousins, la timidité n'est pas de mise. En début de soirée, nous sortons prendre l'air, bras dessus, bras dessous et, profitant de la pénombre romantique à souhait, je lui murmure la demande que j'avais déjà formulée à mon institutrice une bonne dizaine d'années plus tôt. Je n'avais pas eu trop de ce délai pour encaisser le refus d'icelle, comme dit l'autre.
J'attends, le cœur battant la chamade.
Même question, même résultat, enrobé d'autant de gentillesse et de précautions oratoires. Outre le problème de consanguinité, la belle, bien que pas encore officiellement fiancée, me fait valoir qu'elle a déjà donné sa parole à un individu que je rencontrerai plus tard pour constater combien il est sympathique (What else ? comme dit George).
Suite à cette nouvelle désillusion, je me suis promis de ne plus jamais essuyer un autre de ces refus, d'autant plus douloureux qu'ils étaient formulés avec gentillesse. J'ai donc décidé d'échanger les rôles et d'attendre que ce soit une fille qui me demande en mariage.
Faisant le tour des demoiselles que je connaissais, j'ai même prévu laquelle d'entre elles, en toute logique, formulerait cette demande et... ça n'a pas raté !
Encore qu'elle ait failli se faire coiffer sur le fil, mais ça, c'est une autre histoire...